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Il existe plusieurs formes de sorcellerie. L’une agit dans le sens de la destruction de la santé des êtres vivants et des milieux ; une autre, dans le sens de son amélioration. Ce livre se range résolument du côté de cette dernière. La lumière des sorcières y brille comme la lumière de vies affranchies, en porte-à-faux avec les normes hétérocis et l’ordre patriarco-colonial. Pourtant, ce n’est pas sur la figure de la sorcière que porte cet essai, mais sur une grande variété de textes littéraires en tant que contributions à une sorcellerie anti-oppressive appelée ici sorcellerie de l’émancipation. Plus d’une cinquantaine de récits, de pièces de théâtre, d’essais, de poèmes, de chansons – de Maya Angelou à Édouard Louis en passant par Bikini Kill – sont ici examinées sous un nouvel éclairage non pas en tant que paroles de sorcières, mais en tant que paroles sorcières en elles-mêmes. Sorcières parce qu’elles produisent, activent, mettent en circulation des agencements qui donnent la vie ou la libèrent là où elle est séquestrée, comprimée, oblitérée. « La sorcellerie de l’émancipation n’envoûte pas, ne sidère pas, n’emprisonne pas. Ses opérations sensibles et intelligibles consistent plutôt à canaliser, à amplifier l’énergie vitale et le pouvoir-du-dedans, de là à orienter le sens des événements vers un surcroît de vie plurielle et autodéterminée. »
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Dans Le potentiel transformateur des livres d'images pour enfants LGBTQ+, Jennifer Miller identifie une archive de plus de 150 livres d'images pour enfants en anglais qui représentent explicitement Identités, expressions et enjeux LGBTQ+. Ces archives sont ensuite analysées pour explorer l’évolution des personnages et contenus LGBTQ+ des années 1970 à nos jours. Miller décrit les tropes dominants qui émergent dans le domaine pour analyser les changements historiques dans les pratiques de représentation, qu'elle suggère parallèlement à des changements socioculturels plus larges dans la visibilité des identités LGBTQ+. De plus, Miller considère les contraintes et possibilités matérielles affectant la production, la distribution et la consommation de livres d’images pour enfants LGBTQ+ des années 1970 à nos jours. Ce travail fondateur définit le domaine des livres d'images pour enfants LGBTQ+ de manière approfondie, mais accessible. En plus de jeter les bases de recherches plus approfondies, Le potentiel transformateur des livres d'images pour enfants LGBTQ+ présente une optique de lecture, un optimisme critique, utilisé analyser le potentiel de transformation des livres d'images pour enfants LGBTQ+. De nombreux textes restent attachés à des formes familiales hétéronormatives et à des modèles de réussite racisés et classés. Cependant, en considérant ce que ces livres apportent au monde, ainsi que les aspects problématiques du monde qui y sont reproduits, Miller soutient que les livres d'images pour enfants LGBTQ+ sont un projet essentiel de création du monde et cherchent à inaugurer un monde transformé ainsi que d'importantes archives historiques qui reflètent les changements matériels et représentationnels dans les compréhensions dominantes et sous-culturelles du genre et de la sexualité.
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In Lesbian Potentiality and Feminist Media in the 1970s, Rox Samer explores how 1970s feminists took up the figure of the lesbian in broad attempts to reimagine gender and sexuality. Samer turns to feminist film, video, and science fiction literature, offering a historiographical concept called “lesbian potentiality”—a way of thinking beyond what the lesbian was, in favor of how the lesbian signified what could have come to be. Samer shows how the labor of feminist media workers and fans put lesbian potentiality into movement. They see lesbian potentiality in feminist prison documentaries that theorize the prison industrial complex’s racialized and gendered violence and give image to Black feminist love politics and freedom dreaming. Lesbian potentiality also circulates through the alternative spaces created by feminist science fiction and fantasy fanzines like The Witch and the Chameleon and Janus. It was here that author James Tiptree, Jr./Alice B. Sheldon felt free to do gender differently and inspired many others to do so in turn. Throughout, Samer embraces the perpetual reimagination of “lesbian” and the lesbian’s former futures for the sake of continued, radical world-building.
