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Une colère rouge recouvre le ciel. Les vagues s’agitent, l’eau monte, les forêts tombent et les corps s’enfoncent dans ce sanguinaire gouffre marin. Les cieux tonnent encore devant ce spectacle : le monde est en pleine tempête. Derrière sa prétention d’universalité, la pensée environnementale s’est construite sur l’occultation des fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes de la modernité. Face à la tempête, l’environnementalisme propose une arche de Noé qui cache dans son antre les inégalités sociales, les discriminations de genre, les racismes et les situations (post)coloniales, et abandonne à quai les demandes de justice. Penser l’écologie depuis le monde caribéen confronte cette absence à partir d’une région où impérialismes, esclavagismes et destructions de paysages nouèrent violemment les destins des Européens, Amérindiens et Africains. Le navire négrier rappelle que certains sont enchaînés à la cale et parfois jetés par-dessus bord à la seule idée de la tempête. Tel est l’impensé de la double fracture moderne qui sépare les questions coloniales des destructions environnementales. Or, panser cette fracture demeure la clé d’un « habiter ensemble » qui préserve les écosystèmes tout autant que les dignités. Telle est l’ambition d’une « écologie décoloniale » qui relie les enjeux écologiques à la quête d’un monde au sortir de l’esclavage et de la colonisation. Face à la tempête, ce livre est une invitation à construire un navire-monde où les rencontres des autres humains et non-humains sur le pont de la justice dessinent l’horizon d’un monde commun.
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La Minotaure est un roman dans lequel une narratrice particulièrement terrifiée par l'idée de vivre témoigne de son enfance à travers des notes pour comprendre la source de ses effrois. La plupart de ses courts textes sont adressées à Maude, une amie décédée. Ce (faux) dialogue lui permet de tisser des liens entre son enfance et son âge adulte, et entre sa vie et sa mort qui, croit-elle, la guette à cause de cette tentation d'exister. C'est le récit d'une parole qui ose s'affirmer, d'une personne qui décide enfin d'exister à travers un noeud de violence patriarcale, blanche, impérialiste, de genre et de classe sociale qui l'étouffe, la transperce et l'invisibilise. C'est surtout l'histoire d'un millier de miroirs qui brisent sous une terrible impulsion à vivre.
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Sue Trinder est une orpheline, laissée enfant aux soins de Mme Sucksby, une « petite agricultrice », qui l'a élevée avec une tendresse inhabituelle, comme si Sue était la sienne. La maison de Mme Sucksby, avec ses bébés difficiles calmés avec des doses de gin, accueille également une famille de petits voleurs de passage – des doigteurs – pour qui cette maison située au cœur d'un bidonville londonien est le foyer. Un jour, le voleur le plus aimé de tous arrive : Gentleman, un escroc élégant, qui apporte avec lui une proposition alléchante pour Sue : si elle remporte le poste de femme de chambre de Maud Lilly, une femme naïve, et aide Gentleman dans sa séduction. , alors ils partageront tous le vaste héritage de Maud. Une fois l'héritage obtenu, Maud sera éliminée, passée pour folle et obligée de vivre le reste de ses jours dans un asile d'aliénés. Avec le rêve de récompenser la gentillesse de sa famille adoptive, Sue accepte le plan. Une fois à l'intérieur, cependant, Sue commence à avoir pitié de sa cible impuissante et à prendre soin de Maud Lilly de manière inattendue... Mais rien ni personne n'est comme il semble dans ce roman de Dickens de frissons et de retournements.
