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Cet article théorique pose un regard critique féministe sur la recherche et l’intervention récentes en matière d’éducation sexuelle au Québec et ailleurs. Deux courants de recherche se dégagent de la littérature scientifique : l’un concerne la prévention des problèmes sociaux liés à la sexualité et l’autre, la compréhension de la construction sociale de ces problèmes. L’attention accordée à des populations dites « à risque » appuie et renforce la thèse voulant que l’éducation sexuelle soit un phénomène marqué socialement, par le sexe et l’âge notamment, la sexualité des jeunes femmes faisant l’objet d’un plus grand contrôle social. Cette tendance s’observe dans plusieurs interventions d’éducation sexuelle : l’essentialisme, le naturalisme, l’hétérosexisme, l’âgisme, ainsi que les limites du discours préventif, sont abordés. L’auteure conclut en proposant l’adoption d’un modèle d’éducation sexuelle basé sur des principes féministes.
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Le champ du handicap a subi de profondes transformations au cours des quatre dernières décennies dans la majorité des sociétés postindustrielles. Ce phénomène, qui influence les approches théoriques et la recherche à l’intérieur des sciences sociales, a fait surgir un nouveau paradigme émancipatoire basé sur une remise en cause des rapports entre le chercheur et le « sujet d’étude ». Dans cet article, nous explorons le développement de ce paradigme en nous appuyant sur l’expérience britannique, et nous discutons de son apport à la compréhension du handicap et des politiques sociales en abordant la question du rôle et de la position des acteurs au sein de la pratique de recherche
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Être un homme ou une femme est-il naturel ou culturel ? L'identité sexuelle s'enracine-t-elle dans le corps, est-ce un donné physiologique, voire neurobiologique ? Ou ne s'agit-il que d'un rôle qu'on joue, qu'on pourrait intervertir avec d'autres et dont on puisse altérer le texte ? La métamorphose transsexuelle est une voie d'accès privilégiée à ces interrogations, parce que le réel de l'identité, avant d'avoir pu dire son mot, est ici forcé par un fabuleux acte autoconstructif : si tant de magistrats, tant de psychiatres sont embarrassés par les transsexuels, si leur affaire est à la pointe avancée de la bioéthique, de la critique de la culture ou de la protestation libertaire, c'est justement parce qu'ils assument leur identité comme une «construction sociale». Dans la sphère éthérée des débats savants, ils font sentir l'urgence d'une affaire de vie ou de mort, en un court-circuit inattendu entre une question de catégorisation et une atteinte directe à la chair. Le problème est, pour le dire d'un mot, métaphysique. Il vise le nœud obscur qui attache ce corps à ce je ; il oblige donc à dévoiler quelle nature humaine il faut, à un moment ou à un autre, nous supposer. Et il est à peine besoin de l'approfondir pour que la philosophie, la psychanalyse, mais aussi la médecine, la sociologie, le droit - toutes disciplines aspirant à sauver leur rationalité, voire leur scientificité, face à ce qui paraît la déraison même, «changer de sexe» - en ressortent ébranlés. Telle est la crise des certitudes qui motive cet essai.
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Cet ouvrage est le premier en France ayant pour objectif de rendre compte de l'interdépendance historique des mouvements lesbiens et des mouvements féministes à partir du point de vue de différents courants du lesbianisme. Il montre que l'histoire de la pensée lesbienne et féministe, des années 1970 à nos jours, est marquée par des alliances, des tensions et des ruptures qui ont des répercussions tant du côté des études universitaires que du côté des pratiques militantes. Il montre aussi que le contenu politique du lesbianisme, dans sa mise en cause de l'ordre établi, est constamment occulté.
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Le travail domestique a été beaucoup étudié par les féministes depuis trente ans. Mais ce qu’il désigne : la prise en charge de tout le travail non payé de la maison par les femmes, n’a pas changé. Le « non-partage » est dénoncé, mais peu de solutions concrètes sont proposées. Le caractère « privé » a été dénoncé en ce qui concerne les violences contre les femmes, mais pas l’appropriation de leur travail. La théorie matérialiste qui fait de cette appropriation l’un des socles du patriarcat est rappelée ; le rôle de l’État est examiné, et la conclusion est que nos sociétés, via le marché du travail, mais aussi via le système fiscal et de sécurité sociale, contribuent à rendre possible cette appropriation du travail des femmes et des concubines par les hommes. On suggère d’adopter comme revendication : la suppression des subventions d’État aux ménages où la femme ne travaille pas, en même temps que l’application du droit commun au travail domestique, c’est-à-dire le paiement par le bénéficiaire. L’hypothèse est que les hommes seront plus enclins à faire leur part quand ne pas la faire leur reviendra très cher.
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« L’homosexualité n’est pas normale », « C’est un vice interdit par les religions », « Les gays sont efféminés », « L’homosexualité, c’est la faute de la mère », « Le lobby gay est très puissant », « Le PACS a été inventé pour que les homosexuels puissent se marier », « Les homosexuels sont toujours dans la provocation »… A travers les idées reçues qui ont proliféré avec l’irruption sur la scène publique de l’affirmation gay, l’auteur tente de définir ce qu’est aujourd’hui l’identité homosexuelle. Gonzague de Larocque est médecin et sexologue, président de l’Association de recherche sur la sexologie des homosexualités (ARSH).
