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"Bimbo orientale habituée des bars à chichas ; femme voilée sage et soumise qui rêve de vacances à Dubaï ; objet sexuel des pires dépravations sur les sites pornos ; «bourgeoise» ambitieuse haut perchée sur ses Louboutin ; ou jeune actrice tchatcheuse qui a gardé l'accent de la cité : les femmes françaises issues de l'immigration maghrébine ne semblent exister dans l'espace médiatique qu'au gré des stéréotypes sans cesse renouvelés de la «beurette». Refusant de se plier à ces préjugés sexistes et racistes, deux d'entre elles sont allées en interviewer d'autres pour explorer les coulisses et les non-dits de cette appellation qu'elles rejettent. Brisant les idées reçues, les autrices révèlent que ces femmes demeurent prisonnières d'un héritage colonial qui continue d'agir. Leur corps est sans cesse au coeur de polémiques qui divisent dans leurs propres rangs musulmans, féministes, associations de femmes « racisées », autant que militant.e.s de gauche ou antiracistes. Une enquête pleine d'empathie qui offre une galerie de portraits, plurielle, pour mieux connaître les «rebeues», loin des caricatures."--Quatrième de couverture.
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Tout au long du XVIIIe siècle en Grande-Bretagne, les lecteurices, les écrivain.e.s et les amateurices de théâtre étaient fasciné.e.s par les femmes qui s'habillaient avec des vêtements pour hommes - depuis les actrices sur scène qui mettaient en valeur leurs jambes galbées dans des culottes d'homme jusqu'aux histoires de vaillantes femmes soldat.e.s et de femmes pirates impitoyables. Couvrant les genres allant des pièces de théâtre, des romans et de la poésie aux brochures et aux affiches, la femme travestie en est venue à signaler plus que l'indépendance féminine ou les comportements non conventionnels ; elle est également venue signaler un investissement dans les intimités féminines de même sexe et les désirs saphiques. Sapphic Crossings révèle comment divers textes britanniques de l'époque associent le travestissement féminin à la possibilité passionnante de relations intimes et incarnées entre personnes de même sexe. Ula Lukszo Klein reconsidère le rôle des désirs lesbiens et leur structuration à travers des incarnations transgenres comme étant crucial non seulement pour l'histoire de la sexualité mais aussi pour la montée des concepts modernes de genre, de sexualité et de désir. Elle incite les lecteurices à repenser les racines du lesbianisme et des identités transgenres d’aujourd’hui et introduit de nouvelles façons de penser la sexualité incarnée dans le passé.
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Dans les années 1960-1970, l'État français encourage l'avortement et la contraception dans les départements d'outre-mer alors même qu'il les interdit et les criminalise en France métropolitaine. Comment expliquer de telles disparités? Partant du cas emblématique de La Réunion où, en juin 1970, des milliers d'avortements et de stérilisations sans consentement pratiqués par des médecins blancs sont rendus publics, Françoise Vergés retrace la politique de gestion du ventre des femmes, stigmatisées en raison de la couleur de leur peau. Dès 1945, invoquant la «surpopulation» de ses anciennes colonies, l'État français prône la régulation des naissances et l'organisation de l'émigration; une politique qui le conduit à reconfigurer à plusieurs reprises l'espace de la République, provoquant un repli progressif sur l'Hexagone au détriment des outre-mer, où les abus se multiplient. Françoise Vergés s'interroge sur les causes et les conséquences de ces reconfigurations et sur la marginalisation de la question raciale et coloniale par les mouvements féministes actifs en métropole, en particulier le MLF. En s'appuyant sur les notions de genre, de race, de classe dans une ère postcoloniale, l'autrice entend faire la lumière sur l'histoire mutilée de ces femmes, héritée d'un système esclavagiste, colonialiste et capitaliste encore largement ignoré aujourd'hui.
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Si nous étions en Iran, cette salle d'attente d'hôpital ressemblerait à un caravansérail, songe Kimiâ. Un joyeux foutoir où s'enchaînerait bavardages, confidences et anecdotes en cascade. Née à Téhéran, exilée à Paris depuis ses dix ans, Kimiâ a toujours essayé de tenir à distance son pays, sa culture, sa famille. Mais les djinns échappés du passé la rattrapent pour faire défiler l'étourdissant diaporama de l'histoire des Sadr sur trois générations : les tribulations des ancêtres, une décennie de révolution politique, les chemins de traverse de l'adolescence, l'ivresse du rock, le sourire voyou d'une bassiste blonde ... Une fresque flamboyante sur la mémoire et l'identité ; un grand roman sur l'Iran d'hier et la France d'aujourd'hui.
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It's 1887 and Nancy Astley sits in the audience at her local music hall: she doesn't know it yet, but the next act on the bill will change her life. Tonight is the night she'll fall in love' with the thrill of the stage and with Kitty Butler, a girl who wears trousers. Giddy with desire and hungry for experience, Nancy follows Kitty to London where unimaginable adventures await.
