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Note sur la traduction : Considéré comme le premier journal anarcha-féministe d’Amérique du Sud, La Voz de la Mujer paraît à Buenos Aires en 1896-1897 : il s’agit d’une publication semi-clandestine en raison du plaidoyer pour l’action directe qu’elle contient. Les rédactrices y critiquent de manière véhémente la religion, la société capitaliste et les inégalités entre hommes et femmes, d’où la devise « Ni dieu, ni patron, ni mari ». Nous reproduisons ici les éditoriaux des numéros 1, 2, 3, 4, 5 et 7 – le numéro 6 n’étant plus accessible. À plusieurs moments, nous avons fait le choix de l’écriture inclusive. Bien que volontairement anachronique, ce choix permet de souligner les intentions féministes des rédactrices et leurs idées novatrices concernant la maternité, le mariage et l’amour libre, et leur dénonciation du sexisme des militants anarchistes. La traduction cherche également à adapter certaines formules orales au contexte québécois du 21e siècle.
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Même si la misogynie et les agressions sexuelles sont des problèmes bien connus et depuis longtemps dénoncés par des féministes militant dans les réseaux de gauche et d’extrême-gauche, les textes d’analyse sur l’antiféminisme de gauche restent relativement rares dans la vaste production d’études sur l’antiféminisme en général
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Note sur la traduction : L’autrice britannique George Eliot (1819-1880), née Mary Ann Evans, est une intellectuelle et romancière qui a marqué la littérature victorienne. Ses romans, parmi lesquels on retrouve The Mill on the Floss (1860), Silas Marner (1861) et Middlemarch (1871- 72), ont connu un grand succès de son vivant. L’existence d’Eliot est frappée par l’ambivalence : si, dans ses écrits et ses romans, elle défend les valeurs chrétiennes de la bonne société britannique, elle mène une vie à leur encontre, entretenant des relations illicites et vivant la plus grande partie de sa vie avec George Lewes, un homme marié. D’ailleurs, malgré leur vertu, ses héroïnes sont bien souvent en porte-à-faux avec leur milieu social. Avant de pratiquer la fiction, elle a traduit des traités philosophiques tels quel L’Éthique de Spinoza et contribué à des publications intellectuelles comme la Westminster Review, où elle fait paraitre en 1856 l’essai cidessous traduit, « Silly Novels by Lady Novelists ». Dans une description satirique où elle recense les différentes espèces de « romans idiots de dames romancières » qui pullulent en librairie, Eliot critique en filigrane les marges étroites laissées aux héroïnes, érigées en irréalistes figures de l’idéal féminin. Elle reproche aussi aux critiques littéraires d’encenser l’idiotie au profit de l’intelligence, exposant le double standard auquel sont exposées les productions littéraires féminines
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Initié sous l’égide de l’Institut de recherches et d’études féministes de l’Université du Québec à Montréal (IREF-UQAM), le projet Pour une diversification des voix féministes dans l’enseignement francophone: traduction de textes théoriques à des fins pédagogiques cherche à rendre disponible à la communauté universitaire francophone des textes théoriques en provenance des études féministes, queers et décoloniales. L’objectif est de valoriser la diffusion de textes encore peu lus et étudiés dans la recherche en langue française, ainsi que de promouvoir des écrits de personnes historiquement marginalisées qui ne sont toujours pas disponibles en français. Soucieuses d’accroître la diversité et l’inclusion des voix minorisées dans la recherche féministe francophone, les membres de l’équipe souhaitent faire traduire des textes fondateurs issus des marges. Ce projet est actuellement mené par des chercheuses cisgenres eurodescendantes qui désirent se positionner en alliées et faciliter le partage d’expériences et de sensibilités différentes des leurs. En cohérence avec cette démarche, toutes les étapes de production des textes se veulent les plus inclusives possibles, dans le but de mettre en place un vivier d’échange, de transfert et de collaboration entre traducteurices, réviseur∙es et lecteurices sensibles issu·es d’une diversité d’expériences (de sexe, de genre, de race, etc.). Par ailleurs, la « Note sur la traduction » qui accompagne chacun des textes témoigne en toute transparence du processus de production des textes et détaille les choix posés par l’équipe. ISSN 2818-0704
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Note sur la traduction: En 1831, la militante et conférencière afro-américaine Maria Stewart publie le pamphlet « Religion and the Pure Principles of Morality » dans le journal abolitionniste The Liberator. Elle y promeut l’autodétermination et le droit à l’éducation des personnes afro-américaines. Ses idées féministes et abolitionnistes ne font aucun doute : elle invite sa communauté à se lever et à lutter pour sa dignité. Fervente chrétienne, Stewart intègre également dans son texte une série de références à l’Ancien Testament. De nombreuses recherches conjointes dans la Bible du Roi Jacques (aussi appelée King James Version [1611]) et dans la traduction de Louis Segond (1880) ont ici été menées afin de restituer au mieux ces emprunts. De plus, outre une occurrence du terme « homme », employé au début du texte comme synonyme d’« humain » afin d’en illustrer le caractère exclusif, nous avons fait le choix de l’écriture inclusive. Bien que volontairement anachronique, ce choix permet de souligner les intentions féministes de Stewart et son engagement pour celles qu’elle nommait « les filles d’Afrique »
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En 1893, la journaliste afroaméricaine Ida B. Wells fait paraître un volume intitulé The Reason Why the Colored American is not in the World’s Columbian Exposition, autopublié par l’autrice et agrémenté d’une introduction de la main du militant antiesclavagiste Frederick Douglas, ainsi que d’un chapitre conclusif rédigé par F. L. Barnett. Après avoir commenté la constitution des Noirs comme une classe dominée, et relevé la manière dont l’esclavage s’est renouvelé après la guerre civile américaine à travers le travail forcé des prisonniers, Wells s’attaque à la question de la justice populaire raciste des lynchages avec « La loi de Lynch ».
