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Dans le cadre de cet article, l’auteure soutient que la prolifération actuelle des techniques de procréation médicalement assistée nous oblige à dépasser l’opposition permissif/restrictif censée différencier les législations des pays dans ce domaine et à inscrire le don et l’échange de matériaux génétiques et d’embryons dans leurs contextes culturels spécifiques, prenant en compte les conceptualisations locales de la parenté, du genre et de la sexualité. À partir du cas de la Grèce, l’auteure montre comment le discours néolibéral sur le libre choix des individus en matière de procréation se croise avec leurs représentations plus « traditionnelles » de ce que doit être la parenté, rendant ainsi possible l’émergence d’une bioéconomie de la procréation tout en renforçant les conceptualisations normatives du genre, de l’âge, de la sexualité, de la santé et de l’ethnicité. L’article avance que les interrelations complexes entre le néolibéralisme, la parenté et le genre produisent des constellations spécifiques de droits reproductifs et de citoyenneté.
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La comparaison du droit français et suisse concernant le don et l’autoconservation d’ovocytes met en lumière des enjeux en termes de protection de l’intégrité physique, de parenté et de liberté reproductive. Au contraire de la Suisse, la France encadre le don d’ovocytes, mais n’autorise pas l’autoconservation ovocytaire. Pourtant, ces techniques ne remettent pas en cause les normes procréatives et familiales quant au bon âge de la maternité et à la conjugalité hétérosexuelle : les ovocytes - donnés ou conservés - ne peuvent être utilisés que dans le cadre légal d’une procréation médicalement assistée (PMA). L’article examine en détail le projet de loi de bioéthique qui, en France, prévoit d’ouvrir l’autoconservation ovocytaire, mais qui exclut, au sein des couples lesbiens nouvellement éligibles à la PMA, qu’une femme puisse recevoir les ovocytes de sa partenaire. L’auteure met ainsi en avant le fait que le contrôle des corps et de la sexualité des femmes perdure sous des formes renouvelées.
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Au travers de sa conception du biopolitique, Michel Foucault a démontré que la (re)production est un élément central des politiques eugénistes postcoloniales visant à contrôler racialement le corps de la future nation. Selon Nikolas Rose (2006), cette biopolitique étatique traditionnelle a été remplacée par une nouvelle forme d’eugénisme libéral. Dans la bioéconomie actuelle, ce n’est plus l’État, mais les consommateurs et consommatrices qui font des choix en matière de procréation. Le marché de la procréation médicalement assistée (PMA) au Mexique sert de cas empirique dans cet article pour montrer que l’eugénisme libéral qui y est pratiqué ne remplace pas la biopolitique étatique traditionnelle, mais la transforme. Cette reconfiguration s’impose quand l’auteure examine (1) l’accès racialisé aux programmes mexicains de gestation pour autrui (GPA) ; (2) la survalorisation des gamètes de personnes blanches et ; (3) la dévaluation des traits génétiques des femmes non-blanches durant les processus de sélection et de classification des travailleuses de la procréation. En analysant les géographies transnationales du marché mexicain de GPA, cet article montre comment les futurs corps sont blanchis par les pratiques biomédicales et les choix des consommateurs·trices qui sont eux-mêmes influencés et renforcés par les imaginaires esthétiques et (post)coloniaux de la blanchité
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This article presents the lived narrative of a female academic with children working in a British university and trying to cope with a completely new way of work and life in the context of the pandemic. The overall aim of the article is to offer a gendered account of burnout—specifically how women may be experiencing burnout at multiple levels, and the efficacy of their subsequent coping strategies. The narrative provides insights into how a range of coping mechanisms such as disengagement, denial, and energy conservation are deployed to deal with the increased responsibilities at work and home as a result of the pandemic. Existing research has viewed burnout as gender neutral, leaving a gap in the literature on the significant differences in both men's and women's experience of burnout as well as their coping behaviors.
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Work-family border theory casts individuals as protagonists who are enactive rather than reactive in shaping borders between work and personal life domains. To what extent is this the case in strongly patriarchal contexts that constrain women’s personal agency? This qualitative study conducted with 32 female lawyers, magistrates and justices in Nigeria shows how participants engage in new border management tactics in response to context-specific institutional and social factors. Faced with public harassment and physical assault in a country where violence against women is normalised, female legal professionals restructure family borders to extend no further than their homes and retain police attachés as border-keepers. When their families are reconfigured via nonconsensual polygamous marriages, women’s work borders are strengthened by co-wives performing domestic labour and family borders are strengthened by co-wives’ assistance with job tasks, thereby reducing participants’ work-family conflict. Rather than strategically enacting work-life borders within known situational constraints, Nigerian female legal professionals react to involuntary events that limit their agency to negotiate desired work and personal lives. © 2021 Informa UK Limited, trading as Taylor & Francis Group.