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Soutiens-gorge rembourrés pour fillettes, obsession de la minceur, banalisation de la chirurgie esthétique, prescription insistante du port de la jupe comme symbole de libération : la " tyrannie du look " affirme aujourd'hui son emprise pour imposer la féminité la plus stéréotypée. Décortiquant presse féminine, discours publicitaires, blogs, séries télévisées, témoignages de mannequins et enquêtes sociologiques, Mona Chollet montre dans ce livre comment les industries du " complexe mode-beauté " travaillent à maintenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique sexiste au cœur de la sphère culturelle. Sous le prétendu culte de la beauté prospère une haine de soi et de son corps, entretenue par le matraquage de normes inatteignables. Un processus d'autodévalorisation qui alimente une anxiété constante au sujet du physique en même temps qu'il condamne les femmes à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, les enfermant dans un état de subordination permanente. En ce sens, la question du corps pourrait bien constituer la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail.
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« Les Chroniques Mauves » racontent les histoires de vie et les aventures parallèles de lesbiennes de plusieurs générations sur une soixantaine d'années. Cela commence en 1950, à la naissance de Christiane, « Chris », et ça se termine au moment du défilé de la Marche des Fiertés à Paris en 2011. Pendant tout ce temps, les personnages évoluent, apprennent à vivre, vieillissent, dévoilent leurs paradoxes.. Les personnages se croisent, parfois sans se connaître. Les différentes générations ne se comprennent pas forcément. Les illustratrices se sont vues confié un ou plusieurs épisodes. La consigne était de suivre le scénario, bien sûr, mais de dessiner les personnages « chacune à sa manière ». Ce qui fait qu'un même personnage n'est pas interprété de la même façon d'un épisode à l'autre, tout en restant identifiable. On peut dire que « Chris » est le personnage principal de cette série. Elle apparaît quasiment dans tous les épisodes. Elle sert de fil rouge, de conductrice. On la voit évoluer et vieillir de sa naissance jusqu'à ses 61 printemps. Autour d'elle, cinq ou six autres personnages récurrents l'accompagnent : Fanny, les petit(e)s jeunes du Crew des Bordelais, Charlotte, Sabine, Colette...
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George Sand et Colette sont connues pour avoir publié des ouvrages dévoilant un grand modernisme et un engagement sur la question des relations entre les sexes. Cet ouvrage dévoile qu'alors que le XIXe et le début du XXe siècle se focalisaient surtout sur des revendications féministes visant la libération des femmes, ces deux auteures cherchaient aussi à dénoncer les codes traditionnellement imposés à tous les individus et à leur identité. Alors que le concept d'identité de genre n'était pas clairement théorisé à l'époque, leurs écrits suggèrent que Sand et Colette avaient déjà l'intuition que les hommes comme les femmes pouvaient être victimes des lois sociales fondées sur la différence sexuelle. Elles dénonçaient les limites que la société imposait aux sujets selon leur sexe et subvertissaient les schémas traditionnels de la formation identitaire. Pour cela, elles présentaient souvent la bipolarité des structures patriarcales comme une construction artificielle, elles mettaient en scène de nouveaux modèles de "féminité", de "masculinité" et de sexualité et elles démontraient une indéniable volonté de rupture et de remise en cause des traditions. Cette étude met aussi en évidence comment ces subversions successives peuvent être lues comme des présentations très modernes d'une identité de genre perçue comme une structure en constante mutation qui désavoue les inscriptions traditionnelles et normalisées. De manière étonnante, les illustrations d'expressions identitaires individuelles et plurielles chez Sand et l'élaboration d'un nouvel ordre des identités chez Colette rapprochent leurs écrits de théorisations contemporaines du genre.
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Elisabeth Badinter constate un repli sur le terrain des droits des femmes, lequel se manifeste, par exemple, par la forte baisse de la natalité dans les pays développés, la hausse conjointe du nombre de femmes qui ne veulent pas avoir d'enfant, le regain des discours naturalistes visant à river les femmes à leur rôle de mère.
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Pougy, Liane de. (2006). Idylle Saphique. Alteredit. https://uqam-bib.on.worldcat.org/oclc/420914120
Au printemps 1899, Liane de Pougy, amie de l'écrivain jean Lorrain et ennemie jurée de Caroline Otero, rencontre une américaine de vingt-trois ans, Natalie Clifford Barney. C'est aussitôt le coup de foudre. Pendant l'été qui suit, les deux femmes vont vivre une véritable passion. C'est cette passion que Liane écrit au fur et à mesure qu'elle la vit. Idylle Saphique, paru en 1901, est un brillant témoignage de cette époque " fin de siècle ", tellement décadente et tellement tumultueuse, où le plaisir et son assouvissement règnent en maître à Paris.
