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"Comment expliquer qu’Israël, malgré ses attaques meurtrières à Gaza et sa violation du droit international, reste à l’abri de toute véritable critique? Pourquoi de nombreuses féministes du Nord global, si promptes à dénoncer l’impact du «fondamentalisme islamique» sur les femmes palestiniennes, restent-elles silencieuses quand il s’agit de décrier l’occupation et le génocide que perpétue l’État israélien en Palestine? En déconstruisant les associations fallacieuses entre antisionisme et antisémitisme, la professeure et militante palestinienne Nada Elia, qui vit aujourd’hui aux États-Unis, rappelle la place des femmes et des personnes queers dans la lutte pour la libération de la Palestine, et revendique le démantèlement des structures coloniales qui écrasent la population à Gaza et en Cisjordanie."-- Site de l'éditeur.
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Cet article se penche sur la place des arts et de la culture au sein du féminisme de la fin des années 1960 jusqu’au milieu des années 1980 au Québec. Il met en lumière le fait que les arts et la culture occupent des espaces à l’intérieur des mouvements politiques qui ne sont pas statiques. Au cours de la première partie de cette période, les mouvements féministes/mouvements des femmes avaient créé un nombre incalculable d’instruments culturels qu’ils ont mis au service des luttes politiques contre l’oppression et l’exploitation des femmes. À l’époque, les militantes féministes avaient la conscience que les arts et la culture constituaient des aires d’expression radicale et rebelle ; des lieux où il était possible de contester la contrainte à l’hétérosexualité, la morale des institutions religieuses ; des espaces où se discutaient les idées marxistes, anticapitalistes ou anticoloniales. Le présent article réserve une attention spéciale à la production littéraire et dramatique de Jovette Marchessault.
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In the late 1970s, Carden Wallace was at the beginning of her lifelong exploration of the Great Barrier Reef - and indeed, reefs all over the world. For Wallace, who is now Emeritus Principal Scientist at Queensland Museum, the beginning of her Reef career coincided with the emergence of both feminist and environmental movements that meant her personal and professional lives would be entwined with a changing social, cultural and political milieu. In this article, we couple the story of Wallace's personal life and her arrival in coral science to identify the Reef as a gendered space ripe to explore both feminist and conservation politics. The article is part of a broader Women of the Reef project that supports a history of women's contribution to the care and conservation of the Reef since the 1960s. In amplifying the role of women in the story of the Reef, we find hope in the richness of detail offered by oral history to illuminate the ways discourse on the Reef and its women sits at the intersection of biography, culture, politics and place. In these stories, we recognise women's participation and leadership as critical to past challenges, and to current and future climate change action. By retelling modern Reef history through the experiences and achievements of women, we can develop new understandings of the Reef that disrupt the existing dominance of patriarchal and Western systems of knowledge and power that have led us to the brink of ecological collapse. © The Author(s), 2022.
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Des études récentes consacrées à la culture de la musique de danse électronique (EDMC) du xxie siècle soulignent l’importance de l’agentivité créative des femmes en tant que productrices et DJs, ainsi que la place de l’EDM dans la formation de l’identité des femmes (Farrugia 2012 ; Hutton 2006 ; Rodgers 2010). Avant le xxie siècle cependant, les possibilités pour les femmes dans les club cultures et les économies nocturnes étaient plus circonscrites ; les femmes assumaient plus fréquemment des rôles en dehors des domaines les plus rentables et créatifs de ces économies culturelles. Malgré leur exclusion, les femmes ont été des participantes actives dans les club cultures de Montréal depuis les années 1950. Sans prétendre à l’exhaustivité, cet article propose une étude historique de diverses manières dont les femmes ont participé à la vie nocturne de Montréal des années 1950 aux années 1990 dans le cadre des scènes de musique EDM et de danse sociale, des discothèques et des raves. S’inspirant d’un projet ethnographique et archivistique plus général sur les club cultures LGBTQ de Montréal, cet article porte sur les expériences historiques des femmes dans les club cultures entre les années 1950 et 1990. Des thèmes tels que le militantisme pour le droit à la nuit, les stratégies de territorialisation et d’autodétermination, le rôle de l’État, la participation musicale, la création et la technologie sont explorés en relation avec divers espaces de loisirs de la ville. Ces espaces comprennent le quartier Red Light, les premières discothèques gérées par des lesbiennes, « l’âge d’or » des établissements féministes et lesbiens dans les années 1980, et leur déclin avec l’émergence de la culture queer dans les années 1990.
