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Il y a plus de 20 ans, en tant qu’historienne de l’art, j’avais posé la question à savoir si l’apport des femmes en art contemporain allait changer quelque chose à la pratique artistique et comment, de même qu’à la pratique de la critique et de l’histoire de l’art1. Ce qui suit est une évocation des principaux questionnements que l’art des femmes et les féminismes en art ont amenés au sein de l’art contemporain. La pratique de l’art mais aussi les pratiques muséologiques ont-elles été affectées par l’arrivée en nombre des femmes sur la scène de l’art moderne et contemporain ? La question des femmes recèle-t-elle encore une pertinence dans le monde de l’art contemporain d’aujourd’hui ?
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À l’aube des années 1960, les femmes font massivement leur entrée dans le champ littéraire québécois. Comment expliquer ce phénomène ? Quel effet cela provoque-t-il dans le milieu du livre ? En examinant la condition des femmes en conjonction avec les configurations du champ littéraire et des différentes instances institutionnelles de 1960 à1990, Isabelle Boisclair décrit les différentes étapes du processus qui a permis l’intégration des femmes dans la vie littéraire. Se servant d’outils propres à l’histoire littéraire et à la sociologie de la littérature, scrutant tant la production, la diffusion, la réception que la consécration des écrits de femmes, cette étude se veut à la fois portrait et bilan. Les lecteurs et les lectrices trouveront dans cet ouvrage richement documenté aussi bien des faits souvent occultés par les manuels d’histoire que la révélation des réalisations des femmes dans le domaine littéraire, de leurs réussites tout autant que des obstacles idéologiques qu’elles ont rencontrés.
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The part anger plays in motivating political action is frequently noted, but less is said about ways in which anger continues to be a part of how people do politics. This article critically assesses approaches to emotions that emphasize managing anger in accordance with ‘feeling rules’. It reflects on the utility of Marxist notions of conflict as the engine of change for the understanding of how anger operates in political life. This involves understanding the ambivalence of anger and its operation within particular power relations. Shifting sets of conventions have had some continuity in discouraging women in Western nations (particularly white and middle-class women) from showing anger. But clearly, women do get angry and feminists have drawn on anger in acting politically. New Zealand feminist writings from the ‘second wave’ are taken as illustrative of the common difficulties Western feminists faced in dealing with anger. These difficulties were due to trying to juggle social conventions about femininity, the political ideal of sisterhood, and the realities of dealing with other women in often new and experimental political processes. Anger could be personalized and hurtful, but in certain cases its expression was constructive in producing more respectful relations. Exploring these cases makes it clear how anger produces, and is produced by, relations with others.
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This indispensable anthology gives readers access to an important and under-recognized subject in recent Canadian art history. Edited by two seminal Canadian performance artists, this book focuses on the 70s and 80s; a time when women made a big and noisy impact. Full of sass and insight, this essential collection is part survey, part critical discourse, and part reference book, containing five critical essays, thirty-four artist's profiles, and an extensive bibliography.
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Cette thèse a pour but l’étude sociologique d’un milieu artistique québécois, celui de la musique actuelle. La musique actuelle est une pratique artistique qualifiée d’avant-garde créée en dehors des institutions académiques et des centres de recherche. Il existe peu de recherches qui portent sur la création musicale, ce qui explique notre choix de l’approche monographique de quatre cas représentatifs de ce milieu artistique. La professionnalisation du milieu de la musique actuelle est décrite et analysée dans une perspective sociologique en prenant des cas précis les Productions Supermusique liées au label indépendant DAME et le festival International de Musique Actuelle de Victoriaville (FIMAV) lié au Productions Plateforme et aux Disques Victo. Cette professionnalisation se caractérise par un processus qui conduit au développement d’un «savoir-expert» que les artistes revendiquent pour améliorer leurs conditions de travail, mais aussi pour obtenir une meilleure reconnaissance de leur métier d’artiste. Cette reconnaissance aide à légitimer leur pratique et à développer des infrastructures dans laquelle cette pratique peut s’épanouir. L’organisation de festivals et la création de collectifs de production et de diffusion artistiques en sont un exemple que nous avons exploité dans notre recherche. L’objectif général de cette thèse est d’acquérir une connaissance sur la façon dont s’est développé ce milieu musical, des années 1970 à aujourd’hui. Nous espérons aussi apporter des points intéressants aux théories