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Dans le champ littéraire, la traduction est depuis toujours partout présente, mais régulièrement invisibilisée. Or, les œuvres traduites sont, lors de leur annexion à la langue-culture d'accueil, appelées à s'insérer dans ce nouveau champ littéraire, ce qui signifie fréquemment - et c'est notamment le cas dans la littérature française - que leur propos et leur forme doivent changer pour répondre à un nouvel horizon d'attente. Phénomène culturel complexe, la traduction littéraire relève de plusieurs facteurs, du climat politique à la normativité linguistique, en passant par l'état du champ littéraire d'accueil et les états d'âme des différents sujets impliqués, toutes ces forces se conjuguant pour tirer l' œuvre vers une lecture ou l'autre. L'exemple des romans de Jane Austen est parlant : autrice des plus respectées en Grande Bretagne, où son style unique l'a hissée au panthéon des écrivains, elle est souvent classée en France parmi les auteurs de romans à l'eau de rose. Ce sont les modalités sociohisroriques et littéraires de cette chute positionnelle qui constitueront le cœur de la présente thèse. Cette translation, qui fait passer Austen du sérieux au banal, n'est certainement pas sans rapport avec l'engagement protoféministe de l'autrice : en effet, à travers tous ses romans, elle met à mal le système patriarcal en dénonçant - subtilement et avec ironie - les conséquences, pour les femmes, de la mécanique du mariage et de la transmission patrimoniale des biens. Les traces de cette prise de position auront-elles disparu dans les traductions françaises? Je m'intéresserai donc, dans la présente recherche, à l'inscription textuelle de cette traversée parfois ratée de la Manche. Par exemple, le style de l'autrice, foisonnant d'ironie et d'humour, a souvent été gommé au profit d'une prose plus classique ou encore plus romantique, en accord avec la conception française de l'art romanesque au féminin. Or, c'est précisément cette posture ambigüe qui permet à Austen de critiquer la société qui l'entoure et les contraintes qu'elle impose aux femmes. Par l'analyse textuelle de différentes versions françaises de trois de ses romans, soit Northanger Abbey (tl 818 [1803]), Pride and Prejudice (1813) et Persuasion (tl818), qui jalonnent les deux derniers siècles, je montrerai comment ces œuvres ont été soumises, au fil du temps, à différents systèmes normalisateurs visant leur annexion. Cette étude diachronique me permettra d'observer directement les mécanismes de la traduction et de la retraduction, parfois théorisés, mais pas assez souvent soumis à l'épreuve de l'analyse textuelle. Grâce aux éléments théoriques et contextuels rassemblés dans la présente recherche, je serai à même d'expliquer les intentions derrière les différents choix effectués par les traducteurs. Je pourrai ainsi contribuer à faire entendre, à travers le voile qui sépare les langues, la voix unique d'Austen. Ainsi accumulés, les résultats de ces trois études traductologiques constituent en soi une histoire récente de la traduction romanesque, puisque mon corpus, qui s'étend de 1821 à 2016, soit près de deux siècles, suit de près l'essor du roman en Europe et peut donc témoigner de l'évolution des pratiques traductives durant cette période, de la crise éditoriale de 1830 à l'essor du livre qu'a connu la France à partir de 1945. Ce type d'analyse, menée sous le mode diachronique plutôt que synchronique, est inédit pour l'œuvre d'Austen, et très rare dans le domaine général de la traductologie, où les études par corpus sont le plus souvent menées sous le mode assisté par ordinateur plutôt qu'en se penchant, comme je l'ai fait ici, sur des extraits sélectionnés pour leur idiosyncrasie. Cette recherche montrera que la traduction n'est pas qu'un principe idéologique ou un objet théorique, mais aussi une pratique tout à fait réelle, qui s'accomplit à travers une chaine de lecteurs menant à l'expression - ou plutôt à la réexpression - commune du texte original. Bien différente d'une simple reproduction, la (re)traduction est une (ré)interprétation qui fixe fugacement, avec plus ou moins de profondeur, le sens de cet original. Chaque événement traductif est une réactivation, une relecture de l'œuvre source qui, à la fois, répond de et participe à l'horizon d'attente des lecteurs. De même, chaque réimpression d'une traduction déjà parue est tout de même une réactualisation de l'œuvre, étant donné l'invisibilité chronique du traducteur. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : TRADUCTION LITTÉRAIRE ; VOIX AUCTORIALE ; RETRADUCTION ; JANE AUSTEN ; LECTURE ; FÉMINISME
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D'après le roman de Jørn Riel. Deux familles inuites se rencontrent pour une fête estivale. La nourriture est abondante et l'avenir semble prometteur, mais Ningiuq, une vieille femme forte et sage, ne cesse de s'inquiéter. Elle voit son monde comme fragile et le traverse avec un sentiment d'effroi omniprésent. Ningiuq part avec son petit-fils vers une île isolée, où ils sèchent les prises et les stockent pour l'hiver. La tâche est terminée et la saison chaude touche à sa fin, car ils attendent en vain que les autres viennent les chercher.