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La version française que nous republions ici est un facsimile de l’édition originale anglaise parue en 1972. La traduction est une reprise de la version établie par Monique Triomphe pour les éditions Alain Moreau en 1976. En 1971, John Berger imagine avec le producteur Michael Dibb la série Ways of seeing pour la chaîne de télévision de la BBC. Cette série rencontre à l’époque un grand succès. L’année suivante un livre du même nom, fruit d’une collaboration entre Berger, Dibb, Chris Fox, l’artiste Sven Blomberg et le graphiste Richard Hollis est publié. C’est bien la vision typographique d’une justesse irréfutable créée par ce dernier qui fera rentrer l’ouvrage dans la bibliothèque des designers. En sept essais, Berger rappelle les modalités de commande des peintures de la renaissance et démontre ainsi le pouvoir de la classe dominante. Il analyse la filiation entre ces modalités et le développement et l’omniprésence des codes de la publicité dans notre société capitaliste contemporaine. Il encourage ainsi le spectateurice-lecteurice à questionner les images qui l’entourent au quotidien. Il s’appuie sur près de 160 reproductions de tableaux et d’images publicitaires, et analyse le traitement du corps féminin dans l’histoire de l’art parallèlement à nos relations aux objets, au pouvoir et à la propriété.
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Le présent mémoire a pour but d'analyser un motif se retrouvant dans la production d'artistes-photographes actuelles. Il s'agit d'un motif traitant de l'objectivation et du corps-objet en représentant le corps féminin en contiguïté d'objets usuels. Ce motif est apparu dans les productions de Chantal Michel, artiste suisse, Melanie Bonajo des Pays-Bas et de Lee Materazzi, photographe des États-Unis. Chacune à sa manière, ces artistes abordent l'objet usuel en créant des liens sémantiques entre ces objets et des corps féminins. L'insistance sur les objets et le domestique, ainsi que le lien métaphorique entre les corps et les accessoires de la demeure ont mené à l'hypothèse voulant que ces œuvres soient des satires de l'objectivation. Cette hypothèse est démontrée, dans un premier temps, avec les théories du mode satirique. La satire y est définie comme une attaque ironique dirigée contre une norme sociale jugée obsolète ou comme entravant le progrès social. Afin de déceler de quelles normes il y a critique dans les œuvres de Michel, de Bonajo et de Materazzi, certaines théories féministes, ainsi que leurs diverses conceptualisations du genre sont ensuite examinées. Les normes de genre sont pointées comme étant la cible de la satire dans le motif, car ces normes ont pour effet néfaste d'engendrer l'objectivation, c'est-à-dire une relation à sens unique dans laquelle une personne est envisagée comme un corps-objet; un instrument du désir. En usant d'ironie, les artistes de cette étude déjouent l'objectivation, tout en explicitant qu'il s'agit de l'objet de leur attaque satirique. En représentant le concept de corps-objet en corps-objet-usuel plutôt qu'en objet de désir, elles détournent la signification de ce concept. Aussi, dans leurs appropriations des codes et des médiums de l'objectivation, elles usent d'antiphrase et sabotent l'objectivation traditionnelle. Bref, malgré l'usage des procédés de l'objectivation et de ses concepts, l'ironie dans les œuvres du corpus permet de freiner l'objectivation qui pourrait se produire en usant de ceux-ci. Le détournement de la tactique du body-ism par une non-instrumentalisation de la sexualité ainsi que l'appropriation du concept de corps-objet dans la mise à l'épreuve de l'équation corps objet créent un jeu d'esprit dans lequel une critique peut être émise. Au final, il sera fait manifeste que Michel, Bonajo et Materazzi mettent à mal l'idée même qu'un corps puisse être perçu tel un objet, émettant ainsi une satire de l'objectivation. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Chantal Michel, Melanie Bonajo, Lee Materazzi, satire, objectivation, ironie, norme de genre.
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La place et le rôle des femmes dans l'art et dans le spectacle vivant, entre 1912 et 2012, aux lisières de la performance et de la danse. A l'heure des re-enactements et autres remakes des performances historiques, il semblait important de s'interroger sur la place des femmes dans les avant-gardes des années 1910-1970. Quel regard portons-nous, aujourd'hui, sur les pionnières qui ont profondément modifié la danse et la performance, en Europe et aux Etats-Unis ? Réunis pour la première fois, des historiens, des philosophes, des danseurs et deux chorégraphes ont accepté de faire le point sur leurs recherches. Par-delà les catégories artistiques (danse, performance, action, pantomime, théâtre, music-hall...) et les clivages (théorie / pratique ; forme / fond), ce livre est une invitation à partager leurs questionnements sur le spectacle vivant « au féminin », ses archives et ses références. Femmes, attitudes performatives rassemble dix contributions, une « interview performative » de La Ribot et un entretien sur La Part du rite de Latifa Laâbissi et Isabelle Launay.
