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Dans cette contribution, l’auteure cherche à alimenter la réflexion sur les interactions entre recherche féministe et engagement public à partir de sa propre expérience. Se prêtant à un exercice public d’autoanalyse de sa trajectoire – genre encore (trop?) rarement mobilisé dans le monde universitaire (féministe) et, a fortiori chez les chercheures et chercheurs en apprentissage –, elle propose de partager ses questionnements, hésitations, stratégies d’action, doutes et sources de contentement quant à ses engagements féministes dans les milieux universitaire, militant et professionnel. Abordant chronologiquement les différentes étapes de son parcours depuis son immersion dans le champ des études féministes, elle montre finalement que ses va et vient entre recherche et action de terrain participent d’un seul et m ême processus : celui de la construction d’une identité féministe et d’un engagement individuel et collectif visant à la transformation effective des rapports sociaux (de sexe).
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Lorsque parut en 1977 l’article de Joan Kelly Gadol, « Did women have a Renaissance ? », on commençait à parler de gender. Dans sa formulation, qui appelait évidemment une réponse négative, c’était bien une question « renversante » : elle soumettait à interrogation une notion rarement mise en doute, la Renaissance, et introduisait comme critère possible de sa pertinence, le Féminin. Cet article a profondément marqué les générations suivantes d’historiens, spécialistes de l’histoire des femmes et du genre, suscitant de profondes remises en question, des controverses et une multitude de textes reprenant ce questionnement des fondamentaux de nos disciplines. Trois historiennes, deux médiévistes et une moderniste tentent ici, plus de trente ans après, une relecture faisant le point sur les apports et les remises en question de ce texte fondateur.
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Face aux accusations de dépolitisation et d’individualisme d’un certain féminisme actuel, comment réfléchir à de nouvelles pratiques technologiques dans la perspective d’un changement culturel? Cette question sera examinée dans cet article qui propose de réfléchir à la manière dont les avancées technologiques, et plus particulièrement le cyberespace, peuvent proposer un contexte propice aux valeurs prônées par le féminisme. Comme lieu discursif décentré permettant l’ouverture de discours et d’identités divergentes, le cyberespace offre de nouvelles possibilités quant à la production et la construction de représentations identitaires. Les stratégies d’autoreprésentation des femmes participent de cette multiplication de représentations. En affirmant le pouvoir de changement culturel que possède le cyberespace, cet article se penchera plus spécifiquement sur deux textes publiés sur des blogues féministes, de façon à analyser, d’après une méthodologie issue de l’analyse de discours, les stratégies textuelles d’autoreprésentation qui y sont déployées.
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La vie de nombreuses lesbiennes ayant grandi avant 1965 reste entourée de mystère. Les historien.nes ont éclairé le monde des « amies romantiques » de la classe moyenne supérieure et des femmes butch et femmes de la classe ouvrière qui fréquentaient les bars lesbiens dans les années 50 et 60. Cependant, la majorité des lesbiennes étaient des femmes de classe moyenne inférieure qui cachaient leur identité sexuelle en s'engageant dans des relations sociales et sexuelles discrètes. S'appuyant sur de la correspondance, des entrevues, des revues et des articles de journaux, Awfully Devoted Women offre un portrait nuancé de la vie des lesbiennes de la classe moyenne dans les décennies précédant le mouvement pour les droits des homosexuel.les au Canada anglais. Les récits et explorations des pratiques sexuelles de ces femmes, les réflexions sur le désir homosexuel et les relations avec les ami.e.s et la famille dévoilent un monde de relations privées, de fêtes à la maison et de réseaux sociaux discrets. Cette étude intime de la vie de femmes forcées d'aimer en secret remet non seulement en question l'idée selon laquelle les relations lesbiennes dans le passé étaient asexuées, mais révèle également le courage qu'il fallait aux femmes pour explorer le désir à une époque où elles étaient censées en savoir peu sur le désir. sexualité. Awfully Devoted Women est le premier livre d'étude sur la sexualité, les relations et la communauté lesbiennes au Canada avant 1965. Il intéressera les étudiant.e.s et les praticien.nes de l'histoire canadienne et des études féminines ainsi que toute personne intéressée par l'histoire de la sexualité.
