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Dans l’ouvrage pionnier de Françoise d’Eaubonne, Écologie/féminisme. Révolution ou mutation, publié en 1978, la barre oblique entre « écologie » et « féminisme » permet de figurer l’étendue des combinatoires possibles : féminisme écologique, écologie féministe, féminisme environnementaliste, écoféminisme. C’est ce néologisme qui est finalement diffusé dans les pays anglo-saxons au point d’en faire un mouvement. S’opère alors un chassé-croisé : tandis que les ouvrages de Françoise d’Eaubonne sont oubliés en France, elle devient une référence internationale dans les années 1980 et 1990 – période durant laquelle aux États-Unis, en Angleterre, en Australie, en Inde, en Amérique latine, en Afrique, des courants féministes, issus de luttes grassroots (de la base), écologistes, anarchistes, marxistes des années 1970, prennent à bras-le-corps la question de la domination croisée des femmes et des ressources naturelles.
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Depuis les années 70, il y a une volonté d’effectuer un rattrapage pour redonner aux musiciennes une visibilité et une reconnaissance au sein de l’histoire musicale. Si la musique des femmes est aujourd’hui un élément incontournable de théorisation, de débats et de revendications féministes pour faire évoluer la réflexion sur cette question, il est surprenant que leurs oeuvres soient encore peu jouées dans les concerts de musique contemporaine au Québec, que l’on tienne compte de la quantité de pièces ou de leurs modalités de diffusion. Considérant l’importance de l’environnement socioculturel qui teinte les perceptions sur les capacités créatrices des femmes, l’auteure propose une analyse des concerts produits de 1966 à 2006 par la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ), les Événements du neuf (E9), l’Ensemble contemporain de Montréal (ECM+) et le Nouvel Ensemble moderne (NEM) en vue de délimiter la participation des compositrices et de mettre en évidence les pratiques de ces organismes relativement à la présence des femmes en concert. Offrant une contribution originale aux études féministes en musique, l’auteure explique le rôle des organismes de musique contemporaine dans la production de concerts thématiques, l’offre de commande d’oeuvre et l’organisation de concours, et discute également des limites de l’intégration des femmes.
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Cet article propose de revisiter Awa : la revue de la femme noire à travers le prisme du genre, par une étude des modalités de présence et de représentation des femmes et des hommes qui écrivent dans le mensuel de 1964 à 1973. Il convoque à cette fin deux paramètres du magazine dont il élucide les enjeux littéraires et sociaux : les signatures des articles, entre anonymat, patronymat, prénonymat et pseudonymat, d’une part ; les correspondant·e·s rendu·e·s visibles, notamment dans la rubrique « La boîte à lettres » qui leur est consacrée, d’autre part. L’auctorialité des femmes dans ce magazine apparaît alors partagée, avec les hommes et entre elles : alors que les contributeurs participent par leurs signatures, particulièrement de textes littéraires, à cautionner Awa tout en en surveillant les contenus, les rédactrices y sont beaucoup plus souvent anonymes ou insérées au sein de collectifs susceptibles de les rendre individuellement invisibles. En avançant masquées et groupées, elles proposent des modes d’émancipation plus pratiques que théoriques, toujours susceptibles de reconduire des hiérarchies genrées en une période où l’accès au statut et à l’autorité d’auteur·e est bien moins assuré pour les femmes que pour les hommes. Leurs stratégies d’écriture et leurs trajectoires sociales n’en révèlent pas moins l’existence, autour du périodique, d’un espace vivant de solidarité et d’inventivité vis-à-vis des normes de genre.
