Votre recherche
Résultats 722 ressources
-
Durant ces dernières années, la visibilité des personnes non-binaires qui revendiquent publiquement en anglais et en français leur identité au-delà du genre binaire s'est largement accrue. Alors que le singulier « they » a gagné la faveur de nombreuses personnes dans les espaces anglophones, les personnes francophones non-binaires ont dû faire face à d'autres défis concernant la langue et la syntaxe, étant donnée la nature binaire de la grammaire française elle-même. Ce volume collectif examine les tentatives récentes visant à mettre à la disposition de tout le monde une langue et des identités équitables, inclusives et expansives au sein des espaces linguistiques, culturels et pédagogiques francophones. De ce fait, Devenir non-binaire en français contemporain conteste l'idée reçue du genre non-conforme comme simple importation d'outre-Atlantique, d'un modèle identitaire à la base américaine.
-
Après des siècles d’un silence quasi-entier, plusieurs œuvres ouvertement lesbiennes sont publiées au tout début du XXe siècle. Depuis lors, des années folles à l’après-guerre, de l’histoire militante des années 1970 à la naissance de l’édition spécialisée, jusqu’à l’effervescence du début du XXIe siècle, ce sont des centaines de textes qui disent et théorisent leur existence. Parcourant tous les genres, ils mettent en scène le lesbianisme, nomment et nourrissent une culture partagée, en réactivent la mémoire et les noms. Né du constat d’une mémoire immense, mais enterrée, éclatée et négligée, Écrire à l’encre violette souhaite rendre compte de l’ampleur de ce dialogue lesbien : il intègre et modifie le cadre de la littérature, ouvre d’autres perspectives en bousculant ses normes.
-
This article addresses overnight guest hosting, which is a widespread solidarity practice among rural-to-urban migrants in Turkey. The fieldwork, based on in-depth interviews with 28 first-generation migrant women, reveals that it was mostly the young migrant women who shouldered hosting tasks as gendered unpaid work, which deepen their time poverty and reinforce their dependence on family. The analysis highlights the links between intersectional disadvantages of young migrant women and poverty, the failure of the welfare state to provide social assistance for migrants, and the familialist character of social policy during the peak years of migration. © 2022 The Author(s). Published by Oxford University Press.
-
Que fait #MeToo fait à la lecture, à la critique et à l’enseignement des textes littéraires ? Le mouvement #MeToo a contribué à une large prise de conscience quant aux enjeux linguistiques liés aux violences sexuelles et sexistes : lutter contre de ces violences suppose d’abord de nommer un viol un viol. Mais une telle exigence de désambiguïsation peut entrer en contradiction avec la complexité interprétative valorisée dans le cadre de la lecture littéraire. Elle présenterait par ailleurs le risque d'inviter à lire des textes éloignés de nous dans le temps et l’espace en les évaluant à l’aune de notions et d’une morale contemporaines jugées anachroniques. Prolongeant les réflexions récentes de Gisèle Sapiro (Peut-on dissocier l’œuvre de l’auteur ?) et d’Hélène Merlin-Kajman (La littérature à l’ère de MeToo), cet article étudie la réception du récit de Vanessa Springora, Le consentement (2020). En interrogeant la polarisation des discours critiques et théoriques entre une lecture “féministe” et une lecture “littéraire” parfois présentées comme incompatibles, il pose la question du lien possible entre violences sexuelles et pratiques interprétatives. Il théorise une pratique de lecture soucieuse de contextualiser l’usage des modèles interprétatifs mobilisés dans l’analyse littéraire et de les critiquer en interrogeant les rapports de pouvoir qu’ils dissimulent. Il défend ainsi l’hypothèse que le mouvement #MeToo invite les littéraires à réévaluer leurs pratiques et leurs paradigmes de lecture en fonction de ce qu’ils rendent possible.
-
Plus d’une centaine de femmes travaillant dans le livre signent un texte dénonçant un climat délétère et des inégalités flagrantes. Elles demandent que les entreprises de l’édition prennent leur responsabilité.
-
Discussion-midi tenue le 14 avril 2021. Avec : Pénélope Bagieu, autrice de bande dessinée, connue notamment pour Culottées (2016-2017). Ses albums ont remporté plusieurs prix, dont un Prix Eisner en 2019. Discutante : Sandrine Bourget-Lapointe, libraire à la Librairie L’Euguélionne et spécialiste des romans graphiques féministes. Animation : Thérèse St-Gelais, professeure en histoire de l’art et directrice de l’IREF.
