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Guerrilla Girls: The Art of Behaving Badly is the first book to catalog the entire career of the Guerrilla Girls from 1985 to present. The Guerrilla girls are a collective of political feminist artists who expose discrimination and corruption in art, film, politics, and pop culture all around the world. This book explores all their provocative street campaigns, unforgettable media appearances, and large-scale exhibitions. Captions by the Guerrilla Girls themselves contextualize the visuals. Explores their well-researched, intersectional takedown of the patriarchy In 1985, a group of masked feminist avengers'known as the Guerrilla Girls'papered downtown Manhattan with posters calling out the Museum of Modern Art for its lack of representation of female artists. They quickly became a global phenomenon, and the fearless activists have produced hundreds of posters, stickers, and billboards ever since. More than a monograph, this book is a call to arms. This career-spanning volume is published to coincide with their 35th anniversary. Perfect for artists, art lovers, feminists, fans of the Guerrilla Girls, students, and activists You'll love this book if you love books like Wall and Piece by Banksy, Why We March: Signs of Protest and Hope by Artisan, and Graffiti Women: Street Art from Five Continents by Nicholas Ganz.
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Through application of the contemporary term transmasculinity and the more historical stone butch, the author questions the critical tendency to perceive American writer Willa Cather only as lesbian while ignoring or undertheorizing a transgender longing at play in her fiction, short stories, and letters. While biographical evidence must not be approached as simply coterminous with literary production, as literature often exceeds or resists such alignments, Cather's letters in particular suggest a strong identification with her male fictional alliances. Analysis of her letters alongside two of her most treasured, and disparaged, novels, One of Ours (1922) and The Professor's House (1925), conveys Cather's wish for an idealized masculinity, both for herself and for Western culture, that would survive two coeval historical processes and events: the closing of the American frontier and the First World War. Through what the author calls a stone butch “armature,” she and her characters retained masculine dignity despite historical foreclosure of Cather's manly ideal, Winston Churchill's Great Man, who was for her the artistic and intellectual casualty of the period. Cather expressed the peculiar nostalgic longing present in stone butch, and in the explosion of new forms of transmasculinity in the present. This suggests that historical transgender styles don't disappear entirely, even as new categories emerge.
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Cette thèse se propose de faire une analyse du discours sur les représentations du féminin et les implications du sexe/genre dans la chanson québécoise contemporaine, à travers les œuvres et la persona de trois auteur·ice·s-compositeur·ice·s-interprètes (ACI): Ariane Moffatt, Pierre Lapointe et Philémon Cimon. Notre analyse part d’abord du constat que les chansons de Moffatt, Lapointe et Cimon figurent des sujets lyriques, dont la parole et le geste sont modulés par les enjeux énonciatifs que posent le lyrisme. Pour rendre compte de la spécificité de la chanson comme pratique poétique réunissant paroles, musique et interprétation, nous proposons de faire une étude sémantique des chansons pour chacun·e des ACI, en nous attardant dans un premier temps aux questions soulevées par le lyrisme, puis en faisant la somme des aspects relevant du sexe/genre présents dans leurs univers sonores respectifs avec le renfort de la théorie féministe et des études de genre, d’après une perspective postmoderne. Notre lecture cherche à souligner les reconduites et les poncifs liés au féminin, mais également à saisir les propositions et les configurations qui s’écartent des lieux communs, tant pour les modèles féminins valorisés que pour les modèles amoureux et les rapports sociaux de sexe et de genre suggérés par les chansons. La comparaison entre les chansons des trois artistes permet ainsi de dégager des points de convergence, tout en révélant les particularités de leurs œuvres.
