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Les personnes intersex(ué)es sont au coeur de tensions dans l’orientation des pratiques médicales sur leur corps et la détermination de leur « propre bien ». La volonté d’autodétermination relayée par les acteurs sociaux politisés et les critiques qu’ils formulent à l’endroit des médecins se heurtent au déficit de crédibilité que celle-ci leur accorde. En isolant certains des motifs les plus solides du maintien de la primauté médicale sur l’orientation des pratiques, nous relevons les arguments développés par la communauté intersexe pour y répondre. Cette réflexion est menée à partir des perspectives philosophiques de Young sur l’autodétermination et du concept d’injustice épistémique de Fricker.
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Glaciers are key icons of climate change and global environmental change. However, the relationships among gender, science, and glaciers – particularly related to epistemological questions about the production of glaciological knowledge – remain understudied. This paper thus proposes a feminist glaciology framework with four key components: 1) knowledge producers; (2) gendered science and knowledge; (3) systems of scientific domination; and (4) alternative representations of glaciers. Merging feminist postcolonial science studies and feminist political ecology, the feminist glaciology framework generates robust analysis of gender, power, and epistemologies in dynamic social-ecological systems, thereby leading to more just and equitable science and human-ice interactions.
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Over recent decades, poststructuralist theories have allowed critical disability scholars to challenge essentialist understandings of the human species and to contest discourses which divide humans into ‘normal’/‘impaired’ subjects with respect to a wide – and ever expanding – range of corporeal and cognitive traits. For critics, however, these theories are deeply flawed. By focusing primarily on language, poststructuralism shifts our critical attention away from the often harsh material realities of life for disabled people. This has led some to turn to critical realism and to effectively re-essentialise impairment. In this article, I wish to consider an alternative approach. I suggest that the recent ‘ontological turn’ in social theory has seen the emergence of new-materialist approaches – including Deleuze and Guattari’s ontology of assemblage and methodology of assemblage analysis – which allow us to consider disability as a material phenomenon without a return to essentialism.
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Avec cette recherche, nous nous proposons de questionner les liens entre genre et changements climatiques dans les pays occidentaux. Partant d'un corpus de texte constitué à partir d'une recherche bibliographique conduite durant l'été 2011, et réunissant des auteures qui travaillent comment réaliser une analyse genrée des changements climatiques dans les pays occidentaux, nous avons interrogé les définitions du genre utilisées et comment ces utilisations produisaient un discours sur les liens entre le genre et les changements climatiques qui nous semblait questionnable. Au cœur de ce travail est donc la mise en lumière d'un certain discours sur les liens entre le genre et les changements climatiques, celui de la vulnérabilité. Ne nous satisfaisant pas d'une analyse féministe dont l'argument premier mis de l'avant pour justifier sa pertinence est celui de la vulnérabilité, nous avons mis au centre de nos questionnements les choix méthodologiques qui amènent à la production d'un tel discours sur les femmes et les changements climatiques. Notre contenu de recherche s'est concentré sur une exploration historique de l'articulation du genre et de l'environnement, une mise en discussion à partir des théories féministes de l'usage du genre au regard du concept de rapports sociaux de sexe, et un ancrage dans le corpus étudié qui offre un aperçu du paysage de recherche sur le genre et les changements climatiques dans les pays occidentaux. Nous nous proposons de réfléchir sur l'homogénéité des discours émergeant de cette recherche, et explorons les diverses implications de la production d'observations monolithiques sur la plus grande vulnérabilité des femmes face aux changements climatiques due à leur pauvreté et la plus grande responsabilité des hommes pour leurs habitudes de consommation et de transports émettrices de C02• Prenant d'assaut ces affirmations, nous en produisons une lecture critique ancrée dans notre compréhension du projet scientifique de production de connaissances et du projet socio-politique de la recherche féministe par la contribution à une transformation des rapports sociaux de sexe.