-
Dans le débat public sur la gestation pour autrui (GPA), parler de « travail » pour qualifier ce que font les femmes porteuses est largement perçu comme une façon de cautionner les formes de marchandisation et d’exploitation du corps des femmes à l’œuvre dans les circuits mondialisés de la bioéconomie. Contre cette interprétation qui accompagne la condamnation morale de cette pratique reproductive, en particulier dans sa version « commerciale », l’article développe une défense féministe de la conceptualisation de la GPA comme travail, appuyée sur les études ethnographiques menées auprès des femmes porteuses indiennes et nourrie théoriquement à la fois par le marxisme, par l’éthique du care et par la notion d’intersectionnalité. In fine, l’objectif est de mettre en lumière la fécondité de cette conceptualisation non seulement pour la pleine reconnaissance des femmes porteuses, mais aussi pour le diagnostic critique des divisions du travail qui structurent la société capitaliste.
-
Dans le cadre de cet article, l’auteure soutient que la prolifération actuelle des techniques de procréation médicalement assistée nous oblige à dépasser l’opposition permissif/restrictif censée différencier les législations des pays dans ce domaine et à inscrire le don et l’échange de matériaux génétiques et d’embryons dans leurs contextes culturels spécifiques, prenant en compte les conceptualisations locales de la parenté, du genre et de la sexualité. À partir du cas de la Grèce, l’auteure montre comment le discours néolibéral sur le libre choix des individus en matière de procréation se croise avec leurs représentations plus « traditionnelles » de ce que doit être la parenté, rendant ainsi possible l’émergence d’une bioéconomie de la procréation tout en renforçant les conceptualisations normatives du genre, de l’âge, de la sexualité, de la santé et de l’ethnicité. L’article avance que les interrelations complexes entre le néolibéralisme, la parenté et le genre produisent des constellations spécifiques de droits reproductifs et de citoyenneté.
-
La comparaison du droit français et suisse concernant le don et l’autoconservation d’ovocytes met en lumière des enjeux en termes de protection de l’intégrité physique, de parenté et de liberté reproductive. Au contraire de la Suisse, la France encadre le don d’ovocytes, mais n’autorise pas l’autoconservation ovocytaire. Pourtant, ces techniques ne remettent pas en cause les normes procréatives et familiales quant au bon âge de la maternité et à la conjugalité hétérosexuelle : les ovocytes - donnés ou conservés - ne peuvent être utilisés que dans le cadre légal d’une procréation médicalement assistée (PMA). L’article examine en détail le projet de loi de bioéthique qui, en France, prévoit d’ouvrir l’autoconservation ovocytaire, mais qui exclut, au sein des couples lesbiens nouvellement éligibles à la PMA, qu’une femme puisse recevoir les ovocytes de sa partenaire. L’auteure met ainsi en avant le fait que le contrôle des corps et de la sexualité des femmes perdure sous des formes renouvelées.
-
La socialisation au féminisme par les médias est un sujet dont l’acuité se renforce depuis le hashtag MeToo. Dans ce contexte, nous montrerons comment certains médias ont pu participer à la socialisation politique au féminisme d’étudiant·es. En replaçant ces effets socialisateurs par rapport aux socialisations familiales et nationales et à l’expérience des violences sexistes, l’article met en évidence que certains médias ont pu agir comme un processus de transformation de dispositions incorporées en dispositions politique. Nous analyserons ensuite les usages politiques de médias en termes de participation et d’information : d’une part, les usages des comptes Instagram féministes ; d’autre part, les effets de la combinaison d’informations politiques généralistes par les réseaux sociaux et Internet aussi bien que la radio et la télévision. Ce dernier usage diversifié est le fait d’étudiant·es avec un capital culturel plus élevé qui se réfèrent davantage à l’histoire du mouvement féministe et de sa production théorique.
