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Le paradigme hégélien de la reconnaissance, admirablement critiqué par Frantz Fanon dans l’œuvre phare à laquelle ce livre rend hommage, est aujourd’hui évoqué, sous sa forme libérale, dans les débats entourant l’autodétermination des peuples colonisés, notamment les peuples autochtones d’Amérique du Nord. Politologue et militant, membre de la Nation dénée du Nord-Ouest du Canada, l’auteur reprend ici la critique fanonienne et démontre en quoi cette reconnaissance ne fait que consolider la domination coloniale. Cet ouvrage de théorie politique engagée appelle à rebâtir et redéployer les pratiques culturelles des peuples colonisés sur la base de l’autoreconnaissance, seule voie vers une réelle décolonisation. Penseur marxiste, Coulthard sait que le marxisme ne peut s’appliquer tel quel à la lutte des Autochtones, mais il en souligne la contribution potentielle et signe ici un véritable traité de combat décolonial et anticapitaliste. « Ce livre offre une critique pénétrante du colonialisme contemporain et une vision claire de la résurgence autochtone, en plus de constituer une contribution importante à la pensée révolutionnaire. » — Taiaiake Alfred, extrait de la préface
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Trente, un nombre qui n’arrivera jamais et s’il arrive, je l’éviterai, comme j’ai une fois évité un chevreuil en conduisant sur la route, le chevreuil courait devant mon auto, à gauche il y avait la rivière et à droite il y avait le fossé, c’est beau la Montérégie, au lieu de choisir l’un ou l’autre il continuait d’avancer droit devant, puis il a fini par bondir vers le fossé. Moi j’aurais choisi l’eau et d’ailleurs, à chaque fois que j’empruntais ce chemin-là, ça me chicotait de savoir que juste un petit coup de volant pouvait m’envoyer dans la rivière, un jour on est en vie et un jour on ne l’est plus, c’est tout.
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La partie création de ce mémoire prend la forme d'un journal de poèmes en prose à caractère autobiographique. Trente documente l'année précédant le passage à la trentaine d'une jeune femme. Les poèmes explorent une temporalité inexorable marquée par la souffrance, le deuil, la dépression et la mélancolie. Ce plongeon dans le réel expose la peur du vieillissement et en dissèque les causes dans une narration au Je qui donne volontairement dans l'affect et qui met en scène un pathos assumé, voire exagéré. La mise en forme de l'émotion passe par la répétition, la syncope. La répétition, que ce soit dans la forme des poèmes ou dans les thèmes abordés, est essentielle en tant que processus littéraire participant à l'augmentation et à l'intensification du propos. Une litanie obsédante, ancrée dans des répétitions grammaticales et sémantiques, permet la mise en place de l'univers de la narratrice – univers angoissé, obsessionnel, hanté. De plus, par une présence intertextuelle de leur travail ou de leurs œuvres dans Trente, quatre muses participent à l'exploration des manifestations de la souffrance : pression extrême de se conformer aux standards de beauté, dépression, maladie mentale, suicide... La narratrice crée un univers où ces femmes (héroïnes, inspiratrices, icônes) existent elles aussi, et lui permettent d'exister. Le fil conducteur qui relie la partie création à la partie essai est l'intention de montrer que l'écriture de la souffrance peut être un acte de résistance féministe. L'essai L'écriture de la souffrance comme acte de résistance féministe avance que la femme qui souffre peut résister aux systèmes d'oppression (capitalisme, néolibéralisme, racisme, sexisme, etc.) en écrivant sa souffrance avec vulnérabilité. À travers les théories de l'affect et les théories queer, les notions de postwounded (Leslie Jamison) et de radical softness (Lora Mathis), ainsi que les figures de la Sad Girl (Audrey Wollen), de la Sad Woman (Johanna Hedva), de la feminist killjoy (Sara Ahmed) et des Unruly Women (Kathleen Rowe), l'essai explore les diverses raisons qui peuvent pousser les femmes à écrire des récits inspirés de leur vie et de leur souffrance. Ce faisant, cette partie plus théorique du mémoire tente de déconstruire les mythes d'universalité et de canon qui hantent encore à ce jour le domaine des études littéraires. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : création littéraire, récit autobiographique, théorie queer, féminisme, souffrance
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« In this groundbreaking and timely book, antiracist educator Robin DiAngelo deftly illuminates the phenomenon of white fragility. Referring to the defensive moves that white people make when challenged racially, white fragility is characterized by emotions such as anger, fear, and guilt, and by behaviors including argumentation and silence. These behaviors, in turn, function to reinstate white racial equilibrium and prevent any meaningful cross-racial dialogue. In this in-depth exploration, DiAngelo explores how white fragility develops, how it protects racial inequality, and what we can do to engage more constructively. »--Page 4 de la couverture.