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Le genre est un organisateur central de la mondialisation néolibérale actuelle. Qu'il s'agisse de comprendre la division internationale du travail, les mobilités et les migrations, les guerres ou encore la transnationalisation des mouvements sociaux, le genre est, avec les rapports de classe et de race, une clé d'analyse indispensable. En effet, les femmes constituent l’une des principales sources de profit pour le capitalisme global et, simultanément, l’un des groupes sociaux les plus actifs dans la conception et la mise en œuvre d’alternatives à cette mondialisation. En réunissant des spécialistes internationaux sur des thématiques rarement abordées, comme le rôle des femmes du Sud et leurs mouvements, la militarisation ouverte et les guerres « de basse intensité », ou encore le travail non rémunéré des femmes, cet ouvrage renouvelle fondamentalement la critique des conséquences économiques, sociales, politiques, culturelles et idéologiques de la mondialisation.
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Florence, 16 ans, vit avec son père, sa mère et Thomas, son frère de 14 ans, avec qui elle se chamaille tout le temps. Elle ne s'entend guère mieux avec sa mère. Florence n'est pas une fille très sociable. Elle trouve sa vie d'un ennui mortel, n'a pas beaucoup de copines ni d'amoureux. Par contre, elle a un ami fidèle, le beau Andy, qu'elle considère comme un frère; et avec qui elle joue de la guitare électrique. Ils projettent de former un groupe musical, sous le nom de Bonnie and Clyde. Florence fréquente l'école secondaire. Bref, le quotidien banal de beaucoup d'adolescent.e.s. Mais pourquoi se sent-elle parfois tellement à part? Différente des autres jeunes de son âge dans ses goûts, ses intérêts, ses rêves. Pourquoi est-elle si bouleversée par le retour en ville de Raphaëlle, son amie d'enfance? La venue de son amie oblige Florence à se questionner sur elle-même. Son attirance pour Raphaële est-elle normale? Ses questionnements et l'arrivée de Raphaëlle qui lui révèle son homosexualité, oblige Florence à jeter le masque : elle est lesbienne, elle préfère les filles aux garçons. Une prise de conscience douloureuse, car révéler son homosexualité n'est jamais facile. Florence devra faire face aux autres jeunes, à sa famille et à la société.Un récit très pudique qui parle d'un sujet souvent inexploité en littérature jeunesse : l'amour homosexuel entre filles. L'intrigue aborde aussi le questionnement identitaire, la difficulté de s'accepter, de se faire accepter, en plus d'ajouter une note plus sombre au portrait : l'homophobie. À cause de sa différence, Florence est invectivée de façon grossière et son frère se fera tabasser pour l'avoir défendue. Mais, s'il faut beaucoup de courage pour garder la tête haute, les mentalités ont heureusement évolué. Un roman qui veut démystifier l'homosexualité et permettre aux adolescent.e.s homosexuel.les de s'accepter. En annexe : un guide de ressources et d'aide aux jeunes.
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The author discusses issues pertaining to transgender women and girls. Women identifying as male or transitioning to becoming male are often ignored in the scientific and lay literature on transgender people. The many newer terms for transgender women and girls are discussed, as well as new ways for transgender girls to express their identities. The importance of family and community supports is discussed, and common issues that young transgender people bring into mental health treatment are elucidated.
