Votre recherche
Résultats 663 ressources
-
Face aux accusations de dépolitisation et d’individualisme d’un certain féminisme actuel, comment réfléchir à de nouvelles pratiques technologiques dans la perspective d’un changement culturel? Cette question sera examinée dans cet article qui propose de réfléchir à la manière dont les avancées technologiques, et plus particulièrement le cyberespace, peuvent proposer un contexte propice aux valeurs prônées par le féminisme. Comme lieu discursif décentré permettant l’ouverture de discours et d’identités divergentes, le cyberespace offre de nouvelles possibilités quant à la production et la construction de représentations identitaires. Les stratégies d’autoreprésentation des femmes participent de cette multiplication de représentations. En affirmant le pouvoir de changement culturel que possède le cyberespace, cet article se penchera plus spécifiquement sur deux textes publiés sur des blogues féministes, de façon à analyser, d’après une méthodologie issue de l’analyse de discours, les stratégies textuelles d’autoreprésentation qui y sont déployées.
-
''À partir d'une enquête par entretiens auprès de femmes en couple, cet ouvrage propose une analyse sociologique de la parentalité lesbienne appréhendée à partir de l'exercice du travail parental fourni par les mères. Au-delà des individus, ce sont les deux membres d'un couple qui ont été rencontrés couples de même sexe et ayant élaboré un projet parental, conduisant à diverses configurations familiales organisées autour de l'adoption, la coparentalité, l'insémination artificielle avec donneur connu ou inconnu, ou encore un rapport hétérosexuel.Le but de cette recherche est à la fois de révéler une vie quotidienne peu connue, souvent rendue invisible par le stigmate pesant sur l'homosexualité, et de réfléchir sur « la » famille et le cadre hétéronormatif dans lequel elle se définit. Travailler sur la parentalité lesbienne, c'est en effet interroger par la marge un ensemble de normes régissant le couple et la filiation à l'intersection de la sexualité et de la domination masculine, se demander : comment est-on mère quand on est lesbienne ? Comment est-on mère avec une autre femme, c'est-à-dire quand la « différence des sexes » est absente et quand on n'en a pas le statut légal ? Et, finalement: comment est-on mère « tout court » dans la société contemporaine ?''-
-
The American Psychiatric Association (APA) is in the process of revising its Diagnostic and Statistical Manual (DSM), with the DSM-V having an anticipated publication date of 2012. As part of that ongoing process, in May 2008, APA announced its appointment of the Work Group on Sexual and Gender Identity Disorders (WGSGID). The announcement generated a flurry of concerned and anxious responses in the lesbian, gay, bisexual, and transgender (LGBT) community, mostly focused on the status of the diagnostic categories of Gender Identity Disorder (GID) (for both children and adolescents and adults). Activists argued, as in the case of homosexuality in the 1970s, that it is wrong to label expressions of gender variance as symptoms of a mental disorder and that perpetuating DSM-IV-TR’s GID diagnoses in the DSM-V would further stigmatize and cause harm to transgender individuals. Other advocates in the trans community expressed concern that deleting GID would lead to denying medical and surgical care for transgender adults. This review explores how criticisms of the existing GID diagnoses parallel and contrast with earlier historical events that led APA to remove homosexuality from the DSM in 1973. It begins with a brief introduction to binary formulations that lead not only to linkages of sexual orientation and gender identity, but also to scientific and clinical etiological theories that implicitly moralize about matters of sexuality and gender. Next is a review of the history of how homosexuality came to be removed from the DSM-II in 1973 and how, not long thereafter, the GID diagnoses found their way into DSM-III in 1980. Similarities and differences in the relationships of homosexuality and gender identity to psychiatric and medical thinking are elucidated. Following a discussion of these issues, the author recommends changes in the DSM-V and some internal and public actions that the American Psychiatric Association should take.