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Cette thèse vise à faire reconnaître le travail et la contribution des entrepreneures culturelles au développement des arts visuels entre 1949 et 1960 au Québec. En participant à la redécouverte de pans de l’histoire de l’art au Québec jusqu’alors minorisés, cette recherche s’inscrit également dans la réflexion collective sur les objets d’étude de l’histoire de l’art et la construction des savoirs. Cette recherche étudie spécifiquement le travail et la contribution de Pauline Rochon, d’Agnès Lefort, de Suzanne Guité, d’Eugenie Sharp Lee et de Denyse Delrue dans le secteur culturel, mais aussi la réception et la représentation de leur activité à la direction d’une galerie ou d’un centre d’art dans les médias et la mémoire historique. La première partie de ce travail consiste en une contextualisation sociohistorique qui situe ces figures dans le climat artistique du Québec. Il y est question de l’importance de la représentation identitaire et des valeurs de la société canadienne-française, des rapides développements des esthétiques modernes et des querelles qu’elles ont suscitées dans le milieu artistique ainsi que de l’état du soutien gouvernemental des arts visuels. Enfin, en raison du caractère original de cette recherche sur les centres d’art, un chapitre étudie l’émergence de ces institutions au Québec et au Canada ainsi que leur histoire et les modèles qui ont influencé leur développement. La seconde partie de cette thèse procède d’abord à une contextualisation de la situation des femmes dans l’entrepreneuriat culturel en France, aux États-Unis ainsi qu’au Canada au XXe siècle jusqu’en 1960. Ensuite, plusieurs aspects de la mise sur pied et la gestion d’un organisme culturel par les femmes de notre corpus sont étudiés tels leurs situations et parcours, l’enregistrement légal de leurs entreprises, l’établissement d’objectifs et de publics cibles, la constitution de réseaux de soutien, le choix de l’emplacement et des locaux ainsi que, finalement, les premières activités organisées. Ensuite, la troisième partie de cette thèse se penche sur la direction artistique des entreprises culturelles fondées et dirigées par les femmes de notre corpus. Par la reconstitution des calendriers d’activités de ces organismes, nous avons pu déterminer que leurs fondatrices se sont impliquées activement dans la diffusion de la production des artistes canadien.ne.s ainsi que dans la sensibilisation des publics aux esthétiques modernes. Plusieurs d’entre elles ont aussi amélioré l’offre culturelle dans leur région respective ou pris position dans l’espace public afin de sensibiliser les publics et l’État à la situation précaire des artistes professionnel.le.s. Dans cette partie, nous démontrons aussi que les entrepreneures culturelles ont participé à un élargissement des frontières de l’art et de la notion de culture en contestant les hiérarchies du milieu de l’art, en travaillant à l’artification de pratiques, en reconnaisant la valeur esthétique et artistique des pratiques créatives amateurs, ainsi qu’en octroyant aux publics un rôle davantage actif en tant que producteurs de culture. Dans cette section, il est aussi question des paradigmes d’action culturelle qui ont guidé l’État québécois depuis la fondation du ministère des Affaires culturelles. Cette mise en parallèle permet de démontrer que les entrepreneures culturelles dans les années 1950 ont mis en place des stratégies et des programmes relevant de préoccupations similaires à celles défendues par l’État québécois durant les décennies suivantes. Enfin, la dernière partie de cette thèse analyse la réception de l’activité des entrepreneures culturelles et évalue la reconnaissance de leur apport dans la presse écrite puis dans la mémoire historique. Par l’examen de ces représentations, nous avons évalué les paramètres et limites de cette reconnaissance. Ces observations ont mené à l’identification des facteurs qui ont pu participer à la minorisation et à l’invisibilisation de la contribution des entrepreneures culturelles dans la mémoire historique tel leur genre. Les représentations de l’activité de ces femmes dans les registres de l’amateurisme ou du travail du care, entre autres, ont aussi participé à la dévaluation de leur travail. Cette recherche permet de prendre conscience de l’essentielle contribution des secteurs corollaires et connexes à la production artistique vis-à-vis du développement des arts visuels. Les femmes de notre corpus ont décidé de fonder et diriger des organismes qui ont su proposer une offre artistique et culturelle alternative afin de participer à l’évolution et au développement des arts visuels au Québec. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : entrepreneures culturelles, galeries, centres d’art, diffusion artistique, art au Québec, art moderne, pratiques amateurs, Pauline Rochon, Agnès Lefort, Suzanne, Guité, Eugenie Sharp Lee, Denyse Delrue
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"Deborah Levy revient sur sa vie. Elle fuit à Majorque pour réfléchir et se retrouver, et pense à l'Afrique du Sud, ce pays qu'elle a quitté, à son enfance, à l'apartheid, à son père - militant de l'ANC emprisonné -, aux oiseaux en cage, et à l'Angleterre, son pays d'adoption. A cette adolescente qu'elle fut, griffonnant son exil sur des serviettes en papier. Telle la marquise Cabrera se délectant du "chocolat magique", elle est devenue écrivaine en lisant Marguerite Duras et Virginia Woolf. En flirtant, sensuelle, avec les mots, qui nous conduisent parfois dans des lieux qu'on ne veut pas revoir. Ce dessin toujours inédit que forme le chemin d'une existence. Ce que je ne veux pas savoir est une oeuvre littéraire d'une clarté éblouissante et d'un profond secours. Avec esprit et calme, Deborah Levy revient sur ce territoire qu'il faut conquérir pour écrire. Un livre talisman sur la féminité, la dépression, et la littérature comme une opération à coeur ouvert."--Quatrième de couverture.