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Cette publication célèbre les 15 ans de FéminÉtudes et rend compte de la puissance réflexive des féminismes. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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Feminism is one of the most important perspectives from which visual culture has been theorized and historicized over the past forty years. Challenging the notion of feminism as a unified discourse, this second edition of The Feminism and Visual Culture Reader assembles a wide array of writings that address art, film, architecture, popular culture, new media and other visual fields from a feminist perspective. The essays, 40% of which are new to the second edition, are informed by the authors’ deep attention to historical, geographical, and disciplinary contexts as well as by cutting edge concerns such as globalization, diasporic cultural shifts, developments in new media technologies, and intersectional identity politics. The Feminism and Visual Culture Reader combines classic texts with six specially commissioned pieces, all by leading feminist critics, historians, theorists, artists, and activists. Articles are grouped into thematic sections, each of which is introduced by the editor. Providing a framework within which to understand the shifts in feminist thinking in visual studies, as well as an overview of major feminist theories of the visual, this reader also explores how issues of race, class, nationality, and sexuality enter into debates about feminism in the field of the visual
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Des années 1950 à la fin des années 1990, des agents de l’État ont espionné, interrogé et harcelé les gais et les lesbiennes au Canada, employant des idéologies sociales et d’autres pratiques pour faire de leur cible – les personnes qui s’écartaient de la soi-disant norme – une menace pour la société. et ennemi.e.s de l'État. Reconstruit à partir de documents officiels du régime de sécurité publiés dans le cadre de la Loi sur l'accès à l'information et d'entretiens avec des gais, des lesbiennes, des fonctionnaires et des hauts fonctionnaires, The Canadian War on Queers offre un récit passionné et personnalisé d'une campagne de sécurité nationale qui a violé les droits civils des personnes. et libertés pour tenter de réguler leurs pratiques sexuelles. Gary Kinsman et Patrizia Gentile révèlent non seulement les actes de répression étatique qui ont accompagné la guerre canadienne contre les homosexuel.les, mais aussi les formes de résistance qui soulèvent des questions sur la sécurité nationale qui était protégée et sur la sécurité nationale en tant que pratique idéologique. Ce récit novateur de la manière dont l’État a utilisé la sécurité nationale pour faire la guerre à son propre peuple offre des moyens de comprendre et de résister aux conflits idéologiques contemporains tels que la « guerre contre le terrorisme ». Il devrait être une lecture obligatoire pour les étudiant.e.s, les universitaires et les militant.e.s sociaux dans les études lesbiennes, gays et queer ou pour toute personne intéressée par les questions de sécurité nationale, de répression étatique et des droits humains.
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Cet article vise à démontrer les limites de l’approche de réduction des méfaits lorsqu’elle est appliquée à la prostitution. L’auteure, en mettant l’accent sur les inégalités entre les hommes et les femmes, ainsi que sur la violence inhérente au rapport prostitutionnel, critique les parallèles que certains auteurs et auteures, ainsi que certains intervenants et intervenantes, font entre la problématique de la drogue et celle de la prostitution. Alors que des chercheurs en santé (Pardasani, Rekart) tendent à occulter ces dimensions de la prostitution, la chercheure féministe Mélissa Farley démontre plutôt comment une intervention axée sur l’arrêt de la prostitution s’avère davantage cohérente avec une défense des droits humains et de l’égalité entre hommes et femmes. L’auteure de l’article considère que même si l’approche de réduction des méfaits se réclame d’une philosophie pragmatique, humaniste et libérale, elle s’avère insuffisante, voire inadéquate, comme solution à la prostitution. L’auteure considère que la prostitution devrait davantage être comparée à d’autres types de violence faite aux femmes et qu’elle nécessite une intervention similaire.
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Throughout his ascendancy in fame and cultural visibility, singer/songwriter and gay pop icon Rufus Wainwright's output has been consistently related, by scholars and critics alike, to camp aesthetics, modes of artistic expression typically understood as emerging from queer communities, particularly certain gay male populations, but ones whose political potential is highly contested. Traditional conceptions of camp, as most famously articulated by Susan Sontag in the 1960s, emphasize style over content, necessarily rendering it politically-disengaged. However, scholars have vehemently challenged conceptions like Sontag's, in order to reclaim camp as a potent means to facilitate queer world-making and a powerful resistance to heteronormativity. I examine Wainwright's image and music in order to theorize a new queer interpretive listening position. Specifically, I draw upon the literary perspective of “reparative reading,” articulated by Eve Kosofsky Sedgwick in opposition to what she describes as “paranoid reading,” to propose a uniquely queer approach to musical and cultural historiography, exemplified by Wainwright's music. Much of the current queer musicology focuses on lost histories, systematic marginalization, and the commoditization of queer identities. While such approaches have produced important insights, thorough examination of the relationships between queer cultural products and their queer reception has proven elusive. This project suggests a unique approach to understanding the musical construction of a specific kind of queer masculinity, one which combines authorial creation with reparative conceptions of reception, in order to theorize a uniquely gay male interpretive position. When viewed through a theoretical lens combining politically-potent conceptions of camp performativity with a reparative reading position, Wainwright's music strikingly enacts Philip Brett's call to claim, not historical evidence, but the right of interpretation, emerging as an act of resistance via the reclamation and consolidation of a queer interpretive authority. In this way, Wainwright articulates both a rupture in the history of queer masculinity and a powerful means of resistance to the often-exclusionary relationships between literary, musical, and artistic objects and the heteronormative cultural systems in which they are created.