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Le sexe/genre (s/g) doit être pris en compte dans le domaine de la santé au travail, puisque les hommes et les femmes n’occupent pas les mêmes emplois et ne sont pas exposés de la même façon aux risques de santé et sécurité au travail (SST). Cet article propose une réflexion sur les manières de considérer le s/g dans l’intervention ergonomique, en particulier lors des investigations préliminaires. Deux exemples issus d’interventions réalisées en France et au Québec sont présentés. Le premier exemple porte sur l’activité des médecins du travail dans la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS). Le second traite du développement et de l’implantation d’une formation portant sur la SST. Dans les deux cas, ces questions portées par les ergonomes chercheuses ont permis de transformer la compréhension des dimensions liées aux parcours de santé, de travail et de vie personnelle pour que la prévention des lésions tienne compte des particularités des hommes et des femmes.
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This article provides an overview on reproductive and sexual health of people with physical disabilities in developed and underdeveloped countries from 1995 to 2011. Based on the metasynthesis approach, the authors reviewed 15 qualitative studies. These studies were searched using Medline, CINAHL, CINAHL (health), ProQuest Central, Google Scholar, Cochrane, Embase, Informit Health, Sciences Direct, Pubmed, Pubmed Health, AAHD (abstracts), ProQuest Journal (sexuality and disability) and were also manually searched. All studies were judged on their qualities using the Critical Appraisal Skills Programme. Reproductive health, sexual attractiveness and experiences, reproductive and sexual health knowledge, and dealing with reproductive and sexual health issues were four main themes that emerged from these studies. This paper proposes a new model to explain the factors that impacted the reproductive and sexual life of people with physical disabilities: internal and external factors. Implications for health and social care are discussed in light of the findings.
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« La remise en cause de l’évidence naturelle jusque-là accordée à la différence des sexes occupe la scène des débats publics et se retrouve théorisée par l’émergence du concept de « genre » dans sa distinction d’avec le sexe. La différenciation entre sexe et genre émerge d’une fracture avec l’idée que le sexe biologique déterminerait l’identité sexuée et sexuelle. Dans cette nouvelle terminologie, le sexe ne renvoie plus alors qu’à la dimension anatomique et biologique tandis que le genre réfère à la construction psychologique et sociale du sexe. Malgré la pluralité des théories auxquelles le genre a donné naissance, l’émergence de cette notion prend en compte que sexe anatomique, sexuation psychique et sexualité peuvent trouver des nouages autres que ceux promus par des normes confondues avec l’ordre naturel – nouage, souligne la psychanalyse, radicalement singulier pour chacun. Cet ouvrage propose une introduction à toute la complexité de ces questions. Il axe son propos sur les controverses entre les théories psychanalytiques et les études sur le genre, et ouvre le dialogue à la littérature, à la philosophie et au cinéma. Cette perspective pluridisciplinaire reflète ainsi l’hétérogénéité des différents abords et usages du genre. »-- Résumé de l'éditeur.
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Arrière-plan Les organismes de financement de la recherche en santé et les rédacteurs de revues scientifiques ont récemment intensifié leurs efforts pour accroître la prise en compte des questions de sexe et de genre dans la conception, la conduite et la communication des études afin de garantir que les résultats de la recherche s’appliquent à tous. Cependant, l’examen de la littérature sur la recherche sur la mise en œuvre révèle que l’attention portée au sexe et au genre n’a pas encore infiltré les méthodes de recherche dans ce domaine. Discussion Les raisons pour lesquelles le sexe et le genre sont systématiquement pris en compte dans la recherche sur la mise en œuvre sont multiples. Le sexe et le genre sont importants dans la prise de décision, la communication, l’engagement des parties prenantes et les préférences pour l’adoption des interventions. Les rôles de genre, l’identité de genre, les relations de genre et le genre institutionnalisé influencent la manière dont une stratégie de mise en œuvre fonctionne, pour qui, dans quelles circonstances et pourquoi. De nouvelles preuves montrent que les théories des programmes peuvent fonctionner différemment au sein et entre les sexes, les genres et d’autres caractéristiques intersectionnelles dans diverses circonstances. En outre, sans une étude appropriée, les stratégies de mise en œuvre peuvent exploiter ou ignorer par inadvertance, plutôt que de transformer la réflexion sur le sexe et les facteurs liés au genre. Des techniques sont décrites pour mesurer et analyser le sexe et le genre dans la recherche sur la mise en œuvre en utilisant des méthodes à la fois quantitatives et qualitatives. Résumé Le présent article décrit l’application de méthodes d’intégration du sexe et du genre dans la recherche sur la mise en œuvre. Poser systématiquement des questions critiques sur le sexe et le genre conduira probablement à la découverte de résultats positifs, ainsi que de conséquences imprévues. Le résultat a le potentiel de renforcer à la fois la pratique et la science de la mise en œuvre, d’améliorer les résultats en matière de santé et de réduire les inégalités entre les sexes.