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Le présent mémoire propose une revalorisation de l’amitié féminine, trop souvent mise de côté dans la littérature et traditionnellement pensée au masculin. Il est question d’analyser les impacts de cette relation dans la vie des femmes en observant la façon dont elles se construisent un espace politique de complicité et de résistance. Ce travail se divise en quatre chapitres : le premier met en place les assises théoriques qui cadrent l’étude des romans et les trois chapitres suivants analysent les oeuvres Baise-moi de Virginie Despentes (1993), Les inséparables de Marie Nimier (2008) et Petite laine d’Amélie Panneton (2017). Afin de comparer ces livres, l’amitié se divise en trois espaces : l’espace textuel, chronotopique et symbolique. L’espace textuel propose d’observer l’articulation de l’amitié selon les trois modes narratifs que propose Susan Lanser (les voix auctoriale, personnelle et collective). Il s’agit de créer un langage qui puisse exprimer l’amitié à sa juste valeur. L’espace chronotopique est conçu selon le concept de chronotope qu’élabore Mikhaïl Bakhtine. Il est utilisé pour comprendre les relations de l’espace-temps de l’amitié entre femmes dans les romans et en dresser les valeurs importantes (la rencontre, les liants, la confluence des identités et les péripéties). Dans l’espace symbolique, l’amitié donne aux femmes la force de résister et de lutter contre les oppressions qu’elles vivent. La dimension politique prend tout son sens lorsqu’on attribue la fonction de résistance à l’amitié, qui constitue un environnement en quelque sorte à l’abri des forces hégémoniques et qui travaille à les contester et à les défier. Ainsi, le mémoire propose de replacer l’amitié féminine dans des espaces de résistance et de lui accorder une valeur politique afin de mieux comprendre et expliciter cette relation si fondamentale dans la vie des femmes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : amitié féminine, solidarité, résistance, sororité, narratologie féministe, chronotope, Virginie Despentes, Marie Nimier, Amélie Panneton
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Ce mémoire s’intéresse aux incarnations contemporaines de la figure de la femme fabriquée dans la série Westworld et le film Ex Machina dans une perspective féministe. Il vise à les inscrire dans un dialogue avec les représentations historiques de la femme fabriquée, mais aussi, et de façon plus générale, avec les représentations de la féminité. Il vise à dégager le réseau figural de cette figure en puisant dans différents champs disciplinaires, notamment du côté des historiennes de la science et de l’art (Ludmilla Jordanova, Georges Didi-Huberman et Lynda Nead). Cette étude entend aussi interroger le sens produit par la mise en « display » du corps féminin technologique. Le premier chapitre servira à montrer quelle conception de la féminité et quels rapports de genre se trouvent derrière cette figure à travers un survol de certaines représentations emblématiques telles que le mythe de Pygmalion, L’Ève Future et Metropolis. Les deuxième et troisième chapitres illustreront comment se dessine une relation de filiation entre ces récits fondateurs et les oeuvres de culture populaire qui forment mon corpus. Plus précisément, le deuxième chapitre s’attachera à l’analyse des femmes fabriquées dans le film Ex Machina à travers la représentation du « body/space ». La « structure de la boîte », développée avec les outils théoriques de Laura Mulvey et de son analyse du mythe de Pandore, permettra de décrire ce « body/space ». Dans le chapitre trois, ce sont les implications et les effets de la révélation de la nature artificielle de la femme fabriquée, qui passe par l’ouverture de son corps, qui seront examinés. Je ferai voir que la série Westworld place la femme fabriquée au coeur d’une tension entre une spectacularisation de son corps artificiel et une visibilisation de l’oppression patriarcale. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Westworld, Ex Machina, intelligence artificielle, femme-robot, androïde, cyborg, technoscience, féminisme, corporalité, corps, féminité, études culturelles, figure
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Léonora Miano n'est pas une Afropéenne (afro-européenne). Ceux qui se définissent ainsi ont grandi en Europe.Marquée par l'Afrique subsaharienne, la sensibilité de l'auteur se distingue de celle des Afropéens. Ceux-ci se sont construits en situation de minorité. Ce qui détermine la perception de soi, complique l'identification et la solidarité entre Afropéens et Subsahariens.La France identifie à l'Afrique tous ses citoyens d'ascendance subsaharienne, privilégiant les natifs de ce continent. Cela ne favorise pas l'ancrage des Afropéens dans leur pays, leur capacité à se sentir responsables de son destin.Pourtant, ceux qui se sont donné un nom - Afropéens - dans lequel Afrique et Europe fusionnent, s'ils sont fidèles aux implications de cette association plus qu'à leur amertume, peuvent incarner un projet de société fraternel, anti-impérialiste et anti-raciste. Dans une France en proie aux crispations identitaires, la perspective afropéenne apparaît encore comme une utopie. De part et d'autre, la tentation du rejet est puissante.