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Depuis les années 70, il y a une volonté d’effectuer un rattrapage pour redonner aux musiciennes une visibilité et une reconnaissance au sein de l’histoire musicale. Si la musique des femmes est aujourd’hui un élément incontournable de théorisation, de débats et de revendications féministes pour faire évoluer la réflexion sur cette question, il est surprenant que leurs oeuvres soient encore peu jouées dans les concerts de musique contemporaine au Québec, que l’on tienne compte de la quantité de pièces ou de leurs modalités de diffusion. Considérant l’importance de l’environnement socioculturel qui teinte les perceptions sur les capacités créatrices des femmes, l’auteure propose une analyse des concerts produits de 1966 à 2006 par la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), les Événements du neuf (E9), l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+) et le Nouvel Ensemble moderne (NEM) en vue de délimiter la participation des compositrices et de mettre en évidence les pratiques de ces organismes relativement à la présence des femmes en concert. Offrant une contribution originale aux études féministes en musique, l’auteure explique le rôle des organismes de musique contemporaine dans la production de concerts thématiques, l’offre de commande d’oeuvre et l’organisation de concours, et discute également des limites de l’intégration des femmes.
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Loin d’être une entité anhistorique, l’homosexualité masculine se caractérise par les différentes formes de subjectivation auxquelles elle a donné lieu. Ainsi, la décennie 1970 voit s’opposer trois modes rivaux de subjectivité homosexuelle : l’homophile, représenté en France par l’association Arcadie, fondée par André Baudry (1922-2018) et éditrice d’un périodique paru de 1954 à 1982 ; le gay, émergeant dans le sillage des événements de Stonewall à New York (1969), et donnant naissance à un Front Gay de Libération ; l’homosexualité révolutionnaire telle qu’elle prend forme après 1968 dans l’éphémère Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) dont les positions sont présentées ici principalement à travers les thèses de Guy Hocquenghem (1946-1988). Loin de représenter un simple clivage intergénérationnel, ces oppositions représentent avant tout différentes conceptions sociales et politiques de l’homosexualité, différentes manières de penser la communauté, mais aussi des modes de subjectivité dans lesquels la vie homosexuelle peut s’incarner dans la période antérieure à l’épidémie de sida.
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Cette recherche s'intéresse à la possible réciprocité entre les mouvements féministe et nationaliste au Québec pendant les années 1960-1970. En étudiant l'évolution des mouvements féministes et nationaliste au cours de ces années, nous tentons de montrer comment les mouvements sociaux représentent des espaces qui sont occupés par différentes tendances et organisations. Puis, à l'aide d'une analyse politique des rapports sociaux et politiques, nous cherchons à savoir comment ces deux mouvements et leurs organisations ont développé différentes relations, dont certaines d'interdépendance et de réciprocité. Pour ce faire, nous entreprenons d'abord une analyse politique de l'historiographie des mouvements nationaliste et féministe en deux temps afin de comprendre leurs développements et évolutions. Puis, nous nous intéressons aux multiples rapports entre les deux mouvements en faisant ressortir les éléments permettant de confirmer notre hypothèse. Finalement, notre recherche s'appuie sur une analyse de publications, de la littérature ainsi que sur les données qualitatives collectées lors d'entrevues effectuées avec des militantes féministes de la période étudiée. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nationalisme, féminisme, Révolution tranquille, femmes, Front de libération des femmes, Centre des femmes, Québec, mouvements sociaux
