Votre recherche
Résultats 609 ressources
-
"Comment expliquer qu’Israël, malgré ses attaques meurtrières à Gaza et sa violation du droit international, reste à l’abri de toute véritable critique? Pourquoi de nombreuses féministes du Nord global, si promptes à dénoncer l’impact du «fondamentalisme islamique» sur les femmes palestiniennes, restent-elles silencieuses quand il s’agit de décrier l’occupation et le génocide que perpétue l’État israélien en Palestine? En déconstruisant les associations fallacieuses entre antisionisme et antisémitisme, la professeure et militante palestinienne Nada Elia, qui vit aujourd’hui aux États-Unis, rappelle la place des femmes et des personnes queers dans la lutte pour la libération de la Palestine, et revendique le démantèlement des structures coloniales qui écrasent la population à Gaza et en Cisjordanie."-- Site de l'éditeur.
-
This paper examines the enregisterment of white nationalist women's language as metapolitical seduction, in anti-feminist conversion videos designed both to seduce men and to restore them to their proper place—above women. First, the paper analyzes the metapragmatics of submissive femininity, then the characters this far right fairy tale invents, and finally how they come to represent a metapolitical order which aligns gender, nation, tradition, and language. Women's language contributes to the white nationalist metapolitical project of resurrecting white masculinity and re-gendering the world, also revealing mechanisms by which white supremacy is made to appear not only normal, but desirable.
-
Ce mémoire porte sur les expériences de militants impliqués dans des mobilisations féministes au Québec au cours des cinquante dernières années. Ma recherche prend pour point de départ les tensions que pose la participation des hommes au mouvement féministe. Une revue des travaux existants permet d’en identifier quatre principales : l’identification des hommes au féminisme ; la gestion de la mixité ; l’autonomie organisationnelle masculine ; le maintien de l’engagement à l’extérieur du mouvement féministe. Dans le cadre de cette recherche, je me penche sur la manière dont les militants proféministes vivent ces tensions, à partir d’une analyse de la subjectivité masculine basée sur les théories féministes matérialistes. Au plan méthodologique, je fais appel à la méthodologie Q, une méthode mixte spécialisée dans l’étude des subjectivités. L’analyse des données révèle la présence d’un discours dominant sur l’expérience de l’engagement proféministe, ainsi que deux discours secondaires. Le discours principal Une lutte quotidienne pour la justice se concentre sur les impacts personnels positifs du féminisme sur la vie des militants et la manière dont celui-ci est vécu comme une facette d’un engagement plus vaste pour la justice sociale. Les discours secondaires L’antisexisme entre hommes et L’émancipation au masculin mettent en lumière des expériences opposées sur le rapport entre la masculinité et la lutte pour l’émancipation des femmes. D’un côté, L’antisexisme entre hommes insiste sur le soutien actif des revendications féministes en intervenant auprès des hommes et en confrontant leurs attitudes sexistes. De l’autre, l’expérience de L’émancipation au masculin se concentre sur l’épanouissement personnel des hommes et l’émancipation vis-à-vis des contraintes de la masculinité dominante. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminisme, Proféminisme, Militantisme, Subjectivité, Rapports sociaux de sexe, Méthodologie Q
-
REVENUE est une thèse sur le récit de voyage au féminin soutenue par un récit de voyage au féminin. Il y a donc deux récits de voyage au féminin : celui, vécu en 2018, relaté au fil des pages et celui, publié au Québec entre 2003 et 2018, réfléchi et approfondi en parallèle. Le premier est singulier. Le deuxième est pluriel, car un corpus de vingt-huit ouvrages le constitue dans le cadre de ce travail doctoral. La ligne directrice de cette œuvre, c’est l’expérience personnelle d’une écrivaine-voyageuse. Une expérience d’observation et d’analyse, littéraire et féministe. Une expérience écrite et dessinée de recherche-création. Le voyage est vrai et le féminin, affirmé. Le vivant devance tout le reste. Chaque mot, chaque geste, chaque trait est incarné. C’est bourré d’affect. Et l’écoféminisme y est découvert, embrassé, pleinement célébré. Il y a du silence et des iles à la tonne pour que se déploient paroles et mobilités. Enfin il y a des points. Beaucoup, beaucoup de points. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : récit de voyage au féminin, recherche-création, thèse graphique, écoféminisme.
