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Les lois sur la parité constituent un terrain privilégié pour analyser comment le droit produit des normes sociales de genre. À partir de l’analyse des débats parlementaires et des conflits d’interprétation juridique sur la notion d’égalité des sexes, cet article explore les normes de genre sous-jacentes aux différentes expertises juridiques mobilisées par les parlementaires. Il montre comment ces différentes expertises s’appuient sur des représentations normatives du genre opposées et préconisent des traitements politiques de ces rapports sociaux radicalement différents puisqu’il s’agit, d’un côté, de légitimer et reproduire leur caractère inégalitaire et, de l’autre, au contraire, de les transformer. Il conclut en posant la question du rôle du droit dans la transformation des rapports sociaux et la conception du pouvoir qui en résulte.
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Daniel Guérin (1904-1988), intellectuel marxiste et militant anarchiste, est un révélateur pour mesurer certaines transformations des représentations sociales de l’homosexualité en France, des années 1950 aux années 1980. Guérin incarne le passage d’un univers de discours (au sens de modèles de communication) à un autre,du légalisme arcadien à la perspective révolutionnaire du FHAR;de la discrétion à la politisation. Il a développé une pensée théorique originale de l’homosexualité, en rabattant celle-ci sur une bisexualité originelle. Sa réflexion sur les transformations sociales et historiques de l’identité homosexuelle inscrit la question des identités sexuelles dans une perspective nominaliste. Dans les années 1950 et 1960, les écrits de Guérin traitent de la répression de l’homosexualité en France. L’auteur donne également un éclairage particulier à la question de la révolution sexuelle des années 1970. Ses interventions littéraires ou publiques, dont la forme varie selon les contextes et les époques, ont encouragé la revendication politique d’une homosexualité stigmatisée juridiquement et réprimée policièrement.Néanmoins,de la fin des années 1970 à sa mort, il a durement critiqué l’essentialisation progressive de l’homosexualité au rang de marqueur identitaire.
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In this article I explore marriage as a strategy of family migration among a transnational community of middle-class Jat Sikhs. Family reunification and status aspirations are examined as central concerns of the transnational movement of Jat Sikhs from India to Canada. It is argued that Jat Sikh transnationalism and gender are mutually-constitutive: migration strategies can construct women, as well as men, as agents of marital citizenship, and in facilitating migration, transnational marriage may transform practices and notions of gender and status. The article is based on preliminary ethnographic research among Jat Sikh brides in Toronto and Vancouver, and forms part of a larger study of gender, modernity and identity in Indo-Canadian Jat Sikh marriages.
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L’autrice part du concept d’« orientalisme » tel qu’il a été élaboré par Edward Saïd pour montrer que ce processus « d’altérisation » mené par l’Occident doit être mis en parallèle avec un processus symétrique, mené par les pays arabo-musulmans et qu’elle nomme « Occidentalisme ». En effet, chacun de ces grands ensembles politiques se sert du principe du respect des femmes pour plaider sa supériorité culturelle par rapport à l’autre. Dans les deux configurations, ce principe vise par ailleurs d’autres finalités : celle de convaincre « ses propres » femmes des avantages que leur octroie le système d’oppression dans lequel elles se trouvent insérées. Dans le cas de l’Occident, le crédit accordé à sa « position de supériorité » est encore renforcé par l’idéologie du progrès par le développement, un discours qui présuppose que la situation des femmes ne peut que s’améliorer avec l’avancement techno-économique d’une société.