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La petite histoire du travail invisible Voici notre vidéo sur les luttes féministes pour la reconnaissance du travail invisible! Elle est inaugurée en cette Journée nationale des centres de femmes du Québec #JNCF2019. Allez dans un centre près de vous pour continuer la lutte avec nous!Avec la participation L'R des centres de femmes du
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Les femmes sont le pivot des solidarités familiales, c’est un fait solidement documenté. Malgré cette évidence empirique, les solidarités familiales n’occupent qu’une place fort discrète dans l’univers théorique des rapports sociaux de sexe, contrairement par exemple au travail domestique ou, plus récemment, au travail du care. Les auteures s’interrogent ici sur cet état de fait. Elles proposent ensuite une lecture des solidarités familiales avec, pour ancrage, le paradigme fondateur que constitua la refonte du concept de travail par les courants féministes matérialistes. Adoptant une perspective historique et macrosociologique, cet article est l’occasion de prendre du recul face à un certain nombre de résultats issus d’une vaste enquête que les auteures avaient menée en 2004 sur les transformations des solidarités familiales au Québec au long du XXe siècle. La profondeur historique de cette enquête fait en sorte que ces données, bien que recueillies en 2004, restent pertinentes pour leur propos, à savoir jeter un éclairage sur les logiques reliant les évolutions concomitantes des solidarités familiales, du travail des femmes et des politiques publiques au Québec durant ce siècle crucial de son histoire.
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La “crise de la pilule” de 2012-2013 a contribué à remettre en cause la prédominance de la pilule contraceptive en France, sans pour autant que l’imputation aux femmes de leur responsabilité en matière de contrôle des naissances ne soit remise en cause. Cet article s’intéresse aux mécanismes de domination, en particulier médicaux et de genre, qui fondent et maintiennent les différentes dimensions ordinaires et invisibilisées du travail qui découle de cette responsabilité. Il s’agit d’abord de montrer comment, du fait de la médicalisation de la contraception, la responsabilité du contrôle des naissances est progressivement devenue féminine et comment, dans le même temps, le travail lié à cette responsabilité est demeuré caché. Cette invisibilisation du travail féminin passe par la naturalisation de la contrainte que représente l’observance contraceptive, et en particulier de la charge mentale afférente. C’est aussi de la contradiction entre une injonction au choix et un panel limité de méthodes effectivement disponibles pour les femmes que naît la nécessité d’une autre forme de travail contraceptif : un travail cognitif. Enfin, l’utilisation d’une méthode de contrôle de la fécondité implique, en particulier s’il s’agit d’une méthode hormonale, de faire face à des effets secondaires minorés voire niés. Là encore, c’est une forme de travail invisible – un travail sur soi – que cet article vise à dévoiler.
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"Who is "the girl"? Look to movies, TV shows, magazines, and ads and the message is both clear and not: she is a sexed-up sidekick, a princess waiting to be saved, a morally infallible angel with no opinions of her own. She's whatever the hero needs her to be in order to become himself. She's an abstraction, an ideal, a standard, a mercurial phantom. In You Play the Girl, Chocano blends formative personal stories with insightful and emotionally powerful analysis. Moving from Bugs Bunny to Playboy Bunnies, Flashdance to Frozen, the progressive '70s through the backlash '80s, the glib '90s, and the pornified aughts--and at stops in between--she explains how growing up in the shadow of "the girl" taught her to think about herself and the world and what it means to raise a daughter in the face of these contorted reflections. In the tradition of Roxane Gay, Rebecca Solnit, and Susan Sontag, Chocano brilliantly shows that our identities are more fluid than we think, and certainly more complex than anything we see on any kind of screen."--Page 4 of cover.