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Tout au long du XVIIIe siècle en Grande-Bretagne, les lecteurices, les écrivain.e.s et les amateurices de théâtre étaient fasciné.e.s par les femmes qui s'habillaient avec des vêtements pour hommes - depuis les actrices sur scène qui mettaient en valeur leurs jambes galbées dans des culottes d'homme jusqu'aux histoires de vaillantes femmes soldat.e.s et de femmes pirates impitoyables. Couvrant les genres allant des pièces de théâtre, des romans et de la poésie aux brochures et aux affiches, la femme travestie en est venue à signaler plus que l'indépendance féminine ou les comportements non conventionnels ; elle est également venue signaler un investissement dans les intimités féminines de même sexe et les désirs saphiques. Sapphic Crossings révèle comment divers textes britanniques de l'époque associent le travestissement féminin à la possibilité passionnante de relations intimes et incarnées entre personnes de même sexe. Ula Lukszo Klein reconsidère le rôle des désirs lesbiens et leur structuration à travers des incarnations transgenres comme étant crucial non seulement pour l'histoire de la sexualité mais aussi pour la montée des concepts modernes de genre, de sexualité et de désir. Elle incite les lecteurices à repenser les racines du lesbianisme et des identités transgenres d’aujourd’hui et introduit de nouvelles façons de penser la sexualité incarnée dans le passé.
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Performing Auto/biography: Narrating a Life as Activismanalyzes the rhetorical strategies employed in five authors' auto/biographical texts, examining their representations of identities and the public implications of writing individual identity. Exploring the ways race, class, culture, ethnicity, gender, and sexuality might affect the form(s) in which writers choose to write (e.g., memoir, fictional autobiography, poetry), questions how autobiographers challenge notions of genre, truth, and representation. This builds on the argument that constructing identity is a Performing Autobiography performance, one that can simultaneously use and subvert traditional notions of rhetoric and genre. By examining the auto/biographical texts of Zora Neale Hurston, Audre Lorde, Dorothy Allison, Joyce Johnson, and Shirley Geok-lin Lim together, the book theorizes self-representation and genres as rhetorical performances, and therefore their texts can be seen as "performative auto/biography"--transgressive archives where readers are asked to consider their own identities and act accordingly. In doing so, this book contributes to growing theories in feminist rhetorics and auto/biography studies, arguing that these performative genres advocate for life narratives as political and social activism.
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En plus d’offrir un portrait des productions culturelles queer au Québec tant francophones qu’anglophones, dont certaines autochtones, cet ouvrage s’attarde à révéler le caractère queer de celles qui ne le sont pas de facto. Il se présente comme un manuel de référence sur le sujet, avec des essais critiques – qui portent autant sur la littérature et le monde du spectacle que sur les arts médiatiques ou la presse gay – et des textes expérimentaux – fictions, dessins, récits autobiographiques. Plus de 27 œuvres de fiction publiées entre 1965 et 2017 y sont analysées sous différents aspects, avec des méthodologies diverses, mais toujours sous l’éclairage queer (un terme à la nature instable, paradoxale, que calque la forme éclatée de l’ouvrage). Du polyamour à l’inceste, en passant par le racisme, l’urbanité, le suicide, le non-désir d’enfant, l’alimentation ou les processus de production, le queer met en scène des personnages hétéros ou homosexuels, intersexués, cis, trans, travailleur·euse·s du sexe, gros et plusieurs autres… Cette juxtaposition d’états, de genres, de thèmes, de formes et de pratiques constitue l’une des forces de ce livre qui intéressera bien sûr un lectorat d’intellectuel·le·s et de personnes issues des communautés LGBTQIA2S+, mais pas seulement. Il deviendra, sans nul doute, une ressource indispensable pour l’enseignement de nouvelles perspectives dans le cadre des sciences humaines et sociales.
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Writing Shame examine l'intersection de la honte, du genre et de l'écriture dans la littérature contemporaine. À travers la lecture d’un éventail de textes récents – littéraires et populaires, fictionnels et autofictionnels, réalistes et expérimentaux – le livre retrace une culture occidentale contemporaine de la honte. La honte est présentée ici comme une émotion d'auto-évaluation, une expérience particulièrement sociale et un affect culturellement omniprésent, particulièrement pertinent pour comprendre les constructions contemporaines de la subjectivité de genre. , les expressions et les expériences du désir sexuel, les complexités de l'incarnation et les processus sociaux d'altérité. Le livre dévoile ainsi la triangulation complexe de la honte, du genre et de l’écriture, et intervient avec force dans les débats féministes et queer des trois dernières décennies. Partant du principe que la honte ne peut être surmontée ou abandonnée, et arguant que la féminité et la honte sont totalement et nécessairement imbriquées, Writing Shame examine l'écriture qui explore et habite cet état de honte, compte tenu des effets dissonants de telles explorations sur et au-delà de la page.
