Votre recherche
Résultats 18 ressources
-
Mélissa Blais est doctorante en sociologie à l'UQAM. Militante féministe et professionnelle de recherche à l'IREF, elle a étudié les réceptions du discours féministe à la suite de la tuerie de l'École Polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989. Selon ce qu'on lit dans son livre, l'état psychologique de Marc Lépine était loin d'être la clé qui permet de comprendre les 14 meurtres qu'il a commis cette journée-là. Son geste était un message politique : mort au féminisme. La planification et la volonté derrière l'acte sont du registre de l'attentat. L'entrevue de la fin, pour commencer un livre. Janick Bastien Charlebois est professeure de sociologie à l'UQAM. Dans La virilité en jeu (Septentrion, 2011), elle souligne que de parler uniquement d'homophobie tend à nier la dimension culturelle de la discrimination dont sont victimes les jeunes gais. Les problèmes d'intégration des homosexuels ne sont pas qu'une question d'attitude individuelle, ils sont aussi le fruit d'un hétérosexisme dispersé dans la réalité sociale.
-
In this article I discuss the emergence of Female Sexual Dysfunction (FSD) within American psychiatry and beyond in the postwar period, setting out what I believe to be important and suggestive questions neglected in existing scholarship. Tracing the nomenclature within successive editions of the American Psychiatric Association’s Diagnostic and Statistical Manual (DSM), I consider the reification of the term ‘FSD’, and the activism and scholarship that the rise of the category has occasioned. I suggest that analysis of FSD benefits from scrutiny of a wider range of sources (especially since the popular and scientific cross-pollinate). I explore the multiplicity of FSD that emerges when one examines this wider range, but I also underscore a reinscribing of anxieties about psychogenic aetiologies. I then argue that what makes the FSD case additionally interesting, over and above other conditions with a contested status, is the historically complex relationship between psychiatry and feminism that is at work in contemporary debates. I suggest that existing literature on FSD has not yet posed some of the most important and salient questions at stake in writing about women’s sexual problems in this period, and can only do this when the relationship between ‘second-wave’ feminism, ‘post-feminism’, psychiatry and psychoanalysis becomes part of the terrain to be analysed, rather than the medium through which analysis is conducted.
-
S’appuyant sur la recherche Les attaques antiféministes, menée en partenariat avec L’R des centres de femmes du Québec, l’auteure documente les actions antiféministes et analyse leurs effets sur le mouvement féministe québécois. Inspirée par l’hypothèse de L’R des centres de femmes, selon laquelle les féministes réagissent à la violence antiféministe comme les femmes violentées en contexte conjugal et postconjugal, l’auteure se demande s’il existe un « cycle de la violence antiféministe ». À l’aide de la théorie du « cycle de la violence conjugale » et des études féministes sur les violences masculines contre les femmes, elle observe les similitudes entre les effets de la violence conjugale et les effets de la violence antiféministe, mais aussi les limites de l’analogie inhérentes aux dimensions collectives des attaques antiféministes.
-
Après en avoir retracé rapidement la genèse, cet article rapporte les principales critiques adressées au concept d’homophobie, notamment son réductionnisme qui tend vers des explications de nature psychologique ainsi que l’éviction de la hiérarchie des sexes/genres. Nous discutons ensuite deux pistes théoriques permettant de contourner les limites précédemment identifiées. La première examine le potentiel de l’approche intersectionnelle. La seconde voie invite à une redéfinition du concept d’homophobie, lui reconnaissant une portée exclusivement descriptive, et non plus en tant que concept explicatif, justifiant ainsi sa subordination au concept d’hétérosexisme qui offre une perspective systémique. Nous examinons ces concepts en fonction de leur capacité à rendre compte de l’oppression des lesbiennes.
-
Jovette Marchessault entre avec éclat sur la scène littéraire en 1975 avec la parution de son premier roman, Comme une enfant de la terre/I: le crachat solaire, qui reçoit le prix France-Québec. Malgré le succès qui suit, il n’existe à ce jour aucun livre consacré à l’oeuvre de cette auteure qui a contribué de façon si singulière à l’art, à la littérature et au théâtre québécois. Le présent ouvrage vise à combler cette lacune en présentant des études critiques qui éclairent l’essentiel de cette artiste exceptionnelle, de même qu’un ensemble de témoignages de complices du milieu artistique et littéraire, Marie-Claire Blais, Normand Chaurette, Pol Pelletier, Sylvie Nicolas et Michelle Rossignol. De plus, Jovette Marchessault nous offre ici les premières pages d’un roman en préparation, L’Aqueduc des larmes. De l’invisible au visible, c’est ainsi que Jovette Marchessault aborde le processus créateur, en s’inspirant d’un imaginaire personnel peuplé par des esprits de la nature et des personnages mythiques. L’ensemble de cet ouvrage collectif démontre à quel point elle a su réaliser son rêve de «rendre visible la culture des femmes». À notre tour, comme le dit si bien Pol Pelletier : «Il est temps de lui rendre un hommage qui vient de la profondeur de l’identité qu’elle nous a révélée».
