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Cette recherche se penche sur la pratique internationale du travail social, particulièrement les différents discours qui la composent, passant des théories de la modernisation aux critiques des rapports impérialistes entre le Nord et le Sud. L'objectif principal de cette étude est de contribuer à décrire les pratiques discursives et les savoirs présents dans la pratique internationale du travail social en contexte de développement international ayant un volet femmes. Cette recherche de type qualitatif est basée sur six entrevues semi-dirigées, réalisées auprès de personnes coopérantes, formées en travail social au Québec. Toutes les répondantes et les répondants ont une expérience d'au-delà d'un an dans un projet de développement international ayant un volet femmes. Un corpus littéraire sur la base formelle du travail social et le contexte des projets complètent la collecte de données. Dans une perspective poststructuraliste, le cadre d'analyse s'appuie principalement sur les concepts de savoirs, de discours et de pratique en travail social. Deux modèles théoriques, soit celui d'une pratique dynamique de travail social développé par Karen Healy (2005) et celui des figures idéologiques de l'intervention sociale de Karsz (2004), sont proposés afin d'analyser la pratique des personnes interrogées. D'une part, le premier modèle, par une analyse de discours, permet de mettre en lumière la performance des discours de l'organisation communautaire en travail social et ceux des approches de développement international dans les propos des répondantes et des répondants. D'autre part, le second modèle retrace les rapports de pouvoir existant entre les personnes coopérantes, les personnes participant au projet et les institutions. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : pratique internationale, travail social international, développement international, discours, modernité.
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L'importance des stratégies communautaires dans l'intervention auprès des femmes criminalisées est reconnue par nombre d'acteurs sociaux, y compris les Services correctionnels. Des auteur-es ont également démontré d'une part, que la reconnaissance sociale est fondamentale à la justice sociale et d'autre part, que l'art communautaire permet une prise de pouvoir favorisant la reconnaissance et la transformation sociale. Notre recherche se penche sur l'art communautaire comme espace pour construire la reconnaissance sociale des femmes criminalisées au Québec. Celle-ci consiste notamment en une étude qualitative, dans une perspective de travail social critique et féministe, portant sur les perceptions qu'ont les femmes criminalisées de la reconnaissance sociale et du rôle de l'intervention par l'art communautaire dans ce processus de reconnaissance. Les participantes interviewées (n=8) ont été impliquées dans le projet d'art communautaire Agir par l'imaginaire, copiloté par la Société Elizabeth Fry du Québec (SEFQ), qui œuvre auprès de femmes ayant des démêlés avec la justice, et Engrenage Noir/Levier, un organisme artistique indépendant qui promeut l'art en tant qu'outil de parole et agent de changement. Les répondantes à l'étude ont partagé leurs perceptions à divers niveaux, notamment en ce qui concerne les discriminations qu'elles vivent, la reconnaissance, leur participation au projet Agir par l'imaginaire et les possibilités de transformations sociales à leur égard. Leurs propos soulèvent de nombreuses réflexions quant aux transformations sociales nécessaires afin qu'elles soient reconnues comme des citoyennes à part entière. L'analyse des données d'entrevues fait ressortir d'une part les exigences au niveau de la reconnaissance de soi, la reconnaissance interpersonnelle et la reconnaissance sociale et, d'autre part, l'art communautaire comme outil de transformation sociale en matière de reconnaissance sociale des femmes criminalisées. À la lumière de notre recherche, l'art communautaire prends tout son sens lorsqu'on met en relation l'existence de préjugés - un des grands défis rencontrés par les femmes criminalisées, et la possibilité de déconstruction de ces préjugés - une des grandes forces des l'art communautaire nommées par les femmes ayant participé à Agir par l'imaginaire. Finalement, nous documentons l'apport de celle approche qu'est l'art communautaire en l'inscrivant dans une pratique de travail social critique et féministe, dans le but d'outiller divers intervenant-es afin de contribuer de manière novatrice à l'actualisation des pratiques d'intervention sociale auprès des femmes concernées et ce, surtout avec elles. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Prison, femmes, reconnaissance sociale, justice sociale, pratiques artistiques, art communautaire, Agir par l'imaginaire, travail social critique, analyse féministe, analyse constructiviste.