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Loin d’être une entité anhistorique, l’homosexualité masculine se caractérise par les différentes formes de subjectivation auxquelles elle a donné lieu. Ainsi, la décennie 1970 voit s’opposer trois modes rivaux de subjectivité homosexuelle : l’homophile, représenté en France par l’association Arcadie, fondée par André Baudry (1922-2018) et éditrice d’un périodique paru de 1954 à 1982 ; le gay, émergeant dans le sillage des événements de Stonewall à New York (1969), et donnant naissance à un Front Gay de Libération ; l’homosexualité révolutionnaire telle qu’elle prend forme après 1968 dans l’éphémère Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR) dont les positions sont présentées ici principalement à travers les thèses de Guy Hocquenghem (1946-1988). Loin de représenter un simple clivage intergénérationnel, ces oppositions représentent avant tout différentes conceptions sociales et politiques de l’homosexualité, différentes manières de penser la communauté, mais aussi des modes de subjectivité dans lesquels la vie homosexuelle peut s’incarner dans la période antérieure à l’épidémie de sida.
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Dix ans après la parution de La renarde et le mal peigné,quatre cents nouvelles lettres échangées entre Gérald Godin (1938-1994) et Pauline Julien (1929-1998) ont été découvertes dans leurs fonds d’archives respectifs. Soixante-dix d’entre elles ont été choisies par Emmanuelle Germain et Jonathan Livernois, dans cette édition qui vient compléter le portrait forgé en 2009. On y retrouvera les débuts de la relation entre le journaliste et la chanteuse, les longues tournées en Europe de Pauline Julien, la maladie de Godin, puis celle, en filigrane, de Julien. De nouveaux aspects apparaîtront également : l’érotisme de plusieurs de leurs échanges ; les rapports d’amitié ; les aléas d’une vie familiale où un jeune homme de vingt-cinq ans doit s’occuper de deux adolescents, alors que Julien doit concilier sa vie professionnelle et sa vie de mère ; l’épuisement des dernières années, tandis que les tournées européennes sont de plus en plus difficiles pour Julien. Les lettres réunies ici permettront également aux lectrices et aux lecteurs de revivre de grands moments de l’histoire québécoise, vue à la hauteur de ses acteurs : le « Vive le Québec libre ! » lancé par Pauline Julien à Niamey, en 1969, interrompant le ministre fédéral Gérard Pelletier ; la crise d’Octobre et l’emprisonnement sur lequel on ne reviendra guère ; la campagne électorale de 1976, l’enthousiasme et la victoire, inattendue ; l’engagement du député puis ministre Gérald Godin. Ce n’est donc pas un hasard si ce petit livre est sous-titré « Fragments de correspondance amoureuse et politique ». La suture des deux univers, de l’intime et du public, de l’amour et du politique, y est plus claire que jamais.
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Cet article montre les tensions qui caractérisent le mensuel féminin africain Awa dirigé par Annette Mbaye d’Erneville (1964-1973), entre revue et magazine : celui-ci ne se caractérise pas seulement par la polyphonie caractéristique du dispositif médiatique, il se révèle contradictoire, voire agonistique. Étudiant les manières dont les fictions thématisent et allégorisent la femme et leur rapport à la modernité, l’article revient notamment sur la question du titre-personnage, jamais innocente dans un périodique, notamment à travers des comparaisons avec d’autres magazines féminins comme Marie Claire et Elle, discrètement mais régulièrement convoqués dans le magazine, ou Amina lancé en 1973 par Michel de Breteuil. La capacité transfictionnelle du magazine à s’incarner dans un personnage emblématique, Awa, régulièrement mobilisé et invoqué dans les pages du journal et en même temps la diversité des représentations ainsi figurées par les couvertures, les articles, le dessin, les photographies, les rubriques (« les cauris de Mam’Awa »), le courrier des lecteurs et même par les fictions montrent la difficulté de l’équation du féminin.
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Résumé Cet article retrace les jalons historiques ayant mené à l’institutionnalisation de l’homoparenté au Québec et met en lumière la synergie entre les revendications d’associations gaies et lesbiennes et les interventions étatiques de l’appareil gouvernemental. La décriminalisation de l’homosexualité au Canada en 1969, puis l’ajout de l’orientation sexuelle comme motif illicite de discrimination dans la Charte québécoise des droits et libertés en 1977 ont posé les bases juridiques sur lesquelles s’est ancrée la reconnaissance des couples de même sexe et des familles homoparentales aux tournants du nouveau millénaire. Les stratégies de mobilisation déployées par les groupes militants se sont alors inscrites dans les filières institutionnelles de l’action publique, à la rencontre des interventions progressistes de l’État québécois. L’analyse rétrospective de cette lutte offre une meilleure compréhension de la transformation des représentations familiales contemporaines et des débats actuels en matière de filiation.