-
La vie de nombreuses lesbiennes ayant grandi avant 1965 reste entourée de mystère. Les historien.nes ont éclairé le monde des « amies romantiques » de la classe moyenne supérieure et des femmes butch et femmes de la classe ouvrière qui fréquentaient les bars lesbiens dans les années 50 et 60. Cependant, la majorité des lesbiennes étaient des femmes de classe moyenne inférieure qui cachaient leur identité sexuelle en s'engageant dans des relations sociales et sexuelles discrètes. S'appuyant sur de la correspondance, des entrevues, des revues et des articles de journaux, Awfully Devoted Women offre un portrait nuancé de la vie des lesbiennes de la classe moyenne dans les décennies précédant le mouvement pour les droits des homosexuel.les au Canada anglais. Les récits et explorations des pratiques sexuelles de ces femmes, les réflexions sur le désir homosexuel et les relations avec les ami.e.s et la famille dévoilent un monde de relations privées, de fêtes à la maison et de réseaux sociaux discrets. Cette étude intime de la vie de femmes forcées d'aimer en secret remet non seulement en question l'idée selon laquelle les relations lesbiennes dans le passé étaient asexuées, mais révèle également le courage qu'il fallait aux femmes pour explorer le désir à une époque où elles étaient censées en savoir peu sur le désir. sexualité. Awfully Devoted Women est le premier livre d'étude sur la sexualité, les relations et la communauté lesbiennes au Canada avant 1965. Il intéressera les étudiant.e.s et les praticien.nes de l'histoire canadienne et des études féminines ainsi que toute personne intéressée par l'histoire de la sexualité.
-
Intersecting the domains of women's studies, sexuality, gender and transgender studies, Debates in Transgender, Queer, and Feminist Theory provides a critical analysis of key texts and theories, engaging in a dialogue with prominent theorists of transgendered identity, embodiment and sexual politics, and intervening in various aspects of a conceptually and politically difficult terrain.
-
Le genre est un organisateur central de la mondialisation néolibérale actuelle. Qu'il s'agisse de comprendre la division internationale du travail, les mobilités et les migrations, les guerres ou encore la transnationalisation des mouvements sociaux, le genre est, avec les rapports de classe et de race, une clé d'analyse indispensable. En effet, les femmes constituent l’une des principales sources de profit pour le capitalisme global et, simultanément, l’un des groupes sociaux les plus actifs dans la conception et la mise en œuvre d’alternatives à cette mondialisation. En réunissant des spécialistes internationaux sur des thématiques rarement abordées, comme le rôle des femmes du Sud et leurs mouvements, la militarisation ouverte et les guerres « de basse intensité », ou encore le travail non rémunéré des femmes, cet ouvrage renouvelle fondamentalement la critique des conséquences économiques, sociales, politiques, culturelles et idéologiques de la mondialisation.
-
Florence, 16 ans, vit avec son père, sa mère et Thomas, son frère de 14 ans, avec qui elle se chamaille tout le temps. Elle ne s'entend guère mieux avec sa mère. Florence n'est pas une fille très sociable. Elle trouve sa vie d'un ennui mortel, n'a pas beaucoup de copines ni d'amoureux. Par contre, elle a un ami fidèle, le beau Andy, qu'elle considère comme un frère; et avec qui elle joue de la guitare électrique. Ils projettent de former un groupe musical, sous le nom de Bonnie and Clyde. Florence fréquente l'école secondaire. Bref, le quotidien banal de beaucoup d'adolescent.e.s. Mais pourquoi se sent-elle parfois tellement à part? Différente des autres jeunes de son âge dans ses goûts, ses intérêts, ses rêves. Pourquoi est-elle si bouleversée par le retour en ville de Raphaëlle, son amie d'enfance? La venue de son amie oblige Florence à se questionner sur elle-même. Son attirance pour Raphaële est-elle normale? Ses questionnements et l'arrivée de Raphaëlle qui lui révèle son homosexualité, oblige Florence à jeter le masque : elle est lesbienne, elle préfère les filles aux garçons. Une prise de conscience douloureuse, car révéler son homosexualité n'est jamais facile. Florence devra faire face aux autres jeunes, à sa famille et à la société.Un récit très pudique qui parle d'un sujet souvent inexploité en littérature jeunesse : l'amour homosexuel entre filles. L'intrigue aborde aussi le questionnement identitaire, la difficulté de s'accepter, de se faire accepter, en plus d'ajouter une note plus sombre au portrait : l'homophobie. À cause de sa différence, Florence est invectivée de façon grossière et son frère se fera tabasser pour l'avoir défendue. Mais, s'il faut beaucoup de courage pour garder la tête haute, les mentalités ont heureusement évolué. Un roman qui veut démystifier l'homosexualité et permettre aux adolescent.e.s homosexuel.les de s'accepter. En annexe : un guide de ressources et d'aide aux jeunes.
