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Annie Ernaux s'efforce ici de retrouver les différents visages et la vie de sa mère, morte le 7 avril 1986, au terme d'une maladie qui avait détruit sa mémoire et son intégrité intellectuelle et physique. Elle, si active, si ouverte au monde. Quête de l'existence d'une femme, ouvrière, puis commerçante anxieuse de «tenir son rang» et d'apprendre. Mise au jour, aussi, de l'évolution et de l'ambivalence des sentiments d'une fille pour sa mère : amour, haine, tendresse, culpabilité, et, pour finir, attachement viscéral à la vieille femme diminuée.
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L'ouvrage présente l'histoire interne du Conseil international des femmes, principalement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette recherche originale, effectuée à partir des archives inédites du CIF conservées au Centre pour l'Histoire des Femmes à Bruxelles, a été menée par quatre jeunes historiennes, Catherine Jacques, Els Flour, Sylvie Lefevbre et Leen Beyens, sous la direction d'Éliane Gubin (ULB) et de Leen Van Molle (KUL). Le Conseil international des femmes, l'une des plus anciennes organisations féministes dont la création remonte à 1888, a réussi la gageure de se maintenir pendant plus d'un siècle, en dépit des aléas de la politique internationale, mais encore de s'adapter avec une étonnante souplesse aux bouleversements des deux guerres mondiales. Il a réussi à exercer un lobbying fructueux auprès de la Société des Nations d'abord et de l'ONU ensuite. Il a ainsi collaboré à l'élaboration d'une série de conventions en faveur des femmes, dont le point d'orgue est l'adoption par les Nations Unies de la Convention sur l'élimination de toutes les discriminations à l'égard des femmes en 1979 (CEDAW). Le CIF a également tiré parti au mieux de la décolonisation pour étendre considérablement sa zone géographique d'influence, tout en faisant face aux défis que lui posait le multiculturalisme. Si le bilan est globalement positif, il n'occulte pas les difficultés actuelles, provoquées par la multiplication des tensions et des conflits dans le monde, la concurrence des autres ONG de plus en plus nombreuses et spécialisées. Dans cette large fresque des activités du CIF, l'ouvrage aborde l'essentiel des grandes questions qui ont concerné les femmes au cours de ces cinquante dernières années.
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Comment les médecins sont-ils parvenus à convaincre les femmes de la nécessité de les consulter, non seulement au moment de l’accouchement mais aussi durant la grossesse et, par la suite, durant la première année de leur enfant? Pourquoi et à quelles conditions celles-ci ont-elles choisi de suivre leurs prescriptions? Denyse Baillargeon répond à ces questions en s’attardant aux différents aspects du processus de médicalisation de la maternité entre les années 1910 et 1970. Son analyse s’intéresse au discours des médecins canadiens-français à l’égard de la mortalité infantile et de la maternité et au développement des services médicaux mis gratuitement à la disposition des mères durant cette période. Fondé sur une vaste recherche documentaire, et sur une soixantaine d’entrevues avec des femmes, cet ouvrage fait ressortir la multiplicité des acteurs sociaux qui ont pris part à ce processus et souligne les alliances, les conflits et les jeux de pouvoir qui les ont rassemblés ou opposés, pour révéler toute la complexité d’un phénomène qui a profondément transformé la maternité et la société québécoise.
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Extrait de la couverture : "Le féminisme apparaît aujourd'hui comme un événement majeur, facteur d'une révolution sociale et culturelle sans précédent du XXe siècle. Pour la première fois dans l'histoire de l'Occident, les femmes se sont émancipées de la tutelle familiale et de leur incapacité juridique, ont acquis une indépendance économique, intellectuelle et sexuelle, et se sont imposées sur la scène publique et politique. Et pourtant, en ce début du XXIe siècle, le mouvement de libération des femmes semble à un tournant. En effet, il a pris une ampleur mondiale, fait partie intégrante des grands débats de société et resurgit là où on l'attendait le moins, notamment parmi les jeunes femmes de banlieue. ... Synthèse unique d'un siècle de combats des femmes, cet ouvrage n'a pas pour but d'entrer dans la polémique mais de l'éclairer par la précision du regard historique. Il offre au public le fruit de recherches internationales encore méconnues qui, depuis trente ans, ont défriché un nouveau champ de savoir. La pluralité des combats féministes y est retracée sans complaisance : de la lutte pour le droit de vote aux combats pour la dépénalisation de l'avortement et la libération sexuelle, en passant par le droit à l'éducation et au travail."
