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Le phénomène de la traite des femmes à des fins d’exploitation sexuelle se développe dans un nouvel ordre patriarcal qui, en banalisant la marchandisation du corps et de la sexualité, normalise la prostitution. Ce processus apparaît engagé en vertu d’un présumé « droit au sexe » des hommes et de l’injonction à la libération sexuelle des femmes, voire de leur « droit » de se prostituer. Pour imposer un modèle normatif à l’ensemble des femmes, ce régime patriarcal recomposé, épaulé par le mouvement de libéralisation économique de nos sociétés, refuse toute entrave au développement des marchés. L’alliance patriarcat-néolibéralisme s’appuie sur l’idéologie de l’individualisme et du libre choix pour freiner la lutte contre la traite à des fins d’exploitation sexuelle, et même la favoriser. Enfin, les auteures exposent leur théorie du double mouvement de l’ordre patriarcal, afin de l’articuler à une analyse de la banalisation du sexe tarifé et de la pornographisation de l’espace public.
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Si vous avez vu le jour dans les années 1970, il y a de fortes chances que votre mère ait été attachée à son lit d'hôpital et qu'elle ait subi une épisiotomie à votre naissance. Si vous êtes un enfant des années 1950, elle a probablement été endormie et vous a cherché à son réveil, inquiète, tandis q'une infirmière vous examinait dans une autre pièce. Loin de n'avoir que des retombées favorables, la médicalisation de la naissance est un phénomène très controversé. Remédiant à l'absence d'ouvrages sur l'histoire récente de la naissance au Québec, ce livre propose une analyse critique de ses transformations durant la seconde moitié du 20e siècle, à partir de l'expérience des mères. Andrée Rivard s'intéresse d'une part au rôle prépondérant qu'ont joué les élites médicales et l'État dans l'élaboration du modèle moderne de l'accouchement. D'autre part, elle documente la lutte des femmes qui résistent depuis le début à cette tendance lourde. Il est également question des politiques en périnatalité et de l'influence des sages-femmes sur les pratiques en obstétrique. Entre changement social et biopolitique, Histoire de l'accouchement dans un Québec moderne cherche à réfuter le déterminisme historique rendant inéluctable l'accouchement médicalisé, tout en démystifiant sa construction sociale.
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Révéler l’étoffe est un travail né en réaction à la photographie orientaliste du xixe siècle. Les cartes postales des femmes des régions du MOAN notamment les réduisaient à un simple objet de curiosité. Réalisée à Alger, à Oran, à Constantine, ...
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L’histoire des relations entre biologie et politique féministe est tendue et contradictoire. Cela paraît d’autant plus flagrant aujourd’hui à l’âge d’or des neurosciences qui ramènent les arguments de supériorité masculine, le caractère inéluctable des différences de genre et la prédominance de l’hétérosexualité à une affaire de cerveau. Dans cet article, nous analysons les points d’intersection propres aux sciences du cerveau et du féminisme. Ces deux champs de recherche entretiennent selon nous des rapports conflictuels mais parfois aussi productifs, y compris dans leurs rapports à l’activisme politique. Ces rapports peuvent être caractérisés en référence à trois directions de recherche principales : des « déstabilisations », des « reconstructions » et des « recontextualisations ». En guise de conclusion, nous terminons par quelques réflexions sur les conditions sociologiques de l’engagement dans une économie politique des neurosciences.[1][1]Traduit de l’anglais par Marc Gagnepain. Pour une brève présentation de l’article et du dossier thématique dans lequel il s’inscrit, nous renvoyons le/la lecteur/trice à l’article introductif de Bovet, Kraus, Panese, Pidoux et Stücklin, « Les neurosciences à l’épreuve de la clinique et des sciences sociales. Regards croisés ».