-
The author discusses issues pertaining to transgender women and girls. Women identifying as male or transitioning to becoming male are often ignored in the scientific and lay literature on transgender people. The many newer terms for transgender women and girls are discussed, as well as new ways for transgender girls to express their identities. The importance of family and community supports is discussed, and common issues that young transgender people bring into mental health treatment are elucidated.
-
Cette publication célèbre les 15 ans de FéminÉtudes et rend compte de la puissance réflexive des féminismes. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
-
Feminism is one of the most important perspectives from which visual culture has been theorized and historicized over the past forty years. Challenging the notion of feminism as a unified discourse, this second edition of The Feminism and Visual Culture Reader assembles a wide array of writings that address art, film, architecture, popular culture, new media and other visual fields from a feminist perspective. The essays, 40% of which are new to the second edition, are informed by the authors’ deep attention to historical, geographical, and disciplinary contexts as well as by cutting edge concerns such as globalization, diasporic cultural shifts, developments in new media technologies, and intersectional identity politics. The Feminism and Visual Culture Reader combines classic texts with six specially commissioned pieces, all by leading feminist critics, historians, theorists, artists, and activists. Articles are grouped into thematic sections, each of which is introduced by the editor. Providing a framework within which to understand the shifts in feminist thinking in visual studies, as well as an overview of major feminist theories of the visual, this reader also explores how issues of race, class, nationality, and sexuality enter into debates about feminism in the field of the visual
-
Jordan-Young has written a stunning book that demolishes most of the science associated with the dominant paradigm of the development of sex and gender identity, behavior, and orientation. The current paradigm, brain organization theory, proposes: "Because of early exposure to different sex hormones, males and females have different brains"; and these hormones also create "gay" and "straight" brains. Jordan-Young interviewed virtually every major researcher in the field and reviewed hundreds of published scientific papers. Her conclusion: "Brain organization theory is little more than an elaboration of longstanding folk tales about antagonistic male and female essences and how they connect to antagonistic male and female natures." She explains, in exquisite detail, the flaws in the underlying science, from experimental designs that make no statistical sense to "conceptually sloppy" definitions of male and female sexuality, contradictory results, and the social construction of normality. Her conclusion that the patterns we see are far more complicated than previously believed and due to a wider range of variables will shake up the research community and alter public perception.
-
Des années 1950 à la fin des années 1990, des agents de l’État ont espionné, interrogé et harcelé les gais et les lesbiennes au Canada, employant des idéologies sociales et d’autres pratiques pour faire de leur cible – les personnes qui s’écartaient de la soi-disant norme – une menace pour la société. et ennemi.e.s de l'État. Reconstruit à partir de documents officiels du régime de sécurité publiés dans le cadre de la Loi sur l'accès à l'information et d'entretiens avec des gais, des lesbiennes, des fonctionnaires et des hauts fonctionnaires, The Canadian War on Queers offre un récit passionné et personnalisé d'une campagne de sécurité nationale qui a violé les droits civils des personnes. et libertés pour tenter de réguler leurs pratiques sexuelles. Gary Kinsman et Patrizia Gentile révèlent non seulement les actes de répression étatique qui ont accompagné la guerre canadienne contre les homosexuel.les, mais aussi les formes de résistance qui soulèvent des questions sur la sécurité nationale qui était protégée et sur la sécurité nationale en tant que pratique idéologique. Ce récit novateur de la manière dont l’État a utilisé la sécurité nationale pour faire la guerre à son propre peuple offre des moyens de comprendre et de résister aux conflits idéologiques contemporains tels que la « guerre contre le terrorisme ». Il devrait être une lecture obligatoire pour les étudiant.e.s, les universitaires et les militant.e.s sociaux dans les études lesbiennes, gays et queer ou pour toute personne intéressée par les questions de sécurité nationale, de répression étatique et des droits humains.