-
L’autodéfense féministe est un phénomène important dans les milieux militants contre les violences sexistes et sexuelles. Elle a traversé les époques et les frontières en revêtant différentes formes. Il s’agit pourtant d’un sujet qui a suscité peu d’intérêt dans le domaine académique. Son étude comporte divers défis, notamment quant à l’absence de consensus sur la définition de cette discipline et à la difficulté de repérer ses événements lorsqu’ils furent l’objet de répression sociale. Ce mémoire de recherche en travail social s’intéresse particulièrement à l’expérience des survivant- e-s de violence sexuelle qui ont participé à des cours d’autodéfense féministe. Afin d’explorer ce sujet, la recherche s’appuie sur deux méthodes de recherche complémentaires. D’abord, elle fait la documentation des cours d’autodéfense féministe s’étant tenus à Montréal au cours des dix dernières années afin de contextualiser la discipline à l’étude. Ensuite, des entretiens individuels ont été menés avec huit survivant-e-s de violence sexuelle ayant pratiqué l’autodéfense féministe, à partir desquels ont été rédigés des récits voulant trouver les thèmes significatifs à leurs expériences. La méthodologie de cette recherche qualitative s’inscrit en phénoménologie féministe et accorde une importance particulière au processus de dé/subjectivation dans l’expérience de la violence. Les thèmes abordés lors des entretiens avec les survivant-e-s concernent à la fois les changements constatés dans leurs rapports émotionnels et corporels à la vulnérabilité, leurs perceptions des institutions étatiques et l’importance accordée au rôle des collectivités dans leur recherche de guérison. L’analyse permet d’y découvrir un intérêt marqué pour les pratiques de solidarité ainsi que l’existence d’un processus d’empowerment qui échappe à l’injonction néolibérale du succès individuel. Cela permet d’élaborer une analyse critique du traitement punitif des problèmes sociaux et une vision de la lutte à la culture du viol qui s’attaque aux racines des dynamiques de pouvoir genrées. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : autodéfense féministe, violence sexuelle, intervention féministe, empowerment, culture du viol, solidarité
-
Historiquement, la grossesse et l'accouchement étaient le champ de pratique des sages-femmes et traduisaient les savoirs empiriques qu’elles et d’autres femmes avaient développés sur leur corps. Mais, aux 19e et 20e siècles, en Occident, les sages-femmes perdent la main mise sur l'accouchement au profit de la nouvelle profession médicale omnipotente, métier historiquement réservé aux hommes. L’obstétrique-gynécologie voit le jour sous la lunette misogyne et raciste d’hommes qui tentent de mener cette spécialité vers la reconnaissance et la gloire auprès de leurs pairs, parfois aux dépens des femmes surtout noires ou pauvres. De nos jours, au Québec et à travers le monde, des voix s’élèvent pour dénoncer la violence obstétricale subie par les personnes qui accouchent : des abus, des mauvais traitements et des non-respects des droits des personnes vécus durant la grossesse et l’enfantement. Ainsi, c’est avec une posture épistémologique féministe que cette recherche tente, à partir de témoignages de femmes ayant enfanté dans le milieu hospitalier au Québec, de comprendre l’expérience d’accouchement dans un lieu où les rapports de pouvoir sont inégaux. Cette recherche qualitative croise les données avec deux théories clés : les savoirs faisant autorité et l’injustice épistémique. Trois points saillants ressortent de l’analyse : 1) ce sont les soignant·es qui détiennent les savoirs faisant autorité et avec eux le pouvoir décisionnel dans la salle d’accouchement. 2) Les personnes qui accouchent sont victimes d’injustice testimoniale au moment de l’enfantement. 3) L’injustice herméneutique nuit à la reconnaissance et à la lutte contre les violences obstétricales. Finalement, cette recherche met en lumière que les injustices épistémiques que vivent les personnes qui accouchent en milieu hospitalier au Québec sont la toile de fond dans laquelle s’enracinent les violences obstétricales. L’analyse témoigne de la nécessité de renverser les rapports de pouvoir inégaux dans la salle d’accouchement et de changer de paradigme autour de la naissance afin d’obtenir plus de justice périnatale. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Injustice épistémique, savoirs faisant autorités, violence obstétricale, accouchement, justice périnatale, rapports de pouvoir.
