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George Sand et Colette sont connues pour avoir publié des ouvrages dévoilant un grand modernisme et un engagement sur la question des relations entre les sexes. Cet ouvrage dévoile qu'alors que le XIXe et le début du XXe siècle se focalisaient surtout sur des revendications féministes visant la libération des femmes, ces deux auteures cherchaient aussi à dénoncer les codes traditionnellement imposés à tous les individus et à leur identité. Alors que le concept d'identité de genre n'était pas clairement théorisé à l'époque, leurs écrits suggèrent que Sand et Colette avaient déjà l'intuition que les hommes comme les femmes pouvaient être victimes des lois sociales fondées sur la différence sexuelle. Elles dénonçaient les limites que la société imposait aux sujets selon leur sexe et subvertissaient les schémas traditionnels de la formation identitaire. Pour cela, elles présentaient souvent la bipolarité des structures patriarcales comme une construction artificielle, elles mettaient en scène de nouveaux modèles de "féminité", de "masculinité" et de sexualité et elles démontraient une indéniable volonté de rupture et de remise en cause des traditions. Cette étude met aussi en évidence comment ces subversions successives peuvent être lues comme des présentations très modernes d'une identité de genre perçue comme une structure en constante mutation qui désavoue les inscriptions traditionnelles et normalisées. De manière étonnante, les illustrations d'expressions identitaires individuelles et plurielles chez Sand et l'élaboration d'un nouvel ordre des identités chez Colette rapprochent leurs écrits de théorisations contemporaines du genre.
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Au cours des deux dernières décennies, la ville de Madrid a été marquée par la fierté, le féminisme et la mondialisation, mais aussi par les vestiges du machisme nourri pendant les longues années de la dictature de Franco. Crossing through Chueca examine comment la culture littéraire lesbienne s'inscrit dans ce mélange depuis la fin du mouvement contre-culturel la movida madrileña en 1988 jusqu'à la marche sur le mariage gay en 2005. Jill Robbins parcourt les différents espaces littéraires de la ville associés à la culture queer, en particulier le quartier gay de Chueca, révélant à quel point il est le produit d’interrelations – un site sillonné par une multiplicité de sujets qui le constituent comme un espace queer à travers la négociation de leurs identités sexuelles, raciales, de genre et de classe. Robbins reconnaît Chueca comme un espace politique également, un refuge contre l'homophobie. Elle montre également comment les pratiques spatiales et littéraires de Chueca sont liées aux enjeux économiques. En examinant comment les identités sexuelles des femmes sont devenues visibles dans et à travers le phénomène Chueca, ce travail est un exemple révélateur d'études queer transnationales au sein du débat occidental plus large sur le genre et la sexualité.
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Dans L'Usage de la vie, Christine Angot soulève le fait que la littérature française est aujourd'hui accusée de nombrilisme. Selon nombre de critiques littéraires, les écrivains actuels ne s'intéresseraient qu'à eux-mêmes et à leur propre histoire, comme en fait preuve la place importante qu'occupe l'autofiction dans la production contemporaine. Alors que, d'une part, nous avons l'impression que la littérature n'aborde plus de front les questions sociopolitiques et les évacue, il apparaît que, d'autre part, l'engagement social se joue maintenant à un autre niveau. En effet, plusieurs théoriciens poststructuralistes issus de diverses disciplines des sciences sociales sont d'avis que nous assistons à un déplacement du pouvoir, qui passe des hautes sphères de décision à l'individu. Ce dernier est non seulement soumis aux normes et aux règles qui régissent la société, mais participe à leur diffusion et, conséquemment, à leur transformation. À cet égard, Christine Angot, une des auteures actuelles le plus souvent accusée de narcissisme, se défend pourtant d'écrire des livres qui ne parlent que d'elle. Au contraire, le contenu autobiographique permet l'expression d'une pensée politique qui passe par une réflexion sur ce qu'est l'identité. Ce mémoire s'intéressera à l'oeuvre de cette écrivaine française, et plus particulièrement au roman L'Inceste paru en 1999 et qui l'a propulsée à l'avant-scène du monde littéraire. De façon générale, ses ouvrages, narrés à la première personne, mettent en scène un personnage éponyme qui, selon toute apparence, livre un récit personnel de son expérience incestueuse thème qui revient au fil de ses publications. Cependant, si l'auteure s'attache à inclure des portions de sa vraie vie dans son univers fictif, c'est bien pour provoquer une réflexion chez le lecteur sur la nature du texte littéraire et sur la coïncidence à soi. Nous démontrerons ainsi de quelle manière le sujet Angot parvient à remettre en cause le concept même d'identité sur lequel repose la structure sociale. Ce questionnement prendra forme autour de la figure de l'inceste qui permettra de mieux comprendre la portée politique de l'oeuvre de Christine Angot. Dans cette perspective, l'inceste cessera donc de référer uniquement à l'expérience que l'auteure a vécue adolescente, mais renverra de plus en plus à une figure qui permet de questionner la notion de sujet cartésien. En somme, ce mémoire se penchera sur les implications politiques qu'entraîne une telle conception du sujet dans L'Inceste, et aux différents processus de déplacements et de resignifications que met en scène Angot; bref, le potentiel subversif du projet angotien sera au coeur de cette analyse. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Christine Angot, Inceste, Identité, Politique, Subversion.