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Traduction de Bodies That Matter, (1993) La prise en compte de la matérialité des corps n’implique pas la saisie d’une réalité pure, naturelle, derrière le genre : si le sexe est un présupposé nécessaire du genre, nous n’aurons jamais accès au réel du sexe qu’à travers nos schèmes culturels. Le sexe, comme le genre, est une norme culturelle, qui régit la matérialité des corps. Il importe donc de souligner que le concept de matière a une histoire, où sont sédimentés les discours sur la différence sexuelle. En outre, si certains corps (par exemple blancs, mâles et hétérosexuels) sont valorisés par la norme, d’autres (par exemple lesbiens ou non blancs) sont produits comme abjects, rejetés dans un dehors invivable. À travers une reprise critique du concept foucaldien de « contrainte productive », Judith Butler s’efforce, loin de tout volontarisme, de ressaisir la façon dont ces corps peuvent défaire les normes qui les constituent et devenir le lieu d’une puissance d’agir transformatrice. Ce livre, où l’épistémologie se mêle à la politique, constitue un jalon des études de genre et l’un des ouvrages majeurs de son auteure.
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Le troisième livre du poème épique du poète italien Matteo Maria Boiardo, Orlando innamorato (Orlando amoureux), a été publié à titre posthume en 1494 ; en 1532, le poète Ludovico Ariosto publie sa version finale d'une suite, Orlando furioso (La Frénésie d'Orlando). À la fin de son poème, Boiardo raconte l'histoire du désir insatisfait de la princesse Fiordispina pour la jeune guerrière Bradamante, une histoire que l'Arioste raconte dans le corps de son œuvre ultérieure. Dans Hopeless Love , Mary-Michelle DeCoste examine les deux versions de l'épisode Fiordispina et Bradamante en utilisant la théorie féministe et queer. DeCoste relie ensuite ces traitements du désir féminin queer à leurs contextes culturels plus larges en explorant leurs antécédents dans des genres tels que l’épopée romantique médiévale et l’hagiographie et en examinant des tropes similaires dans d’autres épopées romantiques du XVIe siècle. Œuvre importante sur un sujet jusqu'alors négligé, Hopeless Love révèle la diffusion du désir féminin queer dans la littérature italienne et promeut une meilleure compréhension de la sexualité dans l'Europe médiévale et de la Renaissance.
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La Banque Mondiale a choisi d'inscrire l'intégration transversale de la dimension genre comme l'un des critères clés pour l'obtention de financement par les pays bénéficiaires, notarnrnent dans le cadre de sa plus récente politique de développement qui a pour objectif premier la réduction de la pauvreté. Les modifications au sein des politiques de développement de la Banque Mondiale, ont obligé les pays tributaires de son aide à réorienter leur stratégie de développement en élaborant des documents de stratégies pour la réduction de la pauvreté (DSRP). L'objectif de ce mémoire est d'analyser les politiques de réduction de la pauvreté adoptées par le Rwanda dans son DSRP de 2002 et d'évaluer si l'intégration de la dimension genre est bien appliquée par le gouvernement rwandais de façon transversale. Plus précisément, le DSRP ainsi que les rapports annuels consécutifs élaborés par le Rwanda entre les années 2000 et 2005 ont été analysés grâce à des critères d'évaluation spécifiques et au cadre méthodologique de la planification selon le genre développé par Caroline Moser. La conclusion du mémoire est que l'intégration de la dimension genre n'est effective que dans certains domaines. De plus, les mesures adoptées en faveur de l'égalité des sexes ont essentiellement des impacts à court terme sur le renforcement des capacités des femmes. En somme, l'approche genre intégrée dans la stratégie de réduction de la pauvreté du Rwanda ne vise pas une transformation en profondeur de la société rwandaise, elle a plutôt pour objectif de combler des besoins de base (matériels etc.) immédiats de la population. Mots clés: Genre et développement; Document de stratégies pour la réduction de la pauvreté; Banque Mondiale; Rwanda, Planification pour le développement.
