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FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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« Cet article examine de manière pragmatique dix paramètres à prendre en considération quand se présente le choix d’entreprendre une recherche collaborative lors d’une thèse de doctorat. Parmi ceux-ci, il sera question de la prise de contact, du nombre de participants et de rencontre, de l’engagement et des liens de confiance et des coûts à prévoir. Cet article propose d’abord de définir la recherche collaborative en sciences de l’éducation et de présenter la mise en contexte de chacune des deux études doctorales. Les défis, les surprises et les réussites des deux chercheuses seront soulignés au regard de leur expérience et de leur préoccupation à gérer les trois étapes de la recherche collaborative, la cosituation, la coopération et la coproduction » [Résumé original]
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This article highlights the importance of recognizing both the ontology of impairment as it relates to the creation of the disabled identity as well as why articulations of the disabled identity being ‘crip’ obfuscate potential politics. Examining how the disabled identity has been cast as a coherent social and political category, rather than the messy and complicated identity it truly is, I argue the adoption of a post-structuralist orientation by activists and advocates is bad for disability politics. Providing two examples, the first focusing on a publicized rape case of a person with an intellectual disability and the second on the importance of disability rights claims based on visibility of impairment, I show how articulations like those made in crip theory can have serious, negative implications for the lived experience of people with disabilities. I conclude with a call for disability studies scholars to engage disability politics in their work.
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The Women's Art Society of Montreal (WASM) was founded in 1894 by two Montrealers, Mrs. James H. Peck (nee Mary Alice Skelton) and Mary Martha (May) Phillips, with the goal of integrating women into the art world. This organization was the Montreal branch of the Toronto-based Women’s Art Association until 1907, when it broke away from the mother organization to form its own independent Women’s Art Society of Montreal. In 1938, the Society’s efforts shifted towards entertainment and other branches of the arts, such as theatre, music and studio art. In 1981, the Society officially adopted a French name: l’Association culturelle des femmes de Montréal, but the organization remained essentially an English support group. In 1998 it began to accept men as members. The author traces the local, national and international events that coincided with each year of the WASM's existence.
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We review how recent family scholarship theorizes recent family change as either a process of deinstitutionalization, in which family can no longer be understood in institutional terms, or a process of diversification, in which family life is expanding but not losing its institutional character. We argue that both approaches emerge out of and depend on a social institutional framework for understanding family that was developed in 20th-century sociology. Despite producing a wealth of research, both approaches have difficulty adequately conceptualizing the institutional character of family and providing ways of theorizing family change. We introduce an alternative to a social institutional framework, a Weberian institutional logics approach, which provides a different way to understand the institutional character of family life and thereby affords new interpretations and avenues for theory and research on family change in the 21st century.
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En Bolivie, plusieurs organisations de femmes et féministes s'engagent dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Des autrices constatent que les femmes indigènes se mobilisent surtout autour d'enjeux ethniques et économiques et sont peu interpelées par les enjeux liés au genre, un concept qu'elles conçoivent davantage selon des notions propres aux traditions indigènes boliviennes (Rousseau, 2009). Toutefois, l'étude du processus de l'Assemblée constituante (Rousseau, 2011) démontre que plutôt que de manifester un désintérêt envers les enjeux liés au genre, les femmes indigènes se mobilisent face à des enjeux prenant non seulement compte de leur position de femme, mais également de l'imbrication de leur double position de femmes et indigènes. Ces constats mènent à explorer les pratiques et les carrières d'engagement des femmes indigènes contre les violences faites aux femmes, à partir de la question de recherche suivante : quelles sont les carrières et pratiques d'engagement dévoilées dans les récits des femmes indigènes dans le domaine des violences faites aux femmes en Bolivie? Un séjour à Sucre, en Bolivie, entre les mois d'octobre 2017 et février 2018, m'a donné l'opportunité d'observer une variété de pratiques d'engagement social dans ce domaine et de réaliser sept entretiens auprès de femmes engagées contre les violences faites aux femmes issues de différents contextes sociaux. Les données récoltées ont été analysées à partir des deux premiers axes du dispositif d'analyse proposé par Mathieu (2011), soit l'approche dispositionnaliste des carrières d'engagement et celle inspirée de la sociologie pragmatique de l'engagement. Ce cadre théorique m'a permis de déployer les carrières et les pratiques d'engagement social contre les violences faites aux femmes des actrices interrogées en plus d'en dégager les dispositions, les compétences et les difficultés racontées ou observées. Ma posture épistémologique s'inscrit au confluent des perspectives poststructuralistes, féministes postcolonialistes et décoloniales et fait appel à deux méthodes de collecte de données : l'observation participante et les entretiens de type récit de vie orientés sur la thématique de l'engagement social contre les violences faites aux femmes. L'adoption de cette approche m'a évité de basculer dans l'analyse structurelle des mouvements sociaux, pour plutôt proposer une étude exploratoire de l'engagement des femmes indigènes boliviennes en situation. La discussion engage également une réflexion sur ma posture qui tend vers une approche décoloniale et examine la notion d'indigénéité. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : engagement social, femmes indigènes, violences faites aux femmes, féminisme, luttes autochtones, approches décoloniales, Bolivie, Amérique latine.
