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"En 1990, Julie Delporte n'a encore jamais vu de butch, mais sa tante préférée chasse et fume le cigare. Presque vingt ans plus tard, elle publie un livre sur Tove Jansson dans lequel elle raconte avec joie que cette artiste finlandaise est la première femme à qui elle s'identifie, seulement elle était lesbienne et pas Julie. À 35 ans, après avoir surligné de toutes les couleurs son exemplaire de La pensée straight de Monique Wittig, Julie Delporte arrête de porter des robes et prend son avenir en main. Dans ce roman graphique qui fait suite à Moi aussi je voulais l'emporter, l'autrice retrace l'histoire de sa sexualité. Une histoire marquée par la violence malheureusement trop banale des agressions, comme par celle des clichés et des injonctions liés à une culture de la performance et de l'hétéronormativité."--
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Cette thèse en histoire de l’art s’intéresse à l’effet des normes de beauté féminine dans la perception et la réception d’oeuvres d’art montrant des corps féminins. La problématique de la beauté féminine a été retenue puisqu’elle suscite de nombreux débats tant en l’histoire de l’art que dans la théorie esthétique et, plus largement, dans la société. Pour guider l’analyse des oeuvres, le cadre théorique se déploie à partir d’une approche inédite nommée esthétique de la proximité. Cette approche adopte une posture critique qui remet en question le comportement esthétique occidental face aux oeuvres d’art et la perception de la beauté comme caractéristique détachée des sujets. L’esthétique de la proximité cherche à expliciter les attentes et les désirs des personnes qui produisent des discours sur les oeuvres. En interrogeant les processus normatifs qui sont à l’origine de notre appréciation de l’art et ceux qui fondent notre appréhension encorporée (embodied) du monde, cette approche explicite comment il est possible de prendre acte de la manière dont les discours sur les oeuvres contribuent à la normativité tant artistique que genrée. Pour développer le cadre théorique de l’esthétique de la proximité, un retour sur le concept d’autonomie tel que développé à travers l’histoire de l’art et de l’esthétique est effectué. L’autonomie est positionnée comme constituant la norme de l’art, c’est-à-dire que ce concept permet de donner une place spécifique à l’art dans l’ensemble des productions culturelles des sociétés en Occident. Le survol de ce concept permet de montrer en quoi nos attentes et nos désirs concernant l’expérience de l’art sont constitués par des structures idéologiques, sociales et politiques rendues invisibles grâce à des processus normatifs qui neutralisent l’expérience artistique. Une fois ces processus dégagés, il est possible d’élaborer plus précisément le cadre de l’esthétique de la proximité sur lequel se fonde l’analyse du corpus. Ce cadre s’appuie sur trois concepts issus des théories féministes et queers, soit l’encorporation, l’objectivation/subjectivation et la normativité. Chacun de ces concepts pousse à réfléchir l’expérience esthétique comme une expérience située influencée par nos connaissances, notre posture encorporée et nos horizons d’attente à l’égard des oeuvres. Cette approche permet de mettre en évidence comment chacune des pratiques étudiées en dialogue avec les discours sur celles-ci fait ressortir des enjeux spécifiques en lien avec les normes du monde de l’art et de la société en général. L’analyse du corpus est divisée en trois thématiques. Le premier chapitre d’analyse regroupe des pratiques qui récupèrent les codes de représentation du corps féminin dans les médias de masse. Les oeuvres de Vanessa Beecroft et de Katy Grannan qui ont été retenues ont en commun de mettre en scène une certaine ambivalence à l’égard des normes de beauté et de la représentation de la beauté, malgré leur apparente complicité avec celles-ci. La seconde thématique explore la problématique de l’abject en rapport avec les représentations du corps féminin. L’étude des nus monumentaux de la peintre Jenny Saville permet de mettre en parallèle l’exclusion des femmes grosses du spectre de la féminité désirable avec la présence sensuelle et tactile des corps représentés. La dernière thématique regroupe des archétypes féminins normatifs : la mariée, la mère et la putain. Ces trois figures touchent à la régulation de la sexualité des femmes et donc, par extension, au corps de celles-ci. Le désir d’incarner une mariée vêtue d’une magnifique robe blanche est interrogée dans l’oeuvre L’essayage (2009) de Marie- Andrée Houde. La figure de la mère apparait dans Selfportrait/Nursing (2004) de la photographe Catherine Opie. L’archétype de la putain est finalement personnifié par Andrea Fraser dans Untitled (2004). L’analyse de ces archétypes à travers les trois oeuvres sélectionnées permet de montrer la manière dont les processus normatifs de la féminité sont indissociables des normes de beauté. L’esthétique de la proximité permet de mettre en relation nos attentes face aux oeuvres afin d’expliciter en quoi les discours sur l’art peuvent participer à la consolidation de normes contraignantes. Dans cette thèse, les normes de la féminité sont abordées à travers l’angle des normes de beauté féminine en rapport avec les normes de représentations du corps féminin tant dans les arts visuels que dans les médias. Toutefois, la féminité normative ne s’arrête pas à la seule régulation de l’apparence corporelle, comme le laisse entrevoir l’analyse des oeuvres du dernier chapitre. Le cadre d’analyse développé dans cette thèse contribue à la critique des normes entamée par l’histoire de l’art féministe et queer. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : art féministe, représentations du corps, normes de beauté féminine, esthétique, phénoménologie féministe et queer, discours normatifs, féminités critiques
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La cryopréservation consiste à préserver les propriétés biologiques des cellules par le froid : appliquée aux gamètes, elle permet de pouvoir les utiliser après décongélation pour faire des enfants plus tard. Cet article se penche sur les biais de genre à l’œuvre dans les savoirs experts de la cryopréservation du sperme et des ovocytes. Ce ne sont donc pas les questions que cette technique pose à la société qui sont examinées, mais, à l’inverse, comment le sens commun s’invite dans la production scientifique par l’intermédiaire de métaphores genrées. L’auteure analyse, dans la littérature médicale, l’attribution de traits genrés aux gamètes mâles et femelles, de même que les effets délétères de ces métaphores sur les raisonnements scientifiques.
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Dans le débat public sur la gestation pour autrui (GPA), parler de « travail » pour qualifier ce que font les femmes porteuses est largement perçu comme une façon de cautionner les formes de marchandisation et d’exploitation du corps des femmes à l’œuvre dans les circuits mondialisés de la bioéconomie. Contre cette interprétation qui accompagne la condamnation morale de cette pratique reproductive, en particulier dans sa version « commerciale », l’article développe une défense féministe de la conceptualisation de la GPA comme travail, appuyée sur les études ethnographiques menées auprès des femmes porteuses indiennes et nourrie théoriquement à la fois par le marxisme, par l’éthique du care et par la notion d’intersectionnalité. In fine, l’objectif est de mettre en lumière la fécondité de cette conceptualisation non seulement pour la pleine reconnaissance des femmes porteuses, mais aussi pour le diagnostic critique des divisions du travail qui structurent la société capitaliste.
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En 1991, la revue Circuit consacre son numéro double du volume 2 au compositeur Claude Vivier (1948-1983), dont la majeure partie est constituée de ses écrits, remontant jusqu’à son adolescence. Mais alors que l’artiste s’identifiait ouvertement comme homosexuel, le thème est pratiquement absent des catégories d’écrits sélectionnés. Cet article se penche d’abord sur les choix éditoriaux qui ont présidé à l’édition de ses écrits, puis sur leurs conséquences sur la perception du personnage Claude Vivier et de son style musical, en souhaitant attirer l’attention sur d’autres prises de parole publiques et privées du compositeur, dans lesquelles ces aspects sont mis de l’avant, notamment sa correspondance et ses esquisses, disponibles en archives. En offrant des liens avec les queer studies et le traitement de l’homosexualité de Tchaïkovski, la personnalité et le style de Vivier seront éclairés d’un éventail plus large de ses propos.
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Despite sustained feminist criticism, the production and consumption of pornography does not show signs of waning. Here, I offer a critical review of the existing feminist anti-pornography debate, arguing that it has largely failed to provide suitable grounds for a stable and comprehensive critique, instead often indirectly providing theoretical resources for pornography to reinvent itself. This is a product, in my view, of a misguided focus on the pornographic object. Feminist critics are better served, I argue, by redirecting their critical gaze towards the consumers of pornography, and, in particular, to the attitudes such consumption reflects. To that end, I introduce an alternative, attitudinal approach that enables criticism of pornography as a reflection of sexist attitudes, as well as for its role in concealing these attitudes.
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Les femmes sont le pivot des solidarités familiales, c’est un fait solidement documenté. Malgré cette évidence empirique, les solidarités familiales n’occupent qu’une place fort discrète dans l’univers théorique des rapports sociaux de sexe, contrairement par exemple au travail domestique ou, plus récemment, au travail du care. Les auteures s’interrogent ici sur cet état de fait. Elles proposent ensuite une lecture des solidarités familiales avec, pour ancrage, le paradigme fondateur que constitua la refonte du concept de travail par les courants féministes matérialistes. Adoptant une perspective historique et macrosociologique, cet article est l’occasion de prendre du recul face à un certain nombre de résultats issus d’une vaste enquête que les auteures avaient menée en 2004 sur les transformations des solidarités familiales au Québec au long du XXe siècle. La profondeur historique de cette enquête fait en sorte que ces données, bien que recueillies en 2004, restent pertinentes pour leur propos, à savoir jeter un éclairage sur les logiques reliant les évolutions concomitantes des solidarités familiales, du travail des femmes et des politiques publiques au Québec durant ce siècle crucial de son histoire.
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Changes in aggregate marriage rates and in the internal dynamics of individual marriages should be understood as the outcome of two powerful but very different trends in gender and class relations. One trend is the uneven but undeniably dramatic progress toward equality in personal life and cultural values, which has led to widespread repudiation of centuries-old gender hierarchies. The other trend is an equally powerful movement toward growing inequality, insecurity, and unpredictability in economic life, which has resulted in substantial losses for the most historically vulnerable and least-educated sections of the workforce. The ongoing gender revolution interacts with widening economic inequality in complex ways, increasing the benefits of marriage for individuals with higher earning power while increasing the risks of marriage for low-income individuals, especially women.
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« J'ai voulu l'oublier cette fille. L'oublier vraiment, c'est-à-dire ne plus avoir envie d'écrire sur elle. Ne plus penser que je dois écrire sur elle, son désir, sa folie, son idiotie et son orgueil, sa faim et son sang tari. Je n'y suis jamais parvenue. » Dans Mémoire de fille, Annie Ernaux replonge dans l'été 1958, celui de sa première nuit avec un homme, à la colonie de S dans l'Orne. Nuit dont l'onde de choc s'est propagée violemment dans son corps et sur son existence durant deux années. S'appuyant sur des images indélébiles de sa mémoire, des photos et des lettres écrites à ses amies, elle interroge cette fille qu'elle a été dans un va-et-vient implacable entre hier et aujourd'hui.
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This article provides an overview on reproductive and sexual health of people with physical disabilities in developed and underdeveloped countries from 1995 to 2011. Based on the metasynthesis approach, the authors reviewed 15 qualitative studies. These studies were searched using Medline, CINAHL, CINAHL (health), ProQuest Central, Google Scholar, Cochrane, Embase, Informit Health, Sciences Direct, Pubmed, Pubmed Health, AAHD (abstracts), ProQuest Journal (sexuality and disability) and were also manually searched. All studies were judged on their qualities using the Critical Appraisal Skills Programme. Reproductive health, sexual attractiveness and experiences, reproductive and sexual health knowledge, and dealing with reproductive and sexual health issues were four main themes that emerged from these studies. This paper proposes a new model to explain the factors that impacted the reproductive and sexual life of people with physical disabilities: internal and external factors. Implications for health and social care are discussed in light of the findings.
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L’avènement de la gynécologie en tant que discipline scientifique au xixe siècle et sa place actuelle parmi les spécialités médicales ne peuvent se comprendre hors de l’histoire de l’assujettissement des femmes et de leurs luttes d’émancipation. C’est dire d’emblée que la gynécologie est politique. Au plan historique, elle se constitue dans un contexte socioculturel de réinterrogation du rapport entre femmes et hommes et de leur destin social respectif. Elle offre une réponse à ces questions en produisant un savoir scientifique sur la nature des femmes, lui-même tributaire d’une idéologie et de rapports de pouvoir inégalitaires [Gardey et Löwy, 2000]. En tant que discours savant qui décrit les femmes comme essentiellement différentes des hommes et entièrement déterminées par leurs organes génitaux, la gynécologie a longtemps permis de légitimer leur exclusion des affaires de la cité ainsi que leur cantonnement dans un rôle maternel et domestique. Héritière de ce passé, la gynécologie comme pratique médicale est également restée politique parce qu’elle est une médecine de l’intime (de la sexualité, de la procréation, des parties du corps considérées comme les plus privées). « Le privé est politique », comme l’affirmait un slogan féministe des années 1970 : l’accès des femmes à une pleine égalité avec les hommes dépend donc de la libre disposition de leur corps et de leur sexualité, ainsi que du pouvoir de contrôler leurs propres capacités reproductives. Or ces possibilités sont fortement structurées par la médecine
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Depuis environ vingt-cinq ans, les recherches sur les genres et la sexualité autochtones s’inspirent de la tradition et de l’oralité, tout en examinant la relation entre sexualité et spiritualité. Le système des réserves au Québec ainsi que l’épisode des pensionnats incita les jeunes Autochtones à se tourner vers les aînés, cherchant un processus de guérison axé sur la réconciliation intergénérationnelle. Parmi les outils utilisés, le cinéma se présente comme un instrument médiateur facilitant une distanciation avec les événements vécus et un rapprochement les uns des autres, la caméra se faisant le témoin des confessions et des partages. Nous constatons ainsi, à travers les courtsmétrages réalisés par les jeunes Autochtones du Wapikoni Mobile, comment la réappropriation culturelle et la construction de l’identité sexuelle des jeunes passent par la réduction du fossé intergénérationnel ainsi que par l’expression d’une parole cherchant à concilier modernité et tradition.
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La matière première de ce livre est une série d'entretiens menés par Beverley Skeggs avec quatre-vingt-trois jeunes femmes issues de la classe ouvrière anglaise, inscrites à une formation d'aide à la personne et travaillées par leur propre respectabilité. Abordant leur rapport à la sexualité, à la classe ou au féminisme, cet ouvrage vient apporter un prolongement essentiel aux travaux de Pierre Bourdieu et de Paul Willis.
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Sur l'écran, sous les feux de la rampe, la souffrance est divine pour la foule. La même souffrance dans la rue et dans les chambres closes, cela s'appelle du déshonneur. [...] Il y a quelque chose de plus fort que le courage, la tendresse, le dévouement, le sacrifice; il y a plus fort que toi, l'Amour, et toi, la Mort ; plus fort que tout, plus fort que vous tous, il y a la Vie.
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La place et le rôle des femmes dans l'art et dans le spectacle vivant, entre 1912 et 2012, aux lisières de la performance et de la danse. A l'heure des re-enactements et autres remakes des performances historiques, il semblait important de s'interroger sur la place des femmes dans les avant-gardes des années 1910-1970. Quel regard portons-nous, aujourd'hui, sur les pionnières qui ont profondément modifié la danse et la performance, en Europe et aux Etats-Unis ? Réunis pour la première fois, des historiens, des philosophes, des danseurs et deux chorégraphes ont accepté de faire le point sur leurs recherches. Par-delà les catégories artistiques (danse, performance, action, pantomime, théâtre, music-hall...) et les clivages (théorie / pratique ; forme / fond), ce livre est une invitation à partager leurs questionnements sur le spectacle vivant « au féminin », ses archives et ses références. Femmes, attitudes performatives rassemble dix contributions, une « interview performative » de La Ribot et un entretien sur La Part du rite de Latifa Laâbissi et Isabelle Launay.
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On associe d’ordinaire l’érotisme aux femmes et la pornographie aux hommes. Puis, il y a des œuvres comme Romance de Breillat ou Baise-moi de Despentes et Trinh Thi pour tout ébranler, pour faire voler en éclats ce postulat désuet. Depuis plus de vingt ans, une forme de «métapornographie» veut proposer une représentation de la sexualité des femmes sans l’objectiver ni l’essentialiser, loin du paternalisme et de la victimisation. Des artistes filment leurs propres relations sexuelles, réutilisent des images de l’industrie de la porno ou offrent des performances explicites, tout en se revendiquant féministes. Mais la question de la pornographie, tant en histoire de l’art que dans les études féministes, est un terrain miné. Julie Lavigne se demande d’entrée de jeu comment cette dernière peut devenir meurtrière pour les unes et libératrice pour les autres. Les artistes qui s’approprient les codes de la porno commerciale pour les travestir ne jouent-elles pas au fond le jeu du conformisme? Selon quels critères une œuvre pornographique devient-elle artistique? L’excitation sexuelle est-elle compatible avec un discours critique? Cet essai audacieux explore le phénomène de la pornographie féministe en arts visuels, entre politique et intersubjectivité, en s’appuyant sur les théories de Georges Bataille et de Linda Williams, notamment. Il revisite les œuvres des pionnières Carolee Schneemann, Pipilotti Rist, Annie Sprinkle et Marlene Dumas. «L’analyse que La traversée de la pornographie propose se veut une valorisation d’un travail visuel controversé mais indispensable au regard critique et à la compréhension des féminismes, dont la pluralité demeure saine.» Thérèse St-Gelais, extrait de la préface
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In The Black Body in Ecstasy, Jennifer C. Nash rewrites black feminism's theory of representation. Her analysis moves beyond black feminism's preoccupation with injury and recovery to consider how racial fictions can create a space of agency and even pleasure for black female subjects. Nash's innovative readings of hardcore pornographic films from the 1970s and 1980s develop a new method of analyzing racialized pornography that focuses on black women's pleasures in blackness: delights in toying with and subverting blackness, moments of racialized excitement, deliberate enactments of hyperbolic blackness, and humorous performances of blackness that poke fun at the fantastical project of race. Drawing on feminist and queer theory, critical race theory, and media studies, Nash creates a new black feminist interpretative practice, one attentive to the messy contradictions—between delight and discomfort, between desire and degradation—at the heart of black pleasures.
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Cet article rappelle dans quelles circonstances une histoire de la sexualité construite à partir de sources médicales a émergé en France dans les années 1970. Il insiste surtout sur les pionnier-e-s de cette histoire pour les périodes moderne et contemporaine et les sources qu’ils et elles ont utilisées. Enfin il met en avant le renouvellement récent de ce champ grâce à une histoire « par en bas ».