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Le projet neuroGenderings rappelle un programme interdisciplinaire intitulé « Neurosciences Critiques » (Critical Neuroscience). La possibilité de développer des « Neurosciences Critiques » féministes et queer est toutefois limitée par la manière problématique dont les pratiques critiques sont conçues au sein de ce programme. Les tenant-e-s des « Neurosciences Critiques » nous proposent de travailler et de débattre par-delà les disciplines en faisant comme si les neuroscientifiques venaient de Mars et les chercheur-e-s en sciences sociales de Vénus, tout en assignant aux second-e-s le rôle traditionnellement féminin d’apaiser les conflits. Le présent article appelle les chercheur-e-s en études sociales des neurosciences à clarifier le cadre que nous souhaitons donner à nos pratiques critiques (une critique de quoi et pour qui ?) et le genre de pratiques que nous souhaitons promouvoir au nom de l’interdisciplinarité. Le défi consiste à articuler une perspective critique résistante au « pouvoir absorbant » des neurosciences, « Neurosciences Critiques » comprises. Au lieu de nous focaliser sur un prétendu problème de communication, je propose de déplacer notre attention vers l’étude des conflits et des controverses (mais aussi des controverses manquées, de l’absence de controverses, etc.). Je discute de l’intérêt de changer de focale à travers deux exemples : la notion guère controversée de plasticité cérébrale et la question controversée de savoir quel est l’organe le plus déterminant (le cerveau ou les organes génitaux ?) dans la formation de l’identité de genre chez les personnes intersexuées. Il est certes bienvenu de « socialiser » les neurosciences grâce aux apports des études genre (gender studies) et des études sociales des sciences, mais arriver à mettre en évidence, dans un même geste, les dimensions conflictuelles de la vie sociale serait mieux encore.
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Cet article rappelle dans quelles circonstances une histoire de la sexualité construite à partir de sources médicales a émergé en France dans les années 1970. Il insiste surtout sur les pionnier-e-s de cette histoire pour les périodes moderne et contemporaine et les sources qu’ils et elles ont utilisées. Enfin il met en avant le renouvellement récent de ce champ grâce à une histoire « par en bas ».
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Le cancer est perçu aujourd’hui comme une maladie qui affecte à peu près autant d’hommes que de femmes. C’est cependant une conception relativement récente. Jusqu’au milieu du xxe siècle, le cancer était considéré comme une pathologie principalement féminine, les tumeurs malignes produisant des symptômes typiques faciles à détecter. Au xxe siècle, les cancers féminins – du sein et de l’utérus – sont les principales cibles des campagnes publiques pour la détection précoce des tumeurs malignes. Depuis les années 1950, le développement de méthodes efficaces de diagnostic et l’augmentation des cancers du poumon, plus fréquents chez les hommes, met fin à l’image du cancer comme une pathologie féminine. Dans les discours publics et les medias, les cancers des organes reproducteurs féminins continuent cependant d’être plus visibles que ceux des organes reproducteurs masculins, et les femmes à risques sont plus souvent sujettes à une chirurgie de prévention mutilante.
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Les hormones sexuelles sont des objets hybrides et complexes à la frontière du sexe et du genre. Dès lors qu’elles sont synthétisées sous forme pharmaceutique, elles peuvent attribuer des caractéristiques sexuelles au corps de manière partiellement exogène à celui-ci. Il s’en suit que l’utilisation clinique qui en est faite est socialement réglementée. À travers une analyse de divers contextes d’utilisation des hormones observés à Bahia, au Brésil, cet article montre que le dualisme sexuel est le produit de pratiques de régulation biomédicales qui visent à encadrer la circulation des hormones. Le sens du terme local « hormônio » n’est pas pleinement recoupé par celui d’hormone, qu’il excède. L’emploi commun qui est fait au Brésil du singulier procure au terme « hormônio » une qualité fluide et homogène. Dans ce contexte, les hormones sont comprises comme une sorte de substance qui peut circuler entre les corps. Cette conceptualisation des hormones comme une substance a des implications pour le statut ontologique des corps et révèle la relative plasticité de la relation sexe/genre.
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Le mythe de l’androgyne, en proposant un récit des origines traitant de la distinction sexuée et de l’orientation sexuelle, se trouve l’objet de multiples réécritures dans la littérature féminine italienne contemporaine. De Sibilla Aleramo au début du XXe siècle, à Goliarda Sapienza en plein néo-féminisme et jusqu’à la littérature lesbienne récente, la figure de l’andro-gyne devient le support d’un discours sur le corps féminin et sur le genre, mais aussi sur la création artistique.
