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Pour certaines chercheures et militantes féministes proposer une réflexion en termes d’un Nous femmes n’a plus sa raison d’être. Le Nous femmes représenterait un relent d’un discours féministe d’une certaine époque qui posait, dans une relative unanimité, cette notion comme principe élémentaire de théorisation, de concertation et de mobilisation. Pour d’autres, le Nous femmes constitue le sujet même du féminisme au sens où il pose les femmes comme catégorie socialement déterminée par la division sexuelle du travail, d’où la reconnaissance d’une oppression qui leur est spécifique en tant que femmes. Ce Cahier présente une pluralité de perspectives d’analyse représentées par des chercheures de générations différentes, et associées à différents courants de pensée qui cohabitent au sein du féminisme. Il fait suite à un colloque de l’IREF qui s’est tenu dans le cadre du Congrès de l’Acfas 2008 et qui avait été pensé comme une occasion de clarifier divers positionnements féministes théoriques et stratégiques et de mieux refléter leurs points de divergence, mais également de convergence dans l’interprétation du Nous femmes. Faut-il réfuter le Nous femmes pour être féministe au XXIe siècle ? Des chercheures de disciplines différentes ainsi que le Collectif de recherche sur l’autonomie collective répondent à cette audacieuse, mais fondamentale question.
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D'après le roman de Jørn Riel. Deux familles inuites se rencontrent pour une fête estivale. La nourriture est abondante et l'avenir semble prometteur, mais Ningiuq, une vieille femme forte et sage, ne cesse de s'inquiéter. Elle voit son monde comme fragile et le traverse avec un sentiment d'effroi omniprésent. Ningiuq part avec son petit-fils vers une île isolée, où ils sèchent les prises et les stockent pour l'hiver. La tâche est terminée et la saison chaude touche à sa fin, car ils attendent en vain que les autres viennent les chercher.
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La race a une histoire, qui renvoie à l'histoire de la différence sexuelle. Au XVIIIe siècle, les discours médicaux affligent le corps des femmes de mille maux : « suffocation de la matrice » « hystérie », « fureur utérine », etc. La conception du corps des femmes comme un corps malade justifie efficacement l'inégalité des sexes. Le sain et le malsain fonctionnent comme des catégories de pouvoir. Aux Amériques, les premiers naturalistes prennent alors modèle sur la différence sexuelle pour élaborer le concept de « race » : les Indiens Caraïbes ou les esclaves déportés seraient des populations au tempérament pathogène, efféminé et faible. Ce sont ces articulations entre le genre, la sexualité et la race, et son rôle central dans la formation de la Nation française moderne qu'analyse Elsa Dorlin, au croisement de la philosophie politique, de l'histoire de la médecine et des études sur le genre. L'auteure montre comment on est passé de la définition d'un « tempérament de sexe » à celle d'un « tempérament de race ». La Nation prend littéralement corps dans le modèle féminin de la « mère », blanche, saine et maternelle, opposée aux figures d'une féminité « dégénérée » ? la sorcière, la vaporeuse, la vivandière hommasse, la nymphomane, la tribade et l'esclave africaine. Il apparaît ainsi que le sexe et la race participent d'une même matrice au moment où la Nation française s'engage dans l'esclavage et la colonisation.
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Les films comptent - tel est le message de Reel to Real , la collection classique d'essais sur le cinéma de bell hooks. Ils comptent sur le plan personnel, nous offrant des moments inoubliables, voire des expériences qui changent la vie et ils peuvent également nous confronter aux problèmes sociaux les plus profonds de race, de sexe et de classe. Ici, Bell Hooks, l'une des critiques culturelles les plus célèbres et les plus passionnantes d'Amérique, revient sur des films qui l'ont émue et provoquée, de Pulp Fiction de Quentin Tarantino à l'œuvre de Spike Lee. Comprenant également ses conversations avec des maîtres cinéastes tels que Charles Burnett et Julie Dash, Reel to Real est une lecture incontournable pour quiconque pense que les films valent la peine d'être discutés.
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Cette publication rend compte des réflexions féministes, théoriques et pratiques majoritaires dans une perspective décoloniale. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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Le titre de cet article est tiré de la réplique de Christine Delphy à ses critiques marxistes, formulée à une époque où les inégalités sociales étaient la préoccupation centrale de la théorie féministe. Depuis, nous avons été témoins de ce qu’on appelle le « tournant culturel », qui a eu pour effet la marginalisation des perspectives centrées sur les structures sociales ainsi que sur les relations et les pratiques sociales. Cependant, toutes les féministes n’ont pas emboîté le pas, et récemment, des indices sont apparus d’une reviviscence du féminisme matérialiste. En évaluant les effets de ces changements théoriques et en affirmant la persistante pertinence du féminisme matérialiste, je me concentre ici sur l’analyse du genre et de la sexualité. À ce propos, je soutiens qu’une approche matérialiste sociologiquement informée offre davantage de ressources au féminisme que les perspectives postmodernes et queer plus orientées vers le point de vue culturel.