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Les filles sont bien traitées, rue Sub Rosa. Elles n’ont jamais faim, jamais froid, jamais mal. Elles sont entre de bonnes mains, des mains qui leur tendent tout ce dont elles ont besoin… à une condition. Il faut accepter de combler les désirs des hommes de la ville venus faire un tour dans ce lieu surnaturel, caché, où leurs fantasmes deviennent réalité – pourvu, bien sûr, qu’ils aient un peu d’argent sur eux. Petite a tout pour se tailler une place de choix parmi les Splendides de Sub Rosa. Mais parviendra-t-elle à oublier sa vie d’avant et à exploiter son don au service de sa nouvelle maison?
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"Ils sont tournés les uns vers les autres. Ils s'observent et s'écoutent. Ils s'échangent des idées, des armes, de l'argent ou des femmes. Dans cet univers clos réservé aux hommes, le pouvoir se relaie et se perpétue à la façon d'une chorégraphie mortifère. Le boys club n'est pas une institution du passé. Il est bien vivant, tentaculaire : État, Église, armée, université, fraternités, firmes... et la liste s'allonge. À la manière d'une chasse à l'image, c'est dans les représentations au cinéma et à la télévision que Martine Delvaux le traque. Véritable plongée en eaux noires, ce livre nous invite à considérer l'entre-soi des hommes comme un phénomène régressif. Un dispositif à profaner, déconstruire, refuser, parce que nos vies comptent"--Page 4 de la couverture.
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In a lecture delivered before the University of Oxford’s Anglo-French Society in 1936, Gertrude Stein described romance as “the outside thing, that . . . is always a thing to be felt inside.” Hannah Roche takes Stein’s definition as a principle for the reinterpretation of three major modernist lesbian writers, showing how literary and affective romance played a crucial yet overlooked role in the works of Stein, Radclyffe Hall, and Djuna Barnes. The Outside Thing offers original readings of both canonical and peripheral texts, including Stein’s first novel Q.E.D. (Things As They Are), Hall’s Adam’s Breed and The Well of Loneliness, and Barnes’s early writing alongside Nightwood. Is there an inside space for lesbian writing, or must it always seek refuge elsewhere? Crossing established lines of demarcation between the in and the out, the real and the romantic, and the Victorian and the modernist, The Outside Thing presents romance as a heterosexual plot upon which lesbian writers willfully set up camp. These writers boldly adopted and adapted the romance genre, Roche argues, as a means of staking a queer claim on a heteronormative institution. Refusing to submit or surrender to the “straight” traditions of the romance plot, they turned the rules to their advantage. Drawing upon extensive archival research, The Outside Thing is a significant rethinking of the interconnections between queer writing, lesbian living, and literary modernism.
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Approche scientifique transversale et ouverte qui s’est beaucoup développée dans les dernières décennies, la recherche féministe joue aujourd’hui un rôle important dans les études littéraires, théâtrales et cinématographiques. Le présent ouvrage propose d’en cartographier quelques récentes avenues et orientations stimulantes. Des contributions s’attachent à une auteure comme Jeanne Lapointe ou Jovette Marchessault ; à un phénomène particulier, comme l’intertextualité ; d’autres encore abordent un vaste pan de l’historiographie féministe. La recherche émergente y occupe une place marquante. Entre les générations d’hier et d’aujourd’hui et les nouvelles perspectives de recherche, on peut voir se dessiner trois axes de lecture et d’écriture : relire, rompre, poursuivre. La question des générations, pensées à la fois comme prolongement et comme renouvellement, y est ainsi éclairée d’un jour nouveau
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La théorie, un dimanche Nouvelle édition [éd. originale 1988] C’est à l’invitation de Nicole Brossard que Louky Bersianik, Louise Cotnoir, Louise Dupré, Gail Scott et France Théoret se réunissent, tous les deux mois, autour de thèmes et d’enjeux de la pensée et de l’écriture féministe. Elles publieront, ensemble, un livre composé d’essais et de fictions. Nous sommes en 1988. Les femmes de La théorie, un dimanche, chacune par le biais de son œuvre à elle, mais ici toutes ensemble, ont marqué la littérature des femmes et la pensée féministe. La théorie, un dimanche est un incontournable, un classique. Martine Delvaux / extraits de la préface
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"Lassée des prises de position parfois trop clivantes de certaines organisations féministes, et fatiguée d'entendre des femmes dire qu'elles ne sont pas féministes, Roxane Gay rappelle que la défense de l'égalité des sexes ne dispense pas d'assumer ses contradictions : on peut aimer la télé-réalité, se peindre les ongles en rose et revendiquer le fait d'être féministe. Dans ses chroniques, Roxane Gay parle de culture, de race, de sexe et de genre, de stéréotypes sur l'amitié féminine, en se fondant sur sa propre histoire de femme noire dans l'Amérique contemporaine. Le portrait qui émerge en filigrane est celui d'une femme au regard d'une incroyable justesse, aussi bien sur elle-même que sur notre société."--Page 4 de la couverture.