-
Par le biais d’une analyse phénoménologique interprétative (API), cette recherche qualitative vise à mieux comprendre le rapport au corps des jeunes adultes émergent·e·s trans et non binaires (TNB) à l’aune de leurs expériences sexuelles et romantiques. Pour atteindre cet objectif seront mobilisés la corporéité et le structuralisme érotique transféministe conceptualisés par Alphonso Lingis et Tallia Mae Bettcher. Au regard de la visée exploratoire de la recherche, vingt entretiens semi-directifs (n=20), fondés sur une stratégie d’échantillonnage non probabiliste, ont été menés auprès de jeunes adultes émergent·e·s âgé·e·s de 18 à 25 ans avant et pendant la pandémie. Les participant·e·s se sont identifié·e·s aux genres suivants : masculin (n=9), féminin (n=2), non binaire (n=9) et/ou agenre (n=2). L’API a mis en relief cinq sous-thèmes en lien avec la corporéité : (1) l’absence corporelle à soi; (2) la présence corporelle à soi; (3) les corps accablants; (4) les corps émancipateurs ainsi que (5) les expériences positives du plaisir sexuel. L’API souligne que le corps peut être vécu de plusieurs manières : comme un corps étranger ou comme un corps vivant, en mouvement. Cinq constats favorisent une présence corporelle accrue. Le corps trans pensé comme une nouvelle forme, la construction identitaire par le biais du genre incarné, les processus de recodage intrapsychique et dyadique, une seconde puberté hardiment attendue et l’alignement corporel constituent tous des dimensions d’une corporéité prononcée. En définitive, des pistes d’intervention et de recherche ancrées dans une sexologie réflexive et transaffirmative devraient être considérées afin de favoriser une meilleure santé sexuelle et l’investissement du corps chez la population TNB. Pour les adultes émergent·e·s TNB, le genre est définitivement incarné et implique d’être vu·e·s et lu·e·s à l’aune du corps sensible. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : corporéité, trans, non binaire, adulte émergent, incongruence de genre, phénoménologie, pratiques trans-affirmatives, sexologie, sexualité, théorie queer, transféminisme
-
Le 23 novembre 2017, une coalition d’intervenants des industries créatrices du Canada a publié une déclaration dans laquelle elle s’engageait à adopter une politique de tolérance zéro en matière de harcèlement, de discrimination, d’intimidation et de violence, et a mis en place des groupes de travail chargés d’étudier l’élaboration d’un Code de conduite, de mécanismes de production de rapports plus sûrs, ainsi que la formation et l’éducation pour l’ensemble de l’industrie. Ce code de conduite n’est que la première étape dans la réalisation de ces objectifs. En travaillant ensemble, nous avons tenté d’avoir une approche de portée étendue, inclusive et précise en réponse aux préoccupations soulevées par les braves personnes qui ont partagé leurs expériences de harcèlement – quelle qu’en soit la nature. Sur ce site Internet, vous trouverez le Code de conduite, les ressources disponibles et la liste actuelle des signataires.
-
« Mes larmes étaient celles d'un désenchantement : un désenchantement féministe. J'avais échoué à trouver les mots qui auraient fait douter ces femmes de leur offensive contre d'autres femmes, de leur trahison d'un féminisme universel de leur aveuglement par des biais racistes et islamophobes. Puisque l'islamisme était l'ennemi, celles qui affichaient leur adhésion à l'islam devenaient à leurs yeux l'incarnation de ce danger, et se retrouvaient exclues des luttes pour les droits des femmes. Mais les femmes musulmanes ne sont-elles pas des femmes ? »--Page 4 de la couverture.
-
En octobre 2017, #MeToo se propageait sur les réseaux sociaux, et le monde ne serait plus jamais comme avant. Si l’on sait que ce mouvement marquera l’histoire, on peine encore à en mesurer toutes les conséquences, tant il est en évolution permanente et ouvre des fronts de lutte multiples. Cinq ans plus tard, ce collectif dirigé par Rose Lamy réunit neuf femmes et autrices. Elles sont journalistes, militantes, musiciennes, étudiantes, philosophes, chercheuses ou essayistes, d’origine et d’âge différents, et portent un regard singulier sur cette révolution féministe. Le mouvement a-t-il réellement commencé en 2017 ? Y a-t-il eu une « vague » en France ? A-t-il profit à toutes les femmes ? Que veulent les victimes de violences sexistes ? Quelles forces s’organisent contre #MeToo ? À l’heure où le conservatisme reprend ses droits partout dans le monde, menaçant des acquis qu’on ne pensait plus avoir à défendre comme l’avortement, où le soupçon de mensonge ne cesse de peser sur les victimes, elles livrent chacune un point de vue documenté, urgent et passionné, au-delà du hashtag.