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Francine pensait à toutes ses amies: les crosseuses, les tuées, les abusées, les stupides, les merveilleuses.» Celles-là et une foule d'autres sont les facettes qui scintillent, les insectes qui grouillent, pris dans l'engrenage des marges, au sein de Travesties-kamikaze. «Toutes les situations et personnages décrits dans ce livre ne font aucunement partie de la fiction et toute ressemblance avec des personnes vivantes ou mortes ou des lieux réels est voulue et écrite pour les représenter.» Les fragments de récits, de poèmes, les collages qui composent Travesties-kamikaze en font un objet chargé, dégénéré et puissant. La réalité apparaît en gros plan, en morceaux; le fil des événements se dissout dans la nuit et dans l'alcool, dans les viols et les coups de couteau, les drogues et les médicaments
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Portraits et textes restituent l'histoire queer perdue : la vie de personnes qui ne se conformaient pas aux normes de genre, du XVe au XXe siècle. Katherina Hetzeldorfer, jugée « pour un crime qui n'avait pas de nom » (relations homosexuelles) et condamnée à mort par noyade en 1477 ; Charles, alias Mary Hamilton, fouetté publiquement pour avoir usurpé l'identité d'un homme dans l'Angleterre du XVIIIe siècle ; Clara, alias « Big Ben », pour laquelle deux femmes jalouses se sont battues dans le New York de 1926 : ce ne sont là que trois des vies que l'artiste Ria Brodell s'est réappropriées pour l'histoire queer dans Butch Heroes . Brodell propose une série de vingt-huit portraits de personnages oubliés mais héroïques, chacun accompagné d'une brève note biographique. Il s’agit d’individus qui ont été attribués au sexe féminin à la naissance mais dont la présentation de genre était plus masculine que féminine, qui ne voulaient pas contracter un mariage hétérosexuel et qui ont souvent été sévèrement punis pour être eux-mêmes. Les peintures détaillées et pleines d'esprit de Brodell sont calquées sur les cartes saintes catholiques, renversant sournoisement un modèle religieux. Les portraits et les textes offrent des allusions intrigantes à des vies perdues : des chats se prélassent en arrière-plan de décors domestiques ; l'un des personnages aurait été employé de diverses manières comme « prophète, soldat ou ouvrier textile » ; un autre tient nonchalamment une cigarette allumée. Brodell a effectué des recherches approfondies pour chaque portrait, reconstituant une vie à partir de récits historiques, de cartes, de journaux, de peintures, de dessins et de photographies, trouvant l'héroïque dans l'oubli.
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Misogynoir : un terme qui résume parfaitement la réalité sociale et identitaire des femmes noires aux États-Unis, comme en France hexagonale : il désigne tous les manifestations et comportements discriminatoires à l’égard des femmes noires et de couleur basés tout à la fois sur le sexisme, le racisme ou le colorisme. Si cette terminologie est récente, le phénomène est aussi ancien que le monde binaire (blanc vs noir) dont il procède : le système plantationnaire et ses avatars. Par ailleurs, on ne peut négliger les aspects intersectionnels de la période-même avec les classes phénotypico-sociales. Dans cet article, nous interrogerons la place et le positionnement des Caribéennes francophones dans le cadre des mouvements féministes de Paris. Ainsi, prendrons-nous en compte la pluriethnicité des communautés féminines noires de France et les liens qu’elles tissent avec ces différentes aires d’implantation : Région parisienne, Caraïbe et Amérique noire.
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During her difficult childhood, Esther Newton recalls that she “became an anti-girl, a girl refusenik, caught between genders,” and that her “child body was a strong and capable instrument stuffed into the word ‘girl.’” Later, in early adulthood, as she was on her way to becoming a trailblazing figure in gay and lesbian studies, she “had already chosen higher education over the strongest passion in my life, my love for women, because the two seemed incompatible.” In My Butch Career Newton tells the compelling, disarming, and at times sexy story of her struggle to write, teach, and find love, all while coming to terms with her identity during a particularly intense time of homophobic persecution in the twentieth century. Newton recounts a series of traumas and conflicts, from being molested as a child to her failed attempts to live a “normal,” straight life in high school and college. She discusses being denied tenure at Queens College—despite having written the foundational Mother Camp—and nearly again so at SUNY Purchase. With humor and grace, she describes the influence her father Saul's strong masculinity had on her, her introduction to middle-class gay life, and her love affairs—including one with a well-known abstract painter and another with a French academic she met on a spur-of-the-moment trip to Mexico and with whom she traveled throughout France and Switzerland. By age forty, where Newton's narrative ends, she began to achieve personal and scholarly stability in the company of the first politicized generation of out lesbian and gay scholars with whom she helped create gender and sexuality studies. Affecting and immediate, My Butch Career is a story of a gender outlaw in the making, an invaluable account of a beloved and influential figure in LGBT history, and a powerful reminder of just how recently it has been possible to be an openly queer academic.
