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Dans la littérature sur la danse exotique de la première moitié du xxe siècle, la danseuse noire apparaît soit comme la victime d’une industrie du divertissement capitalisant sur les mises en scène érotisantes, exotisantes et primitivisantes de son corps, soit comme la parodie subversive du stéréotype dit « primitif-exotique » incarné sur scène. Pour paraphraser bell hooks, le plaisir corporel, voire charnel, lié à la danse est avant tout abordé en tant que réalité à laquelle il faut résister, qui doit être masquée ou transcendée, ce qui force ainsi un processus de distanciation entre le travail artistique de la danseuse et le capital érotique de son corps. Dans cet article, l’auteure s’appuie sur une collection d’entretiens réalisés dans le contexte du travail de recherche ayant mené à la production cinématographique Show Girls: Celebrating Montreal’s Legendary Black Jazz Scene (1999) avec des danseuses qui travaillaient dans l’industrie du spectacle durant l’« âge d’or » du jazz montréalais (1925-1955). Les récits que révèlent ces entretiens permettent d’aller au-delà des questions de représentation dans la littérature sur la danse exotique pour poser un regard sur l’agentivité artistique de ces femmes qui résistent à la désarticulation entre leur travail artistique et le capital érotique de leurs corps.
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Loin d’être une entité anhistorique, l’homosexualité masculine se caractérise par les différentes formes de subjectivation auxquelles elle a donné lieu. Ainsi, la décennie 1970 voit s’opposer trois modes rivaux de subjectivité homosexuelle : l’homophile, représenté en France par l’association Arcadie, fondée par André Baudry (1922-2018) et éditrice d’un périodique paru de 1954 à 1982 ; le gay, émergeant dans le sillage des événements de Stonewall à New York (1969), et donnant naissance à un Front Gay de Libération ; l’homosexualité révolutionnaire telle qu’elle prend forme après 1968 dans l’éphémère Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) dont les positions sont présentées ici principalement à travers les thèses de Guy Hocquenghem (1946-1988). Loin de représenter un simple clivage intergénérationnel, ces oppositions représentent avant tout différentes conceptions sociales et politiques de l’homosexualité, différentes manières de penser la communauté, mais aussi des modes de subjectivité dans lesquels la vie homosexuelle peut s’incarner dans la période antérieure à l’épidémie de sida.
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Les stades dits de Tanner sont une série de photographies permettant d’évaluer le développement pubertaire des filles et des garçons. Utilisés dans la clinique et la recherche médicales contemporaines, leur histoire remonte aux années 1950. Cet article propose de revenir sur le contexte de production de cet artefact et d’interroger la façon dont il est partie prenante de la construction socio-historique de la binarité du sexe dit biologique. La puberté comme objet scientifique et médical est en effet un lieu crucial de production, de reproduction et de reconfiguration du genre.
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Cette dissertation se penche sur les interactions entre le jazz, l'identité, la nation et la modernité durant le soi-disant âge d'or du jazz à Montréal (1925-1955). À la croisée de la musicologie, des études de la condition féminine (études féministes noires et méthodes de recherche féministes en particulier), des études des médias et des études culturelles, je propose une réécriture critique de l'histoire du jazz montréalais, attentive au rôle que les femmes racisées et ethnicisées ont joué dans le développement de la scène jazz, et plus largement dans la formation des identités, des plaisirs, et des sons de la modernité québécoise. Le statut particulier de Montréal comme ville-spectacle en fait un riche laboratoire pour étudier les relations de collaboration créative entre les artistes (musiciens.ennes, chanteurs.euses, danseurs.euses) actifs sur le circuit du spectacle de variété noir du début du XXe siècle. Cette recherche met également en lumière la relation discursive qu'entretiennent le jazz et le vice dans l'entre-deux-guerres québécois, en particulier quant à l'incarnation sexuée et racisée de la moralité. Finalement, cette dissertation présente la première écoute critique ainsi que les premières notes biographiques détaillées d'artistes féminines de jazz montréalaises telles que les pianistes Vera Guilaroff et Ilene Bourne, des ensembles féminins comme les Sœurs Spencer et le Montreal Melody Girls Orchestra, des danseuses et chanteuses de variété noires telles que Tina Baines Brereton, Bernice Jordan Whims, Mary Brown, Natalie Ramirez, et Marie-Claire Germain, ainsi que l'enseignante de piano Daisy Peterson Sweeney et les enseignantes de danse Ethel Bruneau et Olga Spencer Foderingham.