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Ce mémoire analyse les représentations de l'amour dans trois textes autobiographiques d'Annie Ernaux: « Fragments autour de Philippe V. », L'occupation et L'Usage de la photo. L'amour est ici considéré comme une problématique féministe, dans la mesure où, comme le montre un préambule théorique, le modèle romantique impliquant notamment l'idéal de la fusion, cette abolition de soi dans l'autre, est une construction historique et politique qui tend à nuire aux femmes. Malgré la possibilité pour celles-ci de choisir leur partenaire ou de rompre, ce modèle demeure encore très influent aujourd'hui. Néanmoins, l'emprunt à différentes théories sociologiques permet d'envisager la mise en couple à la fois comme un processus contraignant et comme un espace d'évolution dans la définition de soi, puisqu'il est possible de prendre conscience des schèmes préconstruits et de s'en distancier. La principale hypothèse défendue est celle d'une trajectoire en trois états du sujet féminin, qui jouirait d'abord dans le premier texte d'une autonomie apparente lors de la séduction et des débuts du couple, puis qui se révélerait profondément hétéronome dans sa relation amoureuse et même après la fin de celle-ci dans L'occupation, pour ensuite tenter, avec L'Usage de la photo, de bâtir un nouveau rapport à l'amour qui serait plus équilibré et ne reposerait pas sur une dissymétrie des rôles amoureux. Dans ce demier texte qui comprend plusieurs photographies, la déconstruction imaginaire du genre sexuel contribue au dépassement du modèle conjugal, puisque celui-ci implique des rôles spécifiques pour chacun des sexes. L'analyse montre que les trois textes sont marqués, à des degrés variables, par des allers-retours entre les normes relatives au modèle traditionnel dans lequel la narratrice a été socialisée et une distanciation critique par rapport à ce modèle. Cette distanciation opère surtout au moment de l'écriture, caractérisée par son aspect antisentimental, parfois presque documentaire, qui favorise la conscientisation. L'écriture d'Ernaux sera également étudiée en lien avec celle de ses amants impliqués dans chacun des textes de notre corpus. « Fragments autour de Philippe V. » et L'occupation ont chacun provoqué des réponses dé Philippe Vilain, lequel s'efforce de défendre une autre image de lui et de la relation amoureuse, de même qu'une conception plus traditionnelle de l'amour hétérosexuel en général. Ces réactions rendent encore plus perceptibles la dimension féministe des textes d'Ernaux et la présence implicite d'une lutte des sexes derrière le mythe de l'amour. L'Usage de la photo, quant à lui, a été coécrit avec Marc Marie, dont l'écriture paraît au contraire s'harmoniser avec celle d'Ernaux. Néanmoins, il ne s'agit pas de fusion, puisque les auteurs signent chacun des sections respectives et développent ainsi une écriture autobiographique en parallèle qui est le lieu d'une introspection. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Annie Ernaux, Amour, Couple hétérosexuel, Féminisme, Modèle romantique, Rapport de pouvoir, Philippe Vilain.