-
This article presents the lived narrative of a female academic with children working in a British university and trying to cope with a completely new way of work and life in the context of the pandemic. The overall aim of the article is to offer a gendered account of burnout—specifically how women may be experiencing burnout at multiple levels, and the efficacy of their subsequent coping strategies. The narrative provides insights into how a range of coping mechanisms such as disengagement, denial, and energy conservation are deployed to deal with the increased responsibilities at work and home as a result of the pandemic. Existing research has viewed burnout as gender neutral, leaving a gap in the literature on the significant differences in both men's and women's experience of burnout as well as their coping behaviors.
-
Alors qu’on associe généralement la peur à des réflexes tels que la fuite, l’inhibition ou la démobilisation lorsqu’il est question de militantisme, cet article examine comment cette émotion peut parfois stimuler l’engagement de militantes féministes. Située au croisement des approches « actionnistes » (Bernard, 2017) des émotions, de la sociologie des mouvements sociaux et de la sociologie féministe, la discussion proposée s’inspire de 87 entretiens semi-dirigés réalisés entre 2006 et 2015 à travers le Québec, et d’une comparaison entre les milieux féministes suisses romands et québécois grâce aux 31 entretiens réalisés en 2018 et 2019 dans ces deux régions. En tenant compte des niveaux macro, méso et micro de l’analyse, l’article interroge les effets contrastés de la peur sur l’engagement féministe selon le positionnement des actrices dans les rapports sociaux de race, de classe et de sexualité, mais aussi selon les origines de la peur (intra ou extra mouvement), son degré d’intensité, ses interactions avec d’autres émotions (dont la colère) et le travail émotionnel (Hochschild, 2012) des féministes interrogées. L’article brosse ainsi un portrait des causes de la peur chez les féministes pour ensuite analyser les séquences émotionnelles les plus récurrentes en vue de mettre en relief diverses combinaisons émotionnelles et leurs effets sur l’engagement des féministes.
-
Cet article analyse la nature et la répartition du travail domestique au sein de ménages de classes supérieures davantage dotés en capital économique que culturel, dont les femmes sont au foyer ou éloignées d'emplois rémunérateurs. En détaillant le rapport de ces femmes au travail domestique, on éclaire des situations asymétriques peu connues, qui renseignent de manière plus large sur l'articulation des rapports sociaux de genre et de classe. Parce que les ménages concernés poussent à son paroxysme la division sexuée du travail qui prévaut dans la majorité des couples, les situations des femmes au foyer offrent un effet de loupe sur les logiques genrées. Cet article démontre que les femmes au foyer sont loin d'être « inactives » et qu'elles participent pleinement au positionnement social du ménage en réalisant notamment un travail d'éducation, de consommation et d'entretien du capital social, qui façonne le style de vie de ces ménages, ancrés au sein des classes supérieures.
-
Les images des « Cabarets Saphiques » où des femmes se travestissent en hommes figurent parmi les symboles les plus médiatisés du désir lesbien. Pendant les années trente, plus de vingt de ces cabarets ouvraient leurs portes partout à Paris. Beaucoup d'entre eux ont survécu à la Seconde Guerre mondiale. Cet article examine la figure de l'entraîneuse, une employée souvent payée pour se travestir et qui travaillait dans ces lieux. Cette figure commerciale a joué un rôle particulier dans la promotion d'un schéma sexuel aujourd'hui appelé « butch/femme » que l'on explique d'habitude comme le produit du déterminisme biologique ou d'un choix personnel ou bien politique. Les représentations du genre encouragées par le Cabaret Saphique ont soutenu la formation d'une sous-culture lesbienne tout en rendant ce qui était alors perçu comme une menace contagieuse—la « lesbienne masculine »—immédiatement reconnaissable et donc plus facilement soumise à la surveillance et au contrôle.
-
The novel coronavirus (COVID‐19) was declared a global pandemic in March 2020. Unlike previous highly contagious diseases that brought the threat of global instability this century such as SARS‐CoV, Zika virus (ZIKV), Swine flu (H1N1), and the Avian flu (H5N1), COVID‐19 was unable to be contained. Global restrictions were implemented to curb the spread of the virus, which included but were not limited to the closure of all educational institutions and the advice to engage in remote working. This study aims to understand the experience of working mothers who managed work and home duties during the COVID‐19 pandemic in Ireland. Thirty working mothers were interviewed in this study, and qualitative analyses were conducted to gain insight into their work and family life during the restrictions. The findings of the analysis indicate that working mothers have been negatively impacted by COVID‐19 in relation to their psychological well‐being, experiences of negative emotions, and the redefinition of family dynamics, in which working mothers have adopted additional and disproportionate care burden. These findings are consistent with the current research arguing that COVID‐19 has highlighted an increase in the gender gap in domestic labor as well as the undermining of career advancement for working mothers.
