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Cette publication célèbre les 20 ans de FéminÉtudes et revient sur les moments forts de la revue. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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This paper provides a brief history of feminist contributions to the analysis of gender, poverty, and inequality in the field of international development. It draws out the continuous threads running through these contributions over the years, as the focus has moved from micro-level analysis to a concern with macro-level forces. It concludes with a brief note on some of the confusions and conflations that continue to bedevil attempts to explore the relationship between gender, poverty, and inequality.
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L’écoféminisme est un mouvement qui s’est développé surtout dans les pays anglophones et qui, en montrant la liaison entre l’oppression des femmes et la domination de la nature, cherche à les combattre ensemble. Cependant, le féminisme s’est largement construit contre la naturalité du sexe, puis du genre. Écologiser le féminisme, n’est-ce pas l’ouvrir à la naturalisation ? En examinant l’écoféminisme culturel (principalement américain), puis social (plus présent dans le Sud, et liant la domination des femmes et de la nature au colonialisme et à l’impérialisme), nous montrerons comment la réflexion féministe sur la nature tend à mettre en question l’évidence de celle-ci, sans en abandonner la référence.
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Cet article vise à mettre en évidence la puissance transformatrice des éthiques féministes du care pour les questions environnementales, et réciproquement, à montrer comment la question environnementale est le lieu présent de redéfinition des enjeux du care . En valorisant des caractéristiques morales identifiées comme féminines — l’attention, le souci des autres — l’éthique du care a contribué à placer la vulnérabilité au cœur de la morale, mais a aussi déplacé et élargi son champ. Ce que le care peut nous apprendre sur la question environnementale, c’est que le développement de nos sociétés riches occidentales n’a été possible que par leur dépendance par rapport à une nature, à des ressources — des animaux et des humains. La crise climatique est l’occasion de repenser l’idée de développement durable à partir du care .
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L'analyse proposée des films C.R.A.Z.Y. (Jean-Marc Vallée, 2005), J'ai tué ma mère (Xavier Dolan, 2009), Les amours imaginaires (Dolan, 2010) et Laurence Anyways (Dolan, 2012) convoque trois perspectives : le rock, le camp et le queer. Dans ces films québécois, la musique rock semble orienter la narration et l'esthétique. Elle fait également le pont entre l'anticonformisme auquel renvoie le paradigme rock et l'identité marginale des personnages. L'esthétique de l'image se plie parfois à la bande sonore, qui encourage certains effets visuels. Cela dit, les films de Vallée et de Dolan se servent différemment de l'esthétique rock et du camp, ce qui s'accorde aux représentations distinctes qu'ils produisent eu égard à l'orientation ou à la diversité sexuelles et au genre. L'excès des films de Dolan, leur hyperréférentialité, leur jeu constant entre recherche d'émotions esthétiques et d'émois narratifs, leur fréquente suspension de la réalité contribuent à une écriture du différé dans laquelle les personnages queer jouissent d'une amplitude considérable, alors que dans C.R.A.Z.Y. la performance hyperbolique s'articule plutôt à une analytique de l'homophobie (sociétale et intériorisée) que le film s'efforce de dresser, sans pouvoir échapper à un certain malaise.
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Les théories féministes ont désormais largement adopté le concept d’intersectionnalité pour décrire et analyser les axes multiples d’oppression et leurs imbrications. Cependant, encore relativement peu de recherches explorent la question de savoir si les organisations de femmes dans différents contextes ont elles aussi adopté ce terme et l’analyse politique qu’il implique. À partir de données qualitatives recueillies auprès de militantes des droits des femmes en France et au Canada, cet article montre que l’intersectionnalité est un des répertoires discursifs possible — mais pas le seul — que les organisations de femmes peuvent utiliser pour analyser l’expérience sociale et les intérêts politiques des femmes situées à l’intersection de plusieurs rapports d’oppression. À partir des données qualitatives, l’article propose une typologie de quatre répertoires types que les militantes utilisent pour penser l’intersectionnalité et l’inclusion au sein de leurs organisations.
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Using social and queer theory on domination, sexuality and gender, this contribution explores how the queer American author Dorothy Allison celebrates the vilified transgressive lesbian body. As, in the 1970s, the mainstream american feminist movement crystallized around the definition of an acceptable sexuality in the name of femininity, female sexual practices were standardized according to strict identity frames, carnal desire was denied, and transgressive lesbians who play with gender roles were defined as abject. In response to this extreme taming of the body, Allison interrogates the notions of masculinity and femininity, domination and submission in her exploration of sexual pleasure and traumatized sexuality. She celebrates the aggressiveness and masculinity of queer lesbianism, promotes the fluidity of gender roles, and asserts the primacy of the flesh,sensuality, and materiality in sexuality.