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This article aims to explore how child care is organized in families, documenting how mothers produce their individual child care solution, or “patchwork”, within the context of Canada’s underfunded and fragmented child care system. In a sample of 109 mothers from Alberta, Canada, where child care is conceptualized as primarily a private family responsibility, we use an ecocultural theoretical framework and a gender lens to 1) identify the constraints that influenced what kinds of child care mothers used, 2) explore the organization of day-to-day child care arrangements, and 3) explicate the accommodations and flexibility required to sustain the family routine. We show that in addition to previously recognized categories of child care—formal, informal, and mixed—families also used multiple informal and parent-plus (i.e., parental plus non-parental) child care. The procurement and management of child care—particularly when multiple care providers were involved—was gendered, often invisible, and required substantial accommodations and flexibility by mothers. We propose a day-care plus policy model of child care, where formal arrangements are supplemented as required. This policy model could help families avoid the complex scenarios we conceptualize as chaotic flexibility and assist families in achieving sustainable flexibility in the organization of care. (PsycInfo Database Record (c) 2022 APA, all rights reserved)
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Many working mothers in the US say that they feel guilty about their inability to live up to cultural ideals of the “good mother” embedded in intensive mothering discourse. Intensive mothering is reflected in and exacerbated by the country’s work-family policies. The United States is an outlier among Western welfare states for its lack of policy supports for families, assuming that childrearing is a private responsibility even though most mothers work outside the home today. So how do working mothers outside of the US experience maternal guilt? Does a more family-friendly policy environment mitigate these feelings of guilt? Using detailed accounts of four women drawn from a larger interview study of 109 working mothers in Sweden, Germany, Italy, and the United States, I demonstrate how policy context does—and does not—make a difference in the experience of maternal guilt. A feeling of guilt helped to define “good mothers” across all four contexts. However, I found that public policy has a role to play in reducing maternal guilt in three specific ways: (1) by giving mothers more time outside of work, (2) encouraging fathers to complete more unpaid care work, and (3) distributing the responsibility and costs of childrearing more broadly. © 2020, Springer Science+Business Media, LLC, part of Springer Nature.
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Longtemps dénigrée par une certaine élite et plus ou moins ignorée des ouvrages sur la chanson, Mary Travers Bolduc (1894-1941) est aujourd’hui considérée comme étant la première autrice-compositrice-interprète, ainsi que la toute première vedette de la chanson populaire québécoise. À une époque où les femmes bénéficient de peu ou pas d’autonomie, sa carrière semble à la fois une anomalie et un exploit. Cependant, l’image de la femme indépendante qui gère sa carrière et organise ses tournées apparaît en contradiction avec les chansons où elle reste fidèle aux valeurs traditionnelles de sa génération et de son public quant au rôle de la femme dans la société. Réécouter les chansons de Mme Bolduc et parcourir les archives permettent de mieux comprendre qui était celle que l’on surnommait « La Bolduc », — à la fois femme, épouse et mère, ainsi qu’artiste autodidacte et « reine de la chanson comique », à mi-chemin entre le folklore et la chanson populaire —, et aident à la compréhension de ce pourquoi sa réception critique a été aussi longtemps mitigée. On peut également mieux mesurer la valeur de son oeuvre en lien avec la société dans laquelle elle a évolué, ainsi qu’émettre le constat que la condescendance de certains à son égard au cours de sa carrière, tout comme le silence qui a suivi son décès, relèvent de préjugés ; non pas parce qu’elle était une femme, mais à cause de la classe sociale à laquelle elle appartenait et dont elle a été le miroir. Ce n’était pas tant le propos de ses chansons qui dérangeait mais bien son niveau langue, le ton parfois grivois et le style de sa musique, ce qui a pourtant garanti son succès auprès des spectateurs. Sa réhabilitation au cours des années 1960, dans le contexte d’une revalorisation du folklore et de l’âge d’or de la chanson joualisante, s’explique par l’évolution de l’horizon d’attente et du goût du public.
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"La réalisation des projets de couple et familiaux constitue des préoccupations importantes des individus contemporains. Ces projets font l'objet de représentations sociales générées par diverses sources?: œuvres littéraires, philosophiques, scientifiques, populaires, mais aussi cinématographiques ou médiatiques. Ces représentations proposent des modèles et fournissent des supports à des imaginaires alimentant les scénarios personnels, créant des attentes qui se heurtent aux réalités quotidiennes, et qui entrainent souvent des désillusions et des déceptions, mais aussi des adaptations. Dans le but de mieux saisir les logiques à l'œuvre dans les attentes conjugales et familiales, cet ouvrage composé de treize chapitres rédigés par des chercheuses et chercheurs québécois, canadiens et internationaux (Brésil, Espagne, France, Suisse), issus de disciplines variées (anthropologie, démographie, psychologie, sexologie, sociologie et travail social), vise à mettre en évidence l'influence des imaginaires sur les itinéraires conjugaux et familiaux. La richesse des contributions à cet ouvrage collectif devrait aider à mieux saisir l'importance des études sur les imaginaires familiaux, autant pour la communauté scientifique que pour toute personne intéressée à mieux comprendre, et possiblement à mieux accompagner, les imaginaires, les attentes et les désillusions conjugales et familiales vécues par les individus et les couples."