-
"A unique feature-length documentary that combines startling archival footage that puts the audience on the ground with the activists and the remarkably insightful interviews from the ACT UP Oral History Project to explore ACT UP (the AIDS Coalition to Unleash Power) from a grassroots perspective - how a small group of men and women of all races and classes, came together to change the world and save each other's lives."
-
Recueil de textes de cette figure du féminisme et pionnière de la sociologie du travail et du genre en France. Il éclaire la construction d'analyses et de concepts autour de la division sexuelle du travail, des rapports sociaux de sexe, leur intrication avec les rapports de classe et de race. L'ensemble permet de retracer le chemin intellectuel et politique de D. Kergoat.
-
De la cuisine au studio explore les parcours de douze artistes issues de trois générations différentes : femmes signataires du manifeste Refus global en 1948, premières cinéastes qui ont œuvré à l’ONF dans les années 1970 et artistes médiatiques impliquées au Studio XX. À partir d’entrevues avec les artistes, Anna Lupien pose un regard sociologique sur l’expérience de créatrices qui ont investi l’art en tant qu’espace d’expression dans la sphère publique. De quelle façon ont-elles élaboré des stratégies créatives et par le fait même donné corps à des transformations sociales engendrées par le mouvement féministe, notamment en ce qui a trait à la conciliation travail-famille ? Comment ont-elles intégré des milieux artistiques qui ne leur étaient pas ouverts d’emblée ? Comment se sont-elles engagées pour le bien commun à travers leur parcours artistique ? Les histoires de ces artistes – Madeleine Arbour, Christine Brault, Mireille Dansereau, Dorothy Todd Hénaut, Stéphanie Lagueux, Bérengère Marin-Dubuard, Helena Martin Franco, Terre Nash, Anne-Claire Poirier, Françoise Riopelle, Bonnie Sherr Klein et Françoise Sullivan – témoignent des luttes inachevées du mouvement féministe et des brèches qu’elles ont pratiquées dans l’ordre des choses, suscitant des rencontres originales entre l’art et le politiqu
-
Qu'est-ce qui dans l'expérience des femmes produit une perspective spécifique sur la réalité sociale? Comment émergent une vision et une interprétation de la vie propres au groupe des femmes ? Qu'arrive-t-il de particulier aux femmes pour qu'elles aient des intérêts en commun, au principe d'une conscience commune ? Comment les qualités que nous nommons « masculines » ou « féminines » sont-elles socialement créées et imposées au quotidien ? Les réponses sont dans le traitement des femmes comme objets sexuels dans la société, puis dans les esprits, de l'appropriation par le regard aux rapports sexuels forcés, pour finir par les meurtres sexuels.
-
Hildegard Westerkamp's (1990) composition École Polytechnique is an artistic response to one of Canada's most profoundly disturbing mass murders, the 1989 slaying of fourteen women in Montreal, Quebec. Using the theoretical model, derived from Haraway, of the cyborg body, and analyzing the import of the mixed media (voices, instruments and electroacoustic tape) incorporated in the music, the authors examine the impact this work has had on some of those who have heard it and performed it, based on the responses of choristers and listeners in several studies. The authors explored how those who engaged significantly with the music, (including those who had no personal association with the actual events of the 1989 massacre), were able to make relevant connections between their own experience and the composition itself, embrace these connections and their disturbing resonances, and thereby experience meaningful emotional growth.