qui existent déjà en sociologie de l’art. L’ensemble de la thèse est constitué de six chapitres. Le chapitre 1 présente le contexte historique et social qui a permis l’émergence de la musique actuelle québécoise. Le second chapitre expose la problématique générale de la thèse. Il décrit les enjeux sociaux qui traversent ce milieu artistique et critique les recherches qui ont été réalisées sur la musique actuelle jusqu’à ce jour. Dans le troisième chapitre, nous posons le cadre théorique et méthodologique de la thèse en insistant sur deux aspects : l’aspect structurel qui renvoie à l’organisation du milieu et l’aspect esthétique qui renvoie aux différentes conceptions de la création. Le quatrième chapitre est consacré à l’étude du cas des Productions Supermusique et du label DAME. Il met aussi en avant le rôle de la participation des femmes dans la création musicale. Le chapitre 5 présente l’étude du FIMAV, des Productions Plateforme et des Disques Victo. Nous mettons en rapport la tenue du festival en région avec sa dimension internationale. Le chapitre 6 est consacré à l’analyse des données exposées dans les chapitres précédents. À partir de cela, nous proposons une typologie qui prend en compte un axe de socialisation à l’art et un autre axe de sociabilité à l’art. Le premier met en relief les connaissances acquises par l’individu au sein de sa famille ou de l’école. Il fait référence au capital culturel de l’individu. Le deuxième met en avant les pratiques de sociabilité qui ont permis à l’individu d’acquérir des connaissances spécialisées sans passer par des lieux de socialisation comme la famille ou l’école. Nous concluons notre thèse en espérant avoir apporté un éclairage nouveau sur les pratiques de création qui se développent en dehors des institutions académiques. Le concept de réseau illustré par le développement international de la musique actuelle nous semble particulièrement fécond pour théoriser les liens qui unissent les musiciens à leur milieu de création et au reste de la société.
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Cet article théorique pose un regard critique féministe sur la recherche et l’intervention récentes en matière d’éducation sexuelle au Québec et ailleurs. Deux courants de recherche se dégagent de la littérature scientifique : l’un concerne la prévention des problèmes sociaux liés à la sexualité et l’autre, la compréhension de la construction sociale de ces problèmes. L’attention accordée à des populations dites « à risque » appuie et renforce la thèse voulant que l’éducation sexuelle soit un phénomène marqué socialement, par le sexe et l’âge notamment, la sexualité des jeunes femmes faisant l’objet d’un plus grand contrôle social. Cette tendance s’observe dans plusieurs interventions d’éducation sexuelle : l’essentialisme, le naturalisme, l’hétérosexisme, l’âgisme, ainsi que les limites du discours préventif, sont abordés. L’auteure conclut en proposant l’adoption d’un modèle d’éducation sexuelle basé sur des principes féministes.
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Le champ du handicap a subi de profondes transformations au cours des quatre dernières décennies dans la majorité des sociétés postindustrielles. Ce phénomène, qui influence les approches théoriques et la recherche à l’intérieur des sciences sociales, a fait surgir un nouveau paradigme émancipatoire basé sur une remise en cause des rapports entre le chercheur et le « sujet d’étude ». Dans cet article, nous explorons le développement de ce paradigme en nous appuyant sur l’expérience britannique, et nous discutons de son apport à la compréhension du handicap et des politiques sociales en abordant la question du rôle et de la position des acteurs au sein de la pratique de recherche
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Être un homme ou une femme est-il naturel ou culturel ? L'identité sexuelle s'enracine-t-elle dans le corps, est-ce un donné physiologique, voire neurobiologique ? Ou ne s'agit-il que d'un rôle qu'on joue, qu'on pourrait intervertir avec d'autres et dont on puisse altérer le texte ? La métamorphose transsexuelle est une voie d'accès privilégiée à ces interrogations, parce que le réel de l'identité, avant d'avoir pu dire son mot, est ici forcé par un fabuleux acte autoconstructif : si tant de magistrats, tant de psychiatres sont embarrassés par les transsexuels, si leur affaire est à la pointe avancée de la bioéthique, de la critique de la culture ou de la protestation libertaire, c'est justement parce qu'ils assument leur identité comme une «construction sociale». Dans la sphère éthérée des débats savants, ils font sentir l'urgence d'une affaire de vie ou de mort, en un court-circuit inattendu entre une question de catégorisation et une atteinte directe à la chair. Le problème est, pour le dire d'un mot, métaphysique. Il vise le nœud obscur qui attache ce corps à ce je ; il oblige donc à dévoiler quelle nature humaine il faut, à un moment ou à un autre, nous supposer. Et il est à peine besoin de l'approfondir pour que la philosophie, la psychanalyse, mais aussi la médecine, la sociologie, le droit - toutes disciplines aspirant à sauver leur rationalité, voire leur scientificité, face à ce qui paraît la déraison même, «changer de sexe» - en ressortent ébranlés. Telle est la crise des certitudes qui motive cet essai.