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Cet article propose une mise en récit du parcours de deux chercheur·e·s dont les intérêts de recherche et d’enseignement portent sur les familles issues de la diversité sexuelle. En mettant à l’épreuve le modèle hétéronormatif traditionnel, les familles homoparentales, notamment celles qui ont recours à la procréation assistée, font émerger de nouvelles trames familiales et relationnelles, en plus de rendre visibles les normes culturelles associées à la parenté, à la parentalité et à la concrétisation du désir d’enfant. Dès lors, une compréhension de la diversité familiale en adéquation avec les pratiques sociales contemporaines s’actualise par une prise en compte de la pluralité des expériences vécues par les parents de même sexe et de leurs enfants.
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« Valparaíso, décembre 1986, tremblement de terre entre les quatre murs d'une maison. Un homme et une femme annoncent à leurs enfants qu'il faut tout laisser derrière et fuir le Chili de Pinochet. C'est Noël, la petite Caroline a sept ans et elle aura la nausée durant tout le voyage. La fillette atterrit à Montréal. En plus de la neige dehors, il y a le tapis rouge vin de l'hôtel Ramada qui accueille les personnes réfugiées en attente de papiers. Il y a aussi Passe-Partout qui semble s'adresser à elle à travers le téléviseur. Après le premier appartement à Montréal-Nord, la classe d'accueil de madame Thérèse qui lui apprend le français, les enfants qui se moquent de ses cheveux et de sa boîte à lunch, la misère des rues d'Hochelaga, il y aura tout ce temps passé dans les banques où ses parents font des ménages. Entre l'exil, les fantômes du passé et le jeu des différences, la petite Caroline camouflera sa furieuse envie de vivre pour ne plus détonner et devenir une immigrante modèle. Mais comment apprend-on à ne plus s'effacer? Peut-on embrasser une nouvelle culture sans renier ses origines? Lumineux et vivant, Là où je me terre sonde la possibilité d'aimer et de lutter sans ne plus avoir à fuir. »
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This study explores gendered work imbalance, particularly pertaining to parenthood, and posits a social justice perspective with equity theory. Participants for this study were mothers who disclosed their lived experiences with family workload and inequity in an online, open-ended survey. Findings reinforce previous literature, indicating that there is an imbalance in equity between heterosexual romantic partners, and that mothers are overworked and undervalued, as the invisible work completed daily creates an imbalance in the relationship. This imbalance has a negative impact on the relationship and can have long-term consequences when no means of restoring equity is in sight.
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Le terme « parent hélicoptère » est aujourd’hui très présent dans les discours public et professionnel sur l’éducation des enfants, ainsi que dans la culture de façon plus générale, particulièrement en Amérique du Nord et au Royaume-Uni. Un petit nombre de travaux sociologiques ont mis en évidence le caractère paradoxal de ce phénomène, qui réside dans une inquiétude souvent exagérée envers l’investissement « excessif » de ces parents dits « hélicoptères » auprès de leurs enfants, au sein même d’une culture de la parentalité intensive. Cet article développe ces travaux de deux manières. Nous resituons d’abord l’utilisation désormais omniprésente du terme « parent hélicoptère » et les qualificatifs qui y sont associés en examinant ses antécédents discursifs dans la terminologie du XXe siècle — comme l’overparenting (surparentalité), le smothering (parent poule ou parent qui couve) ou le coddling (dorlotement) — et en soulignant leur coexistence avec les récits de « mauvaises mères », considérées comme distantes et non impliquées. Ensuite, en analysant l’utilisation du terme helicopter parent faite dans les médias britanniques depuis la fin du XXe siècle, nous analysons comment se construisent les préoccupations actuelles concernant le surinvestissement des parents dans l’éducation de leurs enfants. Nous avons observé que les thèmes les plus récurrents de la couverture médiatique concernaient l’amour parental qui a mal tourné (gone wrong), la pression parentale (parental pushiness), ainsi que la classe sociale du parent hélicoptère. Notre analyse suggère que l’expression « parent hélicoptère » peut être mieux comprise comme un aspect du langage vernaculaire du XXIe siècle qui exprime une certaine aversion envers les résultats perçus d’une parentalité intensive, mais qui laisse intactes les prémisses concernant la responsabilité parentale en matière de pathologies individuelles et sociales. Nous concluons que, pour les sociologues, une caractéristique importante du parent hélicoptère est qu’il est généralement perçu comme un parent « à problèmes » issu de la classe moyenne, et nous suggérons que cette construction de l’origine sociale des défaillances parentales est une question importante à prendre en considération à l’avenir dans les études sur la culture de la parentalité.