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Les artistes contemporains délaissent les grandes luttes communes, les partis politiques, et acceptent les subventions de l'État. Ils refusent les étiquettes et se moquent du mythe de l'artiste guidant le peuple. Quand l'oeuvre d'art devient fragments, mouvement, quand son sens est ouvert et dépend de l'expérience du spectateur, quelle est son action sur le monde? Peut-on encore croire à sa portée politique? Les nostalgiques pleurent la disparition de l'art engagé. Pour Ève Lamoureux, l'art engagé n'a jamais cédé; il résiste d'une autre manière, à un autre pouvoir, sur d'autres terrains. Exit la division entre l'art pour l'art et l'art au service d'une idée. Exit la conception avant-gardiste militante de l'art engagé. L'engagement actuel passe par une action micropolitique multiforme, une création soucieuse de l'Autre, à la fois autonome et collective, misant sur le processus et la participation. Ainsi, l'auteure nous montre de quelle façon l'art apporte une nouvelle définition de l'engagement politique. Cet essai analyse la démarche d'artistes québécois comme l'ATSA, BGL, Doyon/Demers, Danyèle Alain, Sylvie Cotton, Nicole Jolicoeur, Devora Neumark, Alain-Martin Richard, Jean-Claude St-Hilaire et Raphaëlle de Groot. En prolongeant, sur le plan théorique, des créations souvent performatives et éphémères (décors, manifestations, dialogues, oeuvres à compléter soi-même, etc.), ce livre les situe dans l'histoire récente de l'art et met en lumière leur dimension politique.
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Le projet de loi C-3, déposé à la Chambre des Communes le 11 mars 2010, fait suite à l’arrêt McIvor du 6 avril 2009 de la Cour d’appel de la Colombie-Britannique (CACB). Ce jugement déclare que les dispositions de la Loi sur les Indiens relatives à l’inscription et à la transmission du statut d’Indien contreviennent à l’article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés. Plus précisément, le jugement vise l’article 6 de la Loi sur les Indiens auquel des amendements ont été apportés en 1985 par le projet de loi C-31. À l’époque, de nombreuses voix avaient déploré les discriminations résiduelles de ce projet de loi. Vingt-cinq ans plus tard, le Parlement du Canada se penche enfin sur ces discriminations, s’évertuant à apporter des corrections bien tardives et insuffisantes.
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L’analyse de la construction intellectuelle et politique des « féminismes du tiers-monde » implique nécessairement deux mouvements simultanés : d’une part, une critique interne des féminismes « occidentaux » hégémoniques et, d’autre part, la formulation de problématiques et de stratégies féministes autonomes et ancrées géographiquement, historiquement, culturellement. Le premier mouvement consiste à déconstruire et décomposer ; le second, à concevoir et construire.
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La définition des catégories de public et de privé est au fondement de l'exclusion des femmes du pouvoir au nom d'une nature féminine incompatible avec le règne de la raison et de ""l'intérêt général"". La mise en questions de cette dichotomie est essentielle pour comprendre la manière dont les arbitrages dans l'action publique confortent ou modifient les rapports sociaux de sexe. Quel est l'impact des politiques publiques sur la redéfinition des frontières public-privé et sur la structure genrée de la société ?
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In Post-Queer Politics, Ruffolo looks at the work of Foucault, Butler, Bakhtin, Deleuze, Guattari and others in his creative refocus on the queer/heteronormative dyad that has largely consumed queer studies and contemporary politics. His radical and intersectional new way of thinking will appeal to readers across a range of subjects, including gender and sexuality studies, philosophy, cultural studies, political science and education.
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En 1969, la police a fait une descente au Stonewall Inn, un bar gay du Greenwich Village de New York, provoquant trois nuits d'émeutes au sein de la communauté LGBT de la ville. Avec cet élan de courage et d’unité, le mouvement de libération gay avait commencé. Récemment restauré pour le 50e anniversaire des émeutes de Stonewall, Before Stonewall ouvre la porte du placard, libérant ainsi l'histoire dramatique de survie, d'amour, de persécution et de résistance vécue par les Américains LGBT depuis le début des années 1900. Révélateur et souvent humoristique, ce film largement acclamé fait revivre les étincelles chargées d'émotion du mouvement actuel pour les droits des homosexuels, depuis les événements qui ont conduit aux émeutes enfiévrées de 1969 jusqu'à de nombreux autres jalons de la courageuse lutte pour l'acceptation. Découvrez l'histoire fascinante et inoubliable de l'homosexualité en Amérique, décennie après décennie, à travers des séquences historiques révélatrices et des entretiens étonnants avec ceux qui ont vécu une histoire souvent brutale et secrète. Raconté par l'auteure emblématique Rita Mae Brown, le film comprend des entretiens révolutionnaires avec Ann Bannon, Martin Duberman, Allen Ginsberg, Barbara Gittings, Harry Hay, Mabel Hampton, le Dr Evelyn Hooker, Frank Kameny, Audre Lorde, Richard Bruce Nugent, Jose Sarria et beaucoup plus. À propos de la restauration : Le négatif original 16 mm a été numérisé et numérisé chez Periscope Films à Los Angeles. Le fichier a ensuite été corrigé en couleurs aux éditions Salzgeber à Berlin et un fichier numérique HD a été créé. La directrice Greta Schiller a supervisé le processus et approuvé le nouveau maître.