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Tout au long de leur développement, le Canada et le Québec ont connu de nombreuses vagues d'immigration constituées principalement de personnes en provenance d'Europe. Toutefois, à partir de la fin du XIXe siècle, on voit apparaître des groupes de personnes en provenance de l'Asie et du Proche-Orient. À travers notre recherche, nous avons exploré l'immigration syrienne qui a eu lieu à Montréal au tournant du XXe siècle. Dans les quelques travaux qui ont été réalisés sur la communauté syrienne de Montréal, l'ethnie est souvent l'unique grille d'analyse. La communauté n'est étudiée qu'à travers la religion, le lieu d'origine et la transmission de l'héritage culturel et traditionnel. Afin d'enrichir le corpus d'études existant sur cette communauté, nous étudions l'articulation des stratégies d'intégration des membres de la première génération d'immigrants syriens à Montréal entre 1890 et 1945. Les immigrantes et les immigrants sont des acteurs qui traversent les frontières, qui mettent en place des stratégies tout au long du processus migratoire et qui construisent divers réseaux. Ils ne sont pas uniquement mus par le marché du travail ou par les traditions culturelles; ils développent des stratégies dans leur pays d'origine et tout au long de leur établissement dans la société d'accueil. Ainsi, dans un premier temps, nous avons examiné la société et le milieu duquel ils proviennent afin de circonscrire les facteurs qui les ont amenés à amorcer leurs plans migratoires. Dans un deuxième temps, grâce aux recensements canadiens et aux annuaires Lovell, il a été possible de dresser un portrait de l'évolution de l'installation des Syriens à Montréal. Dans un dernier temps, cette recherche révèle que les stratégies d'intégration dans le pays hôte s'articulent principalement autour de deux axes. D'une part, c'est autour des multiples réseaux sociaux mis sur pied par les membres de la communauté syrienne; de l'autre, par la mobilisation et la résistance politiques qui ont ponctué leur histoire au fil des décennies. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Histoire, Montréal, Immigration, Syriens, Stratégie, XXe siècle, Régulation, Réseaux.
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Le présent ouvrage est le fruit du travail d’une cinquantaine d’auteurs, professeurs et autres professionnels, associés aux diverses composantes de l’Université du Québec, réseau qui célèbre en 2018 son 50e anniversaire. Le fil conducteur de ce collectif est le développement de l’enseignement et de la recherche dans les constituantes de l’Université au cours des cinquante dernières années. Fille de la Révolution tranquille et de l’État-providence, l’Université du Québec s’est donné une mission axée sur l’accessibilité sociale et géographique. Elle propose une gouvernance plus collégiale par rapport à celle de l’institution universitaire classique et un rapport à la connaissance différent qui se traduit aussi bien dans l’enseignement que dans la recherche. L’Université du Québec est une création institutionnelle, mais c’est surtout une communauté qui s’est construite peu à peu, une construction collective. Le réseau est aujourd’hui formé de six universités constituantes, d’une université affiliée, de deux écoles universitaires et d’un institut de recherche regroupant lui-même quatre centres. En 2016-2017, l’Université du Québec regroupait tout près de 7 000 employés : 2 800 professeurs, 1 300 professionnels, près de 1 200 employés de bureau, plus de 1 000 techniciens, 350 cadres de direction et près de 300 employés des métiers et services, en plus de compter quelque 4 200 chargés de cours. En 2016, elle a délivré plus de 26 000 diplômes aux trois cycles d’études supérieures et a géré plus de 185 millions en fonds de recherche.