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À l'heure où se développent en France les premiers cursus d'études culturelles inspirés des cultural studies anglophones et où les politiques de l'identité et des représentations suscitent un intérêt croissant, la publication de ce recueil de quatorze essais classiques du sociologue britannique Stuart Hall constitue un détour nécessaire par les origines multiples et complexes de ce champ de réflexion. Intellectuel de renom international, Stuart Hall nous livre ici une généalogie critique des cultural studies, de leurs fondements théoriques marxistes et gramsciens à leur redéfinition des notions de "culture" et de "populaire", en passant par leur résistance aux disciplines classiques. Mettant en relief les préoccupations théoriques et politiques majeures des études culturelles, il interroge le concept d'" identité " et ses déclinaisons (ethnicité, race, classe, genre, sexualité) et développe une théorie qui situe la culture au cœur même du processus de construction identitaire. Qu'il analyse la formation des cultures diasporiques, les politiques noires britanniques, les situations postcoloniales ou le concept de " multiculturalisme ", Hall éclaire d'une lumière singulière nombre d'enjeux centraux de la scène politique internationale contemporaine.
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Cette thèse a comme origine la question suivante : comment la laïcité est-elle devenue un enjeu majeur pour les féministes au Québec? Alors que les débats publics sur la laïcité se sont succédé durant la dernière décennie, ils ont été l'occasion de reformuler les frontières identitaires de l'appartenance nationale. La problématique de cette recherche peut être formulée en deux temps. D'une part, comment les féministes « blanches » francophones au Québec se sont représenté « la religion » et « la laïcité », des années 1960 aux années 1990, et quels ont été les effets de ces représentations sur les (re)définitions des frontières identitaires de leur féminisme? D'autre part, comment les féministes dans leur diversité se représentent actuellement « la religion » et « la laïcité » et quels sont les effets de ces représentations sur les (re)définitions des frontières identitaires de leur féminisme? Pour y répondre, la thèse est divisée en trois parties. La première partie est introductive. À travers une revue de la littérature scientifique pertinente, elle revient sur différentes conceptions sociologiques et philosophiques des religions et de la laïcité, parcourt l'historiographie québécoise sur la laïcisation et la laïcité au Québec et balise le nouveau champ de recherche féministe sur l'articulation entre féminismes et laïcités. Elle explicite ensuite le cadre théorique choisi, soit celui du féminisme poststructuraliste et du féminisme antiraciste, ainsi que les outils théoriques qui seront mobilisés dans l'analyse : intersectionnalité, racisme, nationalisme, mythe d'une société postraciale, islamophobie et blanchité. Elle présente trois grands récits modernes, déconstruits par les féministes poststructuralistes et antiracistes : un récit séculariste opposant des religions dépassées à la modernité progressiste, un récit féministe « blanc » opposant des religions patriarcales à la laïcité égalitaire et un récit nationaliste racontant l'avènement d'une nation moderne, laïque et égalitaire au Québec. Enfin, cette partie se clôt avec l'approche méthodologique structurant la recherche. Il s'agit d'une approche généalogique des problématisations, c'est-à-dire une histoire contextualisée de la construction comme problème de « la religion » et de « la laïcité », entre continuités et discontinuités. Il s'agit aussi d'une analyse critique du discours, considérant les représentations discursives comme un domaine du pouvoir. Critique, cette recherche ne vise ni à repérer le meilleur féminisme, ni à fonder un programme féministe laïque, mais à mettre en évidence les effets politiques des représentations féministes se posant comme discours de vérité. Dans cette perspective, la recherche ne vise pas la neutralité axiologique et reconnaît que la chercheure est située au sein des rapports de pouvoir analysés. La seconde partie analyse les représentations de « la religion » et de « la laïcité » par les féministes « blanches » francophones au Québec, des années 1960 aux années 1990, ainsi que les effets de ces représentations sur les (re)définitions des frontières identitaires de leur féminisme. Quatre chapitres portent chacun sur une des quatre décennies parcourues. Ils reviennent sur un certain nombre d'événements féministes aujourd'hui régulièrement remémorés comme « nos » luttes féministes contre la religion : la Commission royale d'enquête sur l'enseignement (1961-1966); la loi sur la capacité juridique de la femme mariée (1964); les luttes pour le droit à l'avortement (1969-1988); la visite du pape Jean-Paul II au Québec (1984); la première affaire du foulard à l'école (1994); les consultations sur la déconfessionnalisation scolaire (1999). La pluralité des féminismes et des contextes analysés permet de