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La danse swing a connu un renouveau mondial dans les années 1990. Depuis, des communautés dynamiques ont vu le jour à travers le Canada, dont l’une des plus grandes et des plus établies se situe à Montréal. Lors du renouveau du swing, une proportion importante des danseur·euses était blanche, ce qui a incité les chercheur·euses à se concentrer principalement sur les questions de race et d’appropriation culturelle (Usner 2001 ; Wade 2011 ; Hancock 2013 ; Sékiné 2017). Conséquemment, les attentes genrées qui ont cours dans la communauté demeurent sous-étudiées. Les rôles dans la scène de swing (rôles de danse de lead ou follow, chanteur·euse instrumentiste, band leader, DJ) se voient attribuer des connotations genrées. Dans quelle mesure ces attentes genrées et binaires sont-elles maintenues et quels impacts ont-elles sur les musicien·nes, les DJs et les danseur·euses ? De quelle agentivité les participant·es disposent-iels indivuellement pour naviguer à travers ces rôles genrés ? Pour répondre à ces interrogations, j’utilise l’adaptation de Tracey McMullen (2016) du cadre des « scènes de contrainte » élaboré par Judith Butler (2016, 21). J’établis les scènes de contraintes au sein de la communauté de la danse swing de Montréal pour enquêter sur la façon dont les danseur·euses, les musicien·nes et les DJs réifient, remettent en question ou subvertissent ces attentes genrées. J’approfondis aussi des aspects parallèles aux enjeux de genre, tels que les cadres de construction de « l’authenticité », et les espaces de danse queer. Je réponds à ces questions en documentant les expériences de six répondant·es et en situant leur travail en dialogue avec les recherches existantes sur le genre de même que sur la danse et la musique swing, pour finalement mettre en lumière les manières nuancées dont les danseur·euses, musicien·nes et DJs à Montréal réclament de l’espace pour iels-mêmes et ré-imaginent leur communauté.
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Extreme metal is a masculine space, yet more and more women join in. They face a contradiction: as women, they are expected to adopt feminine behaviours; however, they are part of a subculture that valorizes warrior masculinity. I sought to understand the gender expectations of the Montreal extreme metal scene and interpret the contradictions encountered by women in this scene with the help of Schippers’ (2007) theoretical framework on gender. To do so, I conducted 16 individual interviews with women and men who take part in the scene. This research fills a gap in the literature on gender that derives from Connell and Schippers’ writings and addresses issues that the field of metal studies has brushed over. I found that metal men are the “default” participants in the scene. They are expected to be fine music connoisseurs and even become musicians. In contrast, women’s presence is heterosexualized and attributed to a romantic or sexual interest in metal men. Women are suspected of being “poseuses” or groupies with no real interest in the music until proven otherwise. To become legitimate participants, they have to overcome those expectations and prove that they are worthy of being viewed through the prism of masculinity rather than femininity. They do so by proving their exceptionality through manhood acts and distancing themselves from other women. Despite their gender transgressions, women’s presence does not fundamentally question gender relations but reaffirms the overall primacy of masculinity over femininity.