-
Introduction: Lesbian, gay, bisexual, and transgendered (LGBT) people are marginalized and understudied. Analyzing research activity worldwide is vital to better understand their needs in confronting the HIV epidemic. This study aimed to evaluate the global literature to identify the research collaboration, content, and tendency in HIV-related issues among the LGBT populations. Methods: Peer-reviewed original articles and reviews were achieved from the Web of Science Core Collection database. Country’s collaborations and co-occurrence of most frequent terms were illustrated by VOSviewer software. The Latent Dirichlet Allocation (LDA) and the linear regression model were utilized to uncover the hidden topics and examine the research trend. Results: From 1990 to 2019, a total of 13,096 publications were found. Stigma, sexual risk behaviors and HIV testing were the major topics in the LGBT research during the study period. Among 15 topics, topics about HIV/Sexually transmitted infections (STIs) prevalence, Outcomes of HIV/AIDS care and treatment, and Opportunistic infections in HIV-positive LGBT people showed decreasing attention over years, while other topics had a slight to moderate increase. Discussion: Our study underlined the exponential growth of publications on the LGBT population in HIV research, and suggested the importance of performing regional collaborations in improving research capacity. Moreover, further research should focus on examining the manner to increase the coverage of HIV testing and treatment, as well as implement HIV-interventions with low cost and easy to scale-up.
-
Ce travail de recherche s’attarde à répondre aux deux questions suivantes : d’abord, comment les jeunes femmes québécoises ayant des relations sexuelles avec des hommes perçoivent-elles l’influence des mouvements de dénonciations qui ont eu lieu dans les dernières années? Ensuite, qu’est-ce qui caractérise les réflexions sur leur agentivité sexuelle de ces jeunes femmes? S’inscrivant dans le contexte de la multiplication des mouvements de dénonciations de violences sexuelles, cette recherche tente de voir l’impact perçu que ces mouvements, et le contexte social particulier qui en résulte, peuvent avoir sur les jeunes femmes qui ont vécu leur entrée dans la sexualité dans ce contexte. L'objectif est de comprendre l’agentivité sexuelle de ces jeunes femmes telle qu'elles la vivent, et comment celle-ci est négociée dans un contexte hétéropatriarcal. J'explore également de quelles façons ces jeunes femmes, après ces campagnes médiatiques de sensibilisation, incorporent des éléments de cette culture contestataire dans leurs réflexions. À l’aide de questionnaires et d’entretiens semi-dirigés auprès de 8 jeunes femmes, nous avons recueilli des données sur ce sujet. Les résultats ont été interprétés à la lumière de la littérature sur l'agentivité sexuelle des femmes, dans une perspective féministe critique de l'hétérosexualité comme rapport de domination des hommes sur les femmes. Les résultats nous montrent que l’agentivité sexuelle se développe progressivement, au fil des expériences des jeunes femmes interrogées. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : agentivité sexuelle, jeunes femmes, hétérosexualité, sexualité des femmes, patriarcat, dénonciations en ligne
-
Au sein du grand plan des wokistes visant à imposer dans toutes les sphères sociales la bien-pensance et le politiquement correct par crainte d’offenser des personnes ou des communautés, le monde de l’humour tient une place de choix. Ainsi, aujourd’hui, les vannes seraient soumises à toujours plus de contrôle, d’accusations, de critiques : on ne pourrait plus rire de ce que l’on souhaite, et sûrement pas avec n’importe qui. Si ce type de discours est bien entendu caricatural, il reste qu’il témoigne de tensions à l’œuvre dans un champ de l’humour en plein renouvellement. En effet, comment les professionnel·les de l’humour, très habitué·es à naviguer sur la fine crête qui sépare la blague de la moquerie, peuvent-ils et elles continuer à faire rire ? Et plus spécifiquement, comment peuvent-ils et elles trouver un rire de gauche, qui prend au sérieux les enjeux de justice sociale et de discriminations de populations minorisées ?