briser la binarité opposant religions et féminismes, ainsi que l'association entre féminismes et laïcités. Cela ne signifie pas pour autant que l'opposition entre les couples religion/patriarcat et féminisme/laïcité n'est pas reprise par les féministes elles-mêmes durant ces quatre décennies. La recherche met en outre en évidence la production d'un « nous-Québécoises » aux frontières ethniques. La troisième partie analyse les représentations de « la religion » et de « la laïcité » et les effets de ces représentations sur les (re)définitions des frontières identitaires des féministes dans leur diversité, au cours des débats qui ont scandé la dernière décennie, soit lors des consultations publiques de la Commission de consultation sur les pratiques d'accommodement reliées aux différences culturelles (2007), du projet de loi 94 (2010) et du projet de loi 60 (2013). Je distingue trois grandes tendances féministes : féministe moniste, féministe antiraciste et féministe intermédiaire. Quatre chapitres reviennent sur quatre aspects de ces débats laïques : la construction du contexte actuel comme contexte de crise et ses contestations; la construction des signes religieux comme problème féministe et ses contestations; la construction des religions, des intégrismes et de la laïcité comme problème féministe et ses contestations; les représentations du racisme, de l'intégration et du féminisme. Cette troisième partie permet d'avancer que les débats actuels sur la laïcité sont structurés racialement et que les représentations de « la religion » et de « la laïcité » sont indissociables de la (re)production et de la contestation des frontières de l'appartenance nationale. La thèse se conclut en soulignant notamment deux apports majeurs de cette recherche. D'une part, l'histoire des problématisations de « la religion » et de « la laïcité » ainsi réalisée permet d'avancer que les débats féministes actuels sur la laïcité ne s'inscrivent pas d'abord au sein de l'histoire des critiques féministes de la religion mais bien plutôt de l'histoire de la (re)production et de la contestation des frontières de l'identité nationale et de l'identité féministe. D'autre part, la recherche permet de montrer que ces deux histoires ne sont pas pour autant complètement distinctes, car les représentations de « la religion » sont aussi situées et traversées par des rapports de pouvoir.
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En 1940, deux femmes élégantes prennent le thé dans le lobby du Ritz-Carlton. Ne vous fiez pas aux apparences: leur rencontre annonce un grand chambardement dans l’univers de la musique classique. La mécène Madge Bowen et la violoniste Ethel Stark fondent à Montréal ce qui deviendra le premier orchestre symphonique canadien composé uniquement de femmes. Bafouant les conventions, elles rassemblent des musiciennes de tous les horizons: Noires, Blanches, francophones, anglophones, juives, catholiques, protestantes, bourgeoises ou ménagères. Elles se procurent des instruments, organisent des répétitions dans des sous-sols non chauffés et apprennent à jouer d’instruments auparavant réservés aux hommes. Sept mois plus tard, avec Maestra Stark à la barre, la Symphonie féminine de Montréal donne son premier concert public sur le mont Royal. En 1947, elles se produiront même au Carnegie Hall de New York. De sa création jusqu’à sa dissolution en 1965, Ethel Stark et cet orchestre inclusif ont non seulement formé plusieurs générations de musiciennes, mais ont révolutionné le monde de la musique classique. Au terme d’une impressionnante recherche d’archives et d’entretiens avec les musiciennes, Maria Noriega Rachwal reconstitue ici cette aventure dans un style vivant et sensible, faisant enfin honneur à ces pionnières oubliées.
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La pensée politique a été longtemps marquée par une dichotomie entre privé et public. Dans les années 1960, les mouvements féministes affirment “le privé est politique” et invitent à penser les questions soulevées dans ces deux sphères comme interdépendantes. En France, au cours des années 1970, la création de groupes de parole favorise le partage entre femmes de leurs vécus personnels et intimes, de leurs expériences de la domination masculine. La raison d’être de ces groupes est triple : permettre aux femmes de prendre la parole sans avoir à se battre avec les hommes ; valoriser leur point de vue subjectif comme source de savoir ; rassembler des expériences vécues isolément et générer des solidarités. Cet article, qui s’appuie sur deux immersions dans le mouvement féministe français (2005-2006 et 2007-2010), est centré sur le partage de vécus en collectif. Il montre d’abord que cette pratique participe à la traduction concrète de l’utopie féministe aux échelles individuelle, collective et sociale. Il souligne ensuite l’affirmation d’un sujet collectif féministe et, au-delà, un renouvellement du langage, passant progressivement du strict entre soi des années 1970 à une publicisation des récits échangés et contribuant à faire évoluer les façons de dire le privé ou l’intime.