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"En 1685, le Code noir défendait " aux esclaves de porter aucunes armes offensives ni de gros bâtons " sous peine de fouet. Au xixe siècle, en Algérie, l'État colonial français interdisait les armes aux indigènes, tout en accordant aux colons le droit de s'armer. Aujourd'hui, certaines vies comptent si peu que l'on peut tirer dans le dos d'un adolescent tout en prétendant qu'il était agressif, armé et menaçant. Une ligne de partage oppose historiquement les corps " dignes d'être défendus " et ceux qui, désarmés ou rendus indéfendables, sont laissés sans défense. Ce " désarmement " organisé des subalternes et des opprimés au profit d'une minorité jouissant d'un droit permanent à porter des armes et à en user impunément pose directement, pour tout élan de libération, la question du recours à la violence pour sa propre défense. Du jiu-jitsu des suffragettes aux pratiques insurrectionnelles du ghetto de Varsovie, des fusils des Black Panthers aux patrouilles queer, Elsa Dorlin retrace une généalogie philosophique de l'autodéfense politique. Derrière l'histoire officielle de la légitime défense, il est ici question du récit des " éthiques martiales de soi ", ces histoires ensevelies où le Sujet ne préexiste pas à sa propre défense, où le fait de se défendre en attaquant apparaît à la fois comme la condition de possibilité d'un soi et la matière des mythologies politiques. Cette histoire - une histoire de la violence - conditionne la définition même de la subjectivité moderne. Elle s'écrit à la lumière d'une relecture critique de l'histoire de la philosophie politique, où Hobbes et Locke sont à confronter avec Franz Fanon, Michel Foucault ou Judith Butler."--Page 1 et 4 de la couverture.
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Cet article montre dans quelques œuvres d'inspiration autobiographique de Nina Bouraoui comment la subjectivité de la protagoniste est construite par différents discours identitaires dans le cadre franco-algérien et comment elle est déconstruite ou reconstruite par l'écriture. L'expérience corporelle de la protagoniste porte l'empreinte de l'héritage familial qui est le microcosme de l'héritage culturel marqué par la violence de l'Histoire franco-algérienne. En outre, l'emprise de la normalisation des genres pèse lourd sur la subjectivité de la protagoniste, ce qui résulte dans des sentiments d'auto-culpabilisation. L'entre-deux, c'est-à-dire entre deux pays et deux genres, est pourtant l'espace à la fois douloureux et créatif qui donne la force d'écrire et de s'écrire, et de venir à bout du sentiment de culpabilité, ce qui est analysé à l'aide de la lecture par Judith Butler du mythe d'Antigone et de la performativité de la confession.
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Across North America, Indigenous acts of resistance have in recent years opposed the removal of federal protections for forests and waterways in Indigenous lands, halted the expansion of tar sands extraction and the pipeline construction at Standing Rock, and demanded justice for murdered and missing Indigenous women. In As We Have Always Done, Leanne Betasamosake Simpson locates Indigenous political resurgence as a practice rooted in uniquely Indigenous theorizing, writing, organizing, and thinking. Indigenous resistance is a radical rejection of contemporary colonialism focused around the refusal of the dispossession of both Indigenous bodies and land. Simpson makes clear that its goal can no longer be cultural resurgence as a mechanism for inclusion in a multicultural mosaic. Instead, she calls for unapologetic, place-based Indigenous alternatives to the destructive logics of the settler colonial state, including heteropatriarchy, white supremacy, and capitalist exploitation.
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Partout en Europe et dans les Amériques, des groupes et des communautés se sont organisés contre la violence et les politiques islamophobes qui semblent se multiplier. La France et le Québec font partie des sociétés dont les lois ont attiré l'attention des médias internationaux et l'opposition militante, en particulier pour la manière dont elles ont réglementé les symboles religieux dans la sphère publique. En regardant les intersections de l'anti-noirceur et de l'islamophobie, la position subjuguée du sujet noir musulman devient plus claire. Délice Mugabo propose une généalogie de l'islamophobie centrée sur les Noirs asservis plutôt que sur la figure conventionnelle arabe ou sud-asiatique. À travers une approche afro-pessimiste, cet article propose ensuite une critique de la façon dont l'anti-noircisme non seulement fonde les politiques islamophobes, mais a également façonné l'organisation populaire contre l'islamophobie au Québec.