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Le genre est depuis longtemps reconnu comme important dans les questions environnementales, mais la manière de conceptualiser le lien entre genre et environnement fait l’objet de nombreux débats. Les théories féministes sur les femmes et le genre ont évolué, tout comme les conceptualisations sur le genre et l’environnement, ce qui a donné lieu à un débat clé au sein de l’écoféminisme et des littératures associées sur la question de savoir s’il existe une relation essentielle ou contingente entre les femmes et les environnements naturels. En géographie, la plupart des écologistes politiques partent du principe que le lien entre genre et environnement est une relation contingente, et étudient donc la manière dont les relations de genre sont saillantes dans la construction symbolique et matérielle des questions environnementales. Dans cet article, je cherche à m’appuyer sur ce travail et à soulever à nouveau la question de la manière dont le genre est conceptualisé par rapport à l’environnement. Je commence par passer brièvement en revue certains des travaux qui ont été réalisés sur le genre et l’environnement, puis je m’inspire du féminisme post-structural pour suggérer que le genre lui-même a été sous-théorisé dans les travaux sur l’environnement. Une fois que le genre est reconceptualisé en tant que processus, la relation dynamique entre le genre, l’environnement et d’autres aspects de la vie sociale et culturelle peut être mise en évidence. Il en ressort que les écologistes politiques doivent examiner la question du genre au-delà du foyer et de la communauté, et reconceptualiser le lien entre le genre et l’environnement. Une étude de cas sur la foresterie communautaire au Népal est utilisée pour illustrer l’importance d’interroger les processus par lesquels les relations entre les sexes deviennent saillantes et sont reproduites symboliquement et matériellement.
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Mon histoire des femmes. " Mon " histoire des femmes est en réalité " notre " histoire des femmes, et des relations entre les hommes et les femmes. Comment changent les apparences, la sexualité, la maternité ? Quand est né le désir d'enfant ? Les histoires d'amour ont-elles une histoire? Quel rôle ont joué les religions dans la vie des femmes ? Pourquoi l'accès au savoir, à la lecture et à l'écriture, au travail et au métier, a-t-il été si difficile ? Peut-on parler de "révolution sexuelle " dans le dernier demi-siècle ? Celle-ci est-elle le fruit de la modernité ? du désir des femmes ? Quel est le poids des féminismes ? Ce livre, issu d'une série d'émissions diffusées sur France Culture, propose de retracer le combat des femmes pour exister à part entière, à égalité avec les hommes. Un combat aujourd'hui encore nécessaire à mener.
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Pendant les deux dernières décennies, les chercheur.e.s en études urbaines ont abordé la question du rôle de l'appartenance sexuelle dans les géographies gais et lesbiennes dans les grandes villes postindustrielles. Ces études montrent que si les hommes gais ont souvent produit des territoires distincts et fermés dans les quartiers centraux urbains, les formes que prennent l'emprise territoriale lesbienne à l'échelle urbaine sont demeurées relativement «invisibles» du fait que leurs communautés sont conçues à partir de réseaux sociaux et non de zones commerciales. Une comparaison de la manière dont ces deux populations ont évolué dans les quartiers centraux urbains des villes postindustrielles durant les années 1990 «queer» permet de constater l'existence d'un clivage lié au sexe et d'une interprétation historique particulière de leur évolution territoriale et de leur visibilité qui pourraient se démarquer de manière significative de celles des années précédentes. Cet article présente donc un aperçu historique sur une longue période de la géographie des lesbiennes dans une agglomération urbaine importante à partir d'une étude de cas sur l'univers des bars de lesbiennes depuis 1950. L'étude porte tout particulièrement sur les conditions préalables au développement d'une zone commerciale lesbienne dans la ville au cours des années 1980, et sur les facteurs ayant contribué à son déclin au cours des années 1990. Cette étude de cas décrit sommairement le caractère changeant des pratiques territoriales lesbiennes à l'échelle urbaine de Montréal depuis 1950. Elle montre que la territorialité et la visibilité des lesbiennes à Montréal ont été grandement influencées par les dynamiques locales à l'échelle des quartiers, les idéologies internes et les rapports politiques et spatiaux avec les hommes gais. En dernière analyse, ces constats suggèrent qu'aujourd'hui la visibilité lesbienne à l'échelle urbaine a peut-être été affaiblie par l'identification de plus en plus importante avec les formes communautaires «queer» et de leur ancrage territoriale dans le village gai de Montréal.
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Pougy, Liane de. (2006). Idylle Saphique. Alteredit. https://uqam-bib.on.worldcat.org/oclc/420914120
Au printemps 1899, Liane de Pougy, amie de l'écrivain jean Lorrain et ennemie jurée de Caroline Otero, rencontre une américaine de vingt-trois ans, Natalie Clifford Barney. C'est aussitôt le coup de foudre. Pendant l'été qui suit, les deux femmes vont vivre une véritable passion. C'est cette passion que Liane écrit au fur et à mesure qu'elle la vit. Idylle Saphique, paru en 1901, est un brillant témoignage de cette époque " fin de siècle ", tellement décadente et tellement tumultueuse, où le plaisir et son assouvissement règnent en maître à Paris.