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Figures emblématiques des années 1900, les saphistes sont associées aux premiers balbutiements d'un féminisme qui dérange et qui, par réaction, nourrit d'inépuisables fantasmes. Objets de scandale ou héroïnes, elles inspirent artistes et poètes. C'est l'ensemble de ces représentations ambiguës qui sont ici analysées.
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Le portrait de Marie, autoportrait en creux de l'auteur elle-même, l'été de ses seize ans, est un portrait sans concessions ni complaisance d'une adolescente dont l'enfance s'éloigne peu à peu. On la verra aborder sa première vie amoureuse. On la verra choisir, oser et exprimer ses amours plus belles, plus fortes, plus intenses, que celles des autres. Dans "La vie heureuse", Nina Bouraoui nous plonge au cœur d'un univers singulier qui porte ses codes et ses coutumes, elle nous fait (re)vivre cette période de confusion extrême qui, malgré le tourbillon des amitiés et des rencontres, s’accompagne d'une profonde solitude. Le roman cependant porte bien son titre, il s'agit de bonheur, de bonheur et de plaisir, le plaisir et la joie d'être sous la peau de ces êtres magnétiques. On n'a jamais écrit sur l'amour des filles avec tant de douceur et de violence mêlées. La vie heureuse est un livre de désir traversé par les musiques, les films et les modes des années 80 : Klaus Nomi est atteint du sida tandis que Sophie Marceau se dandine sur l'air de La Boum.
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"C'était déjà la féminisation de la pauvreté, l'insécurité sexuelle et la montée des intégrismes qui avaient motivé, la première édition de ce recueil. Le constat négatif que je faisais alors, loin d'être obsolète, est plus que jamais d'actualité. Les nouveaux textes de cette réédition attestent une régression, une contre-libération menaçantes. [...] Libérer à sa source la libido creandi des femmes, c'est lancer un défi permanent à cette guerre et s'ouvrir à la géni(t)alité des deux sexes. Se souvenir que le premier environnement de chaque humain est un corps vivant, parlant ; se souvenir qu'on naît d'une femme (et aussi d'un homme) et en éprouver de la gratitude, c'est abolir un ordre symbolique, tyrannique, hégémonique ; c'est vaincre l'addiction spéculaire de Narcisse, s'évader des dogmes et des illusions des religions du Livre ; c'est stopper la spéculation du Tout-marchandise, du Tout-profit ; mais c'est aussi, sans doute, commencer à penser. La gestation, hospitalité psychique autant que charnelle, comme paradigme de l'éthique, de la responsabilité et du don ? Génitrices, généalogistes, archéologues, archives et archivistes de l'espèce humaine, des femmes ont commencé à vivre leur nouvelle "condition historique", à inscrire la genèse d'une modernité tardive. C'est l'hypothèse positive que réaffirme cette nouvelle édition."
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Avortement et contraception, citoyenneté, division sexuelle du travail et rapports sociaux de sexe, domination, famille, féminité-masculinité-virilité, harcèlement sexuel, histoire (sexuation de l'), maternité, migration, mixité, mondialisation, mouvements féministes, parité , patriarcat (théories du), précarisation sociale, prostitution, sexualité, transmissions intergénérationnelles, syndicats, travail domestique, violences.dictionnaire est de changer la façon commune de penser " : l'ambition de Diderot est reprise avec force par les auteurs de ce parcours historique etcritique duféminisme . Cette volonté éditoriale s'exprime dans le choix typologique des entrées : des concepts nouveaux issus de la théorisation féministe, des champs d'intervention des luttes féministes, des notions transversales d'économie et de sociologie du travail.Dictionnaire théorique et politique, pluriel et engagé, cet ouvrage se veut aussi un texte de conviction et d'explication.
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Pendant des millénaires, tout paraissait simple : aux hommes la création, aux femmes la procréation ; aux hommes l'esprit et aux femmes le corps. L'émancipation féminine a bousculé cette distribution des rôles et mis à mal des métaphores séculaires : la muse féminine, l'œuvre d'art comme amante ou comme " enfant " de l'artiste. Mais trouver un nouveau modus vivendi n'est pas facile pour autant. Mettant à profit une certaine et curieuse forme de clairvoyance liée, dans son esprit, aux métamorphoses de son corps de femme enceinte, Nancy Huston s'est penchée sur les histoires souvent douloureuses de Sand et Musset, Virginia et Leonard Woolf, Scott et Zelda Fitzgerald, Sartre et Beauvoir. Le récit de ses recherches sur les couples d'écrivains et le journal de sa propre grossesse se croisent, se répondent et se complètent pour évoquer les mystères de l'amour, de l'inspiration, du couple et de la création.