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Ce texte interroge la part esthétique de la création géographique et présente des corpus et des outils théoriques et conceptuels pour travailler cette question d’épistémologie disciplinaire. Dans une première partie, il s’attache à une généalogie de l’évolution de la prise en compte du phénomène de l’émotion dans la recherche – de problème en fait significatif, puis en moyen de la connaissance géographique – à travers les réflexions conduites, notamment par la géographie féministe et qualitative anglophone, sur la méthodologie disciplinaire du terrain. Sur ce fondement, il présente les trois régimes esthétiques de savoir spatial attachés aux standards méthodologiques successivement adoptés par la discipline – régimes scopique du terrain masculiniste, linguistique et haptique du terrain féministe et qualitatif. Dans une seconde partie critique, en revenant sur le modèle du care privilégié par les géographies féministes et qualitatives pour reconstruire la politique de la méthode sur des bases relationnelles (ou intersubjectives), il traite des limites politiques rencontrées par ces géographies pour fonder pleinement un autre régime de scientificité disciplinaire à partir de l’émotion. A contrario, il montre comment la psychanalyse du care (ou psychanalyse transitionnelle) prise au sérieux, non seulement pour ses trouvailles méthodologiques et conceptuelles mais pour sa théorie relationnelle de l’identité-subjective, peut devenir l’outil d’élaboration d’une épistémologie qualitative basée sur l’émotion.
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The research reported in this article sought to shed light on the North, Central and South American indigenous moon time teachings related to the menstrual cycle of women. The historical institutionalization, medicalization and colonization of indigenous women's practices have devalued and almost destroyed this knowledge. This study explored the question of whether or not lost indigenous knowledge of women's power can be reclaimed for women's health and well-being. A qualitative participatory research methodology was adopted, based on an indigenous paradigm and scholarly rigour and including protocols acceptable to an Ojibwe grandmother, Isabelle Meawasige, who shared her knowledge and experience. The experiential knowledge gained and the meanings expressed by female participants in a circle sharing facilitated by the principal author are presented and discussed. The results of this research reveal optimistic possibilities to co-create health and well-being for the participants, grounded in what is both visible and invisible within indigenous women's culture.
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"Sexe" est l'un des mots de la langue française que les gens sans distinction de classe, de religion, d'apparence ou de profession, utilisent avec grand intérêt, qu'ils soient accoudés au zinc d'un bistrot ou à la paillasse d'un laboratoire de biologie moléculaire. Deux mises en scène distinctes, sociale ou scientifique ; deux scénarios différents : d'un côté, les histoires d'amour ou d'imaginaire sexuel, de l'autre, les recherches biologiques. Sous ce mot de "sexe", notre langue, si riche, produit une polysémie bien fâcheuse. L'ambition de ce volume, qui rassemble les contributions de chercheurs et chercheuses en sciences de la vie et en sciences humaines et sociales est de faire le point sur les connaissances concernant le sexe biologique et ses variations, dont on sait désormais qu'il ne permet pas de séparer les individus en deux catégories bien distinctes. Ce livre veut aussi évaluer l'impact du genre sur le développement du corps des êtres sexués et sur la construction de leur identité. Enfin, il cherche à apprécier dans quelle mesure les croyances liées au genre (bicatégorisation mâle-femelle stricte, supériorité masculine) ont pu influencer les recherches menées sur le sexe biologique. Et les témoignages de personnes intersexes et transgenres apportent sur la question de l'identité sexuée un éclairage complémentaire qui bouscule les "réponses" que donnent le plus souvent la médecine et le droit.
