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Cet article rend compte des travaux en sciences sociales qui se sont intéressés aux sciences et à leur rôle dans la construction des identités sexuées. Il poursuit trois objectifs : introduire à une réflexion sur ce qu’a été dans le passé le savoir sur la différence des sexes et sur ce qui constitue dans différents corpus de connaissances scientifiques le féminin et le masculin, les femmes et les hommes ; repousser au plus loin les frontières communément admises de la naturalité du corps féminin, interroger le « fait » ou le « donné » du sexe – d’autres diraient la matérialité et la discursivité du sexe ; insister sur les façons dont les sciences contemporaines se mêlent et s’emmêlent dans la construction des identités sexuées, en focalisant l’attention sur les travaux qui montrent comment les sciences et les techniques transforment littéralement les corps. Il n’est alors plus seulement question de fabrication des sexes et du genre, mais de redéfinition des frontières et des limites des corps. Au-delà de la contribution historienne à ces réflexions, l’article met en évidence l’affirmation d’un champ de recherche à l’intersection des études de genre et des études sociales des sciences et des techniques qui emprunte à des traditions disciplinaires et méthodologiques et définit de nouveaux objets et de nouvelles manières de faire les sciences sociales.
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Nous proposons dans ce numéro de distinguer, schématiquement, trois grandes étapes dans l'histoire de la dissociation entre sexe et genre : 1860-1940, la dissociation graduelle entre les structures anatomiques, des fonctions physiologiques, l'identité sexuée, le désir sexuel et le rôle social. 1940-1960 : la période charnière de la naissance de la définition "scientifique" du genre comme une "identité profonde" de l'individu. A partir des années 1970 : l'émergence du concept féministe du genre comme relation de domination.