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Cette note de recherche propose de nouvelles pistes de réflexion sur l’expérience combattante féminine. Se focalisant sur la participation des femmes aux groupes armés non étatiques après la Seconde Guerre mondiale et s’intéressant plus particulièrement à l’expérience latino-américaine, elle traite deux aspects du sujet. D’une part, elle formule l’hypothèse d’une émancipation par les armes, étudie les ressorts de l’engagement des femmes au sein des insurrections armées dans un contexte de décomposition des empires coloniaux et d’émergence de mouvements de « libération nationale », et montre que cette participation féminine est influencée par l’émergence des théories féministes pendant la même période. D’autre part, elle examine les conséquences de l’engagement des femmes dans les conflits armés sur l’ensemble de leur trajectoire de vie en posant la question de leur réinsertion dans la vie civile. La sortie de conflit s’accompagne généralement d’une injonction faite aux femmes combattantes de retrouver leur rôle traditionnel au sein de la sphère domestique. La note met enfin en relation l’analyse de l’expérience combattante féminine et l’étude des conflits armés contemporains.
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In this book, Jaime Harker uncovers a largely forgotten literary renaissance in southern letters. Anchored by a constellation of southern women, the Women in Print movement grew from the queer union of women’s liberation, civil rights activism, gay liberation, and print culture. Broadly influential from the 1970s through the 1990s, the Women in Print movement created a network of writers, publishers, bookstores, and readers that fostered a remarkable array of literature. With the freedom that the Women in Print movement inspired, southern lesbian feminists remade southernness as a site of intersectional radicalism, transgressive sexuality, and liberatory space. Including in her study well-known authors—like Dorothy Allison and Alice Walker—as well as overlooked writers, publishers, and editors, Harker reconfigures the southern literary canon and the feminist canon, challenging histories of feminism and queer studies to include the south in a formative role.
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"Who is "the girl"? Look to movies, TV shows, magazines, and ads and the message is both clear and not: she is a sexed-up sidekick, a princess waiting to be saved, a morally infallible angel with no opinions of her own. She's whatever the hero needs her to be in order to become himself. She's an abstraction, an ideal, a standard, a mercurial phantom. In You Play the Girl, Chocano blends formative personal stories with insightful and emotionally powerful analysis. Moving from Bugs Bunny to Playboy Bunnies, Flashdance to Frozen, the progressive '70s through the backlash '80s, the glib '90s, and the pornified aughts--and at stops in between--she explains how growing up in the shadow of "the girl" taught her to think about herself and the world and what it means to raise a daughter in the face of these contorted reflections. In the tradition of Roxane Gay, Rebecca Solnit, and Susan Sontag, Chocano brilliantly shows that our identities are more fluid than we think, and certainly more complex than anything we see on any kind of screen."--Page 4 of cover.
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À l'heure où se développent en France les premiers cursus d'études culturelles inspirés des cultural studies anglophones et où les politiques de l'identité et des représentations suscitent un intérêt croissant, la publication de ce recueil de quatorze essais classiques du sociologue britannique Stuart Hall constitue un détour nécessaire par les origines multiples et complexes de ce champ de réflexion. Intellectuel de renom international, Stuart Hall nous livre ici une généalogie critique des cultural studies, de leurs fondements théoriques marxistes et gramsciens à leur redéfinition des notions de "culture" et de "populaire", en passant par leur résistance aux disciplines classiques. Mettant en relief les préoccupations théoriques et politiques majeures des études culturelles, il interroge le concept d'" identité " et ses déclinaisons (ethnicité, race, classe, genre, sexualité) et développe une théorie qui situe la culture au cœur même du processus de construction identitaire. Qu'il analyse la formation des cultures diasporiques, les politiques noires britanniques, les situations postcoloniales ou le concept de " multiculturalisme ", Hall éclaire d'une lumière singulière nombre d'enjeux centraux de la scène politique internationale contemporaine.