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"Lassée des prises de position parfois trop clivantes de certaines organisations féministes, et fatiguée d'entendre des femmes dire qu'elles ne sont pas féministes, Roxane Gay rappelle que la défense de l'égalité des sexes ne dispense pas d'assumer ses contradictions : on peut aimer la télé-réalité, se peindre les ongles en rose et revendiquer le fait d'être féministe. Dans ses chroniques, Roxane Gay parle de culture, de race, de sexe et de genre, de stéréotypes sur l'amitié féminine, en se fondant sur sa propre histoire de femme noire dans l'Amérique contemporaine. Le portrait qui émerge en filigrane est celui d'une femme au regard d'une incroyable justesse, aussi bien sur elle-même que sur notre société."--Page 4 de la couverture.
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La gynécologie est classiquement définie comme la spécialité médicale qui a pour objet d’étude la « santé des femmes » et plus spécifiquement leur santé reproductive. Pourtant, ce ne sont pas seulement les femmes qui sont concernées par cette discipline. En effet, les hommes trans, notamment lorsqu’ils n’ont pas eu recours à une chirurgie de réassignation sexuelle, ont également des besoins similaires aux femmes cisgenres en matière de santé sexuelle. Or souvent, les services gynécologiques sont peu accessibles à cette population. Cette recherche s’intéresse donc à la question de l’accessibilité des soins en gynécologie pour les hommes trans à Montréal. À partir d’une démarche qualitative, l’objectif est d’explorer comment la gynécologie — une discipline initialement réservée aux femmes cisgenres — peut rendre ses services accessibles aux hommes trans. Les entretiens menés avec six professionnel· le·s de la santé offrant des soins gynécologiques ont permis de faire ressortir les besoins identifiés par les soignant·e·s concernant la santé sexuelle des personnes trans, les barrières rencontrées dans l’adaptation des soins et les stratégies mises en places pour les surmonter. Cette recherche démontre qu’il y a une évolution de l’approche médicale qui tend vers une implication croissante des patient·e·s. Cette dynamique a pour effet de modifier la relation entre soignant·e·s et patient·e·s, en offrant plus de pouvoir à ces dernier·e·s dans le processus de soin. Cette approche permet une meilleure accessibilité des services puisqu’elle laisse la possibilité à chaque patient·e d’exprimer ses besoins et de recevoir des soins adaptées à sa situation plutôt que dictés par des protocoles. Cependant, cette évolution se heurte encore à des barrières institutionnelles et personnelles qui visent à conformer les individus aux normes sociales. Aussi, la gynécologie et le milieu médical doivent être interrogés en profondeur afin de se détacher de la logique normalisatrice qui les traverse et ainsi mieux accueillir la diversité. ___________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : gynécologie, santé sexuelle, hommes trans, accessibilité, milieu médical, Montréal.
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« Ce guide est ainsi issu d’une collaboration entre trois chercheuses de disciplines différentes [...] ayant en commun d’utiliser un cadre méthodologique participatif dans leurs expériences de recherche. Sur la base de problématiques et de contextes socioculturels [...] diversifiés [...], les auteures ont cherché à présenter des pistes de solution pour faire face aux principaux dilemmes inhérents à l’application de ce mode de recherche sur le terrain. Cet outil de formation s’adresse principalement aux étudiantes et aux étudiants gradués souhaitant entreprendre une recherche féministe participative mais les auteures espèrent qu’il sera aussi d’intérêt pour tous celles et ceux désirant recourir à l’usage de méthodes visuelles participatives pour inclure les savoirs des filles et des femmes aux savoirs féministes » [Portion de l'ouvrage]
