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La psychanalyse serait-elle la gardienne de la «loi symbolique» ? Nombre de discours veulent nous en persuader. Car c’est la «différence des sexes», dont la psychanalyse est supposée détenir la raison, qui serait l’alpha et l’oméga de notre humanité. Homme ou femme, il faudra donc qu’on se le tienne pour dit, et qu’on ne méconnaisse pas la «vérité» de l’ordre sexuel. Cet ordre pourtant est-il autre chose que l’effet, normatif, de certaines relations de pouvoir que l’on se garde bien d’interroger ? Effet très concret car il traverse la trame de chaque existence, en même temps qu’il sert de socle à la figure de la famille à laquelle notre organisation politique donne droit – et devoir – de cité. Le psychanalyste est en prise directe sur cet enjeu. Car, dans la perspective inaugurée par Freud et marquée par Lacan, il traite la souffrance psychique en sa relation avec l’inconscient. Or l’inconscient, «discours de l’autre», prescrit ce que nous sommes, et d’abord quand il s’agit de la sexuation. Mais cette prescription est à entendre au double sens du terme : injonction et décret d’oubli. Quelle sera, face à cela, la politique de la psychanalyse ?
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Critique des approches psychanalytiques en études féministes et de l'hystérie (Kristeva, Irigaray, Chodorow, Dinnerstein, Mitchell, Lacan, Freud) Voir le compte-rendu: Williams, C. L. (1992). [Review of From Mastery to Analysis: Theories of Gender in Psychoanalytic Feminism., by P. Elliot]. Contemporary Sociology, 21(5), 728–729. https://doi.org/10.2307/2075599
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Ils sont tous là, si familiers... et pourtant étrangement pervertis. Barbe-Bleue, le petit Chaperon rouge, la Belle et la Bête, le loup-garou, Blanche-Neige... chargés de violence et d'un érotisme gothique, parés d'une morale différente et d'une beauté nouvelle. Attention, les loups sont parmi nous, mais aussi en nous, prêts à bondir...
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Comment parler de l’autre côté, se demanda Alice. Car, en fait de merveilles, elle avait découvert qu’elle était plus d’une, et qu’une seule langue ne pouvait signifier ce qui avait lieu entre elles. Il fallait pourtant essayer de se faire entendre. Alors, s’appliquant, elle reprit : Que dire d’une sexualité féminine autre ? Autre que celle prescrite dans et par l’économie du pouvoir phallique. Autre que celle encore et toujours décrite – et normalisée – par la psychanalyse. Comment inventer, ou retrouver, son langage ? Comment interpréter le fonctionnement social à partir de l’exploitation des corps sexués des femmes ? Que peut être, dès lors, leur action par rapport au politique? Doivent-elles ou non intervenir dans les institutions ? Par quel biais échapper à la culture patriarcale ? Quelles questions poser à son discours ? À ses théories ? À ses sciences ? Comment les énoncer pour qu’elles ne soient pas, à nouveau, soumises à la censure ou au refoulement ? Mais aussi : comment déjà parler femme ? En retraversant le discours dominant. En interrogeant la maîtrise des hommes. En parlant aux femmes, entre femmes. Questions – parmi d’autres – qui s’interrogent et se répondent dans plusieurs langues, sur plusieurs tons, à plusieurs voix. Déconcertant l’uniformité d’un discours, la monotonie d’un genre, l’autocratie d’un sexe. Innombrables les désirs des femmes, et jamais réductibles à l’un ni à son multiple. Le jour était déjà levé depuis longtemps. Une histoire n’en finissait pas d’imposer son ordre. De l’obliger à s’exposer dans une clarté un peu froide. Dans l’attente d’un autre matin, elle repassa derrière le miroir, et elle se retrouva entre elles toute(s). Luce Irigaray
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La jeune née est un texte phare du mouvement féministe moderne. Hélène Cixous et Catherine Clément y mettent en avant le concept d'écriture féminine, explorant la façon dont la sexualité et l'inconscient des femmes façonnent leur imaginaire, leur langage et leur écriture.
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La sexualité féminine est restée le “ continent noir ” de la psychanalyse. Celle-ci, en effet, ne pouvait que méconnaître cette autre, femme, qui déborde le cadrage de son champ théorique, la science du sujet qu’elle définit n’ayant pas interrogé sa soumission à des impératifs logiques masculins. Il fallait donc retraverser les textes où cette logique de l’un, du même, se systématise comme telle. Relire, et réinterpréter, Platon, pour repérer comment s’y déterminent les métaphores qui véhiculeront désormais le sens. Suivre le développement de cette histoire, de la théorie, et re-marquer où et comment l’autre – femme – se trouve exclue de la production du discours, en assurant de sa plasticité silencieuse le sol, la relance, et la limite. Un spéculum a été introduit dans le volume pour en altérer l’économie. Ce praticable déjouant le montage de la représentation selon des paramètres masculins. Non pour quelque nouveau spectacle. Rien, alors, à voir en plus ? Mais que, d’un tact difficilement identifiable dans son fluide et inappropriable dans sa touche, “ Dieu ” rouvre des chemins dans un langage qui la connote comme châtrée, interdite de parole, et un certain sens – aussi de l’histoire – s’en trouvera soumis à une distorsion inouïe. La/une femme jamais ne se re(n)ferme en un volume. Luce Irigaray
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La femme noire est puissante, la femme arabe est soumise, la femme asiatique est docile : comment sortir de cet imaginaire collectif autour des femmes non-blanches? Alors que la quasi totalité des mots-clés favoris des Français sur les sites pornographiques ont trait à la nationalité ou à l’ethnie, comment ces clichés exotiques influencent les relations de séduction et les fantasmes ? Peut-on avoir une préférence sexuelle pour un type ethnique sans être raciste ? Rokhaya Diallo et Grace Ly parlent fétichisme, pouvoir et domination avec la romancière Faïza Guène, dont le premier livre « Kiffe Kiffe demain » a connu un grand succès et dont le dernier roman « Millénium blues » est paru en janvier 2018.
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