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Cet ouvrage est le premier en France ayant pour objectif de rendre compte de l'interdépendance historique des mouvements lesbiens et des mouvements féministes à partir du point de vue de différents courants du lesbianisme. Il montre que l'histoire de la pensée lesbienne et féministe, des années 1970 à nos jours, est marquée par des alliances, des tensions et des ruptures qui ont des répercussions tant du côté des études universitaires que du côté des pratiques militantes. Il montre aussi que le contenu politique du lesbianisme, dans sa mise en cause de l'ordre établi, est constamment occulté.
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Le travail domestique a été beaucoup étudié par les féministes depuis trente ans. Mais ce qu’il désigne : la prise en charge de tout le travail non payé de la maison par les femmes, n’a pas changé. Le « non-partage » est dénoncé, mais peu de solutions concrètes sont proposées. Le caractère « privé » a été dénoncé en ce qui concerne les violences contre les femmes, mais pas l’appropriation de leur travail. La théorie matérialiste qui fait de cette appropriation l’un des socles du patriarcat est rappelée ; le rôle de l’État est examiné, et la conclusion est que nos sociétés, via le marché du travail, mais aussi via le système fiscal et de sécurité sociale, contribuent à rendre possible cette appropriation du travail des femmes et des concubines par les hommes. On suggère d’adopter comme revendication : la suppression des subventions d’État aux ménages où la femme ne travaille pas, en même temps que l’application du droit commun au travail domestique, c’est-à-dire le paiement par le bénéficiaire. L’hypothèse est que les hommes seront plus enclins à faire leur part quand ne pas la faire leur reviendra très cher.
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« L’homosexualité n’est pas normale », « C’est un vice interdit par les religions », « Les gays sont efféminés », « L’homosexualité, c’est la faute de la mère », « Le lobby gay est très puissant », « Le PACS a été inventé pour que les homosexuels puissent se marier », « Les homosexuels sont toujours dans la provocation »… A travers les idées reçues qui ont proliféré avec l’irruption sur la scène publique de l’affirmation gay, l’auteur tente de définir ce qu’est aujourd’hui l’identité homosexuelle. Gonzague de Larocque est médecin et sexologue, président de l’Association de recherche sur la sexologie des homosexualités (ARSH).
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Nous proposons dans ce numéro de distinguer, schématiquement, trois grandes étapes dans l'histoire de la dissociation entre sexe et genre : 1860-1940, la dissociation graduelle entre les structures anatomiques, des fonctions physiologiques, l'identité sexuée, le désir sexuel et le rôle social. 1940-1960 : la période charnière de la naissance de la définition "scientifique" du genre comme une "identité profonde" de l'individu. A partir des années 1970 : l'émergence du concept féministe du genre comme relation de domination.
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While most people believe that the movement to secure voluntary reproductive control for women centered solely on abortion rights, for many women abortion was not the only, or even primary, focus.Jennifer Nelson tells the story of the feminist struggle for legal abortion and reproductive rights in the 1960s, 1970s, and early 1980s through the particular contributions of women of color. She explores the relationship between second-wave feminists, who were concerned with a woman's right to choose, Black and Puerto Rican Nationalists, who were concerned that Black and Puerto Rican women have as many children as possible "for the revolution," and women of color themselves, who negotiated between them. Contrary to popular belief, Nelson shows that women of color were able to successfully remake the mainstream women's liberation and abortion rights movements by appropriating select aspects of Black Nationalist politics--including addressing sterilization abuse, access to affordable childcare and healthcare, and ways to raise children out of poverty--for feminist discourse.