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Traduction de Bodies That Matter, (1993) La prise en compte de la matérialité des corps n’implique pas la saisie d’une réalité pure, naturelle, derrière le genre : si le sexe est un présupposé nécessaire du genre, nous n’aurons jamais accès au réel du sexe qu’à travers nos schèmes culturels. Le sexe, comme le genre, est une norme culturelle, qui régit la matérialité des corps. Il importe donc de souligner que le concept de matière a une histoire, où sont sédimentés les discours sur la différence sexuelle. En outre, si certains corps (par exemple blancs, mâles et hétérosexuels) sont valorisés par la norme, d’autres (par exemple lesbiens ou non blancs) sont produits comme abjects, rejetés dans un dehors invivable. À travers une reprise critique du concept foucaldien de « contrainte productive », Judith Butler s’efforce, loin de tout volontarisme, de ressaisir la façon dont ces corps peuvent défaire les normes qui les constituent et devenir le lieu d’une puissance d’agir transformatrice. Ce livre, où l’épistémologie se mêle à la politique, constitue un jalon des études de genre et l’un des ouvrages majeurs de son auteure.
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La notion d’ « empowerment » occupe aujourd’hui une place de choix dans le discours en vogue des institutions internationales sur la « participation des pauvres » au développement. L’article retrace l’histoire du mot dans le champ du développement international : ses origines et ses sources d’influence, son émergence dans les théories des féministes du Sud et des activistes radicaux dans les années 1980, puis son institutionnalisation progressive dans le vocable politique des organismes internationaux de développement. L’article montre comment avec sa cooptation, l’empowerment passe d’un processus de conscientisation et de mobilisation politique venant de la base et visant la transformation radicale des structures de pouvoir inégalitaires, à un concept vague et faussement consensuel, qui assimile le pouvoir aux choix individuels et économiques, dépolitise le pouvoir collectif, et est instrumentalisé pour légitimer les politiques et les programmes de développement top-down existants.
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La notion d'« empowerment » occupe aujourd'hui une place de choix dans le discours en vogue des institutions internationales sur la « participation des pauvres » au développement. L'article retrace l'histoire du mot dans le champ du développement international : ses origines et ses sources d'influence, son émergence dans les théories des féministes du Sud et des activistes radicaux dans les années 1980, puis son institutionnalisation progressive dans le vocable politique des organismes internationaux de développement. L'article montre comment avec sa cooptation, l'empowerment passe d'un processus de conscientisation et de mobilisation politique venant de la base et visant la transformation radicale des structures de pouvoir inégalitaires, à un concept vague et faussement consensuel, qui assimile le pouvoir aux choix individuels et économiques, dépolitise le pouvoir collectif, et est instrumentalisé pour légitimer les politiques et les programmes de développement top-down existants.
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Cet article reconfigure la citoyenneté culturelle en termes féministes en analysant comment un groupe d’activistes latino-américaines immigrantes de la Californie du tournant du XXIe siècle parvient à revendiquer des droits politiques, sociaux et individuels. Des concepts associés d’habitude au néolibéralisme, comme par exemple la notion d’estime de soi (autoestima), ont joué un grand rôle dans les analyses hautement politisées que ces femmes font de la société américaine et des politiques sociales et d’immigration. La réutilisation créative de ces termes par les femmes implique que l’on comprenne la dynamique subversive autant que conservatrice du discours et des pratiques politiques démocratiques dans les mouvements pour les droit des immigrants contemporains, ainsi que les racines de l’activisme actuel, qui s’inscrit dans des actions à long terme dans le but de transformer la subjectivité politique.
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In the late 1980s, after a decade spent engaged in more routine interest-group politics, thousands of lesbians and gay men responded to the AIDS crisis by defiantly and dramatically taking to the streets. But by the early 1990s, the organization they founded, ACT UP, was no more—even as the AIDS epidemic raged on. Weaving together interviews with activists, extensive research, and reflections on the author’s time as a member of the organization, Moving Politics is the first book to chronicle the rise and fall of ACT UP, highlighting a key factor in its trajectory: emotion. Surprisingly overlooked by many scholars of social movements, emotion, Gould argues, plays a fundamental role in political activism. From anger to hope, pride to shame, and solidarity to despair, feelings played a significant part in ACT UP’s provocative style of protest, which included raucous demonstrations, die-ins, and other kinds of street theater. Detailing the movement’s public triumphs and private setbacks, Moving Politics is the definitive account of ACT UP’s origin, development, and decline as well as a searching look at the role of emotion in contentious politics.