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This article examines the evolution of the sociotechnical systems that is leading to a massive increase in the overall indebtedness of marginalized populations in the Global South. I analyze the processes through which Big Data (or alternative data) technologies are transforming the infrastructure of fringe finance, the nature of its power relations, and its capacities. The article identifies the consequences of these technological transformations on financial practices and illustrates the qualitative nature of the changes involved. I propose that while these innovations have increased the power of this market to capture value, they have also increased risks to indebted populations and the infrastructure's stability. I argue that these financial practices, enhanced by the power of Big Data, have made the infrastructure of fringe finance dangerously hermetic to careful consideration of the productive capacities of those being targeted for inclusion into the formal financial system, thereby making it potentially dysfunctional.
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De nombreuses femmes se sentent surchargées mentalement, et avec raison. La charge mentale de plus en plus lourde que les femmes ressentent au quotidien est le fruit d’une accumulation de responsabilités multiples, qui dépasse largement le fait d’entretenir la maison et de s’occuper des enfants. Lorsque la charge mentale est trop grande, des problèmes psychologiques peuvent se manifester. Troubles anxieux, épuisement professionnel, dépression : l’épuisement au féminin est un phénomène de plus en plus répandu.
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Ce projet de mémoire a pris forme dans le but d’étudier comment l’effet du genre module la charge mentale au travail, en s’intéressant à l’impact des rapports de genre sur le sentiment de surcharge mentale et comment ils influent sur l’expression du mal-être individuel. L’analyse d’entretiens réalisés auprès de sept femmes et cinq hommes révèle divers facteurs contribuant à l’impression d’être mentalement surchargé au travail : les contraintes temporelles ; l’imprévisibilité ; la précarité au niveau économique et des conditions de travail ; le caractère exigeant des responsabilités professionnelles ; les contradictions du travail ; l’insuffisance du soutien organisationnel ; le manque de reconnaissance au travail ; le faible soutien social ; ainsi que la difficulté à concilier travail et famille. Ces multiples éléments colorent le discours des participants à la fois selon leur genre individuel et selon le type de métier qu’ils occupent : ceux-ci s’inscrivent dans une division relativement bien définie entre métiers majoritairement féminins et métiers majoritairement masculins. Suite à l’analyse des entretiens, il a été possible de cerner des tendances spécifiques à chaque type de métier, qui s’observent dans la relation entre demande psychologique et latitude décisionnelle. Appliqués au modèle de Karasek (1979), les résultats indiquent une conjoncture surchargeante pour les participants occupant un métier à prédominance féminine, où apparaît un cadre organisationnel oppressant. Enfin, de par les effets pernicieux de la non-valorisation du travail traditionnellement féminin et du travail reproductif associé à la gestion familiale, les résultats de cette présente recherche suggèrent que les femmes sont particulièrement à risque d’être surchargées mentalement et de vivre un profond mal-être.