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Dans la grande tradition du roman sudiste, La Couleur pourpre, qui dénonce l'oppression raciale et sexuelle dont furent victimes les femmes noires, a fait date. Celie et Nettie sont deux soeurs séparées à l'adolescence mais liées par un amour indéfectible que ne terniront ni les brimades ni le mépris, ni les guerres ni l'absence. Celie, mariée enfant à un homme violent, ne reçoit pas les lettres que lui adresse Nettie, devenue missionnaire en Afrique, car son mari les subtilise. Ignorant l'adresse de sa soeur, elle-même envoie ses lettres au Bon Dieu. Une correspondance sans espoir de réponse. Une correspondance qui sauvera les deux femmes du désespoir. Lauréat du prix Pulitzer et de l'American Book Award en 1983, La Couleur pourpre a été adapté au cinéma en 1984 par Steven Spielberg
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Cette publication célèbre les 20 ans de FéminÉtudes et revient sur les moments forts de la revue. *** FéminÉtudes est une revue étudiante, féministe et multidisciplinaire. La revue est née en 1995 de l’initiative d’étudiantes féministes dans l’intérêt de partager leurs recherches et de créer un groupe affinitaire. La revue est dirigée par des collectifs de rédaction bénévoles et autogérés, et soutenue par l’Institut de Recherches en Études Féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal. Au fil des ans, FéminÉtudes a réussi à se bâtir une réputation et une légitimité dans le champ de la recherche en études féministes, tout en offrant une tribune au travaux et aux réflexions de dizaines d’étudiant.e.s. Au-delà de la recherche, c’est également pour l’avancement des luttes féministes que FéminÉtudes souhaite continuer à grandir.
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"Comment et pourquoi plus de deux millions d’américains sont aujourd’hui derrière les barreaux ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui conduisent à criminaliser les communautés de couleur et à désaffilier politiquement de larges franges d’électeurs dans les minorités ? Comment et pourquoi plus de deux millions d'américains vivent en prison ? Comment les entreprises font-elles profit du système carcéral ? Quels sont les mécanismes qui criminalisent les communautés de couleur et désaffilient politiquement les électeurs des minorités ?
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Literature that explored female homosexuality flourished in late nineteenth-century France. Poets, novelists, and pornographers, whether Symbolists, Realists, or Decadents, were all part of this literary moment. In Sapphic Fathers, Gretchen Schultz explores how these male writers and their readers took lesbianism as a cipher for apprehensions about sex and gender during a time of social and political upheaval. Tracing this phenomenon through poetry (Baudelaire, Verlaine), erotica and the popular novel (Belot), and literary fiction (Zola, Maupassant, Péladan, Mendès), and into scientific treatises, Schultz demonstrates that the literary discourse on lesbianism became the basis for the scientific and medical understanding of female same-sex desire in France. She also shows that the cumulative impact of this discourse left tangible traces that lasted well beyond nineteenth-century France, persisting into twentieth-century America to become the basis of lesbian pulp fiction after the Second World War.
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Servants of Allah présente une histoire des musulman.e.s africain.e.s, en les suivant de l'Afrique de l'Ouest aux Amériques. Bien que beaucoup supposent que la foi musulmane qu'iels ont apportée avec eux aux Amériques a été rapidement absorbée par le nouveau milieu chrétien, comme Sylviane A. Diouf le démontre dans cet ouvrage méticuleusement documenté et révolutionnaire, l'islam a prospéré à grande échelle pendant l'esclavage. Elle détaille comment, même en esclavage, de nombreux.euses musulman.e.s ont réussi à suivre la plupart des préceptes de leur religion. Lettré.e.s, citadin.e.s et grand.e.s voyageureuses, iels ont puisé dans leur organisation, leur solidarité et la force de leurs convictions pour jouer un rôle majeur dans les révoltes d'esclaves les plus connues. Mais malgré toutes leurs réalisations et leurs contributions à l'histoire et aux cultures de la diaspora africaine, les musulman.e.s ont été largement ignoré.e.s. Servants of Allah—a Choice 1999 Outstanding Academic Title—éclaire le rôle de l'Islam dans la vie des pratiquant.e.s individuel.le.s et des communautés, et montre que bien que la religion n'ait pas survécu aux Amériques sous sa forme orthodoxe, sa marque peut être trouvée dans certains religions, traditions et créations artistiques des personnes d'ascendance africaine. Cette édition du 15e anniversaire a été mise à jour pour inclure de nouveaux matériaux et analyses, un examen des développements dans le domaine, des perspectives de nouvelles recherches et de nouvelles illustrations.