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This essay examines Palestinian women’s struggles following the 1948 Nakba, when many challenged their uprooting by attempting to return back to their homes and land. Analyzing women’s narratives recounting their experiences from 1948 to 1953 within the context of the settler-colonial regime of control, the essay reveals Israel’s criminalization of the return of Palestinian refugees as acts of “infiltration,” and the unspoken gendered history of trauma that infiltrates the intimate space of women’s families, bodies, and lives. By sharing women’s voices and their embodied memories about childbirth, menstruation, intimate family life, their homes, and domestic life, the article works to provide gender analyses of the political work of suffering, to demonstrate how women were uniquely targeted and affected by such criminalization. Unmasking the political history of trauma and suffering and borrowing meanings from women cast out as illegal by the Israeli state, positions women returnees as frontliners against the political illegality and criminalization of settler colonialism.
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Les diagnostics cliniques et les différentes nosographies psychiatriques qui ont été établies dans la deuxième moitié du XXe siècle, notamment dans les différentes éditions du manuel américain de diagnostic et statistique des troubles mentaux (DSM), montrent qu'un nombre très significatif de troubles sont envisagés comme étant genrés. Plusieurs controverses ont marqué l'histoire de ces diagnostics depuis les années 1950 : d'abord celui des sexualités et de leurs frontières floues, ensuite la notion controversée d'identité de genre, enfin la problématique des troubles périnataux. Si le principe de différentiation constitue un élément incontournable de la pensée psychiatrique, le façonnage et l'usage du concept de « genre » révèlent des tensions entre la psychiatrie et la société (notamment les mouvements gay, féministes et trans) mais aussi au sein de la psychiatrie elle-même. Il apparaît évidant que, dans les classifications psychiatriques, les normes sociales de genre sont intégrées de manière passive et acritique, au point que l'usage du concept de genre peut amener à l'inverse à renforcer la naturalisation des comportements alors même que, dans les sciences sociales, il est utilisée pour interroger et déconstruire la prétendue naturalité de la différence des sexes.
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"Charting over 45 years of feminist debate on the significance of gender in the making and understanding of art, the long-anticipated new edition of Feminism-Art-Theory has been extensively updated and reworked. Completely revised, retaining only one-third of the texts of the earlier edition, with all other material being new inclusionsBrings together 88 revealing texts from North America, Europe and Australasia, juxtaposing writings from artists and activists with those of academicsEmbraces a broad range of threads and perspectives, from diverse national and global approaches, lesbian and queer theory, and postmodernism, to education and aestheticsIncludes many classic texts, but is particularly notable for its inclusion of rare and significant material not reprinted elsewhereProvides a uniquely flexible resource for study and research due to its scale and structure; each of the seven sections focuses on a specific area of debate, with texts arranged chronologically in order to show how issues and arguments developed over time"--Page 4 de la couverture.
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En partant du concept d’indivisibilité de la justice, cet article se penche sur la pertinence des théories de l’intersectionnalité des oppressions dans le contexte du féminisme québécois francophone pour démontrer 1) l’existence d’une protothéorie de l’intersectionnalité dans le féminisme radical des années 1970 au Québec et 2) que les féministes québécoises d’aujourd’hui sont bien placées pour proposer une synthèse entre l’approche intersectionnelle en provenance des États-Unis et le matérialisme français. Cette démonstration permettra au passage de récuser deux accusations fallacieuses au sujet de l’approche intersectionnelle, soit qu’elle est postmoderne et source de fragmentation du mouvement féministe.