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La plus célèbre théoricienne américaine du féminisme analyse à travers des travaux scientifiques qui vont de l'étude des primates à la recherche médicale en passant par la création des cyborgs, l'influence des présupposés culturels, et l'enracinement genré des sciences.
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Introduction -- Première partie. L'intergénérationnel : une notion à construire -- Générations et rapports de générations -- Les apports de la démographie à la problématique de l'intergénérationnel -- Deuxième partie. Solidarités, responsabilités et liens entre générations -- Responsabilité et équité intergénérationnelles : débats actuels -- L'efficacité économique peut-elle justifier l'augmentation des droits de succession ? -- Dynamique des échanges entre générations : perspectives comparatives -- Dynamiques intergénérationnelles et transformation de la présence familiale autour de la petite enfance -- Devenir adulte hier et aujourd'hui : une double expérience de transmission et de définition de soi -- Mieux comprendre les attentes et perspectives des jeunes travailleuses pour assurer la relève dans les groupes de femmes -- Troisième partie. L'intergénérationnel comme levier des processus de transmission et de socialisation Le rôle de la famille dans la transmission politique entre les générations -- La transmission des valeurs d'engagement des aînées militantes à leurs descendants -- Transmission intergénérationnelle de la religion dans une société sécularisée -- Combler le vide de la transmission mémorielle -- Les différentes dimensions liées aux générations dans l'identité collective des Mères de la place de Mai en Argentine -- L'intergénérationnel dans les réseaux transnationaux des familles immigrantes : mobilité et continuité.
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L’auteure tente de cerner les attitudes « masculines » et « féminines » de la création musicale des cinquante dernières années afin de faire ressortir la contribution de deux compositrices québécoises, Micheline Coulombe Saint-Marcoux et Marcelle Deschênes, au développement de la musique électroacoustique au Québec. Par une mise en contexte historique, l’auteure situe dans un premier temps le milieu dans lequel elles ont vécu leur enfance, leur adolescence, et leur formation musicale à Montréal et à Paris ; puis la manière dont elles ont traversé le discours dominant des années 1970, pour finalement aborder leur rôle de pionnières. Parce qu’elles voulaient sortir des sentiers battus, elles ont compris que les nouveaux outils technologiques pourraient leur servir à exprimer musicalement une nouvelle sensibilité artistique. En ce sens, elles furent les « sherpas » du milieu électroacoustique au Québec.
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Après un bref survol de l’histoire récente de la criminalisation de l’avortement au Canada, l’auteure présente les divers projets de loi privés touchant d’une façon ou d’une autre le droit à l’avortement, principalement le projet no C-484 sur l’homicide foetal, pour en saisir les conséquences sur le droit canadien et sur l’autonomie des femmes pendant leur grossesse. Ces projets de loi se situent à l’intérieur d’une stratégie des opposants à l’avortement qui a essentiellement pour objet de faire reconnaître en droit canadien un droit à la vie et à la sécurité aux foetus et de remettre en question le libre choix des femmes en la matière. Suit une discussion sur l’instrumentalisation du droit pénal à des fins de contrôle social de questions d’ordre éthique. Le texte se termine par une réflexion concernant l’intérêt de l’État dans la protection des foetus. L’auteure soutient que toute intervention étatique doit se faire dans le respect des droits constitutionnels des femmes, soit leur droit à la vie, à la santé et à la liberté.
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Depuis les années 1970, la société égyptienne est le théâtre d'un renouveau islamique dont le «mouvement de piété» est une composante essentielle. L'enquête ethnographique minutieuse menée en Égypte par Saba Mahmood vise à comprendre la pratique religieuse des femmes, prédicatrices ou participantes, engagées dans ce mouvement. Montrant qu'éthique et politique sont étroitement imbriquées dans ces nouvelles pratiques de piété, elle propose une analyse rigoureuse des formes corporelles des rituels religieux, pour préciser le lien conceptuel entre le corps et l'imaginaire politique.
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"Apporter une réponse concrète aux besoins des autres, telle est, aujourd'hui, la définition du care, ce concept qui ne relève pas, comme on l'a longtemps cru, du seul souci des autres ni d'une préoccupation spécifiquement féminine, mais d'une question politique cruciale recoupant l'expérience quotidienne de la plupart d'entre nous. Première synthèse sur cette notion d'une très grande ampleur après les travaux fondateurs de Carol Gilligan dans les années 1980 puis de Joan Tronto dans les années 1990, ce livre concerne aussi bien le domaine du travail que ceux du genre, de l'éthique et de la santé."