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Conférence de Joan W. Scott présentée en anglais le 18 octobre 2012 par l’Institut de recherches et d'études féministes. Joan W. Scott est titulaire de la Chaire de recherche Harold F. Linder en sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton au New Jersey. Autrice de nombreux articles et ouvrages traduits dans plusieurs langues, elle est bien connue pour son élaboration théorique du concept de genre comme catégorie d’analyse.
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"Ce livre est une imagination." Ainsi commence cette collection examinant les approches critiques centrées sur les Autochtones pour comprendre la vie et les communautés gaies, lesbiennes, bisexuelles, transgenres, queer et bispirituelles (GLBTQ2) et les implications créatives de la théorie queer dans les études autochtones. Ce livre n’est pas tant un manifeste qu’un dialogue – une « écriture dans une conversation » – entre un groupe lumineux d’universitaires-activistes revisitant l’histoire des études gaies et lesbiennes dans les communautés autochtones tout en ouvrant la voie à des théories et méthodologies centrées sur les Autochtones. L’ouverture audacieuse aux études autochtones queer invite à de nouveaux dialogues dans les études autochtones sur les orientations et les implications des études autochtones queer. La collection engage notamment les mouvements autochtones GLBTQ2 comme des alliances qui appellent également des allié.e.s au-delà de leurs frontières, que les coéditeurices et contributeurices modèlent en croisant leurs identités variées, notamment autochtone, trans, hétérosexuelle, non-autochtone, féministe, bispirituelle, mixte. du sang et des homosexuels, pour n'en nommer que quelques-uns. Enraciné.e.s dans les Amériques autochtones et le Pacifique, et s’appuyant sur des disciplines allant de la littérature à l’anthropologie, les contributeurices de Queer Indigenous Studies appellent les mouvements autochtones GLBTQ2 et leurs allié.e.s à centrer une analyse qui critique la relation entre le colonialisme et l’hétéropatriarcat. En répondant aux tournants critiques de la recherche autochtone qui centrent les épistémologies et les méthodologies autochtones, les contributeurices se joignent à la refonte des études autochtones, des études queer, des études transgenres et des féminismes autochtones. Basé sur la réalité selon laquelle les peuples autochtones queer « subissent une oppression à plusieurs niveaux qui a un impact profond sur notre sécurité, notre santé et notre survie », ce livre est à la fois une imagination et une invitation au/la lecteurice à se joindre à la discussion sur la décolonisation de la recherche, de la théorie et de la théorie des peuples queer autochtones. , ce faisant, de participer à la résistance alliée œuvrant en faveur d’un changement positif.
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Trois personnages emblématiques caractérisent la guerre contre le terrorisme : le « dangereux » Musulman, la Musulmane « en péril » et l’Européen « civilisé ». Le présent ouvrage étudie la manière dont ces trois figures sont utilisées pour créer une véritable fable, celle d’une grande famille de nations occidentales qui s’estiment contraintes d’employer la force, tant militaire que politique et juridique, pour se protéger contre la « menace » des populations du tiers-monde. Sherene Razack montre qu’on entretient délibérément cette fable pour justifier l’expulsion des Musulman.e.s de l’espace politique, en les stigmatisant d’abord, puis en les plaçant sous surveillance, en les emprisonnant, en les torturant, ou en larguant des bombes sur leurs pays. Dans cet essai d’une grande actualité, Sherene Razack explique de quelle façon la « pensée raciale » – logique qui divise le monde entre cielles qui méritent d’être protégés par les lois et cielles qui ne le méritent pas – nous habitue à l’idée qu’il est nécessaire et légitime, pour des raisons de sécurité nationale, de suspendre les droits de certains groupes racialisés. L’autrice montre aussi que le refus de reconnaître une même nature humaine chez les peuples d’ascendance européenne et ceux qui ne le sont pas a favorisé l’implantation et la prolifération de « camps », au sens propre et figuré, c’est-à-dire de lieux où les libertés fondamentales sont bafouées et les lois ignorées.
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