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Depuis quelques décennies, la société québécoise a été traversée par plusieurs transformations sociales déclenchées par le mouvement féministe et par le mouvement des femmes. En l'espace de quelques générations, à travers une série de luttes pour l'égalité, pour la liberté et pour l'autonomie, les femmes sont parvenues à remettre en question leur assignation à la sphère domestique et à prendre une place grandissante dans la sphère publique. Au fil des parcours d'artistes québécoises de trois générations liées à différentes mouvances artistiques, ce mémoire de maîtrise pose un regard sociologique sur les processus à travers lesquels des femmes ont investi l'art comme espace d'expression dans la sphère publique. La question est abordée sous l'angle des stratégies créatives qui ont pu être imaginées individuellement et collectivement par des femmes au cours des dernières décennies pour transformer les rapports sociaux ou pour composer avec les limites posées par les modèles dominants afin de développer une pratique sociale à l'extérieur des limites de la domesticité et de s'engager dans la sphère publique. La reconfiguration du rapport privé/public est ainsi abordée à partir des trajectoires de trois générations d'artistes québécoises, soit les femmes signataires du manifeste Refus global publié en 1948, les premières cinéastes qui ont œuvré à l'ONF dans le cadre de Studio D et de la série En tant que femmes au cours des années 70 et 80, et les artistes impliquées au Studio XX, centre d'artistes féministe voué aux arts technologiques créé en 1995. La réflexion s'articule autour de trois principaux volets. Le premier traite des positions occupées par les femmes dans le champ de l'art, d'une part en tant que sujets créateurs, et d'autre part en tant que sujets des œuvres. Le deuxième volet aborde la créativité déployée par les femmes pour investir des espaces d'expression qui ne leur étaient pas ouverts d'emblée et pour combiner leur vie de femme avec leur vie d'artiste. Il est ainsi question des tactiques, stratégies et autres bricolages du quotidien qu'elles ont élaborés pour développer et maintenir leur pratique artistique tout en composant avec les défis liés au monde de l'art ainsi qu'aux structures sociales des rapports de sexe. La troisième partie de l'analyse porte sur les différentes rencontres entre l'art et le politique provoquées par les démarches des trois générations d'artistes interviewées et sur la façon dont elles ont pu investir l'art comme espace original d'expression et d'engagement dans la sphère publique. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : art et société, engagement social, représentations sociales, créativité, privé/public, féminisme, transformations sociales, rapports sociaux de sexe.
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La popularisation d'un discours nationaliste puis islamiste en Algérie, prônant le retour à une stricte identité arabo-musulmane à la suite de l'indépendance du pays en 1962, a créé un climat de tensions ayant éclaté, de 1991 à 2002, en une guerre civile à laquelle on se réfère aujourd'hui par l'expression « la décennie noire » ou « les années noires ». C'est dans un tel contexte, particulièrement néfaste pour les intellectuels, pour les artistes et pour les femmes, que Maïssa Bey est venue à l'écriture. Le roman Cette fille-là (2001) a été publié pendant cette période, tandis que Surtout ne te retourne pas le fut quelques années plus tard (2005). Les deux œuvres mettent en scène des femmes qui reviennent sur leur passé dans une prise de conscience d'abord individuelle, puis collective, et qui dévoilent ainsi une autre manière de faire l'Histoire qui prend en compte leur vécu. Cela leur permet notamment de contester certaines croyances et certains discours qui affectent directement leur subjectivité. Maïssa Bey cherche ainsi par son écriture à donner à voir une nouvelle réalité. En plus d'une approche féministe, qui nous permettra de mettre en relief les retombées des rapports sociaux de sexe sur la prise de parole, nous ferons appel aux concepts de l'Histoire, de l'agentivité et de l'autorité discursive afin de mener à bien notre analyse. Le premier nous servira à comprendre différents processus d'historicisation du passé et à saisir comment la fiction peut remettre en question l'Histoire et combler ses lacunes; le deuxième nous permettra de rendre compte de la capacité à être autonome des protagonistes et le troisième de leur habileté à manier le langage de manière à défendre un discours qui leur soit propre. Nous voulons ainsi démontrer que les deux protagonistes mettent le passé en récit afin d'écrire l'Histoire de manière à ce qu'elles n'en soient pas écartées, comme c'est le cas pour elles avec sa version officielle. Leur prise de parole leur permet ainsi de s'afficher en tant que sujet de leur propre existence et de dénoncer le regard patriarcal qui brime leur liberté tant psychique que physique. Cette analyse est la première du Québec à s'attarder aux écrits de Maïssa Bey. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Maïssa Bey, Cette fille-là, Surtout ne te retourne pas, femmes, littérature algérienne, féminisme, Histoire, agentivité, autorité discursive.
