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La psychanalyse serait-elle la gardienne de la «loi symbolique» ? Nombre de discours veulent nous en persuader. Car c’est la «différence des sexes», dont la psychanalyse est supposée détenir la raison, qui serait l’alpha et l’oméga de notre humanité. Homme ou femme, il faudra donc qu’on se le tienne pour dit, et qu’on ne méconnaisse pas la «vérité» de l’ordre sexuel. Cet ordre pourtant est-il autre chose que l’effet, normatif, de certaines relations de pouvoir que l’on se garde bien d’interroger ? Effet très concret car il traverse la trame de chaque existence, en même temps qu’il sert de socle à la figure de la famille à laquelle notre organisation politique donne droit – et devoir – de cité. Le psychanalyste est en prise directe sur cet enjeu. Car, dans la perspective inaugurée par Freud et marquée par Lacan, il traite la souffrance psychique en sa relation avec l’inconscient. Or l’inconscient, «discours de l’autre», prescrit ce que nous sommes, et d’abord quand il s’agit de la sexuation. Mais cette prescription est à entendre au double sens du terme : injonction et décret d’oubli. Quelle sera, face à cela, la politique de la psychanalyse ?
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La psychanalyse peut-elle aller au-delà d'une vision monolithique du genre et de la sexualité normale pour aborder les questions de diversité et de variabilité dans le développement du genre et l'identité de genre ? Ses praticiens et théoriciens peuvent-ils rendre des comptes rendus non pathologisants de la variation de l'orientation sexuelle ? S'appuyant sur une lecture attentive des textes psychanalytiques commençant par Freud et sur sa propre expérience clinique, Chodorow [soutient] que la psychanalyse doit encore démêler la domination masculine de l'hétérosexualité. Elle démontre également le manque de compréhension psychanalytique de l'hétérosexualité et la polarisation problématique des sexualités normales et anormales. Chodorow soutient que la psychanalyse doit prêter attention à la spécificité individuelle et au cadre personnel, culturel et social
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This groundbreaking book provides a challenging exploration of psychoanalytic ideas about lesbians and lesbianism. Based on the authors' clinical experience as psychoanalytic psychotherapists, it offers a new and thoughtful framework that does not inevitably pathologise or universalise all lesbianism. A wide range of psychoanalytic ideas are surveyed, from Freud, Deutsch and Jung to Lacan and contemporary object-relations theorists. Questions on sexual identity, sexual desire and gender identity, of transference and countertransference, and also of institutional practices in relation to training, are all critically - and stimunlatingly - addressed.
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Critique des approches psychanalytiques en études féministes et de l'hystérie (Kristeva, Irigaray, Chodorow, Dinnerstein, Mitchell, Lacan, Freud) Voir le compte-rendu: Williams, C. L. (1992). [Review of From Mastery to Analysis: Theories of Gender in Psychoanalytic Feminism., by P. Elliot]. Contemporary Sociology, 21(5), 728–729. https://doi.org/10.2307/2075599
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La littérature psychanalytique s'est développée autour du concept d'un espace pour le désir structuré selon le modèle des rapports du garçon à sa mère. La clinique de la féminité, concurremment avec l'apport historique du féminisme, découvre-t-elle un espace autre pour le désir féminin ? La psychotique pour qui la place du père est restée vide dans la parole de la mère, refuse la Loi comme représentant de l'autorité sociale. Quant à l'hystérique, elle ne se fie pas au Père comme rempart contre le vide qui se profile derrière les Lois et les croyances des hommes. À sa façon, le féminisme reprend, en les projetant sur la scène sociale, ces positions de refus psychotique et de contestation hystérique et requiert de nouvelles formes de vie sociale qui s'articulent à l'espace esthétique dont les femmes ont besoin pour vivre comme citoyennes à part entière.
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A collection of essays that question Freud's assumptions about femininity and female desire. Several essays situate their critiques within the context of contemporary French writing on psychoanalysis and feminism, while others display the variety and finesse of the interpretive strategies exercised by contemporary feminist critics.
