Votre recherche
Résultats 1 178 ressources
-
Cette publication de 2006 interroge la place et l’importance du militantisme au féminin. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
-
Comme il est loin le temps où l’histoire des femmes était « faite par les hommes », comme l’écrivait Simone de Beauvoir en 1949 ! Voici un ouvrage qui renouvelle l’image du xxe siècle avec une magistrale efficacité en montrant la forte présence, dans l’espace public, de plusieurs générations de femmes douées de conscience politique, lucides, déterminées, persévérantes. Le Siècle des féminismes ne donne pas dans l’hagiographie ou dans une dénonciation vengeresse de « l’oppression des femmes »
-
Malgré un certain scepticisme face à la notion de troisième vague, utilisée aux États-Unis pour caractériser celles qui sont arrivées au féminisme dans les années 1990, il me semble intéressant d’examiner comment les jeunes féministes définissent leurs enjeux et leur rapport à celles qui les ont précédées. Il s’agit donc, d’une part, de montrer comment se développe un féminisme du « post » — postmoderne, postcolonial mais aussi postféministe. D’autre part, il sera question du « tri » effectué par rapport à l’héritage de la vague féministe de la fin des années 1960. Cela débouchera sur une caractérisation de cette troisième vague féministe.
-
Les lois sur la parité constituent un terrain privilégié pour analyser comment le droit produit des normes sociales de genre. À partir de l’analyse des débats parlementaires et des conflits d’interprétation juridique sur la notion d’égalité des sexes, cet article explore les normes de genre sous-jacentes aux différentes expertises juridiques mobilisées par les parlementaires. Il montre comment ces différentes expertises s’appuient sur des représentations normatives du genre opposées et préconisent des traitements politiques de ces rapports sociaux radicalement différents puisqu’il s’agit, d’un côté, de légitimer et reproduire leur caractère inégalitaire et, de l’autre, au contraire, de les transformer. Il conclut en posant la question du rôle du droit dans la transformation des rapports sociaux et la conception du pouvoir qui en résulte.
-
Le traitement hormonal de la ménopause, présenté entre 1970 et 2000 par la majorité des experts comme capable d’accroître le bien-être des femmes mais aussi de prévenir des nombreuses pathologies liées au vieillissement féminin, a été déclaré en 2002 inutile et dangereux suivant un essai clinique nord américain, Women’s Health Initiative (WHI). En voie de conséquence, les prescriptions de ce traitement ont chuté dramatiquement entre 2002 et 2005. Cet article retrace les origines féministes de WHI, puis suit les conséquences de la publication de ses résultats aux États-Unis, en France et en Allemagne. En conclusion, il revient sur les tensions entre les rôles des femmes comme utilisatrices des hormones, comme expertes et comme militantes des mouvements pour la santé des femmes.
-
Daniel Guérin (1904-1988), intellectuel marxiste et militant anarchiste, est un révélateur pour mesurer certaines transformations des représentations sociales de l’homosexualité en France, des années 1950 aux années 1980. Guérin incarne le passage d’un univers de discours (au sens de modèles de communication) à un autre,du légalisme arcadien à la perspective révolutionnaire du FHAR;de la discrétion à la politisation. Il a développé une pensée théorique originale de l’homosexualité, en rabattant celle-ci sur une bisexualité originelle. Sa réflexion sur les transformations sociales et historiques de l’identité homosexuelle inscrit la question des identités sexuelles dans une perspective nominaliste. Dans les années 1950 et 1960, les écrits de Guérin traitent de la répression de l’homosexualité en France. L’auteur donne également un éclairage particulier à la question de la révolution sexuelle des années 1970. Ses interventions littéraires ou publiques, dont la forme varie selon les contextes et les époques, ont encouragé la revendication politique d’une homosexualité stigmatisée juridiquement et réprimée policièrement.Néanmoins,de la fin des années 1970 à sa mort, il a durement critiqué l’essentialisation progressive de l’homosexualité au rang de marqueur identitaire.