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Cadre de la recherche : Le consensus établi autour de l’exceptionnalisme de la politique familiale québécoise dissimule certains enjeux et défis liés à l’accessibilité et à la disponibilité des mesures de soutien aux familles. Objectifs : L’objectif de la recherche consiste à proposer une réflexion sur le caractère universel souvent attribué à la politique familiale québécoise en documentant l’évolution de l’architecture des trois principales mesures de soutien aux familles depuis 1997, soit les services de garde, les congés parentaux et les prestations monétaires. Méthodologie : Le texte repose sur une revue systématique d’archives, de documents gouvernementaux et de recherches scientifiques sur l’évolution et la transformation de la politique familiale québécoise. Le point de départ de l’analyse est l’examen du Livre blanc Nouvelles dispositions de la politique familiale : les enfants au cœur de nos choix. Résultats : En dépit de son penchant social-démocrate, la politique familiale québécoise n’est pas universelle dans son ensemble et toutes les familles ne sont pas égales dans le soutien qu’elles reçoivent de l’État. Nous montrons l’existence historique de quatre régimes de service de garde, dont les caractéristiques varient selon la nature des services offerts, leurs coûts et la possibilité d’y avoir accès. Nous montrons aussi qu’en raison de l’architecture du Régime québécois d’assurance parentale (RQAP), certains parents ne se qualifient pas pour l’obtention de prestations parentales. Enfin, nous montrons que même si toutes les familles reçoivent depuis 2005 des prestations monétaires, le montant de ces dernières varie selon le revenu. Conclusions : Même si le Québec offre une politique familiale généreuse, la province n’échappe pas entièrement aux caractéristiques des sociétés libérales, dont le Canada fait partie. Contribution : L’article contribue à la réflexion sur la perspective universaliste attribuée à la politique familiale québécoise.
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While the percentage of female students in medical schools in Pakistan is as high as 80–85 per cent, the percentage of female doctors in the medical workforce remains below 50 per cent. Our findings draw on in-depth interviews with 31 female doctors to show that the reasons behind the gap between female medical students and female medical professionals are multifold and multilayered, ranging from individual reasons to organizational and sociocultural reasons. We use an adapted version of the relational framework developed by Syed and Özbilgin in 2009 to offer a contextual and multilevel understanding of female domesticity in Pakistan. The study suggests that the problem of female doctors dropping out of the medical workforce is a reflection of the interplay of social, organizational and individual factors, which are tied together by social norms. Practical implications suggest that making hospitals and health organizations more inclusive of women and their needs could be a starting point for policymakers to address the gender gap in the medical profession. © 2020 John Wiley & Sons Ltd
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L’objectif de cet article est d’explorer la répartition des tâches ménagères et les modèles de garde d’enfants dans les ménages lesbiens et la manière dont cela est influencé par l’économie, la classe sociale et le contexte familial. Pour ce faire, les données sont tirées de 10 séries d’entretiens qualitatifs avec des familles lesbiennes situées dans la ville de Newcastle upon Tyne, dans le nord-est de l’Angleterre. Les résultats de recherche présentés dans cet article abordent un certain nombre de thèmes et de domaines de préoccupation en relation avec la réalisation des tâches ménagères. Il s’agit notamment de la négociation des sexes et de la maternité, de la poursuite de la garde des enfants , de la classe sociale et de l’ambivalence de classe , ainsi que de l’impact du contexte familial/des proches et des attentes communautaires externes. En conclusion, l’article révèle les intersections complexes de la parentalité, du genre, de la sexualité, de la géographie, de la classe sociale et des attentes hétéronormatives dans l’information et la structuration des modèles de travail domestique et de garde d’enfants au sein de l’unité familiale homosexuelle.
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Since the implementation of the two‐child policy in China in 2016, it is unclear how professional women's labor force outcomes and family commitments have changed. Using interviews with 26 professional women with two children in Shanghai, we examined their work–life transitions and labor market outcomes. We found that the overarching constraints the interviewees faced included a lack of institutional childcare support, low paternal participation and increased physical and cognitive childcare labor. The women also experienced different constraining and enabling factors, leading to four types of labor market outcomes: enhancement, rebound, interruption and stagnation. Most of the interviewees who experienced career upward mobility after giving birth to a second child were urban singleton daughters who received tremendous parental support. Some participants experienced career interruption due to a lack of social support. The state should ensure family‐friendly work environments and promote paternal participation to reduce women's work–life conflict and address gender inequality.