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Dans le secteur des services, des milliers de femmes connaissent des formes d’exploitation salariale diffuses, peu visibles, socialement tolérées. Cet article propose de mettre en lumière un mode de gestion de la main-d’œuvre non qualifiée qui, sous couvert de flexibilité et de compression maximale des coûts, utilise les femmes les plus vulnérables sur le marché du travail – en particulier les femmes immigrées – comme variable d’ajustement. À partir d’une enquête de terrain menée auprès d’une population de femmes de chambre, l’article s’attachera à mettre au jour une face cachée des emplois précaires. Des emplois souvent à durée indéterminée qui ne protègent pas des conditions de travail pénibles, des temps de travail à rallonge, des salaires au rabais et des pratiques patronales frauduleuses.
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La féminisation de la migration est une des caractéristiques de la mondialisation contemporaine. Elle concerne l’ensemble des sociétés, dont le Canada et le Québec. Ce phénomène touche les différents groupes ethniques, l’ensemble des classes sociales, les non-professionnels comme les professionnels. Cependant, il existe très peu d’études documentant le processus d’insertion et les conditions de vie des femmes scolarisées, possédant déjà à leur arrivée une formation universitaire. Pourtant, l’admission des premières Latino-Américaines, présentant un niveau scolaire élevé, en tant qu’immigrantes canadiennes date de 1968. Afin de combler ce vide, le présent article se propose, à partir de deux recherches ethnographiques, de présenter ces femmes, leurs conditions sociales et les défis qu’elles doivent affronter, tant durant leur réinsertion académique en milieu universitaire qu’après l’obtention de leurs diplômes, pour s’insérer sur le marché du travail. Nous nous intéresserons plus particulièrement à la société pluriethnique montréalaise dans laquelle l’ethnicisation des rapports sociaux prévaut.
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De nombreuses femmes migrent dans le cadre de la mondialisation : elles partent pour s’occuper du service domestique, garder des d’enfants, devenir infirmières, ou exercer la prostitution; elles utilisent aussi la filière de mariages arrangés. Cette migration est le résultat de conditions ou de dynamiques très diverses dont on peut se demander si elles sont en rupture ou en continuité avec les anciennes histoires bien répertoriées de migration et d’exploitation. Il faut se situer à deux niveaux : d’un côté, les activités souvent traditionnelles, qu’elles soient liées à la survie ou à la recherche de profits, se mondialisent et contribuent aujourd’hui à la création, à l’échelle mondiale, d’une masse de travailleuses mal rémunérées. D’un autre côté, les pays du Nord voient dans l’apport croissant de femmes migrantes un élément leur permettant de réorganiser profondément le monde du travail. Ce genre de dynamique est particulièrement visible dans les villes mondialisées, qui constituent aussi des pôles d’attraction pour le capital multinational. Que ce soit au niveau de la ville ou à celui des circuits de survie, les femmes deviennent des actrices incontournables des nouveaux types d’économie en expansion. On leur attribue une moindre valeur économique et pourtant elles constituent des éléments clés dans la construction des économies nouvelles.
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Réunit des contributions à un colloque tenu à l'IRCAM en 2002 sur les rapports entre les femmes et l'univers de la musique et comment ils peuvent être révélateurs de la place des femmes dans les sociétés occidentales et dans la vie musicale contemporaine (composition, enseignement musical, pratique professionnelle, etc.). Confronte les idées reçues sur les musiciennes avec les situations réelles.
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Les essais de la théoricienne et militante américaine Catharine A. MacKinnon qui forment ce recueil ont été élaborés à partir de conférences données dans les années 1980. Pionniers et mondialement connus, ils ont marqué les consciences, les travaux universitaires et fait évoluer les politiques publiques et le droit américain: reconnaissance en 1986 du harcèlement sexuel comme discrimination de sexe, puis de la pornographie et de la prostitution comme violences contre les femmes. Soubassement du mouvement #MeToo, ils sont incontournables pour quiconque « cherche des réponses aux grandes questions que pose la subordination des femmes aux hommes». La sexualité est au féminisme ce que le travail est au marxisme : rien ne nous appartient davantage, et pourtant il n’est rien dont on ne soit davantage dépossédées. C.A. McK.