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Images du désir des femmes : agentivité sexuelle par la subversion de la norme érotique ou pornographique objectivante / Julie Lavigne, Audrey Laurin et Sabrina Maiorano. -- De l'indignité au désir : femmes mûres et désirantes dans Vers le Sud / Julie Silveira. -- Du stéréotype au désir : perfomativité de l'art féminin amériendien / Jonathan Lamy Beaupré. -- Appel de marges : Catherine Opie, sexualités marginales et marges de l'histoire de l'art / Philippe Dumaine. -- Quatre femmes et un loup : le désir féminin dans "Le Petit Chaperon rouge" et ses reprises contemporaines / Lori Saint-Martin. -- Désirer l'indésirable : la double transgression au féminin dans Le premier été d'Anne Percin / Catherine Dussault-Frenette. -- Derrière le masque : La disparition du désir féminin dans l'œuvre de Nelly Arcan / Joëlle Papillon. -- La jeune fille et la mort : économie du désir féminin dans La petite fille qui aimait trop les allumettes de Gaétan Soucy / Nicole Côté. -- Rena -- femme désirante (sur Infrarouge de Nancy Huston) / Isabelle Boisclair. -- Paroles et images de femmes désirantes dans le mouvement dit sex-positif : un geste de récriture / Stéphanie Kunert. -- Éros féminin et littérature érotique contemporaine : une étude du roman Jacinthe de Charlotte Boisjoli / Vincent Landry. -- La contre-attaque des corps et des plaisirs. Reproduction et déstabilisation des fantasmes sadomasochistes par la critique littéraire / Nathanaël Wadbled. -- Femmes, désir(s) et autofictions / Karen Ferreira-Myers. -- Discussion sur les genres : des lectrices de la génération X interprètent l'autofiction au féminin / Karine Bellerive. -- Quel désir désirer / Martine Delvaux.
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À la fois intimiste et provocante, froide et passionnée, cassante et pénétrante, l'écriture de Nelly Arcan puise sa richesse dans les paradoxes. Le présent mémoire porte sur un contraste fondamental des romans Putain et Folle. Dans ces deux premiers récits d'Arcan, l'aliénation et l'agentivité des personnages féminins cohabitent, s'interpelant constamment l'une l'autre. Dans une perspective féministe, nous proposons une étude qui repose sur la coexistence de ces deux pôles, a priori diamétralement opposés. Or, nous verrons que les deux concepts sont intimement imbriqués. L'aliénation des protagonistes arcaniennes s'inscrit à même leur corps sexué, car elles sont engluées dans la réification corporelle qui caractérise, détermine et fixe leur identité. Elles s'évaluent et se jugent continuellement par l'intermédiaire des normes, des canons et des stéréotypes qui encadrent et contraignent l'expression de leur féminité. En construisant avec soin leur image, en concevant leur identité à travers le regard de l'Autre (masculin) et les discours de la doxa, les personnages féminins portent sur eux-mêmes un regard faussé et en viennent à se concevoir presque entièrement comme des objets de désir, voire des objets tout court. Si, dans leurs actions pour se conformer à un idéal féminin, elles ont peu de rapport direct à leur subjectivité, leur voix est quant à elle le véhicule d'une vive protestation. L'acte d'écriture, qui transmet leur parole contestataire, permet l'émergence de l'agentivité des narratrices. En faisant appel à des stratégies textuelles de réappropriation, telles la resignification de l'injure et l'intertextualité avec les contes populaires, elles décrient certains stéréotypes sexuels compris dans la doxa. Ce faisant, elles s'instituent sujets de discours et de critique sociale; en imposant leur regard personnel, elles se réapproprient leur image. Ainsi, la subjectivité divisée des narratrices de Putain et Folle révèle une ambivalence constitutive que nous appréhendons à travers ces deux charnières conceptuelles. Nous concluons sur ce troisième pôle qu'est l'ambivalence produite par une oscillation constante entre aliénation et agentivité, qui engendre, chez les protagonistes, une scission douloureuse de leur identité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nelly Arcan, Putain, Folle, rapports sociaux de sexe, aliénation, agentivité, ambivalence, corps, féminité, stéréotypes sexuels.