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La compétition entre filles est un lieu commun de la production culturelle destinée aux adolescent-e-s. Ce mémoire cherche à interroger en quoi elle est exacerbée dans le corpus littéraire des dystopies qui leur sont destinées. Le roman à l'étude, Only Ever Yours (Louise O'Neill, 2014), opère par extrapolation satirique, ce qui lui permet de critiquer plutôt que de mettre en scène et de reconduire sans le problématiser le trope de la compétition. Cette subversion est, entre autres, rendue possible par la reprise et le détournement de structures narratives familières (school story, roman d'amour). La démonstration, autour d'une thématique et d'un corpus spécifiques, se veut également l'exemple d'une analyse rigoureuse du corpus pour adolescent-e-s dont on dévalue trop souvent d'emblée la qualité. Suite à un premier chapitre de synthèse sur les écrits théoriques portant sur la littérature dystopique pour adolescent-e-s, l'analyse féministe de l'œuvre comporte deux volets. Il est d'abord question de l'oppression subie par les personnages féminins, qui est analysée par le biais des écrits de Gayle Rubin et d'Adrienne Rich. Ensuite, il s'agit d'observer en quoi les personnages d'O'Neill témoignent d'une résistance, ce qui est relevé grâce aux travaux de Sara K. Day, Martine Delvaux et bell hooks. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Compétition, Dystopie, Féminisme, Littérature pour adolescent-e-s
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Spanning 125 years, Art and Queer Culture is the first major historical survey to consider the ways in which the codes and cultures of homosexuality have provided a creative resource for visual artists. Attempts to trouble the conventions of gender and sexuality, to highlight the performative aspects of identity and to oppose the tyranny of the normal are all woven into the historical fabric of homosexuality and its representation. From Oscar Wilde to Ryan Trecartin, from the molly houses of eighteenth-century London to the Harlem drag balls of the 1920s, the flamboyant refusal of social and sexual norms has fuelled the creation of queer art and life throughout the modern period. Although the book proceeds in a chronological fashion, it does not propose a progressive narrative in which homosexuals become increasingly adept at negotiating the circumstances of censorship and overcoming the terms of stigma and invisibility. The dialogue between art and queer culture does not move towards ever more affirmative images of equality and dignity. Rather than countering homophobia with 'positive' images of assimilation, many of the artists and photographers featured in this book draw upon, and even draw out, the deviant force of homosexuality. Art and Queer Culture includes not only pictures made and displayed under the rubric of fine art but also those intended for private, underground or otherwise restricted audiences. Scrapbooks, amateur artworks, cartoons, bar murals, anonymous photographs, activist posters, all appear in its pages, as do paintings, sculptures, art photographs and video installations. Writing queer culture into the history of art means redrawing the boundaries of what counts as art as well as what counts as history. It means searching for cracks in the partition that separates 'high' art from 'low' culture and in the divide between public achievement and private life
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Le présent article est une analyse de la situation du chercheur à l’intersection de ses appartenances ethniques et de genre. Les scènes se passent dans un espace montréalais désormais appelé le Petit-Maghreb et qui concentre autant d’expériences vécues que de perceptions quant à la présence des femmes et aux usages des lieux par les hommes. À partir du regard du chercheur dans une démarche ethnographique, il s’agit de dépasser les présupposés et de décrypter les enjeux de l’absence des femmes et de la réalité des hommes. Ce texte invite à regarder les espaces considérés comme lieux de la sociabilité masculine, ici mêlant consommation commerciale dite ethnique et sociabilité, comme des révélateurs des questions sociales et urbaines plus larges.
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While there exists some empirical research on women’s use of pornography, the manner in which women do, and how they understand their pornographic spectatorship, remains under-examined. Focusing on the narratives of 26 women gained through both focus groups and individual interviews, this research explores how women who use pornography and other sexually explicit materials navigate, reaffirm, challenge, and contest normative gendered boundaries that surround women’s sexuality, sexual pleasure, and women’s pornographic use. While ‘pornography as female degradation’ is the most visible feminist discourse, the findings of this study suggest that the meanings attributed to both the experience of engaging with pornography, as well as with pornographic materials themselves, were far from wholly degrading, and in fact, served to provide pleasure, sexual self-actualization, and even corporeal validation – disrupting normative discourses of desiring and desirable bodies.