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Qu’est-il arrivé à la recherche et à la théorie féministe dans notre culture universitaire néolibérale ? Les transformations globales et nationales dans l’activisme du mouvement social et les projets de recherche féministe ont-ils dépolitisé les projets intellectuels féministes, antiracistes, femmes-de-couleur1 et transnationaux ? J’examine ici les diverses façons dont mon propre travail a voyagé et ce qu’il a perdu (et trouvé) en étant traduit dans différents contextes, pour offrir quelques réflexions sur les effets des paysages géopolitiques néolibéraux obsédés par la sécurité nationale et sur les cadres intellectuels postmodernes, ainsi que sur la théorisation féministe intersectionnelle et le travail de solidarité transnationale. La façon dont mon travail a été adapté et développé dans certaines communautés de chercheuses et d’activistes féministes marginalisées me semble offrir notamment d’intéressantes leçons pour nous toutes, les féministes universitaires, en indiquant les limites des projets de savoirs féministes postmodernes dans l’Université néolibérale.
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Analysant les romans de Nina Bouraoui, en particulier Mes mauvaises pensées, Appelez-moi par mon prénom et Nos baisers sont des adieux, cet article démontre comment l’écrivaine transforme l’extrême violence de sa prose – à raconter son sentiment de blessure face aux identités distinctes d’auteure française, algérienne et queer qu’on veut lui imposer – en un véhicule capable de transmettre des affects plutôt qu’une logique narrative. En reliant certaines œuvres d’art (y compris ses propres textes littéraires) à d’autres corps dans une même virtualité en tant qu’« émetteurs-récepteurs » d’affects, Bouraoui en arrive à suggérer la possibilité d’une nouvelle sexualité queer affective, c’est-à-dire relationnelle et allant au-delà de l’orientation sexuelle de chacun(e).
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Most research on sexuality courses in US higher education was conducted in the 1980s and 1990s. Less is known about what is being taught in undergraduate sexuality courses today; this study sought to fill that gap. Reviewing content based on 161 courses (provided by 150 different instructors) from all regions of the USA, this study examined overall descriptions of course content and pedagogical strategies in relation to the academic position of the instructor, region of the country and course enrolment size. Results indicated similar content and pedagogical strategies employed with limited differences based on demographic characteristics. The most commonly taught subjects were sexual orientation (95.0%), communication (93.8%), gender identity (93.2%) and gender roles (93.2%). Most courses included reference to contraception (89.4%), HIV and AIDS (88.2%) and STIs (85.7%). Some notable differences included the fact that tenured or tenure-track instructors were more likely to lecture compared to non-tenure-track instructors, and 100% of courses in the West and Northeast addressed sexual orientation compared to 96% for the Midwest and 85% for the South. Most courses included discussion of pleasure (91.1%) and incorporated sexually explicit content (61.9%). The benefits and challenges of having guidelines for sexuality courses at the university/college level were explored.
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L’article examine les rapports de domination au sein du féminisme majoritaire francophone bruxellois que dénoncent des féministes minoritaires. Une première partie décrit le processus de construction politique du groupe des femmes minoritaires établi sur la base de la confession (réelle ou supposée) et de la couleur de la peau. La deuxième partie présente le paysage complexe du féminisme francophone et son approche des femmes minoritaires et de leurs préoccupations, tandis que la troisième met en relief les résistances des féministes minoritaires à la domination et leur influence sur la reconfiguration des organisations féministes. La dernière partie s’appuie sur des témoignages de féministes minoritaires pour illustrer les tensions et les controverses. En conclusion, l’article propose des pistes pour tenter de dépasser les antagonismes qui divisent et paralysent le mouvement féministe bruxellois.