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En trente ans, le regard sur l'homosexualité en France a bien changé : les homosexuels vivent et parlent plus librement de leur orientation sexuelle au quotidien. Néanmoins, rappelle Marina Castañeda, malgré cette meilleure acceptation globale, il reste difficile à des jeunes d'annoncer leur choix à leur famille. Certains sont rejetés du foyer familial comme s'ils étaient marginaux. Plus généralement, les homosexuels se sentent encore obligés d'annoncer à leur entourage leur préférence sexuelle, comportement qui semblerait surprenant pour un hétérosexuel. On ne peut donc pas faire comme si tous les préjugés sociaux avaient disparu et nier les difficultés rencontrées.
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La série performative La Réincarnation de Sainte-ORLAN, réalisée de 1990-1993, trace le devenir-cyborg de l'artiste française ORLAN. À cheval entre le body art et le bioart, l'artiste explore le corps-machine à travers une pratique qu'elle désigne d'art charnel. Ces performances opérations se développent autour de deux axes, soit la mise en scène de la chirurgie esthétique et la création d'autoportraits. Le présent mémoire réfléchit toutefois à la métamorphose de l'artiste en soi. ORLAN emprunte le chemin houleux de l'expérimentation et explore les diverses déclinaisons du techno-corps. En puisant dans le riche imaginaire de la posthumanité, peuplé de potentialités, de futurs et d'utopies, l'artiste s'hybride à l'autre technologique et révèle un devenir-minoritaire. Pour ce faire, le nomadisme identitaire de la philosophe Rosi Braidotti sert d'outil d'analyse afin de déterminer la valeur politique et la portée symbolique de la métamorphose. Chaperonnée par les écrits de Luce Irigaray et de Gilles Deleuze et Félix Guattari, elle situe le « sensible » au cœur d'une stratégie d'affirmation féministe et de désengagement de l'ordre phallique. Sa figure de prédilection, le nomade, succède ainsi au féminin de sa prédécesseure belge et reconduit la logique déterritorialisante du devenir du duo Deleuze-Guattari. Par conséquent, ORLAN met en scène la figure du cyborg élaborée par Donna Haraway. Dans la mouvance de l'art posthumain, l'artiste fait valoir des expériences aux limites de la condition humaine. D'une performance opération s'articulant sur la chair de l'artiste surgit paradoxalement une expérience de dépouillement. Émergent ainsi le vertige et l'abject, affects initiant potentiellement une mutation identitaire chez l'artiste et le sujet regardant. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : ORLAN, posthumanisme, féminisme, cyborg, devenir
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Des corps féminins en rangées, qui se meuvent en synchronie. Ils ne se distinguent que par le détail d’un vêtement, d’une courbe, d’une teinte de cheveux. Les filles en série créent l’illusion de la perfection. Ce sont des filles-machines, filles-marchandises, filles-ornements. Toutes reproduites mécaniquement par l’usine ordinaire de la misogynie. Les filles sont des filles parce qu’elles sont en série. Mais la figure des filles en série est double: à la fois serial girls et serial killers de l’identité qu’on cherche à leur imposer. Entre aliénation et contestation, les filles en série résistent à leur chosification, cassent le party, libèrent la poupée et se mettent à courir. Cet essai percutant, paru pour la première fois en 2013, se déploie comme une chaîne qui se fait et se défait, depuis les Cariatides jusqu’aux Pussy Riot. Dans cette édition revue et augmentée, Martine Delvaux s’attaque à la blancheur des filles en série et analyse de nouvelles formes de résistance investies par les ballerines, les survivantes d’agressions et Beyoncé.