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Les espaces politiques non-mixtes entre « femmes » représentent, en raison de l'autonomie qu'ils permettent d'acquérir, un mode d'organisation qui s'est avéré efficace pour mener des luttes en faveur de la liberté. Ce type de rassemblement se constitue sur la base du « Nous femmes » qui fait l'objet depuis près de trois décennies de nombreuses résistances de la part des féministes post modernes et poststructuralistes. Ces critiques de l'essentialisme remettent en cause les fondements du « Nous femmes » et ébranlent, par le fait même, le mode d'organisation en non-mixité construit sur l'identité « femmes ». Ce mémoire vise trois objectifs principaux : 1) retracer l'importance politique du mode d'organisation en non-mixité « femmes »; 2) explorer à partir d'une perspective féministe postmoderne et poststructuraliste les tensions relatives au « Nous femmes » et à l'expérience qui lui est propre; et 3) montrer la pertinence du déplacement vers le « Nous féministes » qui permet de penser une non-mixité entre féministes. Cette analyse épistémologique met en dialogue les cadres théoriques des féministes radicales, principalement matérialistes, avec ceux des féministes postmodernes et poststructuralistes au sujet du « Nous femmes » et de son expérience spécifique. Cette discussion aboutit sur une proposition actualisée en termes de concepts féministes mobilisés dans le cadre d'une organisation en non-mixité, qui conjugue anti-essentialisme et radicalisme politique. La proposition centrale de ce mémoire entend inciter les féministes (militantes et théoriciennes) à emprunter le passage du « Nous femmes » vers le « Nous féministes ». Ce déplacement permet la conceptualisation d'une non-mixité entre féministes invitée à se saisir, dans une perspective féministe, de l'ensemble des enjeux sociaux. Cette démarche repose sur le postulat que les féminismes représentent une réflexion politique qui concerne l'ensemble de la société; ils constituent un projet démocratique. Les conclusions de ce mémoire rappellent l'importance de ce déplacement épistémologique et politique du « Nous femmes » vers le « Nous féministes » afin de contourner les paradoxes théoriques que revêtent ces ancrages essentialistes associés à la catégorie « femmes » et la non-mixité sur cette base. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : non-mixité organisationnelle, mixité sociale, mouvements des femmes, mouvements féministes, féminisme radical, féminisme postmoderne, féminisme poststructuraliste, «Nous femmes», «Nous féministes», démocratie.
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L'étude porte sur la question de la scolarisation des femmes et de l'éducation scolaire des filles et sur certains aspects socioculturels relevant des pratiques sociales qui entraveraient profondément la réussite scolaire des filles et excluraient les femmes du système éducatif formel. Sur le plan méthodologique, trois techniques d'investigation ont été utilisées: une étude documentaire, un questionnaire et des guides d'entrevues ont été soumis aux femmes et à des personnes ressources. Les résultats obtenus révèlent ce qui suit: 1. La division sociale du travail entre les hommes et les femmes, qui attribue aux femmes les travaux domestiques, les soins aux enfants, les élever, initier les filles aux valeurs traditionnelles, etc. n'est établie que sur les principes de la nature et de l'apparence physique de celles-ci. Étant donné qu'initialement, les femmes sont considérées comme le sexe ayant les aptitudes à pouvoir assumer facilement ces types de responsabilités. 2. Le système de la dot et les procédures du mariage selon le milieu, qui ont pour fondement la politique du système patriarcal, apparaissent comme une dette, un crédit à rembourser par le biais des divers services que les femmes rendent à leur mari et aux familles. En tel cas, pour s'accommoder aux normes sociales, pour se faire apprécier, les femmes adoptent certains comportements qui souvent les empêchent de jouir pleinement de leurs droits. 3. Le complexe d'infériorité par rapport aux hommes que les femmes intériorisent et transmettent aux filles, favorise généralement l'adoption d'une attitude de soumission totale, sinon d'esclavage, par celles-ci à l'égard de leur mari et des hommes en général. Ainsi, par peur d'être mal vu par la société, d'être jugées par leurs pairs, les femmes en viennent à accepter sans condition leur situation de dominées, d'exploitées et d'exclues du système scolaire. Pour y remédier, nous avons proposé des stratégies d'action axées sur la sensibilisation auprès des femmes par rapport à leurs droits fondamentaux, l'éducation des enfants sur une base équitable et l'application de programmes d'actions à l'endroit des différents acteurs et de la population. La prise en compte et la réalisation de ces approches de solution pourraient contribuer à améliorer les conditions pénibles de la surcharge du travail des femmes, à remédier aux conditions scolaires difficiles des filles, favorisant ainsi leur maintien aux études de même que leur réussite. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Patriarcat, Division sexuelle du travail, Rapports sociaux de sexes, Domination, Genre.