-
Cet article vise à démontrer les limites de l’approche de réduction des méfaits lorsqu’elle est appliquée à la prostitution. L’auteure, en mettant l’accent sur les inégalités entre les hommes et les femmes, ainsi que sur la violence inhérente au rapport prostitutionnel, critique les parallèles que certains auteurs et auteures, ainsi que certains intervenants et intervenantes, font entre la problématique de la drogue et celle de la prostitution. Alors que des chercheurs en santé (Pardasani, Rekart) tendent à occulter ces dimensions de la prostitution, la chercheure féministe Mélissa Farley démontre plutôt comment une intervention axée sur l’arrêt de la prostitution s’avère davantage cohérente avec une défense des droits humains et de l’égalité entre hommes et femmes. L’auteure de l’article considère que même si l’approche de réduction des méfaits se réclame d’une philosophie pragmatique, humaniste et libérale, elle s’avère insuffisante, voire inadéquate, comme solution à la prostitution. L’auteure considère que la prostitution devrait davantage être comparée à d’autres types de violence faite aux femmes et qu’elle nécessite une intervention similaire.
-
Alors que la sociologie de l’homosexualité demeure une spécialité peu développée, la diversification des sociétés contemporaines appelle une théorisation attentive à l’égard des multiples dimensions des expériences des immigrants homosexuels. Nous présentons ici un dialogue entre les approches qui constituent les a priori théoriques de notre recherche, en nous appuyant sur les résultats de nos cinq premières entrevues. Cette partie de notre recherche est basée sur des entrevues semi-directives réalisées auprès d’immigrants homosexuels au Québec. Il est montré que les approches interactionniste et historiciste ont permis de comprendre l’homosexualité comme un processus sociohistorique. Mais l’interaction entre les axes de différenciation sociale nous pousse à conjuguer ces approches à une théorisation intersectionnelle qui intègre explicitement les multiples dimensions de l’expérience sociale. Nous discutons toutefois de possibles difficultés méthodologiques.
-
Chérir, plutôt qu'éradiquer la diversité des pratiques sexuelles, tel est le programme d'une théorie politique radicale de la sexualité selon Gayle Rubin. Sa mise en oeuvre s'est heurtée à la volonté permanente d'imposer une bonne sexualité : hétérosexuelle, monogame, conjugale, gratuite, intragénérationnelle, génitale, à deux, procréative, sans sex toys ni usage de pornographie. Gayle Rubin, féministe et lesbienne militante, est ainsi devenue la cible de la droite états-unienne comme de pans entiers des mouvements féministes et lesbiens. Écrivant sous forme d'articles clairs et décisifs, elle a ouvert la voie au développement d'outils d'analyse spécifiques pour comprendre les oppressions matérielles et symboliques subies par les hors-la-loi du sexe et a contribué à la fondation de la théorie féministe, des études de genre et de la théorie queer. Les réflexions de Michel Foucault sur l'éthique du sadomasochisme masculin se trouvent ici éclairées par celle qu'il appelle « notre amie Gayle Rubin »
-
Throughout his ascendancy in fame and cultural visibility, singer/songwriter and gay pop icon Rufus Wainwright's output has been consistently related, by scholars and critics alike, to camp aesthetics, modes of artistic expression typically understood as emerging from queer communities, particularly certain gay male populations, but ones whose political potential is highly contested. Traditional conceptions of camp, as most famously articulated by Susan Sontag in the 1960s, emphasize style over content, necessarily rendering it politically-disengaged. However, scholars have vehemently challenged conceptions like Sontag's, in order to reclaim camp as a potent means to facilitate queer world-making and a powerful resistance to heteronormativity. I examine Wainwright's image and music in order to theorize a new queer interpretive listening position. Specifically, I draw upon the literary perspective of “reparative reading,” articulated by Eve Kosofsky Sedgwick in opposition to what she describes as “paranoid reading,” to propose a uniquely queer approach to musical and cultural historiography, exemplified by Wainwright's music. Much of the current queer musicology focuses on lost histories, systematic marginalization, and the commoditization of queer identities. While such approaches have produced important insights, thorough examination of the relationships between queer cultural products and their queer reception has proven elusive. This project suggests a unique approach to understanding the musical construction of a specific kind of queer masculinity, one which combines authorial creation with reparative conceptions of reception, in order to theorize a uniquely gay male interpretive position. When viewed through a theoretical lens combining politically-potent conceptions of camp performativity with a reparative reading position, Wainwright's music strikingly enacts Philip Brett's call to claim, not historical evidence, but the right of interpretation, emerging as an act of resistance via the reclamation and consolidation of a queer interpretive authority. In this way, Wainwright articulates both a rupture in the history of queer masculinity and a powerful means of resistance to the often-exclusionary relationships between literary, musical, and artistic objects and the heteronormative cultural systems in which they are created.