-
Many working mothers in the US say that they feel guilty about their inability to live up to cultural ideals of the “good mother” embedded in intensive mothering discourse. Intensive mothering is reflected in and exacerbated by the country’s work-family policies. The United States is an outlier among Western welfare states for its lack of policy supports for families, assuming that childrearing is a private responsibility even though most mothers work outside the home today. So how do working mothers outside of the US experience maternal guilt? Does a more family-friendly policy environment mitigate these feelings of guilt? Using detailed accounts of four women drawn from a larger interview study of 109 working mothers in Sweden, Germany, Italy, and the United States, I demonstrate how policy context does—and does not—make a difference in the experience of maternal guilt. A feeling of guilt helped to define “good mothers” across all four contexts. However, I found that public policy has a role to play in reducing maternal guilt in three specific ways: (1) by giving mothers more time outside of work, (2) encouraging fathers to complete more unpaid care work, and (3) distributing the responsibility and costs of childrearing more broadly. © 2020, Springer Science+Business Media, LLC, part of Springer Nature.
-
Les femmes et les hommes qui assument une « double journée » de travail bénéficient-elles ou ils, en compensation, de conditions plus favorables dans leur travail professionnel, ou bien cumulent-elles ou ils plutôt – conformément à l’hypothèse du caractère transversal de la division sexuelle du travail – cette charge domestique avec des conditions de travail dégradées dans leur emploi rémunéré, mettant ainsi leur santé en péril ? Pour la première fois l’enquête Conditions de travail et risques psychosociaux (CT-RPS 2016) a demandé aux répondant·es de chiffrer leur temps de travail ménager. L’analyse statistique valide l’hypothèse du cumul entre charge de travail ménager et conditions de travail professionnel dégradées, même en contrôlant par un vaste ensemble de caractéristiques notamment la profession ; moins nombreux à réaliser du travail domestique, les hommes qui lui consacrent du temps ont des conditions de travail encore plus dégradées que les femmes. Les personnes les plus affectées sont les femmes les plus diplômées, mais aussi les hommes les moins diplômés.
-
"Bimbo orientale habituée des bars à chichas ; femme voilée sage et soumise qui rêve de vacances à Dubaï ; objet sexuel des pires dépravations sur les sites pornos ; «bourgeoise» ambitieuse haut perchée sur ses Louboutin ; ou jeune actrice tchatcheuse qui a gardé l'accent de la cité : les femmes françaises issues de l'immigration maghrébine ne semblent exister dans l'espace médiatique qu'au gré des stéréotypes sans cesse renouvelés de la «beurette». Refusant de se plier à ces préjugés sexistes et racistes, deux d'entre elles sont allées en interviewer d'autres pour explorer les coulisses et les non-dits de cette appellation qu'elles rejettent. Brisant les idées reçues, les autrices révèlent que ces femmes demeurent prisonnières d'un héritage colonial qui continue d'agir. Leur corps est sans cesse au coeur de polémiques qui divisent dans leurs propres rangs musulmans, féministes, associations de femmes « racisées », autant que militant.e.s de gauche ou antiracistes. Une enquête pleine d'empathie qui offre une galerie de portraits, plurielle, pour mieux connaître les «rebeues», loin des caricatures."--Quatrième de couverture.
-
Le présent volume porte sur les philosophies féministes de ces cinquante dernières années, dont la richesse et l'engagement en font l'un des champs les plus novatrices de la recherche philosophique actuelle : le féminisme marxiste, le féminisme « post-moderne » et la théorie queer, l'épistémologie, l'éthique féministes, l'histoire et la philosophie féministes des sciences, le black feminism et l'intersectionnalité. L'ensemble de ces pensées constitue un vaste corpus riche d'outils critiques pour réfléchir à de nouveaux frais sur de nombreux enjeux de la philosophie mais aussi pour éclairer les débats contemporains sur le genre et la sexualité, la matérialité des rapports de pouvoir comme leur articulation et leur représentation dans la modernité, les violences sexuelles et le sexisme.