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La présente thèse porte sur la mise en fiction de la colère dans la prose narrative des femmes au Québec. Il s'agit de montrer que la colère, émotion taboue et honteuse, joue dans les œuvres étudiées (Fleurs de crachat [2005] de Catherine Mavrikakis, Les Laides Otages [1990] de Josée Yvon, Les Enfants du Sabbat [1975] d'Anne Hébert, Désespoir de vieille fille [1943] de Thérèse Tardif, La Chair décevante [1931] de Jovette Bernier et Angéline de Montbrun [1882] de Laure Conan) le rôle de moteur textuel : elle irradie dans le tissu narratif en produisant du discours. Les œuvres appartiennent à différents moments-clés de l'histoire littéraire des femmes au Québec : il s'agit également de montrer que la colère tient lieu de paradigme. Malgré d'évidentes transformations dans la fiction au fil du temps, il existe des recoupements limpides entre des romans publiés à différentes époques ; sans jamais gommer ces transformations, je considère la colère comme un héritage de premier plan qui marque la fiction des femmes au Québec depuis ses débuts. Différents points de convergence sont suivis tout au long de l'analyse : l'assimilation de la protagoniste de chaque texte à une figure archétypale de l'imaginaire féministe (guérillère, « folle » / sorcière, gorgone) ; la récurrence de procédés textuels (répétitions, accumulations, contradictions) mimant la colère et faisant déborder le discours ; l'intégration des codes de la tragédie et du mélodrame à l'intérieur de la forme narrative. La réflexion se décline en six temps. Après avoir conceptualisé la notion de colère à l'aune de discours philosophiques, sociologiques, politiques et littéraires (chapitre 1), je procède à une lecture à rebours des œuvres. J'observe les tensions entre un imaginaire de la dévastation et une écriture de l'excès dans Fleurs de crachat (chapitre 2) ; j'explore les mécaniques de la vengeance dans Les Laides Otages (chapitre 3), où la colère se manifeste par des accumulations et des hyperboles, et par le rappel de la tragédie dans la forme narrative ; je montre comment Les Enfants du Sabbat (chapitre 4) est également structuré autour d'une vengeance excessive, alors que la protagoniste, religieuse-sorcière violée durant son enfance, transforme le trauma de l'inceste en charge explosive contre des cibles symboliques (la pureté, la mise au monde) ; je m'intéresse ensuite à Désespoir de vieille fille (chapitre 5) et au discours confus d'une narratrice anonyme dont le célibat est à la source d'une immense colère ; j'analyse enfin la manière dont La Chair décevante recycle les codes du mélodrame pour inscrire dans la forme romanesque un puissant et inextinguible désir d'insurrection (chapitre 6). En conclusion, je montre que les enjeux analysés dans les œuvres sont préfigurés dans le premier roman écrit par une femme au Québec, Angéline de Montbrun. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : colère en littérature, vengeance, folie, sorcellerie, féminisme, littérature des femmes au Québec, littérature québécoise, Catherine Mavrikakis (1961-), Josée Yvon (1950-1994), Anne Hébert (1916-2000), Thérèse Tardif (1912-?), Jovette Bernier (1900-1981), Laure Conan (1845-1924).
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Comment tenter de trans/former la conscience de personnes engagées dans des situations de conflit, des tensions sociales et raciales et en quête de changements politiques significatifs ? Trois types de textes se font ici écho : six auteur·e·s analysent les « rencontres radicales » organisées entre Palestinien·ne·s et Israélien·ne·s ; bell hooks écrit sur l’éducation à/par l’émancipation dans le contexte des discriminations raciales aux États-Unis ; enfin, trois participant·e·s à des groupes de rencontre en Kanaky/Nouvelle-Calédonie nous proposent un troisième point d’ancrage en cette année de référendum d’autodétermination. Un ouvrage collectif qui vise à donner voix ensemble aux militant·e·s et aux théories, engageant un dialogue qui offre un répertoire d’actions et de réflexions puissant et décapant au confluent du féminisme, de l’analyse de la colonialité et d’une radicalité revendiquée. Essais de bell hooks, Rabah Halabi, Michal Zak, Nava Sonnenschein, Ramzi Suleiman, Ahmad Hijazi, Tal Dor, Angélina Perrochaud, Pascal Hébert, Pierre Wélépa et Nassira Hedjerassi.
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"Cette anthologie rassemble des points de vue d'écrivain.e.s et des textes théoriques. À la fois personnels et engagés, ces écrits montrent la richesse et la fécondité de la pensée autochtone. En plus de fournir des clefs pour la lecture et l'enseignement des littératures des Premières Nations, des Métis et des Inuits, ce livre permet de mieux comprendre les enjeux liés à leurs territoires, leurs cultures et leurs imaginaires. Ces voix invitent à penser le monde à partir des histoires qui nous fondent."--Page 4 de la couverture.