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Nous proposons dans ce numéro de distinguer, schématiquement, trois grandes étapes dans l'histoire de la dissociation entre sexe et genre : 1860-1940, la dissociation graduelle entre les structures anatomiques, des fonctions physiologiques, l'identité sexuée, le désir sexuel et le rôle social. 1940-1960 : la période charnière de la naissance de la définition "scientifique" du genre comme une "identité profonde" de l'individu. A partir des années 1970 : l'émergence du concept féministe du genre comme relation de domination.
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While most people believe that the movement to secure voluntary reproductive control for women centered solely on abortion rights, for many women abortion was not the only, or even primary, focus.Jennifer Nelson tells the story of the feminist struggle for legal abortion and reproductive rights in the 1960s, 1970s, and early 1980s through the particular contributions of women of color. She explores the relationship between second-wave feminists, who were concerned with a woman's right to choose, Black and Puerto Rican Nationalists, who were concerned that Black and Puerto Rican women have as many children as possible "for the revolution," and women of color themselves, who negotiated between them. Contrary to popular belief, Nelson shows that women of color were able to successfully remake the mainstream women's liberation and abortion rights movements by appropriating select aspects of Black Nationalist politics--including addressing sterilization abuse, access to affordable childcare and healthcare, and ways to raise children out of poverty--for feminist discourse.
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Les hormones sexuelles ont été inventées à la fin du XIXe siècle comme un élixir de vie d’origine masculine. Mais ce sont les effets thérapeutiques d’autres hormones qui validèrent aux yeux de la communauté scientifique l’existence de ces nouvelles molécules. Obéissant au modèle culturel dominant de l’existence de deux sexes bien distincts, les biologistes affirmèrent qu’il existait des hormones « masculines » agissant sur les organes considérés comme masculins, et des hormones « féminines » agissant sur les caractères « féminins ». Quand on s’aperçut que les hormones masculines pouvaient avoir des effets « féminisants » sur certains organes féminins et réciproquement, on préféra mettre en doute le sexe des sujets testés plutôt que de remettre en cause le modèle binaire des sexes. Ce n’est que vers les années 1980 que certaines féministes et minorités sexuelles remirent en question le modèle biologique binaire des sexes. La pilule contraceptive fut inventée comme un outil de « libération des femmes », mais aussi de régulation des taux de naissance destiné aux pays surpeuplés et pauvres. Des hormones sexuelles sont utilisées chez des sujets sains, comme les sportifs, pour améliorer leurs performances physiques. Les hormones furent donc inventées comme agents doubles, destinés à soigner des malades, mais aussi à transformer des sujets sains.
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C’est la fabrication du corps reproducteur dans le contexte actuel des techniques médicales de procréation qui est l’objet de cette contribution. Trois dimensions de cette production du corps, envisagée comme un processus à la fois biologique et social en constant réaménagement, sont abordées successivement ici : l’image dessinée par la recherche scientifique ; l’ancrage dans la standardisation hospitalière ; le montage social découlant des réglementations. L’observation de différents indicateurs du système de genre dans chacun de ces registres — les attributs masculins et féminins, le siège de la reproduction, le système de sexualité — incite à conclure à une reproduction des rapports de genre. Néanmoins, on assiste simultanément à une plasticité corporelle, à un brouillage des catégories impliquant de nouvelles tensions : rien ne paraît donc définitivement joué dans les combinaisons potentielles des rapports sociaux entre hommes, femmes, chercheurs et médecins.
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Cet article donne un aperçu de l’argumentation qui met en lumière et différencie les principales coalitions internationales féministes luttant contre ce qui est couramment appelé le « trafic des femmes ». L’argumentation mise en évidence ne touche que la définition du phénomène et le différend qui sépare les coalitions sur le sujet, ainsi que leurs stratégies respectives pour l’éradiquer. L’auteure souligne en conclusion certains tangentes du féminisme radical qui, à son avis, se voient désormais remises en cause à l’occasion du débat sur les migrations des femmes. Ce débat entraînera-t-il, à son tour, se demande-t-elle, la migration d’un certain féminisme radical ?
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“ Les courants de pensée féministe ” (1998). Un texte publié dans l'ouvrage Qu'est que le féminisme? Trousse d'information sur le féminisme québécois des vingt-cinq dernières années, Montréal, Centre de documentation sur l'éducation des adultes et la condition féminine/Relais-femmes, 1997.
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Get a queer perspective on communication theory! Queer Theory and Communication: From Disciplining Queers to Queering the discipline(s) is a conversation starter, sparking smart talk about sexuality in the communication discipline and beyond. Edited by members of "The San Francisco Radical Trio," the book integrates current queer theory, research, and interventions to create a critical lens with which to view the damaging effects of heteronormativity on personal, social, and cultural levels, and to see the possibilities for change through social and cultural transformation. Queer Theory and Communication represents a commitment to positive social change by imagining different social realities and sharing ideas, passions, and lived experience. As the communication discipline begins to recognize queer theory as a vital and viable intellectual movement equal to that of Gay and Lesbian studies, the opportunity is here to take current queer scholarship beyond conference papers and presentations. Queer Theory and Communication has five objectives: 1) to integrate and disseminate current queer scholarship to a larger audience-academic and nonacademic; 2) to examine the potential implications of queer theory in human communication theory and research in a variety of contexts; 3) to stimulate dialogue among queer scholars; 4) to set a preliminary research agenda; and 5) to explore the implications of the scholarship in cultural politics and personal empowerment and transformation.