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Ce mémoire s'intéresse aux usages sociosexués des corps dans le cadre du Grand Prix de Formule 1 du Canada. Il se penche sur la manière dont les corps sont utilisés dans le travail et par le fait même sexués, par le biais des outils, des tâches et des espaces auxquels ils sont assignés. À la suite de Tabet (1998) et Guillaumin (2016), il s'agit de cerner les modalités du rapport d'appropriation propres au Grand Prix, qui produit les corps des femmes comme objets-outils au service des hommes. Ce mémoire questionne la pertinence d'une analyse des usages sociaux des corps lors du Grand Prix de Formule 1 du Canada pour mieux saisir la dynamique d'appropriation physique spécifique au rapport social de sexe. Que peut apporter une telle analyse à notre compréhension du rapport entre corps et travail? Afin de répondre à cette question., plusieurs matériaux de recherche seront analysés:- scènes d'observation, images, questionnaires, offres d'emploi. Le premier chapitre présente la problématique qui s'est élaborée dans un premier temps sur le constat d'une sexualisation des corps féminins dans le cadre du Grand Prix. Ce constat a par la suite donné lieu à des questionnements sur les conditions préalables de cette sexualisation, ce qui m'a porté à chercher du côté de la littérature sur les usages sociaux du corps et plus particulièrement sur les moyens par lesquels les corps sont sexués. Un détour par la sociologie féministe montre-à voir comment les corps sont construits corps sexués par le biais du marquage corporel, des pratiques physiques et sportives, du travail. Ce mémoire s'appuie entre autres sur les analyses développées par Tabet (1998) et Guillaumin (2016) qui rendent compte de la fonction de sexuation des outils de travail. L'hypothèse d'un contrôle exercé par la classe des hommes sur les armes et les outils oriente la recherche. Le deuxième chapitre présente les modalités sexuées de la mise au travail des corps dans le cadre du Grand Prix. Suivant une démarche réflexive qui part de la répartition des outils pour montrer à voir la division sexuelle du travail, je montre comment les corps sont mis au travail par les outils qu'ils manipulent (ou non), comment ils se différencient sexuellement par leur mise au travail et comment certains corps sont instrumentalisés, sexualisés. Le troisième chapitre présente les moyens par lesquels la classe des hommes maintient son contrôle sur les outils et les armes dans le cadre du Grand Prix. La construction sexuée des corps apparaît dans un premier temps comme l'une des conditions au monopole masculin des armes et des outils en ce qu'elle produit en apparence des corps plus qualifiés que d'autres pour en faire usage. L'exclusion des femmes du Grand Prix, le contrôle exercé par les hommes sur cet espace social, apparaît dans un deuxième temps comme un moyen de préserver un entre-soi masculin, favorisant la construction de corps masculins socialement reconnus, virils. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : usages sociosexués, division sexuelle du travail, sexuation, sexualisation, rapports sociaux de sexe, corps
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Les mécanismes qui sous-tendent l'identification ou non d'une situation en tant que violence sexuelle influencent la façon de comprendre et de qualifier l'événement subi. Alors que des chercheur.es ont estimé la prévalence de la violence sexuelle malgré sa sous-déclaration, peu ont exploré le témoignage des personnes victimes, qu'elles nomment la situation comme relevant de la violence sexuelle ou non. En s'appuyant sur 24 7 récits qualitatifs, cette recherche propose une analyse des repères mobilisés par les étudiantes universitaires de premier cycle pour décrire la situation vécue, selon la perception de son caractère inacceptable ou non. Les objectifs sont 1) de décrire les repères interpellés dans la description des situations de violence sexuelle en milieu universitaire subies par les étudiantes universitaires de 1er cycle et 2) d'explorer de quelle façon les discours associés aux mythes et au script.liés aux violences sexuelles peuvent moduler la façon de qualifier les situations de violence sexuelle en milieu universitaire subies par ces étudiantes. Cette recherche adopte un cadre d'analyse féministe de la violence sexuelle basée sur les travaux de Romito (2006) et Harned (2005). Les résultats se déclinent en trois grandes catégories : des repères incitent l'identification du caractère inacceptable de la situation vécue, des caractéristiques de l'événement relèguent au second plan le caractère inacceptable de la situation vécue et une ambivalence peut s'immiscer dans la façon de qualifier l'événement subi. D'abord, la majorité des récits font état du caractère inacceptable de la situation, en se basant sur différents repères tels que l'absence de consentement sexuel, la répétition de comportements sexuels non-désirés ou les répercussions vécues à la suite de la violence sexuelle (n = 162). Ensuite, des récits (n = 79) dévoilent des qualifications qui freinent l'identification du caractère inacceptable de la situation, que ce soit par des termes reflétant une minimisation ou une banalisation des comportements subis ou par une tolérance à l'égard de ce type de situation. Enfin, la troisième catégorie met en lumière une ambivalence dans la façon de qualifier la situation de violence sexuelle subie (n = 6). Ces résultats peuvent inspirer la mise en place de stratégies. de prévention et d'intervention auprès de la population étudiante universitaire. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Violence sexuelle; étudiantes; consentement sexuel; femmes; qualifications; université