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Lorsque Trauma and Recovery a été publié pour la première fois en 1992, il a été salué comme un travail révolutionnaire. Au cours des années intermédiaires, le volume de Herman a changé la façon dont nous pensons et traitons les événements traumatisants et les victimes de traumatismes. Dans une nouvelle postface, Herman raconte l'incroyable réponse que le livre a suscitée et explique comment les problèmes entourant le sujet ont changé au sein de la communauté clinique et de la culture en général. Traumatisme et récupération apporte un nouveau niveau de compréhension à un ensemble de problèmes généralement considérés individuellement. Herman s'appuie sur ses propres recherches de pointe sur la violence domestique ainsi que sur la vaste littérature des vétérans de combat et des victimes de la terreur politique, pour montrer les parallèles entre les terrorismes privés tels que le viol et les traumatismes publics tels que le terrorisme. Le livre met l'expérience individuelle dans un cadre politique plus large, arguant que le traumatisme psychologique ne peut être compris que dans un contexte social. Méticuleusement documenté et utilisant fréquemment les propres mots des victimes ainsi que ceux des œuvres littéraires classiques et des journaux de prison, Trauma and Recovery est un travail puissant qui continuera à avoir un impact profond sur notre pensée
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Donna Haraway's enduring question—"Why should our bodies end at the skin?" (Haraway 1990, 220)—is ever more relevant in the postmodern era, where issues of bodies, boundaries, and technologies increasingly challenge not only the normative performance of the human subject, but also the very understanding of what counts as human. Critical Disability Studies has taken up the problematic of technology, particularly in relation to the deployment of prostheses by people with disabilities. Yet rehabilitation to normative practice or appearance is no longer the point; instead, the lived experience of disability generates its own specific possibilities that both limit and extend the performativity of the embodied self. I look at what is at stake in the challenge to the Western logos that comes specifically from the capacities of the disabled body, understood not as a less than perfect form of the normative, but as figuring difference in a nonbinary sense. Feminist theory has long contested the isomorphism of the logos, but I go beyond simply setting out the grounds for revaluing multiple variant forms. The feminist turn to Jacques Derrida and Gilles Deleuze opens up the problematic to a celebratory positioning of difference and transcorporeality as the very conditions of life.
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Conférence d'ouverture du colloque « Les femmes dans les sciences humaines : étudier, enseigner, travailler, militer » Date de l’événement : 20 mars 2014 Hélène Charron, chercheure au Conseil du statut de la femme, chercheure associée à la Chaire Claire-Bonenfant de l’Université Laval, et chargée de cours en études féministes et en sociologie.
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Pourquoi n'y aurait-il que deux sexes, un mâle et un femelle ? Ne peut-on pas être à la fois un homme et une femme ? Voici, enfin traduit, l'essai mythique et provocateur qui offrit à la biologiste Anne Fausto-Sterling une notoriété mondiale dans le champ des études sur le genre. S'appuyant sur le cas des hermaphrodites ou "intersexes", reposant de manière radicale les questions du savoir et des violences faites au nom de la norme sociale, elle montre avec force et ironie comment il est possible de libérer les corps de l'emprise du genre
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Informed by intersectionality theory, a tradition that theorizes intersecting power relations of racism, patriarchy, classism and heterosexism, this paper investigates the degree to which race, gender, class and sexuality manifest distinct and interconnected associations with self-reported hypertension in nationally-representative survey data from Canada. Binary logistic regression is used to model the main effects of, and interactions between, race, gender, education, household income and sexual orientation on hypertension, controlling for age, using data from the 2003 Canadian Community Health Survey (n = 90,310). From a main effects (‘additive’) perspective, Black respondents, respondents with less than high school and poorer respondents were significantly more likely than White respondents, university-educated Canadians and wealthier Canadians, respectively, to report hypertension. However, the interactive models indicate that the additive models were poor predictors of hypertension for wealthy Black men, wealthy South Asian women, women with less than a high school diploma and wealthy bisexual respondents, who were more likely than expected to report hypertension, and for poor Black men, poor South Asian women, poor South Asian men and women with a university degree, who were less likely than expected to report hypertension. It appears that, with regard to blood pressure at least, Canadians experience the health effects of education differently by their genders and the health effects of income differently by their identities defined at the intersection of race and gender. This study provides empirical support for the intersectional approach to cardiovascular health inequalities by demonstrating that race, gender, class and sexuality cannot be disentangled from one another as predictors of hypertension.