-
Dans l’imaginaire collectif, la banlieue présente un intrigant paradoxe : milieu de vie de la majorité démographique, elle est pourtant négligée (au mieux) ou ridiculisée (au pire) dans les discours critiques littéraires. On croit tellement tout connaître de l’espace suburbain qu’on n’en a plus rien à dire : conformisme, individualisme, surconsommation et morosité. Pourtant, à la frontière de la ville et de la campagne, du rêve et du cauchemar, la banlieue fictionnelle est un système en soi, avec ses codes littéraires et sa stéréotypie. Au coeur de cette stéréotypie, les préjugés au sujet des hommes, des femmes et des rôles qui leur sont dévolus au sein de la famille sur la base de leur genre sont couramment véhiculés. Pendant que les fictions focalisées sur de personnages masculins dénoncent les périls de la masculinité en banlieue depuis l’après-guerre, nous remarquons que les affects délétères des quartiers résidentiels sont le plus souvent reprochés au personnage féminin, la ménagère maniaque, l’épouse déprimée, la mad housewife. Ainsi, le stéréotype suburbain et le stéréotype sexuel se rencontrent : quand on réduit la banlieue au ridicule, c’est en fait la femme et l’expérience domestique que l’on évince de la pensée commune. Notre thèse vise à mettre en échec du même coup le lieu commun de la banlieue et le stéréotype de genre. Pour ce faire, nous investissons un lieu emblématique du suburbain et du féminin : la maison pavillonnaire. Fondée sur une approche phénoménologique spatiale et féministe, notre thèse est construite à l’image d’une maison de banlieue, chacun de ses chapitres étant structuré comme un espace domestique. Dans l’espace physique de la maison (house) se déploie habituellement l’espace relationnel et émotionnel de la famille (home). Pourtant, les romans de François Gravel, de Valérie Carreau, de Lise Tremblay, d’Élise Turcotte, de Fannie Loiselle, de Nicholas Dawson et de Michael Delisle mettent en scène les failles et les paradoxes de l’expérience étrangement inquiétante de la domesticité en banlieue. La banlieue fictionnelle et sa représentante cardinale, la ménagère, apparaissent ainsi comme de véritables allégories politiques : la démence des protagonistes, leur colère et leur déchéance sont les symptômes d’un foyer et d’une société tout entière inhabitables pour les femmes. Les frontières entre le public et le privé deviennent poreuses jusqu’à s’effacer. Écrire la banlieue établit d’emblée un rapport à la doxa, qu’on s’y conforme ou qu’on la critique. Les sept oeuvres que nous étudions usent des lieux communs du récit de banlieue pour ensuite les déplacer, les renverser. Le mouvement double de reconduction et de subversion devient le vecteur du récit. Notre thèse analyse les enjeux de ce mouvement : au sein d’univers romanesques rigides et conformistes, le revirement du stéréotype bouscule les idées reçues, met en échec les binarités traditionnelles et en appelle à la conception d’une meilleure maison pour les femmes. MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : banlieue, maison, chez-soi, foyer, domesticité, ménagère, stéréotypie littéraire, stéréotypes de genre, frontière, féminisme, public/privé, littérature québécoise contemporaine
-
L’objectif de ce mémoire est de déterminer si la violence est intrinsèque à la construction de l’identité des involuntary celibates. Pour ce faire, on analysera les discussions des membres dans le forum Inceldom Discussion sur le site Web incels.co. On procède en quatre parties pour identifier 1) dans quel contexte s’inscrit l’apparition de la communauté incel (revue de littérature comme cadre explicatif) ; 2) comment ils construisent une identité commune et la justifient par la pratique de gatekeeping et l’appui de la science (portrait des dynamiques intérieures et base idéologique) ; 3) si les tueries commises par des adhérents à l’idéologie black pill jouent un rôle dans la construction de l’identité ; 4) comment ils font la promotion de la violence (manhood acts, héroïsation des tueurs, violence vengeresse). On argumente que les incels construisent leur identité autour de l’idée de la suprématie mâle et qu’ils justifient la violence faite aux femmes par la logique de violence vengeresse. La violence devient ainsi une composante de la masculinité (manhood act) (Schrock et Schwalbe 2015), dans le sens qu’elle permet de réinstaurer le pouvoir masculin « menacé » par le féminisme. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Antiféminisme ; involuntary celibates ; violence politique ; suprématie mâle ; analyse de discours ; interactionnisme symbolique ; identité masculine ; communautés en ligne ; violence genrée
-
Cinq ans après l’explosion du #MeToo (#MoiAussi) et une multitude de vagues de dénonciations, qu’est-ce que l’on peut retenir de ce mouvement qui a changé nos vies, malgré les violences qui persistent?