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Extrait de l'introduction : "Depuis quelques années, la question des relations entre les hommes et les femmes dans la société est revenue sur le devant de la scène. Plutôt tombée en désuétude dans les années 1980, elle est redevenue une question socialement vive, c'est-à-dire donnant lieu à un vif débat, dans le grand public comme dans le champ scientifique. Dès qu'on l'aborde, elle laisse bien peu de personnes indifférentes."
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Le quartier chaud de Montréal a fait couler beaucoup d'encre, mais sa culture de cabaret n'a jamais été examinée dans la perspective des artistes transsexuelles et travesties qui l'ont rendu si populaire. Par le biais des récits provenant des danseuses elles-mêmes, Viviane Namaste peint un portrait honnête de quatorze transsexuelles - danseuses, chanteuses, magiciennes ou effeuilleuses - et jette un regard dans les coulisses du monde dans lequel vivent et travaillent ces hommes devenus femmes. Les années soixante et soixante-dix ont été des décennies de changement social au Québec. C'était du spectacle! raconte l'histoire de la première génération de transsexuelles ayant subi une chirurgie d'inversion de sexe. Namaste examine les conditions de travail dans les cabarets, la prostitution, les abus de pouvoir des policiers à l'égard des transsexuelles, le rôle du crime organisé dans la vie nocturne de la ville et l'accès aux soins de la santé. C'était du spectacle! offre un rare survol de la culture urbaine de Montréal, présenté dans ses propres mots par l'une de ses plus importantes communautés artistiques.
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Cet article propose une réflexion sur une problématique sociale peu ou mal connue : les obstacles et les éléments de discrimination auxquels de nombreuses femmes immigrées sont confrontées et plus particulièrement par celles des groupes racisés ou appartenant aux minorités visibles. Ces difficultés contribuent à la précarité de leurs situations dans leurs efforts d’insertion dans la société québécoise. Cette réflexion apporte un éclairage sur les facteurs qui freinent ou qui compromettent l’intégration socioéconomique des femmes qui vivent des situations d’inégalité, d’injustice et de précarité. Elle permet de plus aux intervenantes et intervenants qui travaillent auprès de cette population de mieux tenir compte de leurs conditions de vie. L’auteure invite également à revoir, dans une perspective d’analyse différenciée selon les sexes, les politiques publiques et les programmes sociaux qui prévalent actuellement en matière d’immigration et d’intégration.This article offers a reflection on a little or badly known social problem : the obstacles and factors of discrimination that many immigrant women, especially those belonging to racialized groups or visible minorities, encounter in their efforts to integrate within Quebec society. These difficulties contribute to make their situation more precarious in their efforts to integrate. This reflection throws some light on the factors that hinder or even compromise the socioeconomic integration of these immigrant women who strive under conditions of inequality, injustice and precariousness. She also gives the professionals who work with this population an informed perspective that can enable them to better take into account their living conditions. The author also calls for re-examining, from a perspective of gender-differentiated analysis, the public policies and social programs that currently prevail in the fields of immigration and integration.
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C'est dans les années 1970 que des anthropologues féministes américaines, réfléchissant aux rapports de pouvoir entre hommes et femmes, ont intronisé le mot " genre " : elles faisaient ainsi référence au rôle social des uns et des autres, par opposition au sexe biologique, pour montrer que la place des femmes et des hommes dans la société est avant tout le produit d'une culture. Simone de Beauvoir l'avait déjà dit avec d'autres mots : " On ne naît pas femme, on le devient. " Au moment même où la hiérarchie traditionnelle des sexes était remise en cause, des chercheuses et des chercheurs en sciences sociales reprirent le concept et sapèrent ainsi l'idée que la domination masculine était " naturelle ". Depuis, le principe de l'égalité entre les droits de l'homme et les droits de la femme a fait son chemin. Mais le principe est-il devenu réalité ? Les historien(ne)s, sociologues, politologues que réunit ce livre font un bilan : quand les femmes s'en mêlent, qu'il s'agisse de la vie publique ou de la vie privée, les inégalités demeurent, ou se transforment, comme si un pas en avant sur la voie de l'égalité déclenchait deux pas en arrière. En politique, parité ne signifie toujours pas égalité. Dans le monde du travail, les femmes sont plus frappées par le chômage, alors qu'elles sont plus nombreuses à l'Université. Pourquoi tant de femmes qui veulent accéder à des postes de responsabilité échouent-elles à traverser le plafond de verre ? Et pourquoi du sexisme ordinaire au viol, les violences à l'encontre des femmes sont-elles si fréquentes ?
