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Durant la décennie qui suit la Seconde Guerre mondiale, le Cameroun sous tutelle française, comme tous les territoires de l’Empire colonial français, connaît une effervescence sociale et politique. Celle-ci se traduit par des mobilisations de Camerounaises et une montée en puissance de revendications nationalistes, face à l’insuffisance des réformes politiques et sociales mises en place. Cet article examine la manière dont, en s’inscrivant dans un paysage politique majoritairement masculin, des Camerounaises essayent de faire entendre leur voix en s’organisant pour défendre leurs intérêts. L’analyse des ressorts sur lesquels reposent les mobilisations féminines au Cameroun, met en évidence la dualité qui régit la présence des femmes sur la scène publique dans le contexte colonial. Dans une certaine mesure, leur démarche se situe dans un prolongement de l’imaginaire social dominant, mettant en avant des valeurs domestiques pour justifier une intervention des femmes sur la scène politique. Mais les mobilisations féminines visent également la défense d’un agenda propre aux femmes, ainsi que l’émergence d’un nouvel imaginaire social régi par l’égalité des sexes.
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Dans la perspective de ce dossier, qui vise à saisir les contours de la rupture littéraire de la décennie 1940 et qui réinterroge les «classiques», mais aussi et peut-être surtout les manifestations trop souvent considérées comme illégitimes par la critique, cet article s’intéresse à la culture féminine qui se déploie alors dans l’espace urbain. Se basant sur des dépouillements de la grande presse de l’époque et sur l’interprétation de nouvelles données statistiques et géolocalisées, l’analyse cherche à cartographier les trajectoires, les réseaux et la production des femmes de cette génération, hors des institutions et en marge du champ restreint. Elle permet ainsi de jeter un regard neuf sur la constitution de l’offre et des publics populaires dans la première moitié du xxe siècle, et pose les bases d’une réflexion sur l’émergence d’une culture moyenne.
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This essay examines Palestinian women’s struggles following the 1948 Nakba, when many challenged their uprooting by attempting to return back to their homes and land. Analyzing women’s narratives recounting their experiences from 1948 to 1953 within the context of the settler-colonial regime of control, the essay reveals Israel’s criminalization of the return of Palestinian refugees as acts of “infiltration,” and the unspoken gendered history of trauma that infiltrates the intimate space of women’s families, bodies, and lives. By sharing women’s voices and their embodied memories about childbirth, menstruation, intimate family life, their homes, and domestic life, the article works to provide gender analyses of the political work of suffering, to demonstrate how women were uniquely targeted and affected by such criminalization. Unmasking the political history of trauma and suffering and borrowing meanings from women cast out as illegal by the Israeli state, positions women returnees as frontliners against the political illegality and criminalization of settler colonialism.