-
Roman historique Adieu Japon. Un roman restitue la mémoire des migrants japonais aux USA. La Californienne Julie Otsuka se penche sur le sort des migrants japonais aux Etats-Unis, depuis le début du XXe siècle jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Japonaises promises à des maris qu'elles n'ont jamais vus, assimilation, puis déportation après l'attaque de Pearl Harbor, le destin des immigrés japonais est fait d'exils et d'arrachements successifs, de labeur et d'humiliation. Certaines n'avaient jamais vu la mer, ce magnifique roman choral donne voix à des centaines de destins chaque fois par le biais d'un détail fulgurant. Grâce à un emploi habile de l'incise et de l'énumération, il retrace autant les histoires individuelles que le destin d'une collectivité. Un petit livre d'une importance historique et humaine capitale, au style achevé.Nous sommes en 1919. Un bateau quitte l'Empire du Levant avec à son bord plusieurs dizaines de jeunes femmes promises à des Japonais travaillant aux Etats-Unis, toutes mariées par procuration. C'est après une éprouvante traversée de l'Océan pacifique qu'elles rencontrent pour la première fois à San Francisco leurs futurs maris. Celui pour lequel elles ont tout abandonné. Celui auquel elles ont tant rêvé. Celui qui va tant les décevoir. A la façon d'un choeur antique, leurs voix se lèvent et racontent leurs misérables vies d'exilées... leurs nuits de noces, souvent brutales, leurs rudes journées de travail dans les champs, leurs combats pour apprivoiser une langue inconnue, la naissance de leurs enfants, l'humiliation des Blancs... Une véritable clameur jusqu'au silence de la guerre et l'internement dans les camps de concentration - l'Etat considère tout Japonais vivant en Amérique comme traître. Bientôt, l'oubli emporte tout, comme si elles, leurs époux et leurs progénitures n'avaient jamais existé.En 1919, des Japonaises quittent leur pays afin de rejoindre aux Etats-Unis des compatriotes auxquels elles ont été promises. Bercées d'illusions, elles vont endurer de cuisantes déceptions face à des maris brutaux, la xénophobie, un travail harassant, la barrière de la langue. Lors de la Seconde Guerre mondiale, suspectées par le pouvoir, elles sont enfermées dans des camps de concentration.
-
Cet article porte sur les constructions télévisuelles de l’homosexualité féminine depuis 1995, moment marquant une augmentation de la visibilité des gays et lesbiennes sur le petit écran. A partir de Tous les papas ne font pas pipi debout (1999) et La surprise (2007) , je repérerai les tendances dominantes des fictions montrant en prime-time sur une chaîne de service public, des modes de vie supposément alternatifs afin d'analyser comment se construit la transgression (s’il en est) de ces héroïnes différentes (ou pas ?) à la télévision française depuis la fin du siècle dernier (après le Pacs donc). Le rôle de la maternité et le statut de mère des protagonistes seront également envisagés.
-
Ce texte décrit les avancées théoriques réalisées depuis les travaux de Margaret Mead (1930), dans la conceptualisation des catégories sociales de sexe. Il montre comment, à partir des années 1970, le féminisme en a fait un objet de recherche scientifique et d’action sociale débouchant, principalement dans les pays anglo-saxons, sur les études du genre. Il s’appuie enfin sur les recherches ethnographiques de l’auteur chez les Inuit canadiens, depuis 1960. Ces recherches l’ont conduit à s’associer avec ceux qui préconisent de sortir du binarisme pour étudier le sexe social. Il faudrait adopter une approche ternaire afin d’y intégrer les trop nombreuses exceptions très souvent laissées pour compte dans les ethnographies classiques. L’auteur propose de construire un modèle cosmologique à trois niveaux : celui, infrahumain du fœtus, susceptible selon les Inuit de changer de sexe ; - le niveau humain, avec le travestissement de l’enfant quand son sexe diffère de celui de l’ancêtre qu’il réincarne, ou quand le sex-ratio familial est déficitaire ; - le niveau supra-humain, avec le travestissement du ou de la chamane, quand leur esprit auxiliaire appartient à l’autre genre. Le troisième genre exprime donc le chevauchement de la frontière des genres à chaque niveau. L’auteur suggère de prendre en compte les conceptions tierces du genre, reconnues dans plusieurs sociétés traditionnelles, afin de reconsidérer les catégories sociales de sexe dans nos sociétés historiques et contemporaines, à l’aide aussi du concept d’« atome familial » et des pratiques sociales, plutôt que des normes religieuses, juridiques ou économiques. Il s’étonne enfin du silence apparent de l’anthropologie sociale et de la sociologie face au détournement de sens donné au concept de genre par le mouvement Queer californien qui le vide de son contenu social, pour en faire une expression du désir individuel et de l’orientation sexuelle, inspiré, selon Butler, par les « French philosophers ».
-
This novel—based on the author's real-life experiences—is credited as the first candidly lesbian novel, originally published in 1950, that “scandalized mid-century America” (The New York Times).As the Blitz rains down over London, taboos are broken, affairs start and stop, and hearts are won and lost. This account of life among female Free French soldiers in a London barracks during World War II sold four million copies in the United States alone and many more worldwide. Women’s Barracks was banned for obscenity in several states and denounced by the House Select Committee on Current Pornographic Materials in 1952 as an example of how the paperback industry was “promoting moral degeneracy.” In spite of such efforts—or perhaps, in part, because of them—the novel became a record-breaking bestseller and inspired a whole new genre: lesbian pulp.Femmes Fatales restores to print the best of women’s writing in the classic pulp genres of the mid-20th century. From mystery to hard-boiled noir to taboo lesbian romance, these rediscovered queens of pulp offer subversive perspectives on a turbulent era.