-
Dans le cadre de notre 35ème anniversaire, certaines de nos collaboratrices parlent de l'avenir de notre organisme. Témoignant dans cette capsule, par ordre d'apparition : Johanne Brabant Ruth Rose Rachel Chagnon Francyne Ducharme Lise Gervais Louise Picard Jacques Bordeleau Hélène Belleau Julie Raby Marie-Andrée Gauthier
-
À l'aide des données de l'ESG de 2019 sur la sécurité des Canadiens (victimisation), le présent article de Juristat examine les expériences de discrimination dans la vie quotidienne des Canadiens, avec un accent particulier sur les expériences des populations noires et des Premières Nations, des Métis et des Inuits vivant au Canada.
-
"Les nombreuses questions sociologiques soulevées par Zahra Ali sur les femmes, le genre et le féminisme en Irak ont trouvé des réponses à travers son expérience quotidienne dans le pays, de 2010 à 2019, ce dont elle rend compte avec virtuosité et profondeur dans son livre. Virtuosité, car pour une journée de travail de terrain à Bagdad, il lui fallait passer une douzaine de checkpoints pour aller de la maison familiale au centre-ville. Profondeur, car ses observations ethnographiques nous permettent de comprendre comment un des pays les plus avancés de la région en termes d'éducation, de santé, d'emploi et de droits juridiques des femmes a pu devenir ce territoire militarisé contrôlé par des hommes armés, fragmenté, si difficilement vivable pour ses habitants, et encore plus pour les femmes. Son étude, mêlant ethnographie et histoire sociale, politique et orale, nous offre une compréhension des expériences sociales, économiques, politiques et féministes des femmes irakiennes. Le regard de Zahra Ali postule que les femmes, les questions de genre et les luttes féministes en Irak doivent être analysées au moyen d'un prisme complexe, relationnel et historique, sans avoir recours à l'argument d'une « culture » ou d'un « islam » indifférenciés afin d'expliquer des réalités sociales, économiques et politiques. Cet ouvrage traite autant des femmes, du genre et du féminisme en Irak qu'il est un ouvrage féministe sur l'Irak. Il contribue aux débats féministes et propose une analyse féministe postcoloniale et transnationale de l'histoire socio-politique contemporaine de l'Irak."-- Quatrième de couverture.
-
« Les femmes noires qui aiment les femmes : résistance aux rapports de pouvoir enchevêtrés » aborde les questions de survie d’un point de vue queer et diasporique. Cette thèse soutient que les pratiques et positionnements au quotidien des participantes se situent dans les failles d’un système qui criminalise l’existence même des personnes noir.e.s. L’analyse des conditions de vie de ces femmes permet de mieux comprendre le panorama complexe des systèmes de pouvoir à l’intersection des rapports de classe, de genre, de race et de l’hétéropatriarcat. Elle permet également de reconnaitre leur capacité à créer un espace alternatif, un univers des possibles qui s’oppose aux catégories normatives et hégémoniques. Les réalités des participantes génèrent donc des points de départ où l’altérité devient outil de pensée critique, moyen de résistance et fondement d’un futur substantiellement différent infusé par l’espoir de l’amélioration. Cette recherche se base sur l’autoethnographie, une ethnographie de la participation et des entretiens semi-dirigés de 22 personnes qui s’identifient comme femmes, noires et ayant des rapports sexo-affectifs avec d’autres femmes. Cette thèse porte donc sur le désir et s’appuie sur de multiples apports, majoritairement de théoriciennes racisées, qu’elles soient issues du milieu académique ou fassent partie de mon cercle privé. Elle est formée par de puissants récits, mais également par des silences tout aussi évocateurs, par une attention accrue au domaine du micro et à la description, par une autoethnographie de la participation et par la volonté de dépeindre sur quelques pages ne serait-ce qu’un extrait de la flamboyance de ces femmes.