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Une nouvelle histoire du roman queer montre son rôle dans la construction des vies gays et lesbiennes Contestant l’idée selon laquelle le roman gay et lesbien est apparu en réponse à l’émergence de l’homosexualité en tant que concept, Natasha Hurley postule une histoire beaucoup plus longue de ce genre romanesque. Elle révise notre compréhension de l’histoire de la sexualité, ainsi que des processus de production de nouveaux concepts et de l’évolution de nouvelles catégories de langage.
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The field of lesbian studies is often framed in terms of the relation between lesbianism and invisibility. Annamarie Jagose here takes a radical new approach, suggesting that the focus on invisibility and visibility is perhaps not the most productive way of looking at lesbian representability. Jagose argues that the theoretical preoccupation with metaphors of visibility is part of the problem it attempts to remedy. In her account, the regulatory difference between heterosexuality and homosexuality relies less on codes of visual recognition than on a cultural adherence to the force of first order, second order sexual sequence. As Jagose points out, sequence does not simply specify what comes before and what comes after; it also implies precedence: what comes first and what comes second. Jagose reads canonical novels by Charles Dickens, Henry James, Virginia Woolf, and Daphne du Maurier, drawing upon their elaboration of sexual sequence. In these innovative readings, tropes such as first and second, origin and outcome, and heterosexuality and homosexuality are shown to reinforce heterosexual precedence. Inconsequence intervenes in current debates in lesbian historiography, taking as its pivotal moment the fin-de-siècle phenomenon of the sexological codification of sexual taxonomies and concluding with a reading of a post-Kinsey pulp sexological text. Throughout, Jagose reminds us that categories of sexual registration are always back-formations, secondary, and belated, not only for those who identify as lesbian but also for all sexual subjects.
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"Cette anthologie rassemble des points de vue d'écrivain.e.s et des textes théoriques. À la fois personnels et engagés, ces écrits montrent la richesse et la fécondité de la pensée autochtone. En plus de fournir des clefs pour la lecture et l'enseignement des littératures des Premières Nations, des Métis et des Inuits, ce livre permet de mieux comprendre les enjeux liés à leurs territoires, leurs cultures et leurs imaginaires. Ces voix invitent à penser le monde à partir des histoires qui nous fondent."--Page 4 de la couverture.
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Gynoïdes, sorcières, vampires, chiennes et souris de laboratoire : toutes sont liées à la cyborg de Donna Haraway. Reprenant la liste d'auteurs et autrices de science-fiction féministe citées à la fin du Manifeste cyborg, Ïan Larue redéfinit cette figure fondatrice dans la pensée de la philosophe :"La cyborg, c'est l'esclave noire qui apprend à lire dans un roman d'Octavia Butler ; la jeune fille encapsulée qui, loin de se sentir handicapée, connaît des milliers de connexions ; la fille-orque transportée dans les étoiles. La cyborg est l'hybride suprême, hybride entre une femme réelle et un personnage de roman qui se superpose à elle pour la doter de mille nouvelles possibilités dont celle, fondamentale, de faire éclater capitalisme, famille et patriarcat."