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Voici la première histoire de l'amour entre les femmes qui, sur cinq siècles, de la Renaissance à nos jours, tienne compte à la fois du regard extérieur des hommes et de l'approche des lesbiennes elles-mêmes. Pour la première fois, aussi, une analyse à long terme est proposée qui dégage une évolution des moeurs, des mentalités et de la place des femmes dans la société. Jusqu'à présent, en effet, l'histoire des femmes occultait l'amour entre femmes, alors que les lesbiennes ont joué un rôle prépondérant dans les mouvements progressistes politiques et artistiques. Unique en son genre par son érudition, son approche pluridisciplinaire, ses mises en perspective originales et la période considérée, cet essai s'impose déjà comme un ouvrage de référence.
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Critique des approches psychanalytiques en études féministes et de l'hystérie (Kristeva, Irigaray, Chodorow, Dinnerstein, Mitchell, Lacan, Freud) Voir le compte-rendu: Williams, C. L. (1992). [Review of From Mastery to Analysis: Theories of Gender in Psychoanalytic Feminism., by P. Elliot]. Contemporary Sociology, 21(5), 728–729. https://doi.org/10.2307/2075599
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Huston, Nancy. (1990). Journal de la création. Seuil. https://uqam-bib.on.worldcat.org/oclc/25092282
Pendant des millénaires, tout paraissait simple : aux hommes la création, aux femmes la procréation ; aux hommes l'esprit et aux femmes le corps. L'émancipation féminine a bousculé cette distribution des rôles et mis à mal des métaphores séculaires : la muse féminine, l'œuvre d'art comme amante ou comme " enfant " de l'artiste. Mais trouver un nouveau modus vivendi n'est pas facile pour autant. Mettant à profit une certaine et curieuse forme de clairvoyance liée, dans son esprit, aux métamorphoses de son corps de femme enceinte, Nancy Huston s'est penchée sur les histoires souvent douloureuses de Sand et Musset, Virginia et Leonard Woolf, Scott et Zelda Fitzgerald, Sartre et Beauvoir. Le récit de ses recherches sur les couples d'écrivains et le journal de sa propre grossesse se croisent, se répondent et se complètent pour évoquer les mystères de l'amour, de l'inspiration, du couple et de la création.
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« Le groupe Féminisme et Maternité, composé de onze femmes, à l’origine du colloque du même nom en janvier 1984 a travaillé sur ces questions et sur d’autres pendant l’année qui a précédé cette rencontre. » (p. 12) Dans cet ouvrage collectif six dimensions sont discutées : 1. Féminisme et maternité (pp. 17-44); 2. Mère-fille-mère : Ruptures et répétitions (pp. 45-76); 3. Maternité/paternité : La question du père (pp. 77-112); 4. L’enfant et/ou le travail, enfanter et/ou créer : refusons la schizophrénie (pp. 113-140); 5. Médecine-maternité-féminisme : La parturiente et les nouveaux maîtres de la fécondité (pp. 141-190); 6. Perspectives critiques -Le vieil Homme et la mère : L’égalité à corps perdu (pp. 191-236).
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Comment parler de l’autre côté, se demanda Alice. Car, en fait de merveilles, elle avait découvert qu’elle était plus d’une, et qu’une seule langue ne pouvait signifier ce qui avait lieu entre elles. Il fallait pourtant essayer de se faire entendre. Alors, s’appliquant, elle reprit : Que dire d’une sexualité féminine autre ? Autre que celle prescrite dans et par l’économie du pouvoir phallique. Autre que celle encore et toujours décrite – et normalisée – par la psychanalyse. Comment inventer, ou retrouver, son langage ? Comment interpréter le fonctionnement social à partir de l’exploitation des corps sexués des femmes ? Que peut être, dès lors, leur action par rapport au politique? Doivent-elles ou non intervenir dans les institutions ? Par quel biais échapper à la culture patriarcale ? Quelles questions poser à son discours ? À ses théories ? À ses sciences ? Comment les énoncer pour qu’elles ne soient pas, à nouveau, soumises à la censure ou au refoulement ? Mais aussi : comment déjà parler femme ? En retraversant le discours dominant. En interrogeant la maîtrise des hommes. En parlant aux femmes, entre femmes. Questions – parmi d’autres – qui s’interrogent et se répondent dans plusieurs langues, sur plusieurs tons, à plusieurs voix. Déconcertant l’uniformité d’un discours, la monotonie d’un genre, l’autocratie d’un sexe. Innombrables les désirs des femmes, et jamais réductibles à l’un ni à son multiple. Le jour était déjà levé depuis longtemps. Une histoire n’en finissait pas d’imposer son ordre. De l’obliger à s’exposer dans une clarté un peu froide. Dans l’attente d’un autre matin, elle repassa derrière le miroir, et elle se retrouva entre elles toute(s). Luce Irigaray
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