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Les auteures de cet ouvrage s'interrogent sur les enjeux et analysent le défi des pratiques démocratiques dans les groupes de femmes du Québec. Partant du constat que ces pratiques n'impliquent souvent que les salariées et qu'il y a une faible représentation des femmes de la base dans les instances formelles de gestion de plusieurs de ces groupes, elles ont, pendant plusieurs années, observé, questionné et discuté avec différentes actrices des groupes (participantes, membres, travailleuses, militantes). Les objectifs étaient de mieux cerner la nature, les représentations et le sens donné aux processus et structures démocratiques, souvent novateurs, qu'elles ont conçues, tout en cernant les défis, paradoxes et contradictions auxquels elles sont confrontés encore et toujours.
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Avortement et contraception, citoyenneté, division sexuelle du travail et rapports sociaux de sexe, domination, famille, féminité-masculinité-virilité, harcèlement sexuel, histoire (sexuation de l'), maternité, migration, mixité, mondialisation, mouvements féministes, parité , patriarcat (théories du), précarisation sociale, prostitution, sexualité, transmissions intergénérationnelles, syndicats, travail domestique, violences.dictionnaire est de changer la façon commune de penser " : l'ambition de Diderot est reprise avec force par les auteurs de ce parcours historique etcritique duféminisme . Cette volonté éditoriale s'exprime dans le choix typologique des entrées : des concepts nouveaux issus de la théorisation féministe, des champs d'intervention des luttes féministes, des notions transversales d'économie et de sociologie du travail.Dictionnaire théorique et politique, pluriel et engagé, cet ouvrage se veut aussi un texte de conviction et d'explication.
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Cet article analyse les enjeux économiques et culturels liés à la migration des femmes des pays pauvres aux pays riches. Arlie R. Hochschild décrit cette tendance mondiale comme une « fuite du care » (care drain) dans laquelle les femmes qui prennent habituellement soin des enfants, des personnes âgées et des malades dans leur propre pays transposent leurs compétences dans les hôpitaux, maisons de retraite et domiciles privés de leur pays d’accueil. Elle explore également différentes manières de conceptualiser le care et les problématiques qu’il soulève dans la vie quotidienne dans un contexte de capitalisme mondial.
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Les soins étant réalisés majoritairement par des femmes, on tend à considérer l’amour (des malades, des enfants) « naturel » et normal. Or, le travail de soin peut également générer de la haine envers les personnes dépendantes. Celle-ci n’est pas moins normale que l’amour et sa prise en compte modifie l’analyse des situations de soins. Pour l’heure, la haine est occultée dans les traditions savantes, en particulier dans les théories de l’éthique du dévouement, comme dans les témoignages des travailleuses, ainsi que le suggère une enquête réalisée auprès d’auxiliaires de puériculture. Il en résulte un déficit de visibilité du travail qui permet de conjurer la haine et la violence
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Je suis une "travailleuse du sexe", comme diraient mes consoeurs américaines. Et cela, beaucoup de journalistes qui ont écrit des articles sur moi ou m'ont invitée sur des plateaux de télévision semblent l'avoir oublié. Les médias ont beaucoup parlé de mon "discours intellectuel", de ma démarche, parfois de mon féminisme, et trop souvent de mes études de philosophie. Comme s'ils s'étaient raccrochés à des choses rassurantes qui leur permettaient d'oublier ce qui les gênait vraiment et ce qu'ils ne parvenaient pas à comprendre : j'étais, je suis, une femme qui fait des films porno devant et derrière la caméra