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Cet article retrace l’histoire des emplois du terme « genre ». Il avance que, bien que « genre » ait été récupéré et banalisé, de nombreuses questions perdurent quant à la façon dont les « femmes » et les « hommes » et les relations de pouvoir existant entre eux sont définis et évoluent. Pourvu qu’il permette encore d’interroger les significations attachées aux sexes, la manière dont elles sont établies et dans quels contextes, le genre demeure une catégorie utile – car critique – d’analyse.
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Feminists have been taken to task for suggesting both that the higher level of mental illness observed in women is a consequence of the oppression they face - an oppression which drives them into madness and mental disorder - and also that the concept of mental illness is a social construct inappropriately and incorrectly applied to women by a patriarchal order as a means of social control. This paper examines this supposed contradiction and the ideas that underly the contrasting contentions. It argues that the two positions are not in fact incompatible.
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Women and Media is a thoughtful cross-cultural examination of the ways in which women have worked inside and outside mainstream media organizations since the 1970s. Rooted in a series of interviews with women media workers and activists collected specifically for this book, the text provides an original insight into women’s experiences. Explains the ways that women have organized their internal and external campaigns to improve media content (or working conditions) for women, and established womenowned media to gain a public voice. Identifies key issues and developments in feminist media critiques and interventions over the last 30 years, as these relate to production, representation and consumption. Functions as both a research case study and a teaching text.
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Revendiquer le droit de se marier et d'avoir des enfants pour des couples homosexuels serait-il une avant-garde, une émancipation par rapport à la norme, ou au contraire le signe d'un grand conformisme? Le fait est que rendre légaux le mariage et la parentalité homosexuels conduit à de nouvelles définitions de la famille en général. Des chercheurs présentent ici le résultat de leurs enquêtes.
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C'est à partir de l'opération de Christine Jorgensen en 1952 au Danemark, que le fait qu'un homme puisse devenir une femme, après une intervention chirurgicale, entre dans l'esprit du grand public en raison de sa très forte médiatisation. Les identités trans' sont alors loin de s'affirmer comme telles. Il faudra attendre la fin des années 80 pour assister à l'émergence d'une visibilité prenant une forme revendicative. Entre les deux, la psychiatrisation de l'identité. Grâce à l'Internet, les transidentités ne sont plus isolées les unes des autres et ne rejouent plus la dramatique du changement de sexe comme une individuelle et éternelle première fois. Une mémoire s'élabore, se fixe et génère une culture. Leurs relations à l'information et l'identitaire questionnent tout autant. Cette recherche considère le groupe transidentitaire comme un monde social s'institutionnalisant dans un esprit multidisciplinaire à la lumière des sciences de l'information et de la communication, de la psychosociologie, de la théorie de l'engagement, de l'ethnométhodologie, de la sociologie de la traduction et de la communication instituante. L'analyse du traitement télévisuel de la transidentité, considérée comme expression la plus singulière de l'identité, est-elle susceptible de donner des outils de lectures sur la construction des normes de genre au-delà de la transidentité ?
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We conducted a review of literature regarding sexual attitudes and double standards, focusing on participant gender and ethnic background. We found that men had more permissive sexual attitudes than women, and that African Americans had the most permissive sexual attitudes, followed by White Americans, then by Hispanic Americans and Asian Americans. The literature regarding sexual double standards was mixed; some studies showed evidence of continued sexual double standards and some studies showed the absence of sexual double standards. In some studies, men were more likely to endorse the sexual double standard than women. We found only one article addressing sexual double standards using ethnic background as a quasi-independent variable; this research revealed that non-North American (Russian and Japanese) samples were more likely to endorse the traditional double standard, that sex is more acceptable for men than for women.
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Black women are generally displaced as victims of rape. The police response to the sexual assault of black women in general and lower-class black women in particular is illustrative of how sexual ideologies help construct complex social hierarchies that in turn structure rights. How the law currently deals with rape places black women outside of the narrative frames that legitimate entitlement. Rape continues to stand in for, and effectively obscure, other social, political, and economic concerns. Unpublished and often ignored, the rape narrative is a ripe site to supply oppositional interpretations of national experience and transmit some of the structural problems in the criminal justice system. Pulling from over two thousand “real” rape cases of low-income black women ignored and not investigated in Philadelphia between 1995 and 2000, this article reads black female rape narratives as case studies in order to discuss the way personal narratives of rape victims are structured by competing and overwhelming sociolegal narratives that undercut their reception. As the fastest growing prison population, the presence of the law to punish black women stands in stark contrast to the absence of the law to protect them.