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Parler de handicap, investir le champ du handicap conduit à questionner les manières de porter le geste, d'agir, de se mouvoir, que chacun d'entre nous a coutume de tenir pour neutres et ordinaires. Car comment construit-on sa virilité quand le corps ne correspond pas au standard, quand la force ou le muscle fait défaut ? Comment parle-t-on de soi, lorsqu'on est en situation de handicap ? Comment appréhende-t-on son expérience, lorsque certains gestes ne peuvent se faire en autonomie, et nécessitent une coréalisation, l'aide, la coopération de l'autre ? A travers des entretiens non directifs d'hommes "handis", comme ils se définissent eux-mêmes, complétés par de l'observation participante, Pierre Dufour, lui-même en fauteuil, dénoue le discours qui sous-tend la situation de handicap, le regard que l'on porte sur soi, sur sa virilité, sur sa capacité à s'affranchir des standards et d'un vocabulaire issus d'un agencement du monde "valido-viril" qui ne sont d'aucune utilité pour décrire son quotidien : parle-t-on d'un corps qui rampe sur la plage pour aller se baigner ? Qui fait la "brouette" pour monter un escalier ? Quelle place ambiguë le sport "handi" tient-il vraiment dans ce rapport au corps ? On questionne rarement les normes et les valeurs issues des modalités d'être valides. Or comment soutenir que disposer d'un corps muni de bras et de jambes, mobiles, allant par deux, n'induirait aucune norme, n'orienterait en rien les descriptions ? Croisant les thèmes du handicap et du genre, l'auteur interroge à la fois les pratiques d'hommes se déplaçant en fauteuil roulant et le stock social des discours possibles sur la diversité corporelle. Par son approche originale, cet ouvrage apporte un éclairage peu courant, et notamment sur le thème de l'assistance sexuelle.
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Pourquoi n'y aurait-il que deux sexes, un mâle et un femelle ? Ne peut-on pas être à la fois un homme et une femme ? Voici, enfin traduit, l'essai mythique et provocateur qui offrit à la biologiste Anne Fausto-Sterling une notoriété mondiale dans le champ des études sur le genre. S'appuyant sur le cas des hermaphrodites ou "intersexes", reposant de manière radicale les questions du savoir et des violences faites au nom de la norme sociale, elle montre avec force et ironie comment il est possible de libérer les corps de l'emprise du genre
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Auto/biographical documentaries ask audiences to take a ‘leap of faith’, not being able to offer any real 'proof of the people and events they claim to document, other than that of the film-maker's saying this is what happened. With only memory and history seen through the distorting lens of time, ‘the authenticity of experience functions as a receding horizon of truth in which memory and testimony are articulated as modes of salvage’. Orchids: My Intersex Adventure follows a salvaging of the film-maker's life events and experiences, being born with an intersex condition, and, via the filming and editing process, revolving around the core question: who am I? From this transformative creative documentary practice evolves a new way of embodying experience and ‘seeing’, playfully dubbed here as the ‘intersex gaze’.
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Select all Front Matter (pp. i-vi) Front Matter (pp. i-vi) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.1 Table of Contents (pp. vii-viii) Table of Contents (pp. vii-viii) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.2 Acknowledgments (pp. ix-xii) Acknowledgments (pp. ix-xii) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.3 Textual Description of the Cover Art (pp. xiii-xvi) Textual Description of the Cover Art (pp. xiii-xvi) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.4 Introduction: Imagined Futures (pp. 1-24) Introduction: Imagined Futures (pp. 1-24) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.5 I have never consulted a seer or psychic; I have never asked a fortune-teller for her crystal ball. No one has searched my tea leaves for answers or my stars for omens, and my palms remain unread. But people have been telling my future for years. Of fortune cookies and tarot cards they have no need: my wheelchair, burn scars, and gnarled hands apparently tell them all they need to know. My future is written on my body. In 1995, six months after the fire, my doctor suggested that my thoughts of graduate school were premature, if not misguided. He... 1 Time for Disability Studies and a Future for Crips (pp. 25-46) 1 Time for Disability Studies and a Future for Crips (pp. 25-46) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.6 What would it mean to explore disability in time or to articulate “crip time”? Temporal categories are already commonly used in formulations of disability; one aspect of cripping time might simply be to map the extent to which we conceptualize disability in temporal terms. The medical field in particular has a long tradition of describing disability in reference to time. “Chronic” fatigue, “intermittent” symptoms, and “constant” pain are each ways of defining illness and disability in and through time; they describe disability in terms of duration. “Frequency,” “incidence,” “occurrence,” “relapse,” “remission”: these, too, are the time frames of symptoms, illness,... 