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« Le développement international est un territoire contesté. À cause de l'aggravation des écarts entre le Nord et le Sud, de l'accroissement de la pauvreté mondiale et de l'urgence écologique, de nouveaux défis sociétaux émergent, s'accumulent et conduisent à des besoins criants qu'une aide internationale parvient de moins en moins à combler. Malgré ces tensions, des communautés du Nord et du Sud tentent de reprendre les choses en main et de réinventer le développement autour de principes clés : le respect de la diversité humaine ; le droit de vivre dignement ; le lien organique qui lie les êtres humains ; la vie non humaine ; la nature ; et l'importance de la participation ainsi qu'une démocratie qui dépasse les limites étroites dans lesquelles elle est présentement confinée. Cette édition nouvelle et actualisée regroupe des chercheurs de contextes divers, à travers le monde, qui s'unissent pour comprendre non seulement le « pourquoi » de cette situation critique, mais aussi le « comment », qui permettrait de remettre le monde, et le développement, à l'endroit.»
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This article presents an exploration of the work of family engagement in a racially- and linguistically-diverse, high-poverty, urban school district in a state of continuous neoliberal reform. Drawing from qualitative research methods, it is argued that family engagement is being reshaped by the imperatives of educational neoliberalization while, at the same time, remaining out of touch with the needs and concerns of families who are racially stigmatized, linguistically diverse, and experiencing extreme economic insecurity. It is further argued that school personnel charged with family engagement carry out exploited, invisible, and emotional tasks that increase in quantity and intensity as the social safety net declines under neoliberalism. Applying an intersectional gender analysis of emotional labor and the re-privatization of social reproduction offers an illustration of how family engagement in neoliberal schools both exploits and reinforces hierarchies of race–class–gender while obscuring these processes through neoliberal discourses of individual responsibilization. © The Author(s) 2018.
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Au lendemain des attentats de janvier 2015 à Paris, le ministère de l'Éducation nationale français prend une série de mesures pour mieux former les élèves à la laïcité et aux valeurs de la République. Cette recherche qualitative, effectuée dans l'éducation prioritaire à Marseille, s'intéresse à la mise en œuvre de ce projet en se penchant plus particulièrement sur ses acteurs centraux : les enseignants. Si ceux-ci confirment la forte présence de la religion chez leurs élèves, pour autant, à contrecourant des discours publics régulièrement alarmistes, ils jugent que les situations liées au religieux s'avèrent rarement problématiques. Un tel constat n'est pas le fruit d'un angélisme généralisé, puisqu'une majorité de ces enseignants sont plutôt porteurs d'un discours républicain prônant une application stricte de la laïcité. Pour autant, ils mobilisent généralement un vocabulaire très libéral pour la définir. En dépit de ces points communs, leurs interprétations personnelles demeurent très fragmentées, ce qui les conduit à des mises en œuvre très variées, qui visent plus particulièrement les élèves musulmans. D'ailleurs, ces derniers sont nombreux à croire que la laïcité les cible spécifiquement. Subséquemment, la vision positive portée par l'EMC ne parvient pas à compenser l'impression négative laissée par leur propre expérience. Les parcours biographiques agissant de manière déterminante sur les compréhensions de la laïcité, tant chez les enseignants que chez les élèves, la faisabilité d'un projet visant la transmission uniforme de la laïcité comme culture commune se voit fortement questionnée. Émerge même l'idée d'une « laïcité sensible » émanant d'expériences subjectives et relationnelles, dont l'impact primerait sur les compréhensions découlant des débats publics ou des prescriptions légales. D'ailleurs, les quelques tensions « religieuses » dans les écoles apparaissent moins directement liées à cette question ou à celle des valeurs qu'à une question relationnelle. Elles pourraient se voir largement réduites par une formation professionnelle plus adaptée et par un discours public moins ciblé : l'association politico-médiatique entre laïcité et islam aggrave en effet les crispations de certains enseignants vis-à-vis du religieux, les conduisant à n'analyser les comportements des élèves musulmans que par le prisme religieux, au détriment d'autres facteurs d'explication. Pour finir, au-delà du seul domaine scolaire, cette recherche documente empiriquement l'impasse analytique que représente l'opposition binaire entre laïcité stricte et laïcité inclusive et met en lumière au contraire l'existence d'une variété de postures, hybrides et fluides, entre ces deux extrêmes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Laïcité, école, enseignement, transmission, France, Islam
