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Le développement du mouvement de lesbiennes et de gays en Espagne commence dans les années soixante-dix par une remise en cause des lois répressives du régime franquiste — qui visaient surtout les hommes. Après avoir brièvement lutté avec les homosexuels, les lesbiennes rejoignent le mouvement féministe. Les années quatre-vingt sont celles des débats théoriques et d'un certain émiettement du mouvement. A la fois rendues invisibles par le système, objets de violences spécifiques et de tentatives de récupération, une partie des lesbiennes s'orientent à partir des années quatre-vingt dix vers une nouvelle alliance avec les gays, autour de la lutte contre le SIDA. Ce retour à une certaine mixité — consciente des différences d'intérêts entre gays et lesbiennes — est liée à une revendication joyeuse du corps et de la visibilité dans une perspective "queer".
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La lesbienne telle qu'on la connaît aujourd'hui est entrée dans le roman français avec La Religieuse de Diderot (pub. 1796), et jusqu'en 1926 elle est créée et recréée presqu'exclusivement par les écrivains hommes qui modèlent leurs personnages sur Margarita de La Fille aux yeux d'or de Balzac et Mademoiselle de Maupin de Gautier, pour en faire des femmes menaçantes pour la virilité collective. A partir de 1930 les expériences littéraires lesbiennes sont prises en charge par des auteures femmes qui en explorent les secrets, les misères et les oppressions d'abord, et ensuite — à partir de l'oeuvre de Monique Wittig et de Jocelyne François — la vie quotidienne dans sa variété. Cet article est un compte rendu d'unprojet de recherche en cours — projet qui étudie un territoire littéraire jusqu'ici totalement ignoré dans l'histoire du roman.
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Les chercheuses en études féministes aux Etats-Unis ont publié de nombreux articles sur le féminisme français; pourtant, peu de féministes françaises s'y reconnaissent ou y reconnaissent leur mouvement. Cet article porte sur la disjonction qui existe entre la version américaine du féminisme français et le mouvement dont la pratique et la théorie ont eu un impact sur la politique, la culture, et la société françaises des vingt dernières années. Cet article part du principe que la version américaine n'est pas simplement une interprétation erronée des faits. Bien que je décrive très brièvement le modèle que les militantes et les critiques féministes ont élaboré, ma contribution porte plus sur l'organisation de la connaissance aux Etats-Unis et l'impact de la recherche féministe américaine sur le mouvement français. Dans le modèle américain du féminisme français, les théoriciennes Hélène Cixous, Julia Kristeva, et Luce Irigaray, ainsi que le groupe Psychanalyse et Politique sont pris comme modèles. Le militantisme s'efface devant la théorie, les théories matérialistes devant le post-structuralisme, la dimension sociale et historique devant le discours littéraire et philosophique. Pourquoi en est-il ainsi? Quels a priori politiques se cachent derrière la version américaine du féminisme français? Cet article a pour objectif d'avancer quelques réponses et de soulever plus encore de questions. Ce faisant, j'espère mettre à jour la diversité des engagements politiques conflictuels qui façonnent la recherche intellectuelle aux Etats-Unis et montrer les conséquences variées et pas toujours voulues de celle-ci. Much has been written in U.S. feminist scholarship about "French feminism", but few French feminists recognize themselves or their movement in these studies. This article looks at this disjunctive between the American version of "French feminism" and the movement whose practice and theory had an impact on French politics, culture, and society over the past two decades. The premise of the article is that the disjunctive is not simply a matter of "getting the story wrong". Although I describe (very briefly) the movement that feminist activists and scholars have constructed for themselves, the interest of this paper is more so on the construction of knowledge in the U.S. and the impact of U.S. feminist scholarship on the French movement. In the American construction of "French feminism", theorists Hélène Cixous, Julia Kristeva, and Luce Irigaray, along with the group Psychanalyse et politique, are the significant exemplars. Theory is privileged over activism, poststructuralism over materialist theories, literary and philosophical discourse over the social and historical. Why? What political assumptions are embedded in the U.S. construction of "French feminism'"? This paper intends to offer some answers (and raise many more). In so doing, I hope to make clear the variety of conflicting political agendas that inform U.S. intellectual work and the variety of consequences, not always intended, that this work has had.
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La déconstruction d'une conception biocentriste des sexes en sociologie et la mise en évidence, par les travaux féministes des années 1970, de l'existence d'un système des sexes a ouvert la voie à l'élaboration d'une théorie des rapports sociaux entre les sexes. Cette théorie critique et redéfinit certains concepts clés (travail, production, mobilité), déplace les frontières disciplinaires (sociologie du travail, sociologie de la famille), en même temps qu'elle élargit les débats sur des thèmes sociologiques fondamentaux : relations entre rapport social et catégorisation sociale, reproduction sociale et changement, structures et acteurs et actrices, pratiques sociales et représentations. Aujourd'hui, ce travail de théorisation se poursuit à travers l'élaboration d'outils d'analyse sociologique (de concepts opératoires) susceptibles de rendre compte de la dynamique qui est le propre d'un rapport social, le rapport social entre les sexes en particulier.