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Cet article présente une démarche partenariale institutionnalisée qui a cours au Service aux collectivités de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) depuis près de quarante ans, où s’est rapidement développé un volet féministe. À l’heure où la recherche partenariale, sous toutes ses formes, gagne en popularité dans le monde universitaire, l’approche du Service valorise une conception du partenariat dans laquelle la production des connaissances scientifiques est partagée avec des groupes de femmes riches de savoirs, porteurs de besoins collectifs et de changement social. L’article met en perspective le contexte à l’origine de l’approche et ses liens avec l’analyse féministe. Il présente les dimensions clés du cadre institutionnel mis en place pour soutenir les partenariats entre professeur·e·s et groupes sociaux et leur intérêt pour les initiatives féministes. Un projet visant à accentuer la prévention des agressions à caractère sexuel en contexte scolaire sert ensuite d’illustration concrète de l’approche. Puis la réflexion dégage des enjeux et des éléments de conflictualité inhérents à une pratique partenariale féministe qui bouscule les rôles et les pouvoirs traditionnels en recherche.
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Les logiques d'échange et intérêts contenus dans les scripts sexuels des femmes représentent un objet de recherche peu approfondi dans la littérature sociologique occidentale. Face à cette lacune, ce mémoire de recherche se donne pour mission l'exploration de l'idée que la sexualité des femmes possède une propriété échangeable dans des représentations émises dans le contexte culturel québécois. De telles représentations témoignent des conventions et prescriptions guidant la conduite sexuelle par la constitution de scénarios culturels (Simon & Gagnon, 1987). Pour comprendre les logiques d'échange, il est impératif de les situer à l'intérieur de la relation les négociant, celle-ci formant un circuit d'échange avec ses propres règles, significations et pratiques (Zelizer, 2001). La méthodologie se fonde sur une analyse de contenu qualitative visant les narratives véhiculées dans la télésérie La Galère par un processus d'abstraction emprunté à la théorisation ancrée (Strauss & Corbin, 1998). Les objectifs sont à la fois descriptifs, soit la composition d'une typologie classifiant des circuits d'échange typiques, et analytiques, soit une discussion théorique portant sur les ensembles de significations en tension dans les scénarios culturels analysés. Les résultats montrent que les quatre circuits type négocient, par de complexes ramifications, les échanges plus ou moins directs impliquant la sexualité et de multiples finalités de type utilitaire, incluant, sans s'y limiter, des bénéfices économiques. Les axes de tension identifiés dans les signifiants produits par le matériau analysé illustrent la présence de discours tiraillés entre un idéal de sexualité désintéressée et une abondante présence d'intérêts dans les scénarios culturels sexuels représentés. Ces axes de tensions appuient de plus la nécessité d'appréhender, en études féministes, oppression et émancipation dans une approche plaçant ces concepts en dialectique plutôt qu'en dichotomie (Chepp, 2015); dans le cas présent, pour mieux comprendre les logiques d'échange sexuel. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : sexualité, logiques d'échange sexuel, scripts sexuels, télésérie, analyse de contenu qualitative, féminisme, La Galère, narratives/narratifs
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L'approche intersectionnelle est en émergence dans les milieux de pratiques féministes. À l'aune de sa théorisation, la littérature, à son sujet, laisse entendre qu'elle serait profitable à la déconstruction de certains préjugés et qu'elle favoriserait une perspective plurielle dans les interventions sociales faites auprès de femmes immigrantes et racisées. Pourtant, on en connaît encore que peu sur ses usages. Que savons-nous sur la manière dont celle-ci peut s'intégrer aux différentes étapes du processus d'intervention dans les services professionnels œuvrant sur le terrain? Cette étude, de nature qualitative, traite de l'application de l'intersectionnalité dans les centres de femmes. Nous cherchions à connaître la manière dont celle-ci est intégrée par les intervenantes de centre de femmes avec les femmes immigrantes et racisées. Le premier objectif de notre recherche a consisté à repérer les dimensions intersectionnelles présentes dans les milieux d'interventions. En second lieu, nous avons tenté de cerner la pertinence et les contraintes de son utilisation. En nous inspirant de la méthode des récits de pratique, nous avons effectué des entrevues individuelles auprès de sept intervenantes des centres de femmes de Montréal qui travaillent avec des femmes aux prises avec diverses problématiques sociales. Dans cette recherche, la présentation de l'interprétation des résultats de notre analyse rend compte de la mise en pratique de l'intersectionnalité. On observe que cette approche offre une nouvelle compréhension des situations des femmes immigrantes et qu'elle permet de mieux composer avec les différences et les complexités des identités de celles-ci. On constate que sont mises en œuvre des stratégies en émergence dans les centres pour valoriser et légitimer le vécu des femmes racisées, lutter contre les préjugés et réfléchir à la posture sociale de l'intervenante. Or, on observe que des défis persistent dans l'intégration de l'approche intersectionnelle face à certaines problématiques spécifiques dans les processus d'intervention. L'on remarque que se détourner de l'attention de la domination du conjoint en violence conjugale n'est pas évident. L'analyse soulève des incohérences entre les éléments pris en compte et les moyens proposés pour parvenir à résoudre ce type de problème. Nous soutenons l'importance de poursuivre les recherches sur l'intersectionnalité en tant qu'outil d'intervention pour créer un espace inclusif dans les milieux féministes et soutenir les femmes immigrantes et racisées face au racisme et aux violences spécifiques portées à leur endroit. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : intersectionnalité, intervention féministe, travail social, stratégies d'intervention, centre de femmes, femmes immigrantes et racisées.