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Le présent mémoire a pour objet d’étude le témoignage du quotidien domestique des femmes des banlieues nord-américaines dans La maison d’Ophélie (1998) et Manuel de poétique à l’intention des jeunes filles (2010) de Carole David. Si la banlieue des poèmes de notre corpus n'est définie géographiquement qu’à quelques reprises, des référents culturels indiquent qu'il s'agit bel et bien de la banlieue nord-américaine. Par ailleurs, beaucoup de ses poèmes sont habités par des personnages féminins d'horizons divers. Les approches sociocritique et féministe permettront de soulever les enjeux réels et symboliques qui touchent le quotidien domestique des femmes issues de la classe moyenne de la banlieue ainsi que de comprendre la critique des rôles sexuels et familiaux traditionnels présente dans le corpus. Nous déterminerons de quelle manière ces composantes de la société blanche nord-américaine transparaissent dans les textes de Carole David. Nous verrons comment les poèmes de notre corpus génèrent un discours sur le quotidien domestique des femmes nord-américaines et comment ce quotidien, en tant que fait social, les marque. Il sera d’abord question de la banlieue et de la place qu’elle occupe dans la l’édification du rêve américain. Seront observés les éléments kitsch et les références à la culture populaire dans les recueils à l’étude. Le deuxième chapitre étudie le motif de la maison, du « chez-soi » davidien comme lieu aliénant. La quotidienneté et le « banal » sont des motifs itératifs dans l’oeuvre de la poète, et il sera question du quotidien domestique évoqué par Carole David dans plusieurs de ses poèmes. Le troisième chapitre sera consacré à la communauté des femmes présente dans les deux recueils étudiés. Cette communauté est formée d’une abondance de voix et de personnages féminins et de nombreuses références à des artistes, écrivaines, personnages mythiques, etc. ; elle permet la transmission et la solidarité entre femmes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : banlieue, femmes, Carole David, La maison d’Ophélie, Manuel de poétique à l’intention des jeunes filles, poésie, rêve américain, Québec, Amérique, ménagères, quotidien, domestique, maison, consommation, transmission, intertextualité
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À quoi ressemble la joie dans les milieux de lutte? Qu'est ce qui nous rend collectivement et individuellement plus capables, plus puissant.e.s et pourquoi, parfois, les milieux radicaux produisent tout l'inverse et nous vident de tout désir? C'est à ces questions que Joie militante tente de répondre, combinant propositions théoriques, analyses de cas pratiques et entretiens avec des militant.e.s issu.e.s de luttes diverses : féminisme, libération Noire, résurgence Autochtone, squat, occupations, luttes queer, anti-carcérales, d'autonomie des jeunes, anarchisme, autonomisme, écologie radicale. La joie, au sens spinoziste du terme, renvoie à notre capacité à affecter et être affecté.e.s, à prendre activement part à la transformation collective, à accepter d'en être bouleversé.e.s. La joie telle qu'elle nous est ici proposée est une façon d'habiter pleinement nos mondes, nos attachements, plutôt que de chercher à les diriger. Ce livre, paru aux États-Unis en 2017, y est déjà devenu un incontournable pour penser différemment le militantisme et les luttes. Il s'agit maintenant d'ouvrir également ces discussions au contexte français
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Alors qu’on associe généralement la peur à des réflexes tels que la fuite, l’inhibition ou la démobilisation lorsqu’il est question de militantisme, cet article examine comment cette émotion peut parfois stimuler l’engagement de militantes féministes. Située au croisement des approches « actionnistes » (Bernard, 2017) des émotions, de la sociologie des mouvements sociaux et de la sociologie féministe, la discussion proposée s’inspire de 87 entretiens semi-dirigés réalisés entre 2006 et 2015 à travers le Québec, et d’une comparaison entre les milieux féministes suisses romands et québécois grâce aux 31 entretiens réalisés en 2018 et 2019 dans ces deux régions. En tenant compte des niveaux macro, méso et micro de l’analyse, l’article interroge les effets contrastés de la peur sur l’engagement féministe selon le positionnement des actrices dans les rapports sociaux de race, de classe et de sexualité, mais aussi selon les origines de la peur (intra ou extra mouvement), son degré d’intensité, ses interactions avec d’autres émotions (dont la colère) et le travail émotionnel (Hochschild, 2012) des féministes interrogées. L’article brosse ainsi un portrait des causes de la peur chez les féministes pour ensuite analyser les séquences émotionnelles les plus récurrentes en vue de mettre en relief diverses combinaisons émotionnelles et leurs effets sur l’engagement des féministes.