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En 1940, deux femmes élégantes prennent le thé dans le lobby du Ritz-Carlton. Ne vous fiez pas aux apparences: leur rencontre annonce un grand chambardement dans l’univers de la musique classique. La mécène Madge Bowen et la violoniste Ethel Stark fondent à Montréal ce qui deviendra le premier orchestre symphonique canadien composé uniquement de femmes. Bafouant les conventions, elles rassemblent des musiciennes de tous les horizons: Noires, Blanches, francophones, anglophones, juives, catholiques, protestantes, bourgeoises ou ménagères. Elles se procurent des instruments, organisent des répétitions dans des sous-sols non chauffés et apprennent à jouer d’instruments auparavant réservés aux hommes. Sept mois plus tard, avec Maestra Stark à la barre, la Symphonie féminine de Montréal donne son premier concert public sur le mont Royal. En 1947, elles se produiront même au Carnegie Hall de New York. De sa création jusqu’à sa dissolution en 1965, Ethel Stark et cet orchestre inclusif ont non seulement formé plusieurs générations de musiciennes, mais ont révolutionné le monde de la musique classique. Au terme d’une impressionnante recherche d’archives et d’entretiens avec les musiciennes, Maria Noriega Rachwal reconstitue ici cette aventure dans un style vivant et sensible, faisant enfin honneur à ces pionnières oubliées.
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Kikanago : la résistance amérindienne Cette histoire inédite raconte la résistance de familles amérindiennes qui ont défié l’Église et le gouvernement. Marie-Jeanne, William et Grégoire, devenus adultes, nous disent comment leurs parents les ont protégés des pensionnats où tant d’enfants ont subi des sévices divers. L’histoire se passe à Val-d’Or et sur la Côte-Nord, mais aussi en Saskatchewan. Enquête a pu assister aux retrouvailles, soixante ans plus tard, entre Lyndia et la Famille Goodwin qui l’a protégée des pensionnats autochtones. Journaliste : Josée Dupuis Réalisatrice : Jo-Ann Demers Caméramans: Luc Simard, Luc Delorme, Cory Herperger Preneur de son: Éric Celton Monteuse: Hélène Morin
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La pensée politique a été longtemps marquée par une dichotomie entre privé et public. Dans les années 1960, les mouvements féministes affirment “le privé est politique” et invitent à penser les questions soulevées dans ces deux sphères comme interdépendantes. En France, au cours des années 1970, la création de groupes de parole favorise le partage entre femmes de leurs vécus personnels et intimes, de leurs expériences de la domination masculine. La raison d’être de ces groupes est triple : permettre aux femmes de prendre la parole sans avoir à se battre avec les hommes ; valoriser leur point de vue subjectif comme source de savoir ; rassembler des expériences vécues isolément et générer des solidarités. Cet article, qui s’appuie sur deux immersions dans le mouvement féministe français (2005-2006 et 2007-2010), est centré sur le partage de vécus en collectif. Il montre d’abord que cette pratique participe à la traduction concrète de l’utopie féministe aux échelles individuelle, collective et sociale. Il souligne ensuite l’affirmation d’un sujet collectif féministe et, au-delà, un renouvellement du langage, passant progressivement du strict entre soi des années 1970 à une publicisation des récits échangés et contribuant à faire évoluer les façons de dire le privé ou l’intime.