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La pensée féministe s'est historiquement attachée, depuis -- voire en dehors de -- la tradition matérialiste, à montrer que le rapport declasse n'épuise pas l'expérience de la domination vécue par les femmes et, plus généralement, par les minorités sexuelles. Plus encore, en élaborant des outils d'analyse tels que le mode de production domestique, les rapports sociaux de sexe ou le rapport de genre , la pensée féministe a travaillé sur l'imbrication des rapports de pouvoir, dénaturalisant la catégorie de sexe à l'aune de ses déterminations historico-sociales. Depuis quelques années en France, la réflexion sur l'imbrication des rapports de pouvoir s'est complexifiée davantage, notamment sous l'influence des travaux nord et sud-américains, mais aussi caribéens ou indiens. Les problématiques relatives aux identités sexuelles, aux régimes de sexualité, mais aussi celles qui articulent le genre et la nation, la religion et/ou la couleur, ont permis de développer un véritable champ de réflexion. La question cruciale de l'articulation du sexisme et du racisme, notamment, a ainsi renouvelé tout autant l'agenda des mouvements féministes que la recherche universitaire. Cet ouvrage a pour mais d'interroger les différents outils critiques pour penser l'articulation des rapports de pouvoir de sexe et de race ont-elles méthodologiquement le même statut que la classe ? À quelles conditions utiliser la catégorie decourse comme une catégorie d'analyse ? L'analyse en termes de classe a t-elle été éclipsée par l'analyse croisée du sexisme et du racisme, après les avoir longtemps occultés ?...) cet ouvrage discute les différents modes de conceptualisation de ce que l'on pourrait appeler l'hydre de la domination : analogique, arithmétique, géométrique, généalogique. À partir de différentes traditions disciplinaires (sociologie, science politique, philosophie, psychologie, littérature...), les contributions ici réunies présentent un état des lieux des diverses appréhensions de l'imbrication des rapports de pouvoir -- intersectionnalité , consubstantialité , mondialité , postcolonialité , ... et, ce faisant, (re)dessinent les contours d'une véritable épistémologie de la domination.
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Le sexe du militantisme propose une analyse de la (re)production des rapports de pouvoir au travers des pratiques militantes, saisissant les logiques par lesquelles les inégalités de genre, de classe et de race imprègnent le militantisme, qu'il soit de gauche ou de droite, progressiste ou conservateur. Premier ouvrage en français à explorer le militantisme dans une perspective de genre à partir de recherches empiriques sur les partis, les syndicats et les mouvements sociaux, il rassemble des politistes, sociologues, anthropologues et historiennes dont le souci est de ne pas appréhender les luttes politiques comme si elles étaient « neutres » et non sexuées. Une contribution majeure à l'étude des mobilisations collectives qui complète les analyses classiques, aveugles aux rapports de genre.
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In the late 1980s, after a decade spent engaged in more routine interest-group politics, thousands of lesbians and gay men responded to the AIDS crisis by defiantly and dramatically taking to the streets. But by the early 1990s, the organization they founded, ACT UP, was no more—even as the AIDS epidemic raged on. Weaving together interviews with activists, extensive research, and reflections on the author’s time as a member of the organization, Moving Politics is the first book to chronicle the rise and fall of ACT UP, highlighting a key factor in its trajectory: emotion. Surprisingly overlooked by many scholars of social movements, emotion, Gould argues, plays a fundamental role in political activism. From anger to hope, pride to shame, and solidarity to despair, feelings played a significant part in ACT UP’s provocative style of protest, which included raucous demonstrations, die-ins, and other kinds of street theater. Detailing the movement’s public triumphs and private setbacks, Moving Politics is the definitive account of ACT UP’s origin, development, and decline as well as a searching look at the role of emotion in contentious politics.
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Les études sur le genre suscitent une production scientifique de plus en plus massive et pluridisciplinaire. Cette floraison requiert une présentation claire et rigoureuse des outils forgés par les sciences humaines et sociales pour penser le(s) masculin(s) et le(s) féminin(s). Comment naissent les identités de genre ? Quel éclairage les sciences sociales apportent-elles sur la sexualité ? Hommes et femmes ont-ils/elles le même rapport au travail ? Leurs loisirs et leur sociabilité sont-ils identiques ? Quel rôle le genre joue-t-il en politique ? Les identités de genre sont-elles en crise, une «domination» masculine persiste-t-elle ? Intégrant les développements les plus récents et des problématiques de plus en plus débattues (violences, genre et développement, brouillage des identités de genre, etc.), cet ouvrage présente de nombreuses études de cas. Il invite, au-delà d'un public de spécialistes, à questionner des catégories bien moins «naturelles» que ne le suggère le sens commun.
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La plus célèbre théoricienne américaine du féminisme analyse à travers des travaux scientifiques qui vont de l'étude des primates à la recherche médicale en passant par la création des cyborgs, l'influence des présupposés culturels, et l'enracinement genré des sciences.