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Le présent ouvrage est le fruit du travail d’une cinquantaine d’auteurs, professeurs et autres professionnels, associés aux diverses composantes de l’Université du Québec, réseau qui célèbre en 2018 son 50e anniversaire. Le fil conducteur de ce collectif est le développement de l’enseignement et de la recherche dans les constituantes de l’Université au cours des cinquante dernières années. Fille de la Révolution tranquille et de l’État-providence, l’Université du Québec s’est donné une mission axée sur l’accessibilité sociale et géographique. Elle propose une gouvernance plus collégiale par rapport à celle de l’institution universitaire classique et un rapport à la connaissance différent qui se traduit aussi bien dans l’enseignement que dans la recherche. L’Université du Québec est une création institutionnelle, mais c’est surtout une communauté qui s’est construite peu à peu, une construction collective. Le réseau est aujourd’hui formé de six universités constituantes, d’une université affiliée, de deux écoles universitaires et d’un institut de recherche regroupant lui-même quatre centres. En 2016-2017, l’Université du Québec regroupait tout près de 7 000 employés : 2 800 professeurs, 1 300 professionnels, près de 1 200 employés de bureau, plus de 1 000 techniciens, 350 cadres de direction et près de 300 employés des métiers et services, en plus de compter quelque 4 200 chargés de cours. En 2016, elle a délivré plus de 26 000 diplômes aux trois cycles d’études supérieures et a géré plus de 185 millions en fonds de recherche.
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Suivant un minutieux choix d'extraits d'entrevues, de spectacles et de photos, puisés à même un colossal et riche fonds d'archives, Pauline Julien, intime et politique nous entraîne dans le sillage de cette femme résolument libre et engagée, figure emblématique de la chanson et d'une époque charnière de l'histoire du Québec.
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À la fin des années 1970, les partisanes états-uniennes de la pédagogie féministe ont mis fortement l’accent sur l’importance de l’expérience dans le processus d’apprentissage, rejoignant en cela une tradition réformatrice de l’éducation portée, entre autres, par Jean-Jacques Rousseau, John Dewey et Paulo Freire. Les féministes libérales considéraient l’éducation comme un moyen pour que les femmes, en tant qu’individus, acquièrent des compétences intellectuelles et le pouvoir de se mobiliser en faveur de l’égalité des droits. Faisant écho à la pensée de Rosa Luxemburg et de Myles Horton, les féministes radicales, pour leur part, placèrent la pédagogie féministe dans le contexte d’une lutte contre l’oppression plus révolutionnaire et collective. Les féministes radicales et socialistes qui délivraient des cours dans l’enseignement supérieur se sont inspirées d’un processus de conscientisation [consciousness-raising] combinant expérience, théorie, action et prise en considération du ressenti. Elles se retrouvèrent alors confrontées au problème de la théorisation et de la pratique de la pédagogie féministe dans un contexte d’institutions hiérarchiques et compétitives. Tout comme le mouvement féministe en général, elles ont dû trouver un moyen pour traiter les différences entre les étudiant·e·s au regard de leurs expériences, de leurs ressentis et de leurs idées au sujet du genre.