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« J'ai voulu l'oublier cette fille. L'oublier vraiment, c'est-à-dire ne plus avoir envie d'écrire sur elle. Ne plus penser que je dois écrire sur elle, son désir, sa folie, son idiotie et son orgueil, sa faim et son sang tari. Je n'y suis jamais parvenue. » Dans Mémoire de fille, Annie Ernaux replonge dans l'été 1958, celui de sa première nuit avec un homme, à la colonie de S dans l'Orne. Nuit dont l'onde de choc s'est propagée violemment dans son corps et sur son existence durant deux années. S'appuyant sur des images indélébiles de sa mémoire, des photos et des lettres écrites à ses amies, elle interroge cette fille qu'elle a été dans un va-et-vient implacable entre hier et aujourd'hui.
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Durant la décennie qui suit la Seconde Guerre mondiale, le Cameroun sous tutelle française, comme tous les territoires de l’Empire colonial français, connaît une effervescence sociale et politique. Celle-ci se traduit par des mobilisations de Camerounaises et une montée en puissance de revendications nationalistes, face à l’insuffisance des réformes politiques et sociales mises en place. Cet article examine la manière dont, en s’inscrivant dans un paysage politique majoritairement masculin, des Camerounaises essayent de faire entendre leur voix en s’organisant pour défendre leurs intérêts. L’analyse des ressorts sur lesquels reposent les mobilisations féminines au Cameroun, met en évidence la dualité qui régit la présence des femmes sur la scène publique dans le contexte colonial. Dans une certaine mesure, leur démarche se situe dans un prolongement de l’imaginaire social dominant, mettant en avant des valeurs domestiques pour justifier une intervention des femmes sur la scène politique. Mais les mobilisations féminines visent également la défense d’un agenda propre aux femmes, ainsi que l’émergence d’un nouvel imaginaire social régi par l’égalité des sexes.
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This essay examines Palestinian women’s struggles following the 1948 Nakba, when many challenged their uprooting by attempting to return back to their homes and land. Analyzing women’s narratives recounting their experiences from 1948 to 1953 within the context of the settler-colonial regime of control, the essay reveals Israel’s criminalization of the return of Palestinian refugees as acts of “infiltration,” and the unspoken gendered history of trauma that infiltrates the intimate space of women’s families, bodies, and lives. By sharing women’s voices and their embodied memories about childbirth, menstruation, intimate family life, their homes, and domestic life, the article works to provide gender analyses of the political work of suffering, to demonstrate how women were uniquely targeted and affected by such criminalization. Unmasking the political history of trauma and suffering and borrowing meanings from women cast out as illegal by the Israeli state, positions women returnees as frontliners against the political illegality and criminalization of settler colonialism.
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Cette contribution propose une réflexion sur la construction d’une épistémologie trans et féministe au sein de l’université quand on se pense comme membre d’un groupe subalterne. L’articulation des statuts d’insider et d’outsider (les limites et les avantages à être « du dedans » et « du dehors ») montre la construction de savoirs situés dans une dynamique constructiviste de l’espace public et de l’espace académique. Le métarécit de la recherche sur laquelle nous nous appuyons (une thèse de doctorat sur la construction médiatique des transidentités) donne les exemples d’une inscription dans les épistémologies féministes et des ouvertures inspirées par les Trans Studies anglo-saxonnes. Nous étudions et analysons les termes d’un discours sur soi comme étape nécessaire vers un au-delà de l’appartenance morale, de l’intimité et de la familiarité avec le terrain étudié. Pour ce faire, nous revenons plus précisément sur la notion d’épistémologie du point de vue (standpoint epistemology) proposée par Donna Haraway et ses développements. Avec les savoirs situés nous déplaçons le sujet dans le champ de la philosophie et reconnaissons le sujet trans comme sujet de savoirs grâce aux outils de la pensée féministe.