-
L’objectif de cet article est de montrer que la réduction de la santé des femmes à leurs capacités procréatrices structure les représentations médicales à leur égard mais aussi leurs expériences de santé, et qu’elle constitue une véritable impasse pour la construction d’un cadre d’intelligibilité qui prenne en compte l’ensemble de leurs expériences. Je l’illustre à travers les catégories médicales et sociales de l’alcoolisme féminin et le rapport des femmes au cancer du sein. Enfin, je propose des pistes autour de l’intérêt porté aux trajectoires des femmes de manière à rendre visibles dans le champ de la santé les effets structurels de leur place dans la division sexuée du travail et des activités sociales.
-
The Death of Nature: Women, Ecology, and the Scientific Revolution, published in 1980, presented a view of the Scientific Revolution that challenged the hegemony of mechanistic science as a marker of progress. It argued that seventeenth-century science could be implicated in the ecological crisis, the domination of nature, and the devaluation of women in the production of scientific knowledge. This essay offers a twenty-five-year retrospective of the book’s contributions to ecofeminism, environmental history, and reassessments of the Scientific Revolution. It also responds to challenges to the argument that Francis Bacon’s rhetoric legitimated the control of nature. Although Bacon did not use terms such as “the torture of nature,” his followers, with some justification, interpreted his rhetoric in that light.
-
In this article I explore marriage as a strategy of family migration among a transnational community of middle-class Jat Sikhs. Family reunification and status aspirations are examined as central concerns of the transnational movement of Jat Sikhs from India to Canada. It is argued that Jat Sikh transnationalism and gender are mutually-constitutive: migration strategies can construct women, as well as men, as agents of marital citizenship, and in facilitating migration, transnational marriage may transform practices and notions of gender and status. The article is based on preliminary ethnographic research among Jat Sikh brides in Toronto and Vancouver, and forms part of a larger study of gender, modernity and identity in Indo-Canadian Jat Sikh marriages.
-
L’autrice part du concept d’« orientalisme » tel qu’il a été élaboré par Edward Saïd pour montrer que ce processus « d’altérisation » mené par l’Occident doit être mis en parallèle avec un processus symétrique, mené par les pays arabo-musulmans et qu’elle nomme « Occidentalisme ». En effet, chacun de ces grands ensembles politiques se sert du principe du respect des femmes pour plaider sa supériorité culturelle par rapport à l’autre. Dans les deux configurations, ce principe vise par ailleurs d’autres finalités : celle de convaincre « ses propres » femmes des avantages que leur octroie le système d’oppression dans lequel elles se trouvent insérées. Dans le cas de l’Occident, le crédit accordé à sa « position de supériorité » est encore renforcé par l’idéologie du progrès par le développement, un discours qui présuppose que la situation des femmes ne peut que s’améliorer avec l’avancement techno-économique d’une société.
-
Le genre est depuis longtemps reconnu comme important dans les questions environnementales, mais la manière de conceptualiser le lien entre genre et environnement fait l’objet de nombreux débats. Les théories féministes sur les femmes et le genre ont évolué, tout comme les conceptualisations sur le genre et l’environnement, ce qui a donné lieu à un débat clé au sein de l’écoféminisme et des littératures associées sur la question de savoir s’il existe une relation essentielle ou contingente entre les femmes et les environnements naturels. En géographie, la plupart des écologistes politiques partent du principe que le lien entre genre et environnement est une relation contingente, et étudient donc la manière dont les relations de genre sont saillantes dans la construction symbolique et matérielle des questions environnementales. Dans cet article, je cherche à m’appuyer sur ce travail et à soulever à nouveau la question de la manière dont le genre est conceptualisé par rapport à l’environnement. Je commence par passer brièvement en revue certains des travaux qui ont été réalisés sur le genre et l’environnement, puis je m’inspire du féminisme post-structural pour suggérer que le genre lui-même a été sous-théorisé dans les travaux sur l’environnement. Une fois que le genre est reconceptualisé en tant que processus, la relation dynamique entre le genre, l’environnement et d’autres aspects de la vie sociale et culturelle peut être mise en évidence. Il en ressort que les écologistes politiques doivent examiner la question du genre au-delà du foyer et de la communauté, et reconceptualiser le lien entre le genre et l’environnement. Une étude de cas sur la foresterie communautaire au Népal est utilisée pour illustrer l’importance d’interroger les processus par lesquels les relations entre les sexes deviennent saillantes et sont reproduites symboliquement et matériellement.