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Pauline Julien et Gérald Godin ont entretenu une correspondance amoureuse s’étendant sur plus de trente ans, soit de 1962 à 1993. Quelques-unes de leurs lettres ont fait l’objet d’une publication, La Renarde et le mal peigné (Leméac Éditeur, 2009), grâce à Pascale Galipeau, fille du comédien Jacques Galipeau et de Pauline Julien. Mais c’est avant tout le corpus inédit de plus de 400 lettres non reprises, découvertes dans les fonds d’archives à BAnQ, qui feront l’objet de nos recherches. Outre sa « fonction documentaire » (Jaubert, 2010a : 74), cette correspondance permet de voir la mise en scène par laquelle s’élabore la construction du moi de Julien et de Godin. Au fil de leur échange épistolaire, chacun joue sur l’impression qu’il tente de produire sur l’autre, de manipuler la mise en scène du moi qui régule leur interaction amoureuse. Dans l’ensemble des lettres, cette présentation de soi relève d’une complexion plus vaste que celle qui se dégage des choix éditoriaux effectués dans La Renarde et le mal peigné, restreinte à la relation amoureuse. Permettant d’éclairer la relation personnelle entre Julien et Godin, ainsi que leurs trajectoires artistiques respectives, cette correspondance constitue le lieu d’une négociation entre leurs postures publiques (poète journaliste puis ministre et chanteuse engagée) et intimes (homme de lettres au foyer et femme de profession). De fait, même si leurs échanges restent intimes, il y a là une présentation de soi qui se confronte à la nécessité de négocier avec la médiatisation de leur figure publique, celle-ci influençant leur part de contrôle sur la figure intime qu’ils tentent de dessiner dans leur correspondance. Des textes de Ruth Amossy (La présentation de soi. Ethos et identité verbale et Images de soi dans le discours : la construction de l’ethos), d’Anna Jaubert (« L’éthos de l’épistolier au miroir de l’autre ») et d’Arlette Farge (Le goût de l’archive), constitueront les bases théoriques de notre étude.
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Les femmes sont le pivot des solidarités familiales, c’est un fait solidement documenté. Malgré cette évidence empirique, les solidarités familiales n’occupent qu’une place fort discrète dans l’univers théorique des rapports sociaux de sexe, contrairement par exemple au travail domestique ou, plus récemment, au travail du care. Les auteures s’interrogent ici sur cet état de fait. Elles proposent ensuite une lecture des solidarités familiales avec, pour ancrage, le paradigme fondateur que constitua la refonte du concept de travail par les courants féministes matérialistes. Adoptant une perspective historique et macrosociologique, cet article est l’occasion de prendre du recul face à un certain nombre de résultats issus d’une vaste enquête que les auteures avaient menée en 2004 sur les transformations des solidarités familiales au Québec au long du XXe siècle. La profondeur historique de cette enquête fait en sorte que ces données, bien que recueillies en 2004, restent pertinentes pour leur propos, à savoir jeter un éclairage sur les logiques reliant les évolutions concomitantes des solidarités familiales, du travail des femmes et des politiques publiques au Québec durant ce siècle crucial de son histoire.
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En 1978, Monique Wittig clôt sa conférence sur « La Pensée straight » par ces mots : « Les lesbiennes ne sont pas des femmes. » L'onde de choc provoquée par cet énoncé n'en finit pas de se faire ressentir, aujourd'hui encore, dans la théorie féministe et au-delà. En analysant l'aspect fondateur de la « naturalité » supposée de l'hétérosexualité au sein de nos structures de pensées, que ce soit par exemple dans l'anthropologie structurale ou la psychanalyse, Monique Wittig met au jour le fait que l'hétérosexualité n'est ni naturelle, ni un donné : l'hétérosexualité est un régime politique. Il importe donc, pour instaurer la lutte des « classes », de dépasser les catégories « hommes »/« femmes », catégories normatives et aliénantes. Dans ces conditions, le fait d'être lesbienne, c'est-à-dire hors-la-loi de la structure hétérosexuelle, aussi bien sociale que conceptuelle, est comme une brèche, une fissure permettant enfin de penser ce qui est "toujours déjà là"
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La “crise de la pilule” de 2012-2013 a contribué à remettre en cause la prédominance de la pilule contraceptive en France, sans pour autant que l’imputation aux femmes de leur responsabilité en matière de contrôle des naissances ne soit remise en cause. Cet article s’intéresse aux mécanismes de domination, en particulier médicaux et de genre, qui fondent et maintiennent les différentes dimensions ordinaires et invisibilisées du travail qui découle de cette responsabilité. Il s’agit d’abord de montrer comment, du fait de la médicalisation de la contraception, la responsabilité du contrôle des naissances est progressivement devenue féminine et comment, dans le même temps, le travail lié à cette responsabilité est demeuré caché. Cette invisibilisation du travail féminin passe par la naturalisation de la contrainte que représente l’observance contraceptive, et en particulier de la charge mentale afférente. C’est aussi de la contradiction entre une injonction au choix et un panel limité de méthodes effectivement disponibles pour les femmes que naît la nécessité d’une autre forme de travail contraceptif : un travail cognitif. Enfin, l’utilisation d’une méthode de contrôle de la fécondité implique, en particulier s’il s’agit d’une méthode hormonale, de faire face à des effets secondaires minorés voire niés. Là encore, c’est une forme de travail invisible – un travail sur soi – que cet article vise à dévoiler.