-
"A nuanced critique of how the World Bank encourages gender norms through its policies, Developing Partnerships argues that financial institutions are key players in the global enforcement of gender and family expectations.By combining analysis of documents produced and sponsored by the World Bank with interviews of World Bank staffers and case studies, Kate Bedford presents a detailed examination of gender and sexuality in the policies of the world's largest and most influential development institution. Looking concurrently at economic and gender policy, Bedford connects reform of markets to reform of masculinities, loan agreements for export promotion to pamphlets for indigenous adolescents advising daily genital bathing, and attempts to strengthen institutions after the Washington Consensus to efforts to promote loving couplehood in response to economic crisis. In doing so, she reveals the shifting relationships between development and sexuality and the ways in which gender policy impacts debates about the future of neoliberalism.Providing a multilayered account of how gender-aware policies are conceived and implemented by the World Bank, Developing Partnerships demonstrates as well how institutional practices shape development."-- Site de l'éditeur.
-
La philosophe américaine Judith Butler est connue en France pour avoir relancé la problématique féministe à partir d’une relecture des relations de pouvoir chez Michel Foucault. Mais son travail peut aussi être étudié sous l’angle des rapports entre sujet et normes. Comprendre l’action des normes dans la vie humaine et la vie des normes dans les actions humaines, c’est s’engager dans une double réflexion sur le pouvoir de la norme dans la vie et sur le pouvoir de la vie dans les normes. Tel est le centre de la philosophie de J. Butler. D’un côté, la norme a une efficacité pratique particulière dans la régulation des vies et des comportements, d’un autre côté, une norme n’est posée que parce qu’elle peut être contestée par la vie. L’un des enjeux de cette étude est de souligner combien, en posant des questions radicales, J. Butler s’inscrit dans la tradition philosophique d’une « relecture » comparée - ici, Hegel, Freud, Foucault.
-
Traduction de Bodies That Matter, (1993) La prise en compte de la matérialité des corps n’implique pas la saisie d’une réalité pure, naturelle, derrière le genre : si le sexe est un présupposé nécessaire du genre, nous n’aurons jamais accès au réel du sexe qu’à travers nos schèmes culturels. Le sexe, comme le genre, est une norme culturelle, qui régit la matérialité des corps. Il importe donc de souligner que le concept de matière a une histoire, où sont sédimentés les discours sur la différence sexuelle. En outre, si certains corps (par exemple blancs, mâles et hétérosexuels) sont valorisés par la norme, d’autres (par exemple lesbiens ou non blancs) sont produits comme abjects, rejetés dans un dehors invivable. À travers une reprise critique du concept foucaldien de « contrainte productive », Judith Butler s’efforce, loin de tout volontarisme, de ressaisir la façon dont ces corps peuvent défaire les normes qui les constituent et devenir le lieu d’une puissance d’agir transformatrice. Ce livre, où l’épistémologie se mêle à la politique, constitue un jalon des études de genre et l’un des ouvrages majeurs de son auteure.
-
Les sciences sociales et épidémiologiques contemporaines tendent de plus en plus à prendre en compte la question du genre dans leurs théories sur les orientations sexuelles. Elle mettent ainsi en évidence les diverses articulations entre les formes de sexisme et d'homophobie, et leurs impacts différenciés selon les constructions du genre et les orientations sexuelles, de même qu'en fonction du contexte socioculturel dans lequel elles se situent. Réalisé avec l'appui de l'équipe pancanadienne Sexualités et genres, vulnérabilité et résilience (SVR), cet ouvrage regroupe des contributions de chercheurs francophones et anglophones du Québec, du Canada, de la France et de la Suisse romande, qui examinent les dimensions socioéconomiques, progessionnelles, familiales, relationnelles et psychologiques afin de saisir les variations liées au genre au sein des minorités sexuelles. Faisant appel à des résultats de travaux multidisciplinaires qui s'appuient sur des méthodologies de types quantitatif et qualitatif, ce livre met en lumière des processus contribuant aux inégalités sociales dans les champs de l'éducation, de l'économie et de la santé, et à des condition de vulnérabilité qui affectent l'estime de soi, les réseaux de soutien et la vie sociale. Les recherches observent des modes de résilience significatifs qui, là encore, peuvent varier en fonction du genre, suggérent ainsi sa prise en compte dans les interventions.