-
L’objectif de cet article est de montrer qu’une bonne partie des femmes latino-américaines, contrairement à l’image souvent mise en avant de la femme objet de trafic, ont pris la décision de migrer en étant conscientes de l’activité qu’elles allaient pratiquer en Espagne. Cependant, bien qu’elles puissent opter volontairement pour le « travail » sexuel, devenant les principales pourvoyeuses économiques des foyers transnationaux (actrices de la migration, actrices économiques et du développement), elles sont prises dans plusieurs circuits qui contribuent à la reproduction des inégalités sociales. Ces circuits sont sous-tendus par l’articulation de plusieurs facteurs : la circulation des personnes, la mobilité des prostituées, la pression du foyer transnational, l’irrégularité juridique, ainsi que l’inégalité de genre.
-
Le sentiment d’insécurité en milieu urbain est une crainte multiforme basée sur la criminalité, les incivilités et les actes d’intimidation et de violence dans les espaces publics. Le sentiment d’insécurité dans un lieu public est déterminé par une évaluation personnelle du risque. Ce processus d’évaluation permet aux personnes, à la suite d’un indice d’alerte, d’analyser l’environnement global d’un espace public urbain. Cette évaluation personnelle du risque s’effectue grâce à un patron d’organisation de l’information sur l’environnement externe composé de trois pôles : les générateurs microsociaux de l’insécurité, la disponibilité de l’aide et la présence de témoins ; les caractéristiques du milieu bâti ; auxquelles s’ajoutent les variables personnelles de même que le contexte macrosociologique. L’évaluation personnelle du risque permet de reconnaître les facteurs de risque, mais aussi les facteurs de protection dans l’environnement physique et social, comme l’aide disponible, et de les mobiliser pour rétablir la sécurité.
-
Pendant les deux dernières décennies, les chercheur.e.s en études urbaines ont abordé la question du rôle de l'appartenance sexuelle dans les géographies gais et lesbiennes dans les grandes villes postindustrielles. Ces études montrent que si les hommes gais ont souvent produit des territoires distincts et fermés dans les quartiers centraux urbains, les formes que prennent l'emprise territoriale lesbienne à l'échelle urbaine sont demeurées relativement «invisibles» du fait que leurs communautés sont conçues à partir de réseaux sociaux et non de zones commerciales. Une comparaison de la manière dont ces deux populations ont évolué dans les quartiers centraux urbains des villes postindustrielles durant les années 1990 «queer» permet de constater l'existence d'un clivage lié au sexe et d'une interprétation historique particulière de leur évolution territoriale et de leur visibilité qui pourraient se démarquer de manière significative de celles des années précédentes. Cet article présente donc un aperçu historique sur une longue période de la géographie des lesbiennes dans une agglomération urbaine importante à partir d'une étude de cas sur l'univers des bars de lesbiennes depuis 1950. L'étude porte tout particulièrement sur les conditions préalables au développement d'une zone commerciale lesbienne dans la ville au cours des années 1980, et sur les facteurs ayant contribué à son déclin au cours des années 1990. Cette étude de cas décrit sommairement le caractère changeant des pratiques territoriales lesbiennes à l'échelle urbaine de Montréal depuis 1950. Elle montre que la territorialité et la visibilité des lesbiennes à Montréal ont été grandement influencées par les dynamiques locales à l'échelle des quartiers, les idéologies internes et les rapports politiques et spatiaux avec les hommes gais. En dernière analyse, ces constats suggèrent qu'aujourd'hui la visibilité lesbienne à l'échelle urbaine a peut-être été affaiblie par l'identification de plus en plus importante avec les formes communautaires «queer» et de leur ancrage territoriale dans le village gai de Montréal.