2 At the Same Time, Out of Time: Ashley X (pp. 47-68) 2 At the Same Time, Out of Time: Ashley X (pp. 47-68) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.7 In thinking about crip futurity, I find myself haunted by Ashley X. Born in 1997, the girl known as Ashley X was diagnosed with “static encephalopathy” a few months after her birth. “In the ensuing years,” doctors note, “her development never progressed beyond that of an infant,” and her doctors held no hope that her cognitive or neurological baseline would improve.¹ “At the age of 6 years, she [could] not sit up, ambulate, or use language.”² Concerned about their daughter’s long-term future, Ashley’s parents met with doctors in 2004 to discuss the potential effects of puberty and physical growth on... 3 Debating Feminist Futures: Slippery Slopes, Cultural Anxiety, and the Case of the Deaf Lesbians (pp. 69-85) 3 Debating Feminist Futures: Slippery Slopes, Cultural Anxiety, and the Case of the Deaf Lesbians (pp. 69-85) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.8 The pervasiveness of prenatal testing, and especially its acceptance as part of the standard of care for pregnant women, casts women as responsible for their future children’s able-bodiedness/able-mindedness; prospective parents are urged to take advantage of these services so as to avoid burdening their future children with any disabilities.¹ This notion of “burdening” children finds an echo in the debate over same-sex marriage, with LGBT couples cast as selfish parents, placing their own desires over the physical and mental health of their children (and, by extension, of all children). Moreover, according to Timothy Dailey of the Family Research Council, homosexual... 4 A Future for Whom? Passing on Billboard Liberation (pp. 86-102) 4 A Future for Whom? Passing on Billboard Liberation (pp. 86-102) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.9 “Super man,” the billboard exclaims, the unfamiliar gap between the two words emphasizing both the noun and its adjective. Below this phrase is the word “STRENGTH,” followed by the imperative “Pass It On.” At the bottom, in small print, runs the name and web address of the organization behind this public relations campaign: Values.com/Foundation for a Better Life. The “super man” referenced in the caption is, of course, the late Christopher Reeve, the white actor who starred in a series ofSupermanfilms in the 1980s before becoming a quadriplegic in a riding accident in 1995. A black-and-white photograph of... 5 The Cyborg and the Crip: Critical Encounters (pp. 103-128) 5 The Cyborg and the Crip: Critical Encounters (pp. 103-128) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.10 Controversy came quickly to the cyborg. In 1983,Socialist Reviewinvited several feminist theorists, among them Donna Haraway, “to write about the future of socialist feminism in the context of the early Reagan era.”¹ Haraway responded with “A Manifesto for Cyborgs,” framing the cyborg as a figure of feminist critique.² Her cyborg was a radical border-crosser, blurring the boundaries between human and animal, machine and organism, physical and non-physical.³ Such a cyborg, she argued, could “guide us to a more livable place,” an “elsewhere,” in which “people are not afraid of their joint kinship with animals and machines, not afraid... 6 Bodies of Nature: The Environmental Politics of Disability (pp. 129-148) 6 Bodies of Nature: The Environmental Politics of Disability (pp. 129-148) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.11 Although concern with the environment has long been an animating force in disability studies and activism, “environment” in this context typically refers to the built environment of buildings, sidewalks, and transportation technologies. Indeed, the social model of disability is premised on concern for the built environment, stressing that people are disabled not by their bodies but by their inaccessible environments. (The wheelchair user confronting a flight of steps is probably the most common illustration of this argument.) Yet the very pervasiveness of the social model has prevented disability studies from engaging with the wider environment of wilderness, parks, and nonhuman... 7 Accessible Futures, Future Coalitions (pp. 149-170) 7 Accessible Futures, Future Coalitions (pp. 149-170) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.12 When describing disability studies to my students, I often draw on Douglas Baynton’s insight that “disability is everywhere in history once you begin looking for it.”