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Dans L'Usage de la vie, Christine Angot soulève le fait que la littérature française est aujourd'hui accusée de nombrilisme. Selon nombre de critiques littéraires, les écrivains actuels ne s'intéresseraient qu'à eux-mêmes et à leur propre histoire, comme en fait preuve la place importante qu'occupe l'autofiction dans la production contemporaine. Alors que, d'une part, nous avons l'impression que la littérature n'aborde plus de front les questions sociopolitiques et les évacue, il apparaît que, d'autre part, l'engagement social se joue maintenant à un autre niveau. En effet, plusieurs théoriciens poststructuralistes issus de diverses disciplines des sciences sociales sont d'avis que nous assistons à un déplacement du pouvoir, qui passe des hautes sphères de décision à l'individu. Ce dernier est non seulement soumis aux normes et aux règles qui régissent la société, mais participe à leur diffusion et, conséquemment, à leur transformation. À cet égard, Christine Angot, une des auteures actuelles le plus souvent accusée de narcissisme, se défend pourtant d'écrire des livres qui ne parlent que d'elle. Au contraire, le contenu autobiographique permet l'expression d'une pensée politique qui passe par une réflexion sur ce qu'est l'identité. Ce mémoire s'intéressera à l'oeuvre de cette écrivaine française, et plus particulièrement au roman L'Inceste paru en 1999 et qui l'a propulsée à l'avant-scène du monde littéraire. De façon générale, ses ouvrages, narrés à la première personne, mettent en scène un personnage éponyme qui, selon toute apparence, livre un récit personnel de son expérience incestueuse thème qui revient au fil de ses publications. Cependant, si l'auteure s'attache à inclure des portions de sa vraie vie dans son univers fictif, c'est bien pour provoquer une réflexion chez le lecteur sur la nature du texte littéraire et sur la coïncidence à soi. Nous démontrerons ainsi de quelle manière le sujet Angot parvient à remettre en cause le concept même d'identité sur lequel repose la structure sociale. Ce questionnement prendra forme autour de la figure de l'inceste qui permettra de mieux comprendre la portée politique de l'oeuvre de Christine Angot. Dans cette perspective, l'inceste cessera donc de référer uniquement à l'expérience que l'auteure a vécue adolescente, mais renverra de plus en plus à une figure qui permet de questionner la notion de sujet cartésien. En somme, ce mémoire se penchera sur les implications politiques qu'entraîne une telle conception du sujet dans L'Inceste, et aux différents processus de déplacements et de resignifications que met en scène Angot; bref, le potentiel subversif du projet angotien sera au coeur de cette analyse. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Christine Angot, Inceste, Identité, Politique, Subversion.
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Le présent mémoire traite des rôles et des représentations sociales des femmes à l'intérieur des Églises Baptistes Évangéliques franco-québécoises. La visée principale est de dégager et d'analyser les représentations sociales liées à la féminité ainsi que l'impact de ces rôles et représentations sur la vie de ces croyantes. Notre hypothèse est la suivante : de ces représentations découlent des rapports sociaux de sexe, considérés comme complémentaires, mais qui sont en fait basés sur une hiérarchie entre les hommes et les femmes au détriment de ces dernières. Pour en faire la démonstration, nous analyserons la littérature interne ainsi que les données colligées lors d'entretiens individuels et de groupe à l'aide de théories féministes matérialistes. Dans un premier temps, nous présenterons les données recueillies définissant ce que sont la féminité et la masculinité, l'épouse et l'époux ainsi que la maternité et la paternité. Nous verrons ensuite que de ces représentations sociales découlent une répartition des tâches tant au sein du foyer que dans l'Église. Différents concepts seront mis à profit pour analyser ces données. D'abord la représentation sociale telle que théorisée par la psychosociologue Denise Jodelet, puis le sexage, le genre et celui des rapports sociaux de sexe définis respectivement par les trois sociologues suivantes : Colette Guillaumin, Christine Delphy et Danièle Kergoat. Nous exposerons différentes formes d'appropriation observables à l'intérieur de notre objet d'étude et ferons ensuite la démonstration que des mécanismes sont mis en place afin de les préserver. En somme, nous verrons que cette complémentarité dite naturelle et à l'image de Dieu constitue en fait une construction humaine. Nous allons démontrer pourquoi on ne peut pas parler d'égalité dans la complémentarité. Finalement, nous allons conclure en émettant l'hypothèse que l'évolution du rôle des femmes à l'intérieur de la communauté franco-évangélique québécoise ira en augmentant en termes de possibilités, et ce malgré les résistances rencontrées. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : christianisme, évangélisme, protestantisme, baptisme, femme, féminisme, rapports sociaux de sexe, appropriation.