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Les deux textes réédités ici pour la première fois ensemble sont sans doute les écrits les plus célèbres d’Hélène Cixous : publiés en 1975, mais inaccessibles en français depuis plusieurs décennies, Le Rire de la Méduse et Sorties ont fait le tour du monde. Traduits très vite en anglais, ensuite dans des dizaines d’autres langues, ils sont devenus des classiques de la théorie des genres (gender theory), et ont fait de leur auteur l’une des chefs de file du « New French Feminism ». Ces textes qui annoncent une nouvelle approche de la vieille question de la différence sexuelle ont eu une nombreuse descendance, surtout dans leur diaspora extra-francophone, dans tous les champs de recherches qui sont issus du féminisme et de la lutte des femmes des années 1970 : women’s studies, gender studies, queer theory. Ils figurent dans un grand nombre d’anthologies, et ils sont incontournables dans les programmes des cursus universitaires touchant aux problématiques théoriques et politiques de la sexualité et de la différence sexuelle. L’« événement » inouï que représenta et que continue à représenter ce double texte, dans de nouveaux espaces ou dans de nouvelles générations de lecteurs, provient de sa combinaison inédite et merveilleusement réussie de la réflexion philosophique, de l’écriture poétique et du manifeste politique. En France, ce texte parut à un moment où le mouvement « féministe » était en pleine effervescence. Hélène Cixous en faisait déjà partie, autant par ses écrits antérieurs que par son activité politique surtout au sein de l’Université. On sait qu’après avoir fondé en 1968 la structure enseignante de l’Université de Paris-VIII, elle y avait créé en 1974 le premier Doctorat en Études féminines d’Europe. Cependant, Le Rire de la Méduse parlait une autre langue et adoptait des positions bien plus révolutionnaires que les textes féministes qui le précédèrent, l’entourèrent ou même le suivirent. Son inclusion dans un numéro de la revue L’Arc élaboré par Catherine Clément et consacré à Simone de Beauvoir rend un son presque ironique, étant donné la distance qui sépare l’écriture et les positions d’Hélène Cixous de l’auteur objet de cet hommage. Le Rire de la Méduse prend bien sûr la défense des « femmes » à un moment où, comme Cixous elle-même l’a maintes fois rappelé, il fallait se prononcer haut et fort contre les structures patriarcales qui les opprimaient – bien que, dès le début, le texte nous prévienne contre l’existence d’une « femme générale, une femme type ». Ici, Hélène Cixous déconstruit deux « mythes » qui ont défini la féminité de façon négative tout au long de l’histoire. Le premier est celui qui qualifie la femme de « continent noir », laissant entendre qu’elle doit être pénétrée, colonisée, pour être connue et cartographiée, pour apprivoiser sa différence comme celle de tous les autres sujets hors norme. Freud va jusqu’à affirmer que la femme et sa sexualité sont une « énigme ». Le Rire de la Méduse déclare que « Le “Continent noir” n’est ni noir ni blanc ni inexplorable ». Il s’attaque ensuite au second faux mythe, celui de la femme fatale représentée par la figure mythologique de Méduse : « Il suffit qu’on regarde la méduse en face pour la voir : et elle n’est pas mortelle. Elle est belle et elle rit ». Le Rire de la Méduse parle à la première personne du pluriel et s’adresse aux « femmes », mais cela ne signifie pas que son discours exclut les « hommes ». En fait, et c’est l’originalité majeure du texte, sous ces dénominations Cixous ne se réfère pas aux deux sexes dans un sens biologique : elle souligne que les différences sexuelles, toujours au pluriel puisqu’elles sont multiples – il ne s’agit surtout pas simplement d’une opposition binaire –, traversent tous les individus, dans un mouvement perpétuel. La libération, autant pour les « hommes » que pour les « femmes », ne peut donc venir que de la déconstruction des structures phallogocentriques. Et cela ne peut se faire que grâce à l’écriture, qui est dite « féminine », c’est-à-dire inappropriable, expatriée, quand « elle se sauve » comme le dit Hélène Cixous, quand elle échappe à ces structures prépondérantes dans la pensée et la culture, que l’auteur s’appelle Jean (Genet) ou Marguerite (Duras). Le Rire de la Méduse nous invite puissamment à lirécrire – selon le beau néologisme créé plus tard par Cixous – « pour se forger l’arme antilogos », libérant ainsi notre pensée de même que notre corps (« Texte, mon corps » est une de ses belles phrases). Marta Segarra
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Les luttes en faveur des droits des femmes sont mises en lumière au fil des siècles à travers un choix de textes de Simone de Beauvoir, Olympe de Gouges, Théroigne de Méricourt, Susan B. Anthony, Elisabeth Stanton, etc.
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Accès à l'instruction, droits civils et politiques, équité des salaires, divorce: depuis des siècles, les femmes n'ont cessé de se battre pour obtenir l'égalité avec les hommes. Bien avant l'apparition du mot "féminisme", cette lutte fut d'abord un combat de plume, porté par des personnages singuliers engagés dans les controverses de leur temps. Ce sont leurs voix passionnées que ce recueil donne à entendre, de Marie de Gournay, "fille d'alliance de Montaigne", à l'icône qu'est devenue Simone de Beauvoir, en passant par Condorcet, Olympe de Gouges, Mary Wollstonecraft, Charles Fourier, Flora Tristan, John Stuart Mill, Madeleine Pelletier...