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La volonté de ce projet de maîtrise consiste à analyser la manière dont les représentations de figures genderqueers en art actuel participent à une réflexion critique des notions d'identité et de sexualité comme lieux privilégiés de résistance à l'hétéronormativité. Je souhaite démontrer à quel point la représentation du corps queerisé peut agir comme espace stratégique d'une repolitisation de la sexualité et de l'identité et ainsi contribuer à une micropolitique de résistance. Par le truchement des politiques et théories queers et féministes, les pratiques artistiques polymorphes de J.J. Levine, Dorothée Smith, Nina Arsenault et Virginie Jourdain questionnent et critiquent l'hétéronormativité et ses discours pour en dévoiler les principaux axiomes idéologiques et ainsi en déconstruire l'apparente naturalité. Dans l'objectif de comprendre et d'articuler les enjeux que sous-tendent les théories féministes et queers actuelles, je vais m'attarder plus spécifiquement à en circonscrire les prémisses enracinées dans le contexte postmoderne. En revisitant des auteurs clés tels Michel Foucault et Judith Butler, je souhaite mettre en lumière leurs contributions intellectuelles et théoriques pour la constitution d'une pensée critique des identités et des sexualités. Les représentations de figures genderqueers en art actuel participent ainsi d'une déconstruction des présupposés immanents de l'hétéronormativité dont le genre est en quelque sorte l'ancrage ontologique. En jouant de ces codes hégémoniques de manière à en désamorcer la violence symbolique, Smith, Levine, Jourdain et Arsenault participent à une remise en cause des concepts même d'identité et de sexualité pour nous faire entrevoir de possibles subjectivations dissidentes. À la source de mes réflexions, il y a ainsi une volonté épistémologique de produire un savoir mutant, progéniture androgyne d'une multitude de penseurs qui n'ont de cesse de nourrir la discipline de l'histoire de l'art. Ce mémoire est donc le mariage polygame de méthodologies hétéroclites dont l'objectif ultime est la production d'un savoir queer riche et sensible. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : postmodernisme, queer, identités, sexualités, genderqueer, J.J. Levine, Dorothée Smith, Virginie Jourdain, Nina Arsenault, micropolitique de résistance, subjectivités dissidentes, hétérotopies identitaires, hétéronormativité, pharmacopornographie.
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''L'art a-t-il un genre ? Aujourd'hui encore le discours de l'histoire de l'art s'écrit essentiellement au masculin. On dirait que les femmes n'ont jamais pris part à ce processus, que l'art exige encore et toujours une performance liée à l'idée de masculinité. Adoptant le point de vue des femmes et s'appuyant sur des recherches en histoire de l'art, ce livre réévalue leur place et leur rôle dans la fabrique des arts. Il offre une large fresque (de - 42000 à l'époque contemporaine) où femmes et hommes dialoguent ensemble pour reconstruire notre mémoire culturelle d'une manière plus égalitaire, équilibrée et donc plus solide, tout en tenant compte des tensions de genre qui s'impriment dans le discours. Il offre également une riche iconographie, dont certaines oeuvres que vous n'avez encore jamais vues de votre vie !''-- Site de l'éditeur.
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On associe d’ordinaire l’érotisme aux femmes et la pornographie aux hommes. Puis, il y a des œuvres comme Romance de Breillat ou Baise-moi de Despentes et Trinh Thi pour tout ébranler, pour faire voler en éclats ce postulat désuet. Depuis plus de vingt ans, une forme de «métapornographie» veut proposer une représentation de la sexualité des femmes sans l’objectiver ni l’essentialiser, loin du paternalisme et de la victimisation. Des artistes filment leurs propres relations sexuelles, réutilisent des images de l’industrie de la porno ou offrent des performances explicites, tout en se revendiquant féministes. Mais la question de la pornographie, tant en histoire de l’art que dans les études féministes, est un terrain miné. Julie Lavigne se demande d’entrée de jeu comment cette dernière peut devenir meurtrière pour les unes et libératrice pour les autres. Les artistes qui s’approprient les codes de la porno commerciale pour les travestir ne jouent-elles pas au fond le jeu du conformisme? Selon quels critères une œuvre pornographique devient-elle artistique? L’excitation sexuelle est-elle compatible avec un discours critique? Cet essai audacieux explore le phénomène de la pornographie féministe en arts visuels, entre politique et intersubjectivité, en s’appuyant sur les théories de Georges Bataille et de Linda Williams, notamment. Il revisite les œuvres des pionnières Carolee Schneemann, Pipilotti Rist, Annie Sprinkle et Marlene Dumas. «L’analyse que La traversée de la pornographie propose se veut une valorisation d’un travail visuel controversé mais indispensable au regard critique et à la compréhension des féminismes, dont la pluralité demeure saine.» Thérèse St-Gelais, extrait de la préface