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Théorie critique de l'histoireComment les individus sont-ils fabriqués comme différents les uns des autres ? Quelles sont les opérations à l'oeuvre dans la construction des identités de « classe », de « genre », de « race » ou « sexuelles » ?Dans les trois essais qui composent ce livre, considérés comme des références majeures de la réflexion contemporaine, Joan Scott s'interroge sur la production des catégories et des identités, et sur leur articulation. Elle discute la manière dont les grands historiens marxistes définissaient la notion de « classe » en faisant l'impasse sur le genre ou la race. Elle insiste également sur le fait que l'analyse des identités doit se concentrer sur les discontinuités, sur la transformation des catégories.C'est tout l'édifice classique de l'Histoire qui se trouve ainsi ébranlé. Joan Scott propose de renouveler la pratique historique en la mettant au contact des instruments les plus radicaux issus de la psychanalyse, des études postcoloniales, des travaux sur le genre et la sexualité ou encore des oeuvres de Foucault ou Derrida. Contre la tendance actuelle à promouvoir un type de travail centré sur les « faits » et se réclamant des valeurs d'impartialité et de neutralité, elle appelle à une Histoire résolument théorique et politique - c'est-à-dire critique.
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Cet article retrace l’histoire des emplois du terme « genre ». Il avance que, bien que « genre » ait été récupéré et banalisé, de nombreuses questions perdurent quant à la façon dont les « femmes » et les « hommes » et les relations de pouvoir existant entre eux sont définis et évoluent. Pourvu qu’il permette encore d’interroger les significations attachées aux sexes, la manière dont elles sont établies et dans quels contextes, le genre demeure une catégorie utile – car critique – d’analyse.
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Dans le cadre d'un dialogue critique avec Michel Foucault, Gilles Deleuze et la tradition marxiste, G.C. Spivak articule le concept de subalterne (à ne pas confondre avec les notions de minoritaire ou d'opprimé) et s'interroge sur les femmes subalternes du tiers-monde, l'unification des subalternes au sein d'une communauté.
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« "Le paradis et l'enfer s'étaient enlacés dans le ventre de notre bateau. Le paradis promettait un tournant dans notre vie, un nouvel avenir, une nouvelle histoire. L'enfer, lui, étalait nos peurs : peur des pirates, peur de mourir de faim, peur de s'intoxiquer avec les biscottes imbibées d'huile à moteur, peur de manquer d'eau, peur de ne plus pouvoir se remettre debout, peur de devoir uriner dans ce pot rouge qui passait d'une main à l'autre, peur que cette tête d'enfant galeuse ne soit contagieuse, peur de ne plus jamais fouler la terre ferme, peur de ne plus revoir le visage de ses parents assis quelque part dans la pénombre au milieu de ces deux cents personnes." Ru est le récit d'une réfugiée vietnamienne, une boat people dont les souvenirs deviennent prétexte tantôt à l'amusement, tantôt au recueillement, oscillant entre le tragique et le comique, entre Saigon et Granby, entre le prosaïque et le spirituel, entre les fausses morts et la vraie vie. »-- Quatrième de couverture.
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« Que signifierait, dans la société contemporaine, prendre au sérieux, comme faisant partie de notre définition d'une société bonne, les valeurs de care - prévenance, responsabilité, attention éducative, compassion, attention aux besoins des autres - traditionnellement associées aux femmes et traditionnellement exclues de toute considération politique? » Telle est la question que pose la théoricienne féministe Joan Tronto dans ce livre majeur, qui a largement contribué à renouveler le champ de la philosophie politique dans le monde anglo-saxon. Le care a été longtemps compris comme une qualité féminine moralement positive. La « moralité des femmes » est même apparue à certains comme une stratégie convaincante pour provoquer le changement politique. Or les femmes sont encore largement exclues du pouvoir. Pour sortir de cette impasse théorique et politique, affirme Joan Tronto, il faut cesser d'associer le care à la « moralité des femmes », comme le fait encore Carol Gilligan dans Une voix différente. Il s'agit plutôt de présenter une défense politique de l'éthique du care défini comme « une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre "monde", de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible ». Tronto considère qu'à condition de déplacer les frontières entre morale et politique, raison et monde des sentiments et entre vie publique et sphère privée, le care peut apparaître comme un concept politique utile, susceptible de nous aider à repenser la coopération démocratique d'êtres qui sont tous fondamentalement vulnérables, comme l'est aussi leur monde."--Page 4 de la couverture.