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Après la Seconde Guerre mondiale, la France connaît sous l'impulsion des Etats-Unis une période de modernisation brutale et massive qui provoque d'importants changements sociaux et culturels. En une dizaine d'années (1955-1965), la société de consommation envahit la vie quotidienne et prétend défaire les inégalités. Mais quels en furent les effets véritables ? Avec un humour et un recul salutaire, Kristin Ross interroge la place accordée aux icônes de l'époque - l'automobile, l'hygiène, les biens de consommation standardisés -, ainsi que les types sociaux et représentations - l'" homme nouveau ", le cadre dynamique, le couple moderne, le culte de l'efficacité... Pour penser ce nouveau modèle culturel, l'auteur met à contribution le cinéma de Tati, Demy et Godard, les écrits de Fanon, Barthes, Debord et Lefebvre, les romans de Sagan, Robbe-Grillet, Beauvoir, Triolet, ou Perec, mais aussi l'idéologie de L'Express et de Elle. Elle montre que la France des années soixante ne peut être appréhendée qu'en maintenant le parallèle entre deux histoires, celle de la modernisation et celle de la décolonisation, et en soulignant leurs tensions spécifiques : celles d'un pays dominant/dominé, exploitant des populations coloniales au moment même où il se trouve amené à collaborer ou fusionner avec le capitalisme américain. Le colonialisme extérieur se convertit alors en " colonisation de la vie quotidienne ". K. Ross établit un autre parallèle, audacieux, entre l'Algérie et le culte de l'hygiène, la pratique de la torture et l'industrie rationalisée. Finalement, quel fut le prix réel de notre modernisation ?
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De nombreuses femmes migrent dans le cadre de la mondialisation : elles partent pour s’occuper du service domestique, garder des d’enfants, devenir infirmières, ou exercer la prostitution; elles utilisent aussi la filière de mariages arrangés. Cette migration est le résultat de conditions ou de dynamiques très diverses dont on peut se demander si elles sont en rupture ou en continuité avec les anciennes histoires bien répertoriées de migration et d’exploitation. Il faut se situer à deux niveaux : d’un côté, les activités souvent traditionnelles, qu’elles soient liées à la survie ou à la recherche de profits, se mondialisent et contribuent aujourd’hui à la création, à l’échelle mondiale, d’une masse de travailleuses mal rémunérées. D’un autre côté, les pays du Nord voient dans l’apport croissant de femmes migrantes un élément leur permettant de réorganiser profondément le monde du travail. Ce genre de dynamique est particulièrement visible dans les villes mondialisées, qui constituent aussi des pôles d’attraction pour le capital multinational. Que ce soit au niveau de la ville ou à celui des circuits de survie, les femmes deviennent des actrices incontournables des nouveaux types d’économie en expansion. On leur attribue une moindre valeur économique et pourtant elles constituent des éléments clés dans la construction des économies nouvelles.
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Wark brings together a wide range of artists, including Lisa Steele, Martha Rosler, Lynda Benglis, Gillian Collyer, Margaret Dragu, and Sylvie Tourangeau, and provides detailed readings and viewings of individual pieces, many of which have not been studied in detail before. She reassesses assumptions about the generational and thematic characteristics of feminist art, placing feminist performance within the wider context of minimalism, conceptualism, land art, and happenings
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This volume is the third in an influential series of anthologies by editors Norma Broude and Mary D. Garrard that challenge art history from a feminist perspective. Following their Feminism and Art History: Questioning the Litany (1982) and The Expanding Discourse: Feminism and Art History (1992), this new volume identifies female agency as a central theme of recent feminist scholarship. Framed by a lucid and stimulating critical introduction, twenty-three essays on artists and issues from the Renaissance to the present, written in the 1990s and after, offer a nuanced critique of the poststructuralist premises of 1980s feminist art history.