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Ce mémoire analyse les représentations de l'amour dans trois textes autobiographiques d'Annie Ernaux: « Fragments autour de Philippe V. », L'occupation et L'Usage de la photo. L'amour est ici considéré comme une problématique féministe, dans la mesure où, comme le montre un préambule théorique, le modèle romantique impliquant notamment l'idéal de la fusion, cette abolition de soi dans l'autre, est une construction historique et politique qui tend à nuire aux femmes. Malgré la possibilité pour celles-ci de choisir leur partenaire ou de rompre, ce modèle demeure encore très influent aujourd'hui. Néanmoins, l'emprunt à différentes théories sociologiques permet d'envisager la mise en couple à la fois comme un processus contraignant et comme un espace d'évolution dans la définition de soi, puisqu'il est possible de prendre conscience des schèmes préconstruits et de s'en distancier. La principale hypothèse défendue est celle d'une trajectoire en trois états du sujet féminin, qui jouirait d'abord dans le premier texte d'une autonomie apparente lors de la séduction et des débuts du couple, puis qui se révélerait profondément hétéronome dans sa relation amoureuse et même après la fin de celle-ci dans L'occupation, pour ensuite tenter, avec L'Usage de la photo, de bâtir un nouveau rapport à l'amour qui serait plus équilibré et ne reposerait pas sur une dissymétrie des rôles amoureux. Dans ce demier texte qui comprend plusieurs photographies, la déconstruction imaginaire du genre sexuel contribue au dépassement du modèle conjugal, puisque celui-ci implique des rôles spécifiques pour chacun des sexes. L'analyse montre que les trois textes sont marqués, à des degrés variables, par des allers-retours entre les normes relatives au modèle traditionnel dans lequel la narratrice a été socialisée et une distanciation critique par rapport à ce modèle. Cette distanciation opère surtout au moment de l'écriture, caractérisée par son aspect antisentimental, parfois presque documentaire, qui favorise la conscientisation. L'écriture d'Ernaux sera également étudiée en lien avec celle de ses amants impliqués dans chacun des textes de notre corpus. « Fragments autour de Philippe V. » et L'occupation ont chacun provoqué des réponses dé Philippe Vilain, lequel s'efforce de défendre une autre image de lui et de la relation amoureuse, de même qu'une conception plus traditionnelle de l'amour hétérosexuel en général. Ces réactions rendent encore plus perceptibles la dimension féministe des textes d'Ernaux et la présence implicite d'une lutte des sexes derrière le mythe de l'amour. L'Usage de la photo, quant à lui, a été coécrit avec Marc Marie, dont l'écriture paraît au contraire s'harmoniser avec celle d'Ernaux. Néanmoins, il ne s'agit pas de fusion, puisque les auteurs signent chacun des sections respectives et développent ainsi une écriture autobiographique en parallèle qui est le lieu d'une introspection. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Annie Ernaux, Amour, Couple hétérosexuel, Féminisme, Modèle romantique, Rapport de pouvoir, Philippe Vilain.
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Au Québec, en 2007, les audiences de la Commission Bouchard-Taylor ont révélé les tensions présentes dans la population à propos de l'immigration, de la religion et des rapports sociaux de sexe. La population musulmane y a souvent été ciblée pour des pratiques inégalitaires. Nous comparons ici des femmes musulmanes maghrébines et des femmes d'ethnicité québécoise membres de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal afin d'explorer des convergences et des différences dans les manières de vivre les rapports sociaux de sexe, les identités de sexe-genre et l'ethnicité. Le cadre théorique met en place une définition de l'ethnicité qui prend en compte les dimensions matérielle et symbolique ainsi que l'apport de la religion et des rapports sociaux de sexe dans la production des frontières ethniques. Les écrits de Danielle Juteau, Albert Bastenier et Claire Mitchell fournissent les bases théoriques de ce mémoire. Danièle Kergoat et Nicole-Claude Mathieu nourrissent la perspective féministe. Nous explorons les éléments significatifs de la situation des femmes musulmanes au Québec et au Canada : religion, travail, rapports entre les hommes et les femmes, migration. Par la suite, nous réalisons une analyse thématique de six entretiens de femmes musulmanes maghrébines vivant à Montréal. Deuxièmement, nous exposons quelques caractéristiques de l'identité québécoise suivi d'un portrait de la situation des femmes au Québec dans différents secteurs. Une analyse thématique de cinq entretiens réalisés avec des femmes d'ethnicité québécoise membres de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal est présentée. À partir des portraits réalisés précédemment, nous effectuons une comparaison des manières de vivre les rapports sociaux de sexe et les identités de sexe-genre. Nous explorons l'impact de l'ethnicité et de la religion sur ces deux éléments à travers neufs thèmes : religion; implication civique; travail rémunéré et scolarité; travail domestique; rapports hommes-femmes; valeurs mises de l'avant; droits des femmes, liberté et égalité; réactions face au féminisme; ethnicité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes, islam, Société Saint-Jean-Baptiste, ethnicité, rapports sociaux de sexe, identités de sexe-genre, Québec
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Cette recherche propose une analyse de la presse féminine québécoise dans une perspective intergénérationnelle en s'attardant aux contenus et aux discours de la presse pour adolescentes, pour femmes adultes et pour femmes âgées. Les magazines Filles Clin d'oeil, ELLE Québec et Bel Âge sont étudiés dans une approche féministe pour découvrir, dans les textes et les images, la construction des genres sexués et le rapport au corps féminin selon la génération visée. D'après notre hypothèse de recherche, deux représentations féminines contradictoires seraient véhiculées par la presse féminine, une transmettant une image traditionnelle de la femme-objet et une autre transmettant une image plus actuelle de la femme-sujet. En effet, ces deux types de représentations sont présents dans les magazines du corpus, et, en plus d'être contradictoires, ils sont complémentaires pour créer l'image que nous appelons la femme bicéphale. L'approche quantitative, avec l'analyse de discours, nous aura permis de dresser un portrait global du corpus, montrant les orientations promotionnelle de la presse pour adolescentes, publicitaire de la presse pour femmes adultes et rédactionnelle de la presse pour femmes âgées. Le visage traditionnel de la féminité est surtout présent dans les produits publicisés, dans la décontextualisation des figurantes et dans leur passivité sur les images, alors que le visage émancipatoire est présent dans les contenus rédactionnels, dans le registre public des plans photographiques et dans l'énonciation visuelle des figurantes. L'approche qualitative avec l'analyse de discours permet la comparaison des représentations traditionnelles et libérées de la femme dans les unités textuelles et picturales des magazines. À cet effet, c'est la presse pour adolescentes qui présente le plus de représentations émancipatoires dans ses textes et ses images, incitant les lectrices à avoir une carrière et à bannir les conventions sociales. Le magazine pour femmes adultes reféminise les représentations de femmes libérées, les ramenant à leurs rôles maternels ou séducteurs, essentialisant les qualités dites féminines. Quant à la libération dans les magazines pour femmes âgées, elle est déplacée vers des préoccupations de santé et de mieux-vivre. Si certains discours ou contenus peuvent sembler émancipatoires, ils sont surtout présentés dans une perspective individualisante et dépolitisée, ne remettant pas en cause les structures sociales: la féminité est soumise aux impératifs patriarco-capitaliste. L'objet à consommer sera souvent la clé de la libération, peu importe la génération visée. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Presse féminine, Intergénérationnel, Études féministes, Patriarcat, Analyse de discours, Analyse de contenu, Femme libérée.
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Garçon manqué (2000), premier récit autobiographique de Nina Bouraoui, raconte l'enfance d'une narratrice partagée entre quatre identités conflictuelles -française et algérienne, féminine et masculine -qu'elle cherche à concilier. Bouraoui y expose un cheminement identitaire complexe: alors que le texte s'ouvre sur le désir, très fort, de la jeune Nina de quitter ce qu'elle nomme « le camp » des femmes, il se ferme sur sa réconciliation totale et heureuse avec une féminité apparemment stéréotypée, mais en réalité renouvelée. Cette confusion identitaire est attribuée à la force de pressions sociales et familiales contradictoires à laquelle la narratrice sent devoir se soumettre. Garçon manqué montre comment, de sa prise de conscience du caractère construit de ces diktats, la narratrice en vient à une prise de parole littéraire salvatrice. Notre mémoire s'intéresse à l'évolution de la perception de son genre par la narratrice. D'abord éprouvé comme une structure aliénante et figée, il est finalement considéré comme malléable et potentiellement libérateur. Nous croyons que ce cheminement identitaire se déploie selon trois mouvements principaux, soit la construction, la déconstruction et enfin la reconstruction identitaires. Alors qu'on lit généralement Bouraoui sous l'angle post-colonialiste, l'originalité de notre projet se trouve dans le parti pris que nous adoptons, soit celui de considérer Garçon manqué comme un texte fondateur de son oeuvre en raison avant tout du questionnement sur l'identité sexuelle et sur le désir qu'il renferme. Notre approche intègre les théories féministes matérialistes, les gender studies, les queer studies, et les théories de l'agentivité (« agency »). En premier lieu, nous convoquons principalement des féministes travaillant à étudier les mécanismes d'oppression des femmes selon un point de vue constructiviste et matérialiste. Puis, nous faisons appel à une discipline émergente, les queer studies, qui permettent de lire le rapport de la narratrice à son genre et à ses désirs à l'intérieur d'un espace de réflexion qui fait éclater les frontières de la pensée binaire. Ensuite, nous nous inspirons des théories de l'agentivité (« agency ») et du pouvoir des mots afin de montrer comment le texte littéraire permet à Nina Bouraoui de reprendre possession de sa propre histoire. Enfin, la « théorie du placard » développée par Eve Kosofsky Sedgwick guide notre lecture de l'affirmation du lesbianisme par l'auteure de Garçon manqué, pensée comme un acte de langage risqué, mais stimulant et nécessaire.
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La réalité palestinienne nourrit les discours et les interventions des acteurs et actrices politiques, sociaux, économiques et culturels engagés dans la construction de la paix. Il apparaît que ces actions locales ne peuvent faire fi des contextes politiques extérieurs et, par conséquent, des discours internationaux qui y sont façonnés. La reconnaissance des Palestiniens et de leurs droits se pose, entre autres, sur la scène internationale. L'hypothèse formulée dans ce mémoire veut que les discours internationaux de paix envisagés par les uns et les autres restreignent les discussions issues de la base et, par conséquent, peuvent être perçus comme l'une des causes de l'incapacité des femmes palestiniennes à adopter un discours de paix qui leur soit propre. Paradoxalement, il semble que la préséance des discours internationaux influence la façon dont la paix et les interventions des femmes palestiniennes sont discutés. Le statut national palestinien non officiel est une des raisons qui limitent les actions et l'accessibilité aux instruments légaux chez les femmes palestiniennes. Pour aborder le sujet des femmes, de la paix et des discours internationaux dans le contexte palestinien, il y a d'abord une présentation des liens que nous établissons entre relations internationales, féminisme, discours de paix et de sécurité dans le premier chapitre. Par la suite, un survol de l'histoire du mouvement des femmes palestiniennes est présenté en y identifiant quatre temps forts qui ont influencé le mouvement. Pour terminer, une brève analyse des écrits touchant les discours de paix et publiés accessibles sur les sites Internet de trois organisations non-gouvernementales dirigées par des femmes est exposée pour donner la parole aux forums transnationaux d'échanges et de solidarités où les discours des femmes palestiniennes et d'autres femmes de la communauté internationale se rencontrent et se façonnent. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes et paix, Mouvement des femmes palestiniennes, Féminisme, Discours de paix et relations internationales.
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Les mouflettes d'Atropos et Le cri du sablier de Chloé Delaume, sur lesquels porte le présent mémoire, donnent lieu à la fois au récit de la violence qui a été subie par l'écrivaine et au déploiement d'une violence dont elle-même est l'auteure. Dans cette étude, nous cherchons à démontrer que la violence racontée, qui est perpétrée par les hommes et par les institutions patriarcales, est responsable de la désubjectivation de Chloé Delaume (qui est à la fois l'auteure, la narratrice et le personnage principal des deux textes analysés), et que la violence dont celle-ci fait preuve est le moteur de la reconstruction de son identité et de sa subjectivité. Plus largement, à l'aide de théories féministes sur la violence, sur le langage et sur les rapports entre les sexes, nous explorons quelques facettes de la domination masculine qui est encore bien présente aujourd'hui et certains des mécanismes développés par les femmes afin de répondre à l'état de soumission dans lequel les place le patriarcat. Ce mémoire est divisé en trois chapitres. Le premier se veut surtout une présentation théorique de la violence patriarcale et de quatre des institutions qui la perpétuent et qui préoccupent Delaume, soit la famille, la religion, la psychanalyse et le langage. Le second chapitre s'articule autour de la désubjectivation de l'auteure-narratrice, et le dernier, autour de la violence employée par Delaume afin d'attaquer les responsables de sa désubjectivation et de se reconstruire une identité qui s'éloigne des modèles imposés par la société patriarcale. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Chloé Delaume, Les mouflettes d'Atropos, Le cri du sablier, violence, sujet, subjectivité, identité, langage, langue, féminisme
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Ce mémoire a étudié les processus d'émergence du leadership chez les femmes engagées dans l'action communautaire en Équateur. Cette recherche avait pour but de mieux comprendre les effets de l'histoire de vie sur la construction de l'identité de leader. Les approches théoriques psychosociologiques et féministes ont été employées. Un contexte historico-social est présenté afin de faciliter la compréhension des phénomènes à l'étude. Le cadre théorique, présente les concepts clés ayant orienté la recherche: l'identité narrative, le sujet social, l'intersectionnalité, le genre, la trajectoire sociale, le développement international, social et local, l'organisation communautaire, l'empowerment, puis les dynamiques groupales et le leadership. De plus, la démarche a été guidée par une posture épistémologique herméneutique ainsi qu'une approche méthodologique inductive, dans le but d'aboutir à une compréhension plus riche du phénomène à l'étude. La méthode du récit de vie a servi à la collecte de données, réalisée par le biais d'entrevues semi-dirigées conduites par l'étudiante chercheuse. Des observations des leaders en pratique ont aussi été réalisées à partir d'une grille préétablie. Les entrevues ont été transcrites, puis une analyse qualitative des verbatims a été faite. Les résultats émergents font ressortir des moments importants de la vie des sujets d'étude, ayant eu un impact sur la construction de leur identité de leader. Parmi ceux-ci, nommons l'enfance et l'histoire familiale, la vie de couple et de famille, la vie académique et la formation, les premières expérience de leader, la reconnaissance, les obstacles et les défis.
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À l'été 1999, la ministre du Travail de l'époque, madame Diane Lemieux, donne suite à une requête du groupe Au bas de l'échelle en constituant un Comité interministériel sur le harcèlement psychologique au travail. Dans le mandat confié au Comité la ministre inclut un élément relié à la possibilité que les femmes puissent être davantage touchées par le phénomène que les hommes et demande explicitement au Comité d'analyser le phénomène « dans une perspective différenciée selon les sexes » (Rapport 2001, p.2). Malgré cela, quand on regarde les trois Rapports produits pour et par ce Comité (Rapport 1999, Rapport 2001, Rapport 2003) et qui constituent la politique du gouvernement visant à contrer le harcèlement psychologique au travail, on constate que le Comité n'a pas tenu compte dans l'analyse du phénomène d'une approche différenciée selon les sexes. Cette absence se reflète également dans les conclusions et les recommandations de ces rapports, en particulier dans les éléments de la stratégie de prévention du phénomène. Comment s'est effectuée la « disparition » de l'approche différenciée selon les sexes dans la politique québécoise visant à contrer le harcèlement psychologique au travail? Dans une perspective communicationnelle constructiviste, nous avons retenu l'épistémologie du «standpoint» féministe, en particulier la «théorie des groupes rendus muets» (muted group theory) de Ardener, pour analyser les trois rapports écrits menant à l'élaboration d'une politique gouvernementale pour contrer le harcèlement psychologique au travail au Québec. Les résultats nous ont indiqué que l'occultation s'est faite à travers des stratégies langagières qui opèrent la disparition en douce de l'approche de l'analyse différenciée selon les sexes (ADS) et également par un changement dans le contexte politique qui, en fin de parcours, amène le gouvernement alors en place à éliminer explicitement du mandat cette approche. Ce que nous avons souhaité faire dans cette recherche, c'est de mettre à jour la relation implicite d'autorité qui s'inscrit par le biais du langage: nous avons souhaité mieux comprendre «l'asymétrie de pouvoir en interaction» et son processus de fabrication à travers le langage. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Harcèlement psychologique au travail, «Standpoint» féministe, Genre, ADS (analyse différenciée selon le sexe), « Muted Group Theory ».