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Dans cette thèse, je propose une lecture de l'amour dans la littérature contemporaine des femmes (en France et au Québec). À partir des œuvres de Christine Angot, Nelly Arcan, Nina Bouraoui, Martine Delvaux, Camille Laurens, Catherine Mavrikakis et Tiphaine Samoyault, je m'intéresse à la manière dont l'amour donne forme à l'écriture. Une forme où l'usage du Je comme « pronom de l'intimité » (qui « n'a sa place que dans les lettres d'amour », écrit Christine Angot) infléchit une pratique de lecture amoureuse. Considérant que l'amour est « une source des graves malentendus » (Beauvoir, 1949) entre les hommes et les femmes, je choisis de fonder ma recherche sur une conception de l'amour en termes de rapport littéraire. Je me concentre sur les liens entre, d'une part, l'expérience réelle de l'amour que les textes font voir (sa force de ravissement et son impossibilité, en passant par son apprentissage et son échec) et, d'autre part, l'expérience de la littérature que font, pour elles-mêmes et entre elles, les femmes qui écrivent. Par « amour », il faut entendre, dans le cadre de cette thèse, une approche amoureuse : c'est-à-dire une façon qu'ont les narratrices de lire les signes de l'autre, tout en cherchant elles-mêmes (et en elles-mêmes), par l'acte d'écrire, ce que Christine Angot appelle un « noyau dur ». Ainsi, tenant compte de la fatalité qui circonscrit le destin des amoureuses dans la littérature, et le rôle ambigu que jouent les mots d'amour dans tout récit amoureux (« Les mots d'amour sont les mêmes, avec ou sans l'amour. », écrit Camille Laurens), au final, je pose la question de l'amour comme revendication d'une solitude à travers les actes d'écrire et de lire que mettent en scène les narratrices du corpus à l'étude. Partant en ce sens du constat que l'amour est une fiction, un rêve, un récit, un prétexte voire une disposition pour accéder au cœur de la littérature, je cherche moins à définir la vérité de l'amour comme sentiment que la vérité d'un projet littéraire dont l'amour est le sujet de prédilection. À l'histoire d'amour qui impose les questions du contexte et des circonstances, je réponds que la récurrence de certains lieux fournit, dans les œuvres à l'étude, une armature à l'écriture. Dépositaires d'images, de récits et d'une chronologie, ces lieux installent, dans les œuvres à l'étude, une double temporalité : celle d'une expérience conjuguée de l'amour et de la littérature. Ainsi, entre le souvenir concret que fait naître une histoire d'amour et l'intérêt que suscite la littérature en regard du désir de montrer ce qui est en jeu dans l'amour, je m'intéresse à l'idée d'un trajet où la littérature continue de faire signe à la littérature. Considérant que c'est sur le plan de la lecture que se crée le rapport d'amour ultime avec la littérature, je vise, par la recomposition de chacun des morceaux de cet argumentaire, à mettre en lumière une herméneutique féministe inédite de l'amour telle que me permet de l'élaborer la littérature contemporaine des femmes. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : amour, femmes, lecture, écriture, je, féminisme, filiation tragique, correspondances, trajet, interprétation littéraire, littérature contemporaine des femmes