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Depuis 2012, les mobilisations françaises contre l’ouverture du mariage et de l’adoption aux unions de même sexe ont défrayé la chronique, tant en France qu’à l’étranger. Celles-ci ont révélé l’existence d’un mouvement sans précédent, dont l’agenda dépasse largement la reconnaissance des droits des homosexuel.le.s. En effet, ces opposants ne refusent pas seulement le droit de se marier ou de devenir parents aux couples de même sexe, mais dénoncent aussi ce qu’ils appellent l’« idéologie » ou la « théorie du genre ». Cette « idéologie/théorie », qui nierait l’altérité sexuelle et refuserait de penser les relations entre hommes et femmes sur le mode de la complémentarité, constituerait une dangereuse menace pour l’humanité. Pour cette raison, les groupes appartenant à cette mouvance ont élargi leur champ d’action et se mobilisent par exemple contre l’enseignement du genre dans les écoles ou à l’université. Si ces mobilisations ont pris des allures spectaculaires dans l’Hexagone, on les retrouve - avec des fortunes diverses - dans un grand nombre de pays. Elles se manifestent aussi au sein d’institutions internationales telles que le Conseil de l’Europe ou l’ONU. A partir d’une relecture d’auteurs comme Judith Butler, l’« idéologie/théorie du genre » offre un cadre analytique permettant de dénoncer les détournements de langage auxquels se livreraient indistinctement théoricien.ne.s du genre, militant.e.s féministes et activistes LGBT et d’embrasser ces trois ennemis de manière simultanée. L’« idéologie/théorie du genre » constitue ainsi un outil puissant de contre-offensive idéologique et un instrument de lutte contre les avancées en termes de droits. Comme le montre ce numéro, ce discours est particulièrement présent au sein de l’Eglise catholique qui, de certaines communautés locales aux plus hautes instances de la hiérarchie vaticane, dénonce avec véhémence les méfaits supposés du genre et se mobilise pour les contrer. Ce numéro thématique s’articule en trois parties. Il pose tout d’abord quelques balises historiques et théoriques et situe ces mobilisations dans un cadre sociologique et idéologique plus vaste. Il s’intéresse ensuite au cas français et souligne tant l’exemplarité que la singularité des débats récents dans l’Hexagone. Dans un troisième temps, il compare ces mobilisations à ce qui s’est passé dans d’autres pays et aborde des enjeux similaires en Belgique, en Espagne, en Italie et au Mexique.
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En parallèle avec les luttes des femmes sur le terrain, un courant théorique du féminisme autochtone se développe depuis la fin des années 90. Celui-ci revisite le narratif de la colonisation et la théorie postcoloniale en y intégrant l’analyse genre/« race ». L’auteure tente d’inscrire cette production intellectuelle au sein du paradigme intersectionnel universitaire et de la rendre accessible à un public francophone qui la connaît souvent moins bien. En replaçant la violence sexuelle et le patriarcat d’État au centre du débat, les féminismes autochtones arrivent à percevoir une dimension politique souvent laissée de côté par les analyses intersectionnelles.
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Cet article interroge des projets urbains qui semblent faire consensus dans les villes européennes (pénalisation du trafic automobile intra-urbain, encouragement du deux-roues motorisé, du vélo et de la marche à pied, du tramway et des autres transports en commun, du covoiturage) du point de vue des inégalités femmes hommes, à partir d’une série de recherches menées sur l’agglomération urbaine de Bordeaux (France). L’analyse d’une enquête sur les mobilités montre en effet que les femmes seraient défavorisées par ces mesures, aussi bien en raison des tâches qui leurs sont majoritairement dévolues (accompagnement des enfants, des personnes âgées, courses etc.), par le fait qu’elles ont une moins grande habileté dans les mobilités alternatives, ou par le sentiment de leur vulnérabilité dans l’espace public (crainte de l’agression dans certains quartiers et la nuit). A qui profite la ville durable ? Comment et où se décident ses nouveaux usages ? Comment se mettent en place les changements de comportements nécessaires à cette transition vers une ville que ses promoteurs décrivent comme douce, calme, belle, apaisée ? Cet article pose l’hypothèse que les bonnes pratiques de la ville durable ressemblent fort à de nouveaux habits de la domination masculine.
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À partir de 22 entretiens et de 243 questionnaires d’enquête complétés par des enseignants du secondaire du Québec (Canada), cet article interroge l’existence de normes relatives au genre et à l’orientation sexuelle en milieu scolaire. Les résultats suggèrent que les pratiques professionnelles des enseignant(e)s, tant lesbiennes, gais et bisexuels (LGB) qu’hétérosexuel(le)s concernant l’homophobie et la diversité sexuelle sont influencées par ces normes. Trente ans après les premiers travaux sur le vécu des enseignants LGB, la littérature sur le coming out demeure centrale pour comprendre les pratiques professionnelles de ceux-ci ainsi que leurs appréhensions. Based on 22 interviews and 243 survey questionnaires filled out by high school teachers in Québec (Canada), this paper questions the existence of norms relating to gender and sexual orientation in schools. Results suggest that teachers’ professional practices regarding homophobia and sexual diversity are influenced by these norms, whether they identify as heterosexual or as lesbian, gay or bisexual (LGB). Thirty years after the first studies on LGB teachers’ experiences, the coming out literature remains central to the understanding of teachers’ apprehensions and fears, as well as their pedagogical practices.
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This article explores the ways in which teachers describe their pedagogical and intervention practices relative to sexual diversity in Québec (Canada). Three variables closely associated with teachers who report inclusive practices emerge: experiential training (based on the experience of a lesbian, gay, or bisexual [LGB] teacher), contact training (from close acquaintance with LGB individuals), and professional training. These factors impact the probability that a teacher will refer to homosexuality, intervene when homophobic incidents occur to deconstruct prejudices, and become the confidant of LGBQ students. Results are discussed based on research on minority teachers and on the roles of straight allies in education.