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Cette thèse interroge le rôle stratégique de l'usage du vêtement dans les mises en scène d'artistes féministes dans les années 2000. Elle aborde le vêtement comme l'élément central par lequel le potentiel transgressif des images du corps dans la pratique artistique contemporaine peut être étudié. Son objectif est de montrer que le vêtement est un espace de déconstruction des rôles binaires genrés qui s'impose comme un véritable outil visuel venant créer des solidarités critiques entre les différentes pratiques artistiques. Pour ce faire, ce travail propose tout d'abord quelques éclaircissements terminologiques relatifs à l'emploi du mot « vêtement », ainsi qu'une définition opératoire selon trois axes, que sont le genre, l'identité et la culture. De plus, en adoptant l'approche interdisciplinaire des fashion studies ainsi qu'une perspective féministe assumée, le vêtement est ici abordé dans sa complexité, car il s'inscrit comme un objet approprié pour analyser les autoreprésentations. C'est au sein de l'étude des séries de cartes postales Sans titre (Flamencas) de Pilar Albarracin, de la performance Les bonbons du collectif d'artistes Les Fermières Obsédées et de l'installation vidéo Trans- de Tejal Shah, que se déploient ses potentialités théoriques. L'analyse du vêtement y interroge la manière dont ces artistes font un usage indiscipliné des parures pour dénoncer les pouvoirs hiérarchiques par l'usurpation du conformisme vestimentaire. Elles utilisent le vêtement pour inciter les sociétés à se questionner sur leur degré d'ouverture à l'expression de genre en altérant les conventions traditionnelles liées à l'apparence par l'usage non hégémonique du vêtement et des parures. Ainsi, chez Pilar Albarracin, la robe flamenca devient un indice visuel permettant à l'artiste de valoriser la figure marginalisée de la gitane. De son côté, l'analyse des sous-vêtements, des chaussures à talons ainsi que des collants déchirés portés par Les Fermières Obsédées montre que le collectif rompt avec les conventions imposées tout en révélant certaines analogies avec le style contestataire des pratiques subculturelles punks. L'étude des parures dans l'installation vidéo Trans- de Tejal Shah interroge les représentations hégémoniques des masculinités et des féminités pour montrer comment l'œuvre peut parvenir à les désidentifier de façon simultanée. Mises en commun dans cette thèse, les trois analyses d'œuvres créent un dialogue visuel critique entre les différentes stratégies de Pilar Albarracin, des Fermières Obsédées et de Tejal Shah, tout en soulignant l'importance d'une approche féministe du vêtement pour les aborder. L'étude du vêtement ainsi menée met l'accent autant sur la production plurielle des représentations de soi que sur le désir des artistes de contrer les discriminations liées à l'apparence. Le regard transversal qu'elle pose et propose révèle l'émergence, dans les œuvres étudiées, d'un style commun, qui est engagé, en plus d'être alternatif et féministe. Par son esprit indiscipliné, ce style vestimentaire n'est pas une caractéristique distinctive qui serait à la source de discriminations et d'inégalités. Il laisse plutôt place à la libre expression d'autoreprésentations plus mouvantes et personnalisées. Il pousse ainsi les sociétés à interroger leur rigidité face à la diversité de genre en s'affirmant comme un puissant outil créatif de soi. De manière générale, ce travail cherche à proposer une lecture originale des images en activant les stratégies vestimentaires de piratage visuel semées par les artistes. Tout en amenant un regard singulier pour aborder la complexité des comportements humains, cette thèse entend ainsi contribuer au développement des études féministes dans l'histoire de l'art contemporain à partir des dialogues interdisciplinaires que propose l'analyse du vêtement. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : vêtement, style, rôles, expression de genre, anticonformisme, artistes féministes, Pilar Albarracin, Les Fermières Obsédées, Tejal Shah.