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Writing Shame examine l'intersection de la honte, du genre et de l'écriture dans la littérature contemporaine. À travers la lecture d’un éventail de textes récents – littéraires et populaires, fictionnels et autofictionnels, réalistes et expérimentaux – le livre retrace une culture occidentale contemporaine de la honte. La honte est présentée ici comme une émotion d'auto-évaluation, une expérience particulièrement sociale et un affect culturellement omniprésent, particulièrement pertinent pour comprendre les constructions contemporaines de la subjectivité de genre. , les expressions et les expériences du désir sexuel, les complexités de l'incarnation et les processus sociaux d'altérité. Le livre dévoile ainsi la triangulation complexe de la honte, du genre et de l’écriture, et intervient avec force dans les débats féministes et queer des trois dernières décennies. Partant du principe que la honte ne peut être surmontée ou abandonnée, et arguant que la féminité et la honte sont totalement et nécessairement imbriquées, Writing Shame examine l'écriture qui explore et habite cet état de honte, compte tenu des effets dissonants de telles explorations sur et au-delà de la page.
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Je m’intéresse, dans cette thèse, à la manière dont la nudité féminine participe d'une expérience hégémonique de l'image. Mon postulat est que la nudité féminine occupe dans les productions culturelles contemporaines une place privilégiée, une fonction bien spécifique : elle se présente comme le support d’un désir épistémologique masculin, phallique, blanc, et assure la promotion et le maintien de relations de pouvoir sexistes et racistes. Figure d’aliénation, ruse de la sexualité, elle offre paradoxalement la promesse de la vérité, fait miroiter le fantasme, le secret de la libération par le sexe. La nudité féminine est une image cadrée de telle sorte qu'elle met en jeu le ≪ savoir du sexe ≫, plus précisément le désir de connaître la vérité du sexe de la femme. Admettant ainsi l’usage détourné de la nudité féminine, attendu qu'elle sert d'instrument à une pensée et des pratiques dominantes, cette thèse problématise sa fonction épistémologique et son rôle dans la construction identitaire et ontologique des femmes. En ce sens, cette thèse pose les questions suivantes : Comment opère la domination de l’image? À quel ordre de savoir la nudité féminine profite-t-elle? Quelle pensée cette image permet ou interdit-elle? De quels récits nous détourne-t-elle? Et en quoi concerne-t-elle les femmes? Envisageant la nudité féminine comme une ≪ mise en scène ≫, cette thèse avance en interrogeant, dans un premier temps, la récurrence de cette scène à travers une sélection d’œuvres littéraires et visuelles, et les paramètres qui font de la femme dénudée une image fascinante et une expérience esthétique hégémonique. En accord avec une méthodologie féministe, élaborée depuis les pensées de Catherine Malabou, Rosi Braidotti, Avital Ronell, Judith Butler, Francoise Collin, Anne Dufourmantelle, Zadie Smith et Martine Delvaux, je procède à une lecture critique des travaux de philosophie et de théorie esthétique qui se réclament d’une neutralité quant à la question sexuelle au nom d’un idéal universaliste ou humaniste. Je cherche, dans un second temps, à mettre de l'avant des mises en scène qui répondent d’une exigence à féminiser l’image, à faire entrer en compte la sexualité et le désir des femmes dans l’expérience esthétique. Ainsi, je repère à travers les analyses des œuvres de Marguerite Duras, David Lynch, Kathy Acker, Deana Lawson et Jamaica Kincaid diverses mises en scène et configurations de cadres donnant forme à un espace ou la matérialité de la sexualité féminine peut se penser. Car enfin, l'impératif de sexualiser la pensée et le désir, et d'envisager la pensée comme désir (du) féminin, détermine le trajet de cette thèse. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nudité, femmes, corps, désir, sexe, image, épistémologie, ontologie, littérature contemporaine des femmes, cinéma, philosophie, féminisme.
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Le 28 juillet 1909, le navire Adventure appartenant à la compagnie de fourrures Revillon Frères quitte Montréal pour un voyage de plus de deux mois dans le Nord canadien. Il visitera les postes de traite des îles Strutton, de Port Harrison (Inukjuak), de Churchill et de Fort Chimo (Kuujjuaq). À son bord se trouve Hugh A. Peck (1888-1945), un jeune étudiant en architecture issu de la bourgeoisie canado-écossaise montréalaise. Intéressé par le milieu des arts, Peck profite de ce périple pour rapporter plusieurs photographies : les siennes, mais aussi celles qu’il échange avec d’autres photographes amateurs présents dans ces zones. Il tiendra aussi un journal de bord et amassera plusieurs artefacts inuit lors de ce voyage. Il revient le 6 octobre 1909 à Halifax. Suivant son arrivée, il fera la conception d’un album photographique regroupant 293 photographies, quatre découpures de journaux et deux photographies prises en 1905 et en 1912. L’album de photographie, le journal de bord ainsi que la collection d’artefacts inuit sont aujourd’hui conservés au Musée McCord de Montréal. Ce mémoire tente de saisir la démarche entourant l’album de photographies conçu par Hugh A. Peck. Pour ce faire, cette recherche retrace le parcours biographique de l’artiste multidisciplinaire Hugh A. Peck, jusqu’à maintenant méconnu. Un examen approfondi du contenu de l’album photographique met en lumière l’acte de mémoire biographique, mais aussi collectif, que représente la conception d’un tel objet culturel. Cette analyse démontre également comment la circulation d’images traverse un réseau d’échange entre photographes amateurs. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Hugh A. Peck, album photographique, Musée McCord, Revillon Frères, photographie amateur, XXe siècle, représentation du Nord, réseau d’échange, mémoire, Québec, Canada, Nunavik, Nunavut, Inuit, Autochtones
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"Loin de relire l'histoire de l'art en lui appliquant de façon anachronique le terme « queer », utilisé positivement dans les milieux militants depuis la fin des années 1980, Pour une esthétique de l'émancipation cherche à montrer comment l'écriture de l'Histoire de l'art a minoré l'importance des engagements politiques et affectifs des artistes et rendu inopérante la portée sociale de leurs œuvres. En imaginant des amitiés inédites entre des artistes du passé, Isabelle Alfonsi fait émerger une lignée féministe et queer pour l'art contemporain. Des pratiques artistiques du XXe siècle sont ainsi replacées dans le contexte du militantisme de défense des droits des homosexuel•le•s et de la formation d'une critique radicale féministe et anticapitaliste. Claude Cahun et Michel Journiac croisent l'histoire du minimalisme états-unien, vu à travers Lynda Benglis, Lucy Lippard ou Yvonne Rainer. Les guerres de représentation menées pendant la crise du sida sont lues au prisme des oeuvres de Felix Gonzalez-Torres, du concept de désidentification de José E. Muñoz et de l'activisme culturel du groupe Boy/Girl with Arms Akimbo, dans le San Francisco des années 1980."-- Résumé de l'éditeur.
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Ce mémoire s'intéresse aux lignes (de fuite et de risque) qui émergent du corps malade des narratrices et créent de nouvelles cartographies corporelles, des manières inédites d'être au monde. Son objectif est d'analyser la performance du corps féminin malade comme hétérotopie queer et les modalités d'inscription de la maladie dans les œuvres autopathographiques Journal du cancer (1980) et Un souffle de lumière (1988) d'Audre Lorde, et D'ailleurs de Verena Stefan (2008). Ces textes, chaotiques, offrent des représentations subjectives du cancer du sein et du foie, mais refusent de témoigner d'un quotidien qui serait uniquement marqué par l'expérience de la maladie. Ainsi, le récit du diagnostic et des traitements est entrelacé, chez Stefan, avec celui de son processus migratoire et, chez Lorde, avec celui de sa survivance en tant que poète lesbienne et noire née aux États-Unis. En s'écrivant, ces auteures défient les discours normatifs et dévoilent une construction discursive de soi qui met en œuvre un contrediscours. À l'intérieur de l'institution médicale, elles sont un site que l'on cherche à normaliser et à baliser; toutefois, leur corps narré, en refusant de vivre en ligne droite et de se réorienter, se définit comme un ailleurs, comme une hétérotopie, tant spatiale que sémantique. Ma démonstration se décline en trois chapitres : le premier sert à définir ce qu'est et ce que fait l'autopathographie en tant que registre narratif qui répond à l'impératif de jeter du sens sur un corps bruyant, tandis que les deux autres bâtissent une analyse croisée des œuvres. Le deuxième chapitre, en arrimant les réflexions de Michel Foucault sur les hétérotopies à celles de Sara Ahmed sur la phénoménologie queer, développe l'idée que les corps lesbiens malades des narratrices s'incarnent en « espaces autres», visibles et invisibles, lisibles et illisibles. Il est dès lors question des actes de lecture qui adviennent entre les narratrices et les spécialistes, lesquels dévoilent et réactualisent les signes inscrits (transcrits) sur et dans leur corps malade. J'y oppose deux postures, soit le face-à-face médical et le corps-à-corps amoureux, afin de mettre en lumière une approche qui puisse toucher et lire différemment ce corps souffrant. Finalement, le troisième chapitre s'attarde à ce qui, dans l'écriture des récits, se risque au cri comme symptôme d'un langage qui déborde. Le cri pointe à et vers autrui en contournant, tout en l'aiguisant, l'écart entre celle qui l'émet et celle qui l'accueille. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : hétérotopie, autopathographie, ligne de fuite, phénoménologie, patiente, médecin, corps malade, cancer, féminisme, femmes, queer, lesbiennes.
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Sommaire"Salué aussi bien par Edward Said que par Toni Morrison ou J.M. Coetzee, Homi K. Bhabha est l un des théoriciens les plus importants et les plus influents du postcolonialisme. S'appuyant sur la littérature, la philosophie, la psychanalyse et l'histoire, il invite notamment à repenser les questions très actuelles d'identité et d'appartenance nationales ; à dépasser, grâce au concept très fécond d'hybridité culturelle, la vision d'un monde dominé par l'opposition entre soi et l'autre ; à saisir comment, par le biais de l'imitation et de l'ambivalence, les colonisés introduisent chez leurs colonisateurs un sentiment d'angoisse qui les affaiblit considérablement ; ou encore, plus largement, à comprendre les liens qui existent entre colonialisme et globalisation." -- Résumé de l'éditeur.
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Dans la littérature sur la danse exotique de la première moitié du xxe siècle, la danseuse noire apparaît soit comme la victime d’une industrie du divertissement capitalisant sur les mises en scène érotisantes, exotisantes et primitivisantes de son corps, soit comme la parodie subversive du stéréotype dit « primitif-exotique » incarné sur scène. Pour paraphraser bell hooks, le plaisir corporel, voire charnel, lié à la danse est avant tout abordé en tant que réalité à laquelle il faut résister, qui doit être masquée ou transcendée, ce qui force ainsi un processus de distanciation entre le travail artistique de la danseuse et le capital érotique de son corps. Dans cet article, l’auteure s’appuie sur une collection d’entretiens réalisés dans le contexte du travail de recherche ayant mené à la production cinématographique Show Girls: Celebrating Montreal’s Legendary Black Jazz Scene (1999) avec des danseuses qui travaillaient dans l’industrie du spectacle durant l’« âge d’or » du jazz montréalais (1925-1955). Les récits que révèlent ces entretiens permettent d’aller au-delà des questions de représentation dans la littérature sur la danse exotique pour poser un regard sur l’agentivité artistique de ces femmes qui résistent à la désarticulation entre leur travail artistique et le capital érotique de leurs corps.