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L’histoire des hormones sexuelles est le plus souvent discutée en référence à l’invention de la pilule dans les années d’après-guerre. La molécularisation des sexes a toutefois été beaucoup plus précoce, plus complexe et plus contradictoire que cette vision ne le laisse penser. Parce qu’elle a fait intervenir tout à la fois une recherche biomédicale de haut niveau, une industrie pharmaceutique puissante et la biopolitique du régime nazi, la configuration allemande offre un terrain privilégié pour interroger les dynamiques de cette fabrique moléculaire du genre. Centré sur les rapports entre biologistes, industriels producteurs d’hormones et médecins spécialistes de la reproduction, cet article aborde trois aspects différents de l’histoire des stéroïdes sexuels avant la pilule : l’idée d’un continuum des sexes biologiques et les discussions qu’elle a suscitées, la médicalisation de la stérilité féminine et de la ménopause, et les multiples usages de la testostérone.
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Nous proposons dans ce numéro de distinguer, schématiquement, trois grandes étapes dans l'histoire de la dissociation entre sexe et genre : 1860-1940, la dissociation graduelle entre les structures anatomiques, des fonctions physiologiques, l'identité sexuée, le désir sexuel et le rôle social. 1940-1960 : la période charnière de la naissance de la définition "scientifique" du genre comme une "identité profonde" de l'individu. A partir des années 1970 : l'émergence du concept féministe du genre comme relation de domination.
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Récit d'un amour passionné entre deux femmes en Indochine pendant la Seconde Guerre mondiale. Elula Perrin, née à Hanoi en 1929, témoigne de la terreur et des tueries perpétrées en Indochine entre 1945 et 1946.
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The inequalities that persist in America have deep historical roots. Evelyn Nakano Glenn untangles this complex history in a unique comparative regional study from the end of Reconstruction to the eve of World War II. During this era the country experienced enormous social and economic changes with the abolition of slavery, rapid territorial expansion, and massive immigration, and struggled over the meaning of free labor and the essence of citizenship as people who previously had been excluded sought the promise of economic freedom and full political rights.After a lucid overview of the concepts of the free worker and the independent citizen at the national level, Glenn vividly details how race and gender issues framed the struggle over labor and citizenship rights at the local level between blacks and whites in the South, Mexicans and Anglos in the Southwest, and Asians and haoles (the white planter class) in Hawaii. She illuminates the complex interplay of local and national forces in American society and provides a dynamic view of how labor and citizenship were defined, enforced, and contested in a formative era for white-nonwhite relations in America.
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La violence nazie ne doit rien au hasard: elle a une généalogie, qui n'est pas spécifiquement allemande, et un laboratoire, l'Europe libérale du XIXe siècle.Les camps d'extermination sont l'aboutissement d'un long processus de déshumanisation et d'industrialisation de la mort, amorcé par la guillotine et qui a progressivement intégré la rationalité du monde moderne, celle de l'usine, de la bureaucratie, de la prison. On peut trouver les origines culturelles du nazisme dans le "racisme de classe" qui triomphe après la Commune, dans le discours impérialiste sur l'"extinction des races inférieures" visant à légitimer les génocides coloniaux, enfin dans l'émergence d'une nouvelle image du juif- axée sur la figure de l'intellectuel - comme métaphore d'une maladie du corps social.Le nazisme réalisera la convergence entre ces différentes sources matérielles et idéologiques. Auschwitz se révèle ainsi - et c'est là que réside, selon Enzo Traverso, sa singularité - comme la synthèse d'un ensemble de modes de pensée, de domination et d'extermination profondément inscrits dans l'histoire occidentale.