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Cadre de la recherche: Cet article traite des frontières symboliques, discursives et pratiques des relations intimes. Notre approche est inspirée par la théorie des systèmes de Niklas Luhmann. La « frontière » est conçue comme une opération de la relation par rapport à elle-même : la relation se définit elle-même par ses opérations communicatives et elle définit ainsi les attentes légitimes de ses membres. La relation existe alors en tant que frontière par ses opérations de communication, qui statuent directement ou indirectement sur ce qu’elle est et sur ce qu’elle n’est pas. Les symboles, les règles de sens et les références sémantiques sont des outils mobilisés dans le travail de frontière. Cependant, ces symboles ne définissent pas les façons de les utiliser dans ce travail. Objectifs: L’article vise deux objectifs principaux. Premièrement, en mobilisant en en définissant les concepts de « frontières » et de « travail de frontière », l’article offre des outils théoriques novateurs pour les recherches sur l’intimité. Deuxième, il montre l’utilité empirique de ce concept par la discussion d’exemples de son application à l’étude des formes et des processus de l’intimité en sciences sociales. Méthodologie: Ayant surtout une visée théorique, l’article procède par clarification conceptuelle et définition des notions de « frontières » et de « travail de frontière » en sciences sociales, pour ensuite discuter des applications de ce concept aux relations intimes, conjugales et familiales. Résultats: Les frontières des relations émergent de l’opérationnalisation de symboles, références sémantiques ou règles de sens dans la communication entre partenaires ou membres des relations. Les symboles mobilisés ne déterminent pas les modalités de leur opérationnalisation, ce qui impose d’observer directement les opérations du travail de frontière afin de les décrire et de les comprendre. Conclusions : Avoir exploré les fondements théoriques et empiriques du concept de frontières dans la sociologie des relations intimes, cet article documente la place centrale de la sémantique et du discours dans le travail de frontières qui définit les relations intimes. Il montre également comment le concept permet de saisir les opérations d’autodéfinition dont les relations mêmes ont besoin pour continuer à exister. Contribution : Cet article offre une synthèse des connaissances sur le concept de frontières et en montre le potentiel heuristique pour aborder les relations intimes, conjugales ou familiales. Les articles rassemblés dans ce numéro y contribuent également en montrant sa pertinence pour analyser une diversité de relations intimes, peu importe leur composition, leur durée ou leurs degrés de stabilité ou d’institutionnalisation.
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Les auteures interrogent l’apport des médias socionumériques aux luttes des femmes autochtones du Québec. À la suite du scandale de Val-d’Or – qui a vu des agents de la Sûreté du Québec éclaboussés par des allégations d’agressions sexuelles envers des femmes des nations crie et anichinabée –, les chercheuses ont mené une observation ethnographique dans les comptes Facebook et Twitter des principales militantes et associations autochtones ayant investi les médias socionumériques pour dénoncer ces violences policières. Complétée par des entrevues, leur analyse montre que la variété des actions privilégiées en ligne donne une visibilité accrue aux luttes des femmes autochtones et favorise leur prise de parole. Ces actions se révèlent des moyens efficaces pour décoloniser l’ordre social patriarcal et forger un « espace de la cause des femmes autochtones ».
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« Je ne suis pas un homme je ne suis pas une femme je ne suis pas hétérosexuel je ne suis pas homosexuel je ne suis pas bisexuel. Je suis un dissident du système genre-genre. Je suis la multiplicité du cosmos enfermée dans un régime politique et épistémologique binaire, et je crie devant vous. Je suis un uraniste confiné dans les limites du capitalisme technoscientifique." Paul B. Preciado écrit entre les possibles - et faisant ce qu'il déploie un autre possible. Il fait la politique avec un enthousiasme contagieux, sans aucune hostilité. Ce livre est l'histoire de ses transitions. Cette histoire n'est pas celle du passage d'un point à un autre, mais de l'errance et de l'entre-deux comme lieu de vie. Une transformation constante, sans identité fixe, sans activité fixe, ni adresse, ni pays : les transitions sont sa maison. Et cette maison, vous lecteur, si vous y entrez, vous ne voudrez plus jamais la quitter tout à fait, jamais oublier sa langue intermédiaire, sa langue carrefour, sa langue en transition." Virginie Despentes »