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Si les rapports intimes entre les femmes ont toujours existé, comment expliquer leur absence dans le discours critique littéraire français malgré la foulée des études récentes sur les femmes, des études gays et lesbiennes et des études queers ? Voulant remédier à cette absence, ce livre retrace une généalogie de l’intimité féminine dans la littérature française du dix-septième siècle. Suivant une lecture qui s’inspire des études lesbiennes et queers, il explore l’effet d’un héritage androcentré sur l’intimité féminine au Grand Siècle, telle qu’elle a été envisagée par l’imaginaire d’Honoré d’Urfé dans L’Astrée et d’Isaac de Benserade dans Iphis et Iante. L’anxiété masculine qui se dégage de leurs représentations contraste avec la célébration de l’intimité féminine chez Madeleine de Scudéry dans Mathilde (d’Aguilar) et chez Charlotte-Rose de Caumont de La Force dans Plus belle que fée, deux œuvres qui élargissent les possibilités érotiques au sein des rapports intimes entre femmes au-delà de ce que les écrivaines avaient auparavant osé.
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This book represents the first comprehensive collection of essays in English dedicated entirely to the study of lesbian inscriptions in francophone society and culture. Spanning the period from the early nineteenth to the twenty-first century, the volume offers a range of interdisciplinary perspectives on ways in which lesbianism has been represented and represented itself, with essays on poetry and the novel, contemporary film and television, photography and architecture. These essays will appeal to students and scholars of gender studies and French literature and culture.
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Dans la lignée de l'autofiction. En un seul paragraphe, une interminable confession destinée à l'oreille d'un psychanalyste. S'y dessine un portrait fort proche de celui de l'auteure, celui d'une femme à cheval entre l'Algérie et la France, qui évoque sa famille, ses peurs, ses amours (l'Amie), le métier d'écrire.
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J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui ne sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas. V.D.
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Figures emblématiques des années 1900, les saphistes sont associées aux premiers balbutiements d'un féminisme qui dérange et qui, par réaction, nourrit d'inépuisables fantasmes. Objets de scandale ou héroïnes, elles inspirent artistes et poètes. C'est l'ensemble de ces représentations ambiguës qui sont ici analysées.
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Avec Les Guérillères et Le Corps lesbien, l'œuvre littéraire de Monique Wittig a irradié le mouvement féministe et lesbien en train de naître. En 1978 et 1979, deux nouveaux textes théoriques de Monique Wittig faisaient sensation : " On ne naît pas femme " et " La Pensée straight " qui se conclut par ces mots : " Il serait impropre de dire que les lesbiennes vivent, s'associent, font l'amour avec des femmes car la femme n'a de sens que dans les systèmes de pensée et les systèmes économiques hétérosexuels. Les lesbiennes ne sont pas des femmes. " Pour la première fois, un point de vue lesbien politique était affirmé à haute voix sans circonlocution ni métaphore. Au delà même de la scission politique et théorique qu'elle entraîna, cette simple phrase " les lesbiennes ne sont pas des femmes " eut un effet catalyseur. La force du colloque de juin 2001 est d'avoir su insérer ces réflexions et analyses littéraires dans des perspectives qui concernent l'histoire contemporaine des lesbiennes, leurs mouvements politiques, les enjeux et les polémiques qui les intéressent.
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Pendant des millénaires, tout paraissait simple : aux hommes la création, aux femmes la procréation ; aux hommes l'esprit et aux femmes le corps. L'émancipation féminine a bousculé cette distribution des rôles et mis à mal des métaphores séculaires : la muse féminine, l'œuvre d'art comme amante ou comme " enfant " de l'artiste. Mais trouver un nouveau modus vivendi n'est pas facile pour autant. Mettant à profit une certaine et curieuse forme de clairvoyance liée, dans son esprit, aux métamorphoses de son corps de femme enceinte, Nancy Huston s'est penchée sur les histoires souvent douloureuses de Sand et Musset, Virginia et Leonard Woolf, Scott et Zelda Fitzgerald, Sartre et Beauvoir. Le récit de ses recherches sur les couples d'écrivains et le journal de sa propre grossesse se croisent, se répondent et se complètent pour évoquer les mystères de l'amour, de l'inspiration, du couple et de la création.