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À la fois mémoire, théorie, prose poétique et fragment, No Archive Will Restore You est une méditation fiévreuse sur le corps. Partant de l'appel d'Antonio Gramsci à dresser un inventaire des traces historiques laissées en chacun de nous, Singh aborde à la fois l'impossibilité et l'urgente nécessité de constituer une archive du corps. À travers des rêveries sur les héritages durables de la douleur, du désir, de la sexualité, de la race et de l'identité, elle nous demande de sentir et de ressentir ce que nous avons été entraînés à désavouer, à nous rappeler que le corps est plus que lui-même. Pourquoi ce désir d'une archive corporelle, d'un assemblage de traces d'histoire déposées en moi ? (Je me demande comment le décrire, comment l'encadrer sans paraître banal ou déconcertant idiosyncrasique.) L'archive corporelle est une harmonisation, un rassemblement plein d'espoir, un acte d'amour contre les forclusions de la raison. C'est une manière de connaître le moi-corps comme devenir et inconvenance, de brouiller le temps et la matière, de se tourner vers plutôt que contre soi. Et surtout, c'est une façon de penser-sentir la relation illimitée du corps aux autres corps. Je commence alors à compiler une archive de mon corps, une activité qui, dès le départ, me semble inconfortablement intime. Une entreprise trop intime et trop déconcertante, car comme tous les autres corps, le mien est devenu tant de choses au fil du temps, a radicalement changé par des forces à la fois naturelles et sociales. Je suis aussi, il faut le noter, une personne dont le corps a été brisé et mutilé à plusieurs reprises - un fait dont je ne peux pas encore entièrement rendre compte. c'est une manière de penser-sentir la relation illimitée du corps aux autres corps. Je commence alors à compiler une archive de mon corps, une activité qui, dès le départ, me semble inconfortablement intime. Une entreprise trop intime et trop déconcertante, car comme tous les autres corps, le mien est devenu tant de choses au fil du temps, a radicalement changé par des forces à la fois naturelles et sociales. Je suis aussi, il faut le noter, une personne dont le corps a été brisé et mutilé à plusieurs reprises - un fait dont je ne peux pas encore entièrement rendre compte. c'est une manière de penser-sentir la relation illimitée du corps aux autres corps. Je commence alors à compiler une archive de mon corps, une activité qui, dès le départ, me semble inconfortablement intime. Une entreprise trop intime et trop déconcertante, car comme tous les autres corps, le mien est devenu tant de choses au fil du temps, a radicalement changé par des forces à la fois naturelles et sociales. Je suis aussi, il faut le noter, une personne dont le corps a été brisé et mutilé à plusieurs reprises - un fait dont je ne peux pas encore entièrement rendre compte.
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Cultures et pays, enfance et vie d'adulte, famille perdue et communauté retrouvée. La poésie d'Elkahna Talbi rassemble cette parole vibrante qui fait de la Tunisie et du Québec un territoire immense, relié par de multiples histoires d'exils, d'amours et d'espoirs. Elkahna Talbi se promène dans les rues de Montréal, avec sous le bras, un figuier secret." Le figuier est l'écho du pays d'origine. Il est le frère que je n'ai pas eu. Il est un peu moi. "Que devient-on quand on se déplace d'une terre à une autre? Un être divisé, travaillé par la solitude, l'arrachement et le désir de conquête. On porte en soi un monde contradictoire, fait de fragilités et d'imperfections. On bouscule l'horizon, on existe dans une mosaïque de temps. Extrait du prologue :" Il y a toujours, chez l'enfant qui n'a pas le même pays de naissance que ses parents, l'instant où l'autre patrie dévoile sa fragilité et ses imperfections. C'est une sorte de désenchantement. Où l'on comprend que là-bas n'est pas mieux qu'ici. Il n'existe pas de pays refuge. Et nous serons toujours un peu l'autre où que l'on aille."
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''Mon Opoponax, c'est peut-être, c'est même à peu près sûrement le premier livre moderne qui ait été fait sur l'enfance. Mon Opoponax, c'est l'exécution capitale de quatre-vingt-dix pour cent des livres qui ont été faits sur l'enfance. C'est la fin d'une certaine littérature et j'en remercie le ciel. C'est un livre à la fois admirable et très important parce qu'il est régi par une règle de fer, jamais enfreinte ou presque jamais, celle de n'utiliser qu'un matériau descriptif pur, et qu'un outil, le langage objectif pur. Ce dernier prend ici tout son sens. Il est celui-là même - mais porté au plain-chant par l'auteur - dont l'enfance se sert pour déblayer et dénombrer son univers. Ce qui revient à dire que mon Opoponax est un chef-d'oeuvre d'écriture parce qu'il est écrit dans la langue exacte de l'Opoponax. Marguerite Duras (extrait de la postface).''-