-
Au Québec, dans le champ de la santé mentale, l’émergence et la consolidation de discours critiques et de pratiques alternatives aux approches d’intervention dominantes, de plus en plus biomédicales, se sont pour l’essentiel effectuées à l’extérieur du système public de santé et de services sociaux. Ce que l’on appelle ici le Mouvement d’action communautaire autonome a représenté un terreau très fertile pour le déploiement de ces voix et voies alternatives en santé mentale. Cet article s’intéresse plus particulièrement à la contribution de deux catégories d’organismes du Mouvement : les Ressources alternatives en santé mentale et les Centres de femmes, dont l’insertion dans le champ de la santé mentale se situe plus en amont. Par leurs efforts convergents mais aussi par leurs apports différents, ces organismes, qu’ils se disent féministes ou alternatifs, ont significativement contribué au développement d’approches d’intervention sensibles à la complexité de la souffrance psychique dans ses diverses expressions et à l’inscription sociale et sexuée de celles-ci. Représentant des espaces d’appartenance, de parole et d’action, et, souvent, un important levier de transformation personnelle pour les personnes qui les fréquentent, les Ressources alternatives en santé mentale et les Centres de femmes partagent plus largement une culture de transformation sociale.
-
As part of a larger multi-method study, 15 Black women college students participated in focus group discussions on the body. Contrary to popular theories that propose that Black women are protected by a “Black Culture” that buffers them from negative effects of body representations—thereby leaving them with higher body esteem—the themes that emerged in the focus group discussions indicate that young Black women are indeed feeling (1) pressures to be thin, (2) pressures from the preferences of men of diverse ethnicities, (3) competition with other Black women in the realms of beauty, and (4) a strong sense of being misrepresented by media images of thin Black women. These results not only indicate that body image issues are of real pressing concern to young Black women, but that psychological research methodologies may be adding to the misrepresentation of young Black women and their struggles. Qualitative methods must be utilized in order to hear more clearly the voices of Women of Color.
-
In her paper, "A Bakhtinian Perspective on Feminist Lesbian Crime Writing," Sarah Posman discusses how the Bakhtinian concepts "ethos" and "chronotope" add to the discussion of feminist lesbian crime writing. She sets out from a Bakhtinian typology of action stories and situates recent crime writing as a curious mixture of mission stories and transformation stories. Focusing on the innovative potential of feminist lesbian crime writing, Posman explores how such stories tackle the iconically masculine and heterosexual conventions of the detective story and manage to balance tradition and subversion successfully. Posman infuses her analysis with issues central to feminism and queer theory and considers how a feminist lesbian detective hero can "change the world," that is, how such an "other" ethos impinges on crime writing's conventional chronotopical constellation. The hero and world under discussion are those of the popular Kate Delafield series by Katherine V. Forrest.
-
Dans le secteur des services, des milliers de femmes connaissent des formes d’exploitation salariale diffuses, peu visibles, socialement tolérées. Cet article propose de mettre en lumière un mode de gestion de la main-d’œuvre non qualifiée qui, sous couvert de flexibilité et de compression maximale des coûts, utilise les femmes les plus vulnérables sur le marché du travail – en particulier les femmes immigrées – comme variable d’ajustement. À partir d’une enquête de terrain menée auprès d’une population de femmes de chambre, l’article s’attachera à mettre au jour une face cachée des emplois précaires. Des emplois souvent à durée indéterminée qui ne protègent pas des conditions de travail pénibles, des temps de travail à rallonge, des salaires au rabais et des pratiques patronales frauduleuses.