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Les différences psychologiques entre les sexes suscitent un intérêt considérable, tant dans les milieux de la recherche que dans les médias. On ne compte plus le nombre de publications scientifiques, d’ouvrages de vulgarisation ou de reportages consacrés à ces questions. Pourtant, une large part de l’information diffusée tient davantage du préjugé, du parti pris idéologique, que d’une démarche scientifique rigoureuse. Les femmes seraient ainsi plus douces, mieux disposées à prendre soin des autres, incapables de lire une carte routière, alors que les hommes seraient bons en maths, compétitifs, plus agressifs. Comment expliquer la persistance de tels mythes aujourd’hui encore ?C’est de ce constat, et d’un certain sentiment d’exaspération, qu’est né le présent ouvrage. Il réunit des chercheures de différentes disciplines : neurobiologie, psychologie, sociologie, science politique. S’appuyant, notamment, sur les données les plus récentes en neurosciences et en psychologie comparée des sexes, ces dernières proposent une synthèse des connaissances actuelles et une réflexion sur la différenciation psychologique des sexes, sur l’orientation sexuelle et sur les notions de sexe et de genre inspirée des textes d’auteures féministes. Il ne s’agit plus de savoir si le cerveau a un sexe, mais si cette question est pertinente et, surtout, pour qui ? Des textes de Line Chamberland, professeure au département de sexologie de l’UQAM et titulaire de la Chaire de recherche sur l’homophobie de l’UQAM ; Louise Cossette, professeure au département de psychologie de l’UQAM et membre de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) de l’UQAM ; Chantal Maillé, professeure à l’Institut Simone de Beauvoir à l’Université Concordia et Catherine Vidal, neurobiologiste, directrice de recherche à l’Institut Pasteur de Paris.
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« Il y a deux sexes ! » Ce serait un fait de nature. La biologiste Anne Fausto-Sterling défait cette fausse évidence du sens commun, fut-il scientifique. N’y en aurait-il pas cinq, voire plus ? Ironique, cette proposition n’en est pas moins sérieuse : pour les intersexes, ni tout à fait garçons ni vraiment fille, il en va de leur vie. Va-t-on les faire entrer de force, par la chirurgie, dans l’une ou l’autre catégorie ? Et, quand ils envoient des messages différents, qui, des chromosomes, des hormones, du cerveau ou du squelette, a le dernier mot ? L’enjeu, ce sont les exceptions mais aussi la règle, à savoir tout le monde ! Le partage entre deux sexes est toujours une opération sociale. C’est bien la société qui tranche dans les variations attestées pour donner un sexe au corps. Et, quand le médecin ou le savant parlent de sexe, ou de sexualité, c’est encore la société que l’on entend. Loin d’être neutre, la science est donc toujours située : telle est l’une des leçons de cet ouvrage, devenu un classique depuis sa publication aux Etats-Unis en 2000. La critique du biologisme par une scientifique du sérail trouble nos oppositions convenues –entre genre (social) et sexe (biologique), entre culture et nature. Ainsi ne pourra-t-on plus dire qu’il faut choisir entre féminisme et science. Gai savoir que celui offert par ce livre illustré avec humour et érudition : la biologie, c’est bien la politique continuée par d’autres moyens.
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This article argues that psychoanalytic notions of affect – including ideas of anxiety and melancholia, as well as deconstructive concepts of auto-affection – offer a feminist ethico-politics and a notion of affect as interface. Beyond the confines of the experiential and the positivist, both psychoanalysis and deconstruction provide insights into affect as a technology that understands the subject as porous. I consider works by Derek Jarman and Shirin Neshat to demonstrate the importance of the ethico-politics of affect as interface in contemporary cultural production. Both artists, in the process of considering the spectacular nature of notions of feminist and queer, use images of interface as a way of delimiting the spectacular nature of being and demonstrating the singularity of the event, the desire to fix through framing, and the parergonal nature of framing. The presence of the subject is questioned even as an auto-affection is suggestive of a spectral demand of the ethico-political. In the case of Jarman’s Blue, the denial of image as face in favour of the screen as interface is interrupted by sound and voice, which gesture toward representation as impossible but necessary. In the case of Neshat, the persistence of the photographic – the highly aesthetic self-portrait as mugshot – foregrounds face as interface, as one that questions presence through the insistence of a representational apparatus.