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Ce mémoire de maitrise porte sur le phénomène de reproduction des oppressions que vivent les femmes autochtones lorsqu’elles dialoguent avec les parlementaires à l’Assemblée nationale.Partant du constat que plusieurs questions concernant le féminicide autochtone au Québec demeuraient sans réponses, nous proposons dans ce mémoire d’analyser comment le sexisme, le racisme et le colonialisme se manifestent chez les parlementaires qui siègent à l’Assemblée nationale. Plus précisément,nous observons comment, à la Commission des relations avec les citoyens les rapports de domination se déploient lors des consultations publiques entre les représentants.es de l’État et les femmes autochtones. L’analyse cible deux moments importants de prise de parole par les femmes autochtones : les consultations particulières et auditions publiques sur le Plan d’action gouvernemental 2008-2013 en matière d’agression sexuelle et le Mandat d’initiative - Les conditions de vie des femmes autochtones en lien avec les agressions sexuelles et la violence conjugale. Ces deux consultations se sont déroulées du 1er janvier 2012 au 1er janvier 2017 et représentent deux échanges où les sujets abordés s’ancrent dans le féminicide. Après avoir survolé les principaux outils colonialistes de l’État canadien qui ont ciblé les femmes autochtones (tels que la construction des stéréotypes tenaces, la Loi sur les Indiens, les pensionnats et la mise en réserve), nous utilisons des auteurs et des autrices comme Desbiens, Mbembe, Razack, Fairclough et Lagarde pour établir le contexte théorique de cette recherche. Les résultats permettent d’apporter un nouvel éclairage sur un phénomène qui prend l’apparence particulière d’un angle mort ou d’un manque de connaissances qui opère une distorsion devant les enjeux en lien avec le féminicide : le déni. Selon notre recherche, ces injonctions colonialistes soulignent des inégalités propres à l’existence de deux mondes distincts au Québec, celui des Autochtones qui (sur)vivent de « l’autre côté » et celui de la population allochtone. La recherche met en relief les recommandations des femmes autochtones, notamment, des investissements financiers significatifs et la notion de sécurisation culturelle. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminicide, impunité, Aphasie coloniale, postcolonialisme, femina sacra, Tir ami, Altérité, Manterrupting, Femmes autochtones, colonialisme, colonisation, Loi sur les Indiens, Assemblée nationale, racisme systémique
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Cet article est un texte réflexif sur mon recours à une écriture auto-ethnographique dans ma recherche doctorale à propos de la migration arabe queer. En tant que chercheure arabe queer migrante, je puise dans la notion de positionnement, qui permet de considérer les expériences des groupes minorisés et racialisés comme une source pertinente de savoir. Inspirée de la tradition auto-ethnographique, je procède en incluant des fragments de récit de soi tirés de mes propres échanges de la vie, pour ainsi problématiser les identifications arabe et queer composant mon positionnement.
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This article aims to explore how child care is organized in families, documenting how mothers produce their individual child care solution, or “patchwork”, within the context of Canada’s underfunded and fragmented child care system. In a sample of 109 mothers from Alberta, Canada, where child care is conceptualized as primarily a private family responsibility, we use an ecocultural theoretical framework and a gender lens to 1) identify the constraints that influenced what kinds of child care mothers used, 2) explore the organization of day-to-day child care arrangements, and 3) explicate the accommodations and flexibility required to sustain the family routine. We show that in addition to previously recognized categories of child care—formal, informal, and mixed—families also used multiple informal and parent-plus (i.e., parental plus non-parental) child care. The procurement and management of child care—particularly when multiple care providers were involved—was gendered, often invisible, and required substantial accommodations and flexibility by mothers. We propose a day-care plus policy model of child care, where formal arrangements are supplemented as required. This policy model could help families avoid the complex scenarios we conceptualize as chaotic flexibility and assist families in achieving sustainable flexibility in the organization of care. (PsycInfo Database Record (c) 2022 APA, all rights reserved)
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Au lendemain de #MeToo, la riposte se fait sentir dans la multiplication des poursuites et des mises en demeure. Mais les espaces alternatifs, investis par celles qui n’avaient pas de lieux de parole, exercent une pression dans les rouages de la justice. Le rapport de force se resserre.
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A intersecção de gênero, raça e classe marca os territórios de exclusão social, especialmente em um país que carrega cicatrizes da colonialidade patriarcal e capitalista em suas estruturas, como é o caso do Brasil. O objetivo deste trabalho é compreender o cuidado em um desses territórios: a cidade de Cubatão/SP. A investigação, feita entre 2017 e 2020, incluiu a pandemia da covid-19, que sobrecarregou o cuidado no território. O método foi a pesquisa qualitativa, com oficinas, observação participante e entrevistas de profundidade. O cuidado era majoritariamente oferecido por mulheres, líderes comunitárias e profissionais da atenção primária do Sistema Único de Saúde. Para analisar os dados, utilizou-se a hermenêutica de profundidade. O referencial teórico foi a costura das teorias feministas da ética do cuidado, ecofeministas e interseccionais. A pesquisa revelou diversos desafios e potencialidades, como o cuidado ético-político, eixo da busca por justiça socioambiental. , Abstract The intersection of gender, race and class marks the territories of social exclusion, especially in a country that carries scars of a patriarchal and capitalist colonialism in its structures, as is the case in Brazil. The objective was to understand care in this territory of exclusion in Cubatão, São Paulo, Brazil. The research, conducted between 2017 and 2020, included the pandemic of COVID-19, which overloaded care in this territory. The method was qualitative research, with workshops, participant observation and in-depth interviews. The care delivered by community leaders and primary health care professionals from the Brazilian National Health System was mostly performed by women. For data analysis, depth hermeneutics was used. The theoretical reference was the perspective of feminists: ecofeminist, intersectional and Care Ethics. The study showed several challenges and the ethical-political care as an axis in the search for social and environmental justice.
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Le Comité sénatorial des droits de la personne exhorte le Parlement à mener une enquête approfondie et à trouver des moyens de mettre fin à la pratique odi
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Avec son opéra de chambre Elia (2004), le compositeur Silvio Palmieri (1957-2018) fait figure de précurseur dans la représentation de l’homosexualité sur les scènes lyriques : pour la première fois dans un opéra québécois, des personnages gays expriment leur condition et leur désir. Dans un contexte où la représentation des réalités queers au sein du genre opératique est de plus en plus courante et explicite, cette analyse examine les stratégies créatrices qui permettent à Palmieri d’exprimer dans son oeuvre un désir homosexuel, mettant en lumière les choix dramatiques et musicaux qui contribuent à l’incarnation de cette notion de désir et, plus largement, les attributs queers de cette proposition artistique.
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This study examines the emotion work of non-migrant women as they seek to sustain family life across borders. We draw on in-depth interviews with 59 non-migrant women in Guanajuato, Mexico who had immigrant spouses in the USA to assess emotion work dynamics between partners. Our analysis reveals that non-migrant women do emotion work that entails imagining lives abroad and then tailoring emotional support that addresses the needs of spouses. We also discuss how the difficulties associated with prolonged separation leads women to suppress their own needs and feelings, which can lead to emotional burnout and marital conflict. Putting non-migrant women and their activities at the center of our analysis highlights the emotional costs of migration for those who remain behind and the ways in which emotion work is a highly gendered activity that reinforces inequality through communication. We highlight how women’s subordinated status in transnational Mexican families and the need to keep the remittances flowing help explain why emotion work falls largely on women. © The Author(s) 2021.
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Many working mothers in the US say that they feel guilty about their inability to live up to cultural ideals of the “good mother” embedded in intensive mothering discourse. Intensive mothering is reflected in and exacerbated by the country’s work-family policies. The United States is an outlier among Western welfare states for its lack of policy supports for families, assuming that childrearing is a private responsibility even though most mothers work outside the home today. So how do working mothers outside of the US experience maternal guilt? Does a more family-friendly policy environment mitigate these feelings of guilt? Using detailed accounts of four women drawn from a larger interview study of 109 working mothers in Sweden, Germany, Italy, and the United States, I demonstrate how policy context does—and does not—make a difference in the experience of maternal guilt. A feeling of guilt helped to define “good mothers” across all four contexts. However, I found that public policy has a role to play in reducing maternal guilt in three specific ways: (1) by giving mothers more time outside of work, (2) encouraging fathers to complete more unpaid care work, and (3) distributing the responsibility and costs of childrearing more broadly. © 2020, Springer Science+Business Media, LLC, part of Springer Nature.
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Dans le but de documenter la transformation des normes sexuelles et de genre, dans un contexte d’émergence de mouvements féministes dénonçant les violences genrées, ce mémoire explore l’imaginaire télésériel québécois. La présente recherche s’intéresse spécifiquement aux représentations contemporaines des violences sexuelles contre les femmes dans les téléséries québécoises à grand public au Québec, en analysant trois créations télésérielles : Fugueuse, Les Simone et Le monstre. En mobilisant la théorie des scripts sexuels de William Simon et John H. Gagnon, cette étude de cas se demande si on peut observer des transformations dans les représentations télévisuelles des violences à caractère sexuel contre les femmes, en concomitance avec les mouvements et actions politiques de dénonciation et, le cas échéant, quelles sont ces transformations. Il s’agit d’abord de questionner les représentations actuelles des violences sexuelles contre les femmes dans les téléséries à grand public au Québec, à l’aune des scripts sexuels traditionnels. Cela afin d’observer si ces images témoignent d’une recomposition des scripts sexuels. Plus précisément, cette recherche s’interroge sur les éléments des scripts traditionnels qui se retrouvent dans ces images et se demande quels sont ceux qui attestent d’une redéfinition des récits télévisuels. En suivant une démarche qualitative déductive et inductive, une analyse thématique de données télévisuelles a été effectuée pour répondre aux questions de recherche. Cette analyse a permis d’établir que les scripts traditionnels sur les agressions sexuelles dans les représentations télésérielles au Québec sont en cours de recomposition. On constate que certains scripts traditionnels ne sont plus présents, alors que d’autres se prolongent et coexistent avec des scripts inédits au sein d’un même récit. L’analyse a ainsi mis en lumière une diversification des scenarios sur les agressions sexuelles, en exposant la présence de récits alternatifs s’éloignant des histoires archétypales sur le viol, bien que cela n’implique pas nécessairement un changement de paradigme dans la compréhension populaire du phénomène des violences genrées. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Violences sexuelles contre les femmes, scripts sexuels, post-féminisme, téléséries à grand public, culture populaire, culture du viol.
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Le premier tome de la trilogie autobiographique de Jovette Marchessault, Le crachat solaire, raconte le voyage cosmique de la narratrice vers la terre, sa naissance, ainsi que ses voyages dans le ventre d’un autobus Greyhound à travers les Amériques à l’âge adulte qui la met en lien avec « la terre amérindienne ». Après un long périple, elle sent le besoin de revenir à Montréal, un récit de retour qui rejoint celui de sa chute sur terre dans l’enveloppe charnelle de son corps physique. Les deux récits qui s’entrecroisent offrent une vision alternative de l’histoire à travers un récit de soi, de sa famille, de ses ancêtres et d’un récit de création féministe. Unique, ce texte féministe paru en 1975 articule la domination patriarcale à la violence du colonialisme dans un effort d’offrir une version féministe et anticoloniale de l’histoire de Montréal, du Québec, et plus largement des Amériques. À partir de ma position comme féministe colonisatrice blanche, j’analyse comment le récit autobiographique de Marchessault pousse à une prise de conscience anticoloniale pour les féministes québécoises et encourage un regard critique sur l’histoire du colonialisme au Québec.
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↘ Que ce soit au chapitre de l’emploi ou de la maladie, les femmes québécoises ont été davantage affectées par la pandémie que les hommes. ↘ La position désavantagée des femmes sur le marché du travail les rend, dans les années qui suivent un ralentissement économique, plus vulnérables. ↘ La crise environnementale risque d’affecter plus lourdement les femmes, dont les femmes autochtones au Canada, étant donné la part des tâches liées au soin des personnes qui leur incombent. ↘ Les plans de relance économique ou de transition écologique des gouvernements du Québec et du Canada ne tiennent pas compte de la situation des femmes dans l’économie et risquent ainsi de contribuer à reproduire les inégalités de genre au pays.
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Dans cet article fondateur, K. Crenshaw introduit le concept d’« intersectionnalité », pour penser le caractère composé des effets de subordination liés à des facteurs comme la race, le genre, l’âge, la sexualité, etc. Elle analyse d’abord trois affaires juridiques qui ont traité des questions de discrimination raciale et sexuelle pour montrer les limites des « analyses à enjeu unique » : DeGraffenreid v. General Motors, Moore v. Hughes Helicopter, Inc. et Payne v. Travenol. Dans aucune de ces affaires, les tribunaux n’ont permis aux plaignantes d’alléguer une discrimination fondée à la fois sur la race et le sexe. K. Crenshaw montre qu’il faut penser l’intersectionnalité des discriminations pour saisir et corriger la situation particulière des femmes noires. Dans un second temps, elle élargit la réflexion vers le cadre sociopolitique et suggère que la condition des femmes noires doit être mieux prise en compte tant par les mouvements féministes que par les mouvements anti-racistes.