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Le présent mémoire a pour objet d’étude le témoignage du quotidien domestique des femmes des banlieues nord-américaines dans La maison d’Ophélie (1998) et Manuel de poétique à l’intention des jeunes filles (2010) de Carole David. Si la banlieue des poèmes de notre corpus n'est définie géographiquement qu’à quelques reprises, des référents culturels indiquent qu'il s'agit bel et bien de la banlieue nord-américaine. Par ailleurs, beaucoup de ses poèmes sont habités par des personnages féminins d'horizons divers. Les approches sociocritique et féministe permettront de soulever les enjeux réels et symboliques qui touchent le quotidien domestique des femmes issues de la classe moyenne de la banlieue ainsi que de comprendre la critique des rôles sexuels et familiaux traditionnels présente dans le corpus. Nous déterminerons de quelle manière ces composantes de la société blanche nord-américaine transparaissent dans les textes de Carole David. Nous verrons comment les poèmes de notre corpus génèrent un discours sur le quotidien domestique des femmes nord-américaines et comment ce quotidien, en tant que fait social, les marque. Il sera d’abord question de la banlieue et de la place qu’elle occupe dans la l’édification du rêve américain. Seront observés les éléments kitsch et les références à la culture populaire dans les recueils à l’étude. Le deuxième chapitre étudie le motif de la maison, du « chez-soi » davidien comme lieu aliénant. La quotidienneté et le « banal » sont des motifs itératifs dans l’oeuvre de la poète, et il sera question du quotidien domestique évoqué par Carole David dans plusieurs de ses poèmes. Le troisième chapitre sera consacré à la communauté des femmes présente dans les deux recueils étudiés. Cette communauté est formée d’une abondance de voix et de personnages féminins et de nombreuses références à des artistes, écrivaines, personnages mythiques, etc. ; elle permet la transmission et la solidarité entre femmes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : banlieue, femmes, Carole David, La maison d’Ophélie, Manuel de poétique à l’intention des jeunes filles, poésie, rêve américain, Québec, Amérique, ménagères, quotidien, domestique, maison, consommation, transmission, intertextualité
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Le premier tome de la trilogie autobiographique de Jovette Marchessault, Le crachat solaire, raconte le voyage cosmique de la narratrice vers la terre, sa naissance, ainsi que ses voyages dans le ventre d’un autobus Greyhound à travers les Amériques à l’âge adulte qui la met en lien avec « la terre amérindienne ». Après un long périple, elle sent le besoin de revenir à Montréal, un récit de retour qui rejoint celui de sa chute sur terre dans l’enveloppe charnelle de son corps physique. Les deux récits qui s’entrecroisent offrent une vision alternative de l’histoire à travers un récit de soi, de sa famille, de ses ancêtres et d’un récit de création féministe. Unique, ce texte féministe paru en 1975 articule la domination patriarcale à la violence du colonialisme dans un effort d’offrir une version féministe et anticoloniale de l’histoire de Montréal, du Québec, et plus largement des Amériques. À partir de ma position comme féministe colonisatrice blanche, j’analyse comment le récit autobiographique de Marchessault pousse à une prise de conscience anticoloniale pour les féministes québécoises et encourage un regard critique sur l’histoire du colonialisme au Québec.
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Un article de la revue Études littéraires africaines, diffusée par la plateforme Érudit.
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Le présent mémoire propose une lecture écoféministe du roman La Mère des herbes de Jovette Marchessault, paru en 1980. Le premier chapitre servira d'assise théorique pour présenter les notions écoféministes. J'y fais appel à des autrices et militantes écoféministes de domaines, d'époques et de filiations variées, insistant particulièrement sur le démantèlement de systèmes de domination reposant sur des binarismes construits. Les trois suivants forment le corps de mon analyse littéraire, traitant respectivement du corps liminal, du langage revitalisé et des généalogies matrilinéaires. Je suivrai d'abord l'évolution singulière de corps se logeant en continuité directe avec leur environnement, s'établissant à la croisée des règnes (animal, minéral, végétal) et s'aventurant parfois vers une remorphologisation complète. Ce chapitre, en plus de critiquer l'anthropocentrisme, offrira l'occasion d'observer la promotion d'un savoir expérientiel corporellement situé comme riposte au primat de la rationalité. Je poursuivrai en analysant l'appel à la revitalisation du langage qu'effectue Marchessault. Tant par la forme que le fond, l'autrice fait le procès du langage patriarcal figé, violent et violant, pour promouvoir une langue vivante, arrimée à ce nouveau corps débinarisé. Surtout, la parole est réappropriée par ses personnages féminins et est reconnue chez l'autