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Publié en trois volumes (2001, 2005 et 2011), ce livre pionnier a permis l’ouverture d’un espace théorique et politique queer en France. Il propose une boîte à outils destinée aux activistes en quête de cultures et de politiques sexuelles qui ne soient pas (homo ou hétéro) normatives.Stimulants et provocants, les textes réunis dans ce recueil constituent également une introduction critique à la déconstruction des genres et aux travaux de Judith Butler et de Michel Foucault. Ils mettent de plus en évidence l’apport des subcultures trans, butch et SM à une réflexion plus large sur les relations entre pouvoir et savoir, ainsi que le formidable potentiel des sexualités dissidentes et la continuité politique entre féminisme pro-sexe et activisme queer.Ce recueil mis à jour regroupe ainsi en un seul livre les articles des trois volumes, épuisés dans leurs différentes éditions mais faisant l’objet d’un intérêt constant. Il s’agit ainsi de remettre à disposition des lecteurs un outil politique et théorique désormais « classique » des queer studies francophones.
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Queer zones 3 est le dernier volume d’une trilogie qui offre un panorama du « queer made in France » tel qu’il s’est développé depuis dix ans. Marie-Hélène Bourcier y poursuit ses analyses des politiques sexuelles et des « zones érogènes» hautement politiques identifiées dès Queer Zones 1 comme espaces de transformation subjective et sociale : le SM, la post-pornographie et les subcultures trans’. Elle y souligne les conséquences politiques du refus français d’un cultural turn, dont les effets se font sentir à travers un canon universitaire étriqué et excluant, mais aussi, plus généralement, dans les politiques de l’identité pratiquées en France. Queer Zones 3 s’affirme comme un moment de rupture assumée avec les politiques LGBT officielles, dont l’homonationalisme et l’agenda homonormatif sont aux antipodes des projets politiques queer. Pour Marie-Hélène Bourcier, ces politiques participent d’une gouvernementalité des minorités qui contredit l’un des fondamentaux des luttes féministes, antiracistes et queer : l’empowerment. Queer Zones 3 est ainsi une réflexion sur les ressources et l’orientation de notre « queerisation », un appel à l’action et à la créativité politique, qui s’efforce de dégager les conditions d’une nouvelle « désorientation sexuelle » visant à bouleverser notre conception moderne de l’homosexualité et de l’hétérosexualité.
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Indian Tango se déroule en 2004 à Delhi sur fond de pluies de mousson. Cela se produit lors des élections générales qui verraient Sonia Gandhi diriger brièvement un gouvernement de coalition. Un écrivain en visite devient obsédé par Subhadra, une femme aperçue dans la rue, et une relation non conventionnelle se développe. Cette histoire explore le coût de la poursuite de la passion et du désir dans une société dynamique mais profondément conservatrice. Il s'agit d'une méditation émouvante sur les limites que les conventions ont imposées à la vie des femmes et sur la manière dont elles les surmontent. L'œuvre d'Ananda Devi est à la fois tragique et poétique. Hantée par les questions d'exclusion, d'altérité, de déviance et de souffrance, elle dénonce le climat étouffant d'une société... elle s'oppose à toute forme de rejet et propose un véritable engagement... pour la reconnaissance de l'altérité. – Véronique Bragard
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J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas. V.D.
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Je suis une "travailleuse du sexe", comme diraient mes consoeurs américaines. Et cela, beaucoup de journalistes qui ont écrit des articles sur moi ou m'ont invitée sur des plateaux de télévision semblent l'avoir oublié. Les médias ont beaucoup parlé de mon "discours intellectuel", de ma démarche, parfois de mon féminisme, et trop souvent de mes études de philosophie. Comme s'ils s'étaient raccrochés à des choses rassurantes qui leur permettaient d'oublier ce qui les gênait vraiment et ce qu'ils ne parvenaient pas à comprendre : j'étais, je suis, une femme qui fait des films porno devant et derrière la caméra
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Aucun amateur de cuisine épicée ne se verra privé de liberté ou victime d’ostracisme pour avoir satisfait ses papilles gustatives. En revanche, on peut être jeté en prison pour trop aimer les chaussures en cuir. De même, l’homosexualité, le sida, la pornographie, le transsexualisme, et aujourd’hui la pédophilie, donnent lieu à ce que Gayle Rubin appelle une « panique sexuelle ». Chaque panique désigne une minorité sexuelle comme population-cible. Au terme du processus, celle-ci se trouve décimée, et la société tout entière, juridiquement et socialement, réorganisée. Pour traiter de cette question, Gayle Rubin a jeté les bases d’un champ autonome d’études sur le sexe où désir, jouissance et diversité érotique pourraient trouver leur raison théorique et politique. Nous sommes loin ici du communautarisme béat qu’on prête parfois en France aux intellectuels américains. Les critiques de Judith Butler sont vives : « les lesbiennes n’ont rien d’autre en commun que leur expérience du sexisme et de l’homophobie », ou ses réserves sur le coming out : « La sexualité reste-t-elle sexualité quand elle est soumise à un critère de transparence et de révélation ? Une quelconque sexualité serait-elle possible sans cette opacité qui a pour nom inconscient ? » Gayle Rubin et Judith Butler soulignent constamment la nécessité de ne pas troquer une violence contre une autre, une démonologie religieuse contre une démonologie laïque, laissant sa chance à l’érotologie moderne.Recueil de trois textes : « Marché au sexe », entretien de Gayle Rubin avec Judith Butler ; « Penser le sexe » de Gayle Rubin ; « Imitation et insubordination du genre » de Judith Butler.