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Comment parler de l’autre côté, se demanda Alice. Car, en fait de merveilles, elle avait découvert qu’elle était plus d’une, et qu’une seule langue ne pouvait signifier ce qui avait lieu entre elles. Il fallait pourtant essayer de se faire entendre. Alors, s’appliquant, elle reprit : Que dire d’une sexualité féminine autre ? Autre que celle prescrite dans et par l’économie du pouvoir phallique. Autre que celle encore et toujours décrite – et normalisée – par la psychanalyse. Comment inventer, ou retrouver, son langage ? Comment interpréter le fonctionnement social à partir de l’exploitation des corps sexués des femmes ? Que peut être, dès lors, leur action par rapport au politique? Doivent-elles ou non intervenir dans les institutions ? Par quel biais échapper à la culture patriarcale ? Quelles questions poser à son discours ? À ses théories ? À ses sciences ? Comment les énoncer pour qu’elles ne soient pas, à nouveau, soumises à la censure ou au refoulement ? Mais aussi : comment déjà parler femme ? En retraversant le discours dominant. En interrogeant la maîtrise des hommes. En parlant aux femmes, entre femmes. Questions – parmi d’autres – qui s’interrogent et se répondent dans plusieurs langues, sur plusieurs tons, à plusieurs voix. Déconcertant l’uniformité d’un discours, la monotonie d’un genre, l’autocratie d’un sexe. Innombrables les désirs des femmes, et jamais réductibles à l’un ni à son multiple. Le jour était déjà levé depuis longtemps. Une histoire n’en finissait pas d’imposer son ordre. De l’obliger à s’exposer dans une clarté un peu froide. Dans l’attente d’un autre matin, elle repassa derrière le miroir, et elle se retrouva entre elles toute(s). Luce Irigaray
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Juliet Mitchell tente de montrer en quoi la psychanalyse permet de comprendre les mécanismes de censure de la sexualité des femmes. Elle dénonce l’impasse théorique et pratique de Reich et Laing, la reproduction qu’ils font des schémas phallocratiques qu’ils dénoncent. Elle analyse les positions de théoriciennes féministes (de Simone de Beauvoir à Kate Millett), pour la plupart méfiantes, voire hostiles à la psychanalyse freudienne et insiste sur l’apport nécessaire de la psychanalyse (de Freud à Lacan) dans les luttes des femmes. Ce livre est un témoignage individuel et universitaire de voies nouvelles que des pratiques comme celle du groupe « Psychanalyse et Politique » au sein du MLF français, inscrivent dans la lutte des femmes. Pratique qui dénoue le traditionalisme et l’étranglement sous-jacents au féminisme et qui produit une articulation de l’inconscient et de l’histoire, de la sexualité et du discours, de la subjectivité et de la lutte politique massive.
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La sexualité féminine est restée le “ continent noir ” de la psychanalyse. Celle-ci, en effet, ne pouvait que méconnaître cette autre, femme, qui déborde le cadrage de son champ théorique, la science du sujet qu’elle définit n’ayant pas interrogé sa soumission à des impératifs logiques masculins. Il fallait donc retraverser les textes où cette logique de l’un, du même, se systématise comme telle. Relire, et réinterpréter, Platon, pour repérer comment s’y déterminent les métaphores qui véhiculeront désormais le sens. Suivre le développement de cette histoire, de la théorie, et re-marquer où et comment l’autre – femme – se trouve exclue de la production du discours, en assurant de sa plasticité silencieuse le sol, la relance, et la limite. Un spéculum a été introduit dans le volume pour en altérer l’économie. Ce praticable déjouant le montage de la représentation selon des paramètres masculins. Non pour quelque nouveau spectacle. Rien, alors, à voir en plus ? Mais que, d’un tact difficilement identifiable dans son fluide et inappropriable dans sa touche, “ Dieu ” rouvre des chemins dans un langage qui la connote comme châtrée, interdite de parole, et un certain sens – aussi de l’histoire – s’en trouvera soumis à une distorsion inouïe. La/une femme jamais ne se re(n)ferme en un volume. Luce Irigaray