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Le bruit des vagues, premier volet de ce mémoire, est un recueil de trois nouvelles qu'une même question relie : est-il possible de trouver une consolation alors que tout semble perdu? Trois personnages y prennent successivement la parole, pour mettre en mot une expérience de la perte qui est déjà entamée (in media res), afin de rendre compte d'eux-mêmes, de réunir les fragments épars de leur vie, jusqu'à ce que se dégage, par l'entremise des autres, une perspective différente sur le réel et la possibilité d'être consolés. Ce qui est perdu touche autant au corps qu'à la relation à l'autre (maladie, couple, liberté de mouvement) et montre l'unicité du vécu de chacun à travers un dilemme profond entre autonomie et dépendance. Si les nouvelles du recueil ont ceci de commun qu'elles traitent d'une même thématique (la perte) et problématisent une même question (le désir de consolation), elles le font surtout en étant un laboratoire du je, duquel émergent des voix différentes, des voix de femmes surtout. L'effet amplificateur de la crise plonge les personnages dans un état de grande vulnérabilité qui les isole et les accable. Je cherche les traces qu'ils ont laissées derrière eux, j'essaie de raconter leur singularité pour comprendre qui ils sont. Le récit, tout comme la consolation, ne se construit qu'après coup. Ainsi, récit, care et consolation sont intimement liés dans mes nouvelles. Ils deviennent ensuite les grands axes réflexifs du second volet de ce mémoire, intitulé Des voix qui consolent. J'envisage la consolation comme une déprise de soi qui permet de surmonter la perte sans pour autant l'effacer. D'abord, je mets de l'avant la portée des réflexions d'Adriana Caravero sur l'idée du soi narrable. C'est à travers le récit, en s'exposant et en se racontant, que le soi réalise son unicité (uniqueness), celle qui, tout en le liant aux autres, l'en distingue radicalement. Se pose alors la question du qui, qui a préséance dans le récit sur le quoi. Ensuite, je considère le mouvement qu'opère la consolation comme un élan vers l'altérité, parce qu'elle ne peut avoir lieu que sur la scène d'une exposition de soi, où le je rend compte de lui-même à un tu qui l'interpelle et à qui il répond (Butler). Cette expérience du face-à-face (Levinas) repose sur la conscience d'une vulnérabilité en partage. Cette précarité est au cœur de l'éthique féministe du care de Carol Gilligan qui place le souci de l'autre et l'attention au particulier au centre des délibérations morales en insistant sur l'interdépendance humaine, l'ordinaire, le concret et une pensée contextuelle, voire narrative. Enfin, avec les travaux de Michaël Foessel, je pense la consolation comme un exercice de mise en récit. Il ne s'agit ni de guérir ni de réparer, mais plutôt de requalifier la perte afin de la rendre dépassable par de nouvelles représentations et de la déplacer par rapport à l'expérience. Contrairement à la philosophie, qui cherche à produire des définitions universelles, le récit se situe d'emblée dans une posture caring que je rapproche du désir de consolation, en ce qu'il révèle et valorise l'unicité fragile d'un soi toujours enchevêtré dans ses relations aux autres. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : consolation, care, caring, narration, récit, éthique, silence, écoute, voix, connexion, séparation, autrui, vie, écriture, création littéraire.
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Ce mémoire porte sur l'activisme black bloc au Québec entre 2001 et 2015. D'emblée, je propose d'appréhender cette forme de militantisme sous le prisme du travail militant, inscrivant ainsi mes réflexions au croisement de la sociologie des rapports sociaux de sexes et de la sociologie du militantisme. Ce mémoire prend racine autour de trois séries de questions ayant orienté ma recherche : 1) Qui sont les militantes black bloc? 2) Que sait-on sur cette forme d'activisme et les tâches qui le compose? 3) Comment se travail est-il organisé, puis distribué dans un contexte de clandestinité? Afin d'approfondir ces questionnements, à partir d'entretiens semi-directifs, j'explorerai les pratiques et discours de neuf militantes ayant participé à des contingents black blocs. En prenant comme point de départ que le militantisme black bloc est traversé par les rapports sociaux de sexe puis réactualisé autour des modes d'organisation des groupes d'affinités (Dunezat : 2006), je fais l'hypothèse que l'étude de la distribution ainsi que l'accès aux outils, armes et savoirs militants constitue une porte d'entrée féconde afin de rendre compte de l'assignation des hommes et des femmes à des tâches différenciées (Tabet : 1998). Le premier chapitre d'analyse propose un portrait sociodémographique des activistes rencontr.es, permettant de les situer sociologiquement. Le second propose une immersion dans l'univers militant black bloc et les tâches qui y sont secrétés, permettant d'entrevoir la présence de tâches dites et non-dites. Le troisième chapitre explore les modalités de division du travail militant et son imbrication avec le travail à connotation domestique. Le quatrième chapitre rend compte de la séparation et la hiérarchisation du travail militant à partir du monopole des hommes quant à la possession d'outils et de savoirs militants, soutenu par une absence de co-formation. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : black bloc, division sexuelle du travail, rapports sociaux de sexe, militantisme, outils armes et savoirs technologiques.
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