¹ For Baynton, “looking for it” entails not only recovering the stories of disabled people or tracing histories of disability discrimination but also exploring how notions of disability and able-mindedness/able-bodiedness have functioned in different contexts. Baynton issues his provocation to historians, but disability studies scholars in other fields have extended its reach, pushing their own colleagues to recognize disability as a category of analysis. Deeply influenced by and indebted to this work, I use this... Appendices (pp. 171-178) Appendices (pp. 171-178) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.13 Notes (pp. 179-224) Notes (pp. 179-224) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.14 Bibliography (pp. 225-252) Bibliography (pp. 225-252) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.15 Index (pp. 253-258) Index (pp. 253-258) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.16 Back Matter (pp. 259-259) Back Matter (pp. 259-259) https://www-jstor-org.proxy.bibliotheques.uqam.ca/stable/j.ctt16gz79x.17 Indiana University Press logo Front Matter Download XML Table of Contents Download XML Acknowledgments Download XML Textual Description of the Cover Art Download XML Introduction:: Imagined Futures Download XML Time for Disability Studies and a Future for Crips Download XML At the Same Time, Out of Time:: Ashley X Download XML Debating Feminist Futures:: Slippery Slopes, Cultural Anxiety, and the Case of the Deaf Lesbians Download XML A Future for Whom?: Passing on Billboard Liberation Download XML The Cyborg and the Crip:: Critical Encounters Download XML Bodies of Nature:: The Environmental Politics of Disability Download XML Accessible Futures, Future Coalitions Download XML Appendices Download XML Notes Download XML Bibliography Download XML Index Download XML Back Matter Download XML ABOUT US About JSTOR Mission and History JSTOR Labs JSTOR Daily News Webinars Careers EXPLORE CONTENT What's in JSTOR Advanced Search By Subject By Title Collections Publisher Images RESEARCH TOOLS Data for Research The JSTOR Understanding Series Constellate HELP CENTER Get Support Get Access LibGuides Research Basics Contact Us For Librarians For Publishers Teaching Resources JSTOR is part of ITHAKA, a not-for-profit organization helping the academic community use digital technologies to preserve the scholarly record and to advance research and teaching in sustainable ways.©2000–2024 ITHAKA. All Rights Reserved. JSTOR®, the JSTOR logo, JPASS®, Artstor®, Reveal Digital™ and ITHAKA® are registered trademarks of ITHAKA. Terms & Conditions of Use Privacy Policy Accessibility Cookie Policy Cookie Settings Description In Feminist, Queer, Crip Alison Kafer imagines a different future for disability and disabled bodies. Challenging the ways in which ideas about the future and time have been deployed in the service of compulsory able-bodiedness and able-mindedness, Kafer rejects the idea of disability as a pre-determined limit. She juxtaposes theories, movements, and identities such as environmental justice, reproductive justice, cyborg theory, transgender politics, and disability that are typically discussed in isolation and envisions new possibilities for crip futures and feminist/queer/crip alliances. This bold book goes against the grain of normalization and promotes a political framework for a more just world.
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4e de couv.: In contemporary western societies the fat body has become a focus of stigmatizing discourses and practices aimed at disciplining, regulating and containing it. Despite the fact that in many western countries fat bodies outnumber those that are thin, fat people are still socially marginalized and treated with derision and even repulsion. Medical and public health experts insist that an ‘obesity epidemic’ exists and that fatness is a pathological condition which should be prevented and controlled. Fat is a book about why the fat body has become so reviled and viewed as diseased, the target of such intense discussion and debate about ways to reduce its size down to socially and medically acceptable dimensions. It is also about the lived experience of fat embodiment: how does it feel to be fat in a fat-phobic society? Deborah Lupton explores fat as a cultural artefact: a bodily substance or body shape that is given meaning by complex and shifting systems of ideas, practices, emotions, material objects and interpersonal relationships. Fat reviews current scholarship and research into obesity discourse and politics, drawing upon critical perspectives offered in the humanities and social sciences and by fat activism and the size acceptance movement. It will be an engaging introduction for the interested general reader, as well as for students across the humanities and social sciences.