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À partir d’une réflexion sur le black feminism , cet article traite de l’articulation entre domination de genre et racisme, en tant qu’elle constitue l’un des enjeux théoriques et politiques les plus importants du féminisme anglo-saxon : dans quelle mesure l’expérience de la ségrégation raciste modèle celle du sexisme et met à mal l’unité politique du féminisme ? Si le sujet idéologique « femme » a implosé sous la critique du patriarcat, qu’en est-il du sujet politique du féminisme lui-même, « Nous les femmes » ? Notre thèse consiste à montrer comment les discours de la domination mettent à disposition des groupes opprimés des cadres anhistoriques qui réifient sans cesse ces mêmes groupes, jusque dans leurs affirmations positives. Dans ces conditions, en voulant déessentialiser le sujet du féminisme, « les femmes », le risque est de le renaturaliser en une myriade de sous-catégories (les femmes noires, les femmes voilées, les femmes migrantes...) qui deviennent des préalables aux luttes. De notre capacité à révéler l’historicité de l’entremêlement des catégories de « sexe » et de « race » et à user de techniques de tumultes à même d’inventer un autre langage politique, dépend notre capacité d’agir et de se penser comme sujets politiques en devenir.
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Pour les autorités morales et médicales, la masturbation pervertit la relation de soi à soi en faisant du sujet l’objet de son propre plaisir ; bien plus, elle trouble les définitions normatives des sujets sexués : virilisant les masturbatrices qui prennent les choses en main et autodéterminent leurs objets de désir (nymphomanes et tribades), à l’inverse, elle met en péril la virilité des masturbateurs. Face à ces mutations de genre, les médecins élaborent des techniques de contrôle qui butent sur l’imagination rusée des onanistes, sur leur art du détournement et sur l’indétermination de leurs objets. Ces frictions dans l’appareil de contrôle conditionnent le déploiement de plusieurs tactiques de répression/production que nous étudions pour écrire un fragment de l’histoire techno-politique du genre.
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"Dialogues sur la troisième vague féministe rassemble des voix qui, chacune à sa manière, propose des pistes de réflexion quant à la nature des changements qui affectent le féminisme québécois. Ces dialogues explorent des thématiques liées au pouvoir, à la sexualité et à l'image du corps, liées à la mondialisation, aux conflits générationnels, au backlash, et à la relation entre la théorie, la pratique et la culture populaire."--Couverture.
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Dialogues sur la troisième vague féministe rassemble des voix qui, chacune à sa manière, propose des pistes de réflexion quant à la nature des changements qui affectent le féminisme québécois. Ces dialogues explorent des thématiques liées au pouvoir, à la sexualité et à l'image du corps, liées à la mondialisation, aux conflits générationnels, au backlash, et à la relation entre la théorie, la pratique et la culture populaire."--Couverture.
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L’actualité bibliographique sur l’érotisme de l’homme romain ancien se répartit en trois grandes zones de recherche. La tradition académique d’abord, souvent embarrassée par des faits de civilisation difficilement explicables en termes contemporains. L’anthropologie culturelle de l’Antiquité ensuite, qui tente de replacer les comportements masculins dans les sphères culturelles du monde romain polythéiste. Les études gaies et lesbiennes enfin, qui annexent la sexualité masculine à Rome dans une très longue histoire de l’homosexualité occidentale.
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Etudie l'homosexualité masculine, désignée par l'expression d'amour philosophique au XVIIIe siècle, en montrant que celle-ci est alors une question philosophique avant tout. Il montre notamment que les Lumières constituent une période charnière où l'on passe du péché de sodomie à la notion d'homosexualité et aux prémices d'une identité gay et étudie les positions ambiguës de philosophes. Contenu: 1 / Dernier regard sur le vieux monde : Quelques monarques. Grands et petits seigneurs. L'homosexualité dans le clergé. Le peuple et l'homosexualité. Gay old England. Derniers bûchers. 2 / Du sodomite à l'homosexuel : Questions de genre. Naissance de l'homosexualité. Education, sexe et médecine. Naissance de l'homophobie moderne. 3 / Homosexualité et philosophie : Le bourgeois philosophe. La poursuite du débat en France. 4 / Révolution-Empire : l'aboutissment. L'émergence d'une revendication. L'aboutissement révolutionnaire. La confirmation impériale.