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"Who is "the girl"? Look to movies, TV shows, magazines, and ads and the message is both clear and not: she is a sexed-up sidekick, a princess waiting to be saved, a morally infallible angel with no opinions of her own. She's whatever the hero needs her to be in order to become himself. She's an abstraction, an ideal, a standard, a mercurial phantom. In You Play the Girl, Chocano blends formative personal stories with insightful and emotionally powerful analysis. Moving from Bugs Bunny to Playboy Bunnies, Flashdance to Frozen, the progressive '70s through the backlash '80s, the glib '90s, and the pornified aughts--and at stops in between--she explains how growing up in the shadow of "the girl" taught her to think about herself and the world and what it means to raise a daughter in the face of these contorted reflections. In the tradition of Roxane Gay, Rebecca Solnit, and Susan Sontag, Chocano brilliantly shows that our identities are more fluid than we think, and certainly more complex than anything we see on any kind of screen."--Page 4 of cover.
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« Si la violence conjugale est aujourd'hui reconnue comme une question de société légitime, il n'en a pas toujours été ainsi. C'est grâce aux mobilisations féministes des années 1970, qui définissent alors la violence dans le couple comme une violence faite aux femmes - produit des rapports de domination entre les hommes et les femmes -, que ce phénomène est sorti de la dénégation sociale dans laquelle il était tenu. Comment une cause féministe devient-elle un problème public dont s'emparent les associations, les institutions internationales et l'État ? À travers la question des violences conjugales et en comparant des cas français et américain, à Paris et à Los Angeles, Pauline Delage analyse avec acuité quelles sont, de part et d'autre de l'Atlantique, les formes légitimes de l'intervention publique dans le domaine de l'intime et des inégalités sexuées. » -- Résumé de l'éditeur.
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Cet article retrace le contexte historique de l'activisme queer et de l'activisme noir à partir des mouvements sociaux des années 1960 et 1970 aux États-Unis afin de montrer le fossé profond entre la noirceur et la queerness qui prend toute sa force dans une nation soi-disant daltonienne qui a plus d'une fois revendiqué que « le gay est le nouveau noir ». Ce n'est pas seulement une analogie dangereuse qui manque de fondement profond, cela conduit également à un discours qui trace une frontière claire entre deux communautés et mouvements distincts - l'un noir, l'autre queer. L'activisme récent de #BlackLivesMatter a contesté l'analogie entre la noirceur et l'homosexualité en centralisant les deux dans leur critique de la violence sanctionnée par l'État contre les Noirs. L'analyse du documentaire de Nneka Onourah The Same Differencefournit un aperçu supplémentaire de la gamme complexe de pouvoirs qui affectent les expériences vécues à l'intersection de l'homosexualité, de la noirceur et du genre. Le documentaire génère des points de départ à travers lesquels la queerness trouve sa validité en tant qu'outil de pensée critique, moyen de résistance active et base d'action communautaire. En plaçant le documentaire dans son contexte, cet article reconstruit un paradigme pour la politique queer radicale dans le champ de force des notions traditionnelles de masculinité et de féminité noires et de queerness comme déstabilisateur des deux, ramenant la queerness dans une position marginale à partir de laquelle elle peut critiquer l'état.