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Les diagnostics cliniques et les différentes nosographies psychiatriques qui ont été établies dans la deuxième moitié du XXe siècle, notamment dans les différentes éditions du manuel américain de diagnostic et statistique des troubles mentaux (DSM), montrent qu'un nombre très significatif de troubles sont envisagés comme étant genrés. Plusieurs controverses ont marqué l'histoire de ces diagnostics depuis les années 1950 : d'abord celui des sexualités et de leurs frontières floues, ensuite la notion controversée d'identité de genre, enfin la problématique des troubles périnataux. Si le principe de différentiation constitue un élément incontournable de la pensée psychiatrique, le façonnage et l'usage du concept de « genre » révèlent des tensions entre la psychiatrie et la société (notamment les mouvements gay, féministes et trans) mais aussi au sein de la psychiatrie elle-même. Il apparaît évidant que, dans les classifications psychiatriques, les normes sociales de genre sont intégrées de manière passive et acritique, au point que l'usage du concept de genre peut amener à l'inverse à renforcer la naturalisation des comportements alors même que, dans les sciences sociales, il est utilisée pour interroger et déconstruire la prétendue naturalité de la différence des sexes.
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La place et le rôle des femmes dans l'art et dans le spectacle vivant, entre 1912 et 2012, aux lisières de la performance et de la danse. A l'heure des re-enactements et autres remakes des performances historiques, il semblait important de s'interroger sur la place des femmes dans les avant-gardes des années 1910-1970. Quel regard portons-nous, aujourd'hui, sur les pionnières qui ont profondément modifié la danse et la performance, en Europe et aux Etats-Unis ? Réunis pour la première fois, des historiens, des philosophes, des danseurs et deux chorégraphes ont accepté de faire le point sur leurs recherches. Par-delà les catégories artistiques (danse, performance, action, pantomime, théâtre, music-hall...) et les clivages (théorie / pratique ; forme / fond), ce livre est une invitation à partager leurs questionnements sur le spectacle vivant « au féminin », ses archives et ses références. Femmes, attitudes performatives rassemble dix contributions, une « interview performative » de La Ribot et un entretien sur La Part du rite de Latifa Laâbissi et Isabelle Launay.
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Si vous avez vu le jour dans les années 1970, il y a de fortes chances que votre mère ait été attachée à son lit d'hôpital et qu'elle ait subi une épisiotomie à votre naissance. Si vous êtes un enfant des années 1950, elle a probablement été endormie et vous a cherché à son réveil, inquiète, tandis q'une infirmière vous examinait dans une autre pièce. Loin de n'avoir que des retombées favorables, la médicalisation de la naissance est un phénomène très controversé. Remédiant à l'absence d'ouvrages sur l'histoire récente de la naissance au Québec, ce livre propose une analyse critique de ses transformations durant la seconde moitié du 20e siècle, à partir de l'expérience des mères. Andrée Rivard s'intéresse d'une part au rôle prépondérant qu'ont joué les élites médicales et l'État dans l'élaboration du modèle moderne de l'accouchement. D'autre part, elle documente la lutte des femmes qui résistent depuis le début à cette tendance lourde. Il est également question des politiques en périnatalité et de l'influence des sages-femmes sur les pratiques en obstétrique. Entre changement social et biopolitique, Histoire de l'accouchement dans un Québec moderne cherche à réfuter le déterminisme historique rendant inéluctable l'accouchement médicalisé, tout en démystifiant sa construction sociale.
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Le cancer est perçu aujourd’hui comme une maladie qui affecte à peu près autant d’hommes que de femmes. C’est cependant une conception relativement récente. Jusqu’au milieu du xxe siècle, le cancer était considéré comme une pathologie principalement féminine, les tumeurs malignes produisant des symptômes typiques faciles à détecter. Au xxe siècle, les cancers féminins – du sein et de l’utérus – sont les principales cibles des campagnes publiques pour la détection précoce des tumeurs malignes. Depuis les années 1950, le développement de méthodes efficaces de diagnostic et l’augmentation des cancers du poumon, plus fréquents chez les hommes, met fin à l’image du cancer comme une pathologie féminine. Dans les discours publics et les medias, les cancers des organes reproducteurs féminins continuent cependant d’être plus visibles que ceux des organes reproducteurs masculins, et les femmes à risques sont plus souvent sujettes à une chirurgie de prévention mutilante.
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