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Nous proposons ici la première partie de ce chapitre. La partie 2 sera publiée dans le prochain numéro de Genre en séries : cinéma, télévision, cinéma. Le prénom Jack a été choisi ici parce que Halberstam tend à le privilégier depuis ses recherches sur les drag kings (http://www.lambdaliterary.org/interviews/02/01/jack-halberstam-queers-create-better-models-of-success/), tout en insistant sur sa volonté de ne pas résoudre son ambiguïté genrée (« my floating gender pronouns capture well the refusal to resolve my gender ambiguity that has become a kind of identity for me »). Voir http://www.jackhalberstam.com/on-pronouns/
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Alors que le cinéma des Aborigènes d’Australie et que celui des Premières Nations aux États-Unis connaissent un véritable essor et jouissent d’une reconnaissance internationale, la représentation des Autochtones demeure toujours problématique au Québec. Quand ces derniers ne sont pas invisibles, ils sont bien souvent mal représentés. Stéréotypes, appropriation culturelle et politique : la Belle Province accuse un certain retard et ne semble pas en avoir tout à fait fini avec son histoire colonialiste, en dépit des efforts sporadiques pour mettre fin aux relents de ce passé.
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UNE FEMME FANTASTIQUE est l'histoire de Marina, une serveuse et chanteuse, et d'Orlando, un homme plus âgé, qui sont amoureux et qui planifient pour l'avenir. Après qu'Orlando tombe soudainement malade et décède, Marina est obligée d'affronter sa famille et la société, et de se battre à nouveau pour leur montrer qui elle est : complexe, forte, franche, fantastique.
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Dévorées dans l'intimité, les séries révèlent nos désirs, nos peurs les plus profondes, nos fantasmes et nos tabous. Grâce à la mutliplication des personnages de femmes complexes depuis les années 2000, les séries mettent en scène des sexualités féminines qui évoluent sans cesse. De Sex and the City, Friends et Buffy à Girls, Masters of Sex, Orange is the New Black ou bien Transparent, elles osent enfin montrer ce dont nos sociétés occidentales ont encore parfois du mal à parler. De la morsure de vampire au cunnilingus, de la défloration au BDSM, Sex and the Series s'empare d'images marquantes pour interroger certains concepts comme le male gaze ou la capacité d'agir et met en perspective la représentation de l'orgasme féminin, du consentement ou encore de la lesbienne butch. A travers quatre thématiques - la parole, le plaisir, les violences et les sexualités queer - Iris Brey analyse comment les séries américaines, en s'éloignant des images du porno et du cinéma, permettent de changer notre perception des sexualités et d'enclencher même une révolution télévisuelle
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Les histoires de guerre occupent une place prédominante dans l'imaginaire collectif et servent souvent à légitimer l'emploi de la force ou le maintien du statu quo au niveau de la sécurité internationale. Ces histoires sont véhiculées à travers diverses sources dans la société, dont la culture populaire, et en particulier le cinéma, qui constituent donc des terrains particulièrement fertiles pour en comprendre les tenants et aboutissants. Car ces histoires reposent sur des structures narratives bien précises qui sont bâties sur des inégalités de genre et de « races », entre autres rapports de pouvoir. Or, qu'en est-il des histoires « antiguerre » ou visant à dénoncer un ou plusieurs aspects de la guerre en général ou d'une guerre en particulier? Ces histoires reposent-elles sur les mêmes structures inégalitaires? La guerre en Irak présente un cas d'étude particulièrement intéressant pour répondre à cette question vue son impopularité auprès de la population américaine, reflétée au sein des productions cinématographiques. Ainsi, trois films américains de fiction portant sur la guerre en Irak et critiquant un ou plusieurs aspects de celle-ci seront analysés : In the Valley of Elah (2007), Green Zone (2010) et Home of the Brave (2006). Plus précisément, en utilisant un cadre théorique issu des études féministes poststructuralistes de la sécurité internationale, les masculinités et féminités mises en scène dans ces narrations seront analysées dans le but d'en déceler les composantes genrées et racisées ainsi que leurs effets sur la charge critique du film. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : sécurité internationale, genre, « races », histoires de guerre, guerre en Irak
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Dans ce chapitre extrait de son ouvrage Black Sexual Politics (2004), Patricia Hill Collins s’intéresse à la nouvelle configuration de la question raciale aux États-Unis, qu’elle nomme le « Nouveau Racisme ». Il s’agit d’une logique discriminante, dans une Amérique post mouvement des Droits civiques, qui ne place plus uniquement le biologique comme facteur explicatif d’une prétendue déviance des Noir.e.s mais qui justifie davantage l’exclusion et le contrôle d’une large partie de celles-ci en arguant et en se basant sur des facteurs culturels. La culture populaire noire constitue alors un espace stratégique de lutte pour la définition de l’identité noire. En examinant notamment les représentations de genre racisées (black gender ideology) produites dans la musique rap, en lien avec les médias de masse, la sociologue américaine interroge plus généralement la compréhension de l’identité noire par la société américaine, qui reste toujours hantée par l’histoire de l’esclavage.
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Devant la nécessité de penser la subjectivité féminine différemment, l’auteure explore un corpus de théories féministes provenant de divers courants de pensée, ainsi qu’un corpus de films réalisés par des femmes au Québec, afin d’y relever des représentations alternatives de la subjectivité féminine et d’étudier leur potentiel subversif. Puisqu’il semble profitable de valoriser les échanges entre les théoriciennes et les réalisatrices, cette étude propose une lecture croisée de ces deux corpus, pour vérifier si leurs idées respectives se recoupent, se complètent ou s’opposent. Cette recherche examine plus précisément comment les figures de la femme hétérosexuelle, du couple mère-fille et de la déesse femme, mises de l’avant dans la théorie de Luce Irigaray et dans le film La turbulence des fluides de Manon Briand, compensent les oublis et les méprises de la psychanalyse freudienne, des religions occidentales et des cultures patriarcales. Elle observe la manière avec laquelle la figure de la lesbienne, développée dans la théorie de Monique Wittig et dans le filmRebelles de Léa Pool, remet en question l’hétéronormativité, révèle le caractère artificiel des catégories de sexe et libère la sexualité féminine de ses attaches hétérosexuelles. Elle examine en outre comment la figure du travesti/transsexuel, exposée dans la théorie de Judith Butler et dans le film Le sexe des étoiles de Paule Baillargeon, démontre la facticité des catégories « homme » et « femme », illustre le caractère performatif du genre et expose la rigidité des normes sociales. Elle étudie enfin comment le sujet nomade, mis de l’avant dans la théorie de Rosi Braidotti et dans le film Borderline de Lyne Charlebois, ébranle le mode de pensée dualiste, la métaphysique de la substance et le logocentrisme cartésien. Les quatre analyses de film effectuées dans le cadre de cette recherche révèlent entre autres que ces formes alternatives de subjectivité féminine ne comportent pas, en soi, un pouvoir subversif. C’est plutôt la manière avec laquelle elles sont mises en scène, tantôt par des procédés de répétition et d’exagération, tantôt par des procédés de recontextualisation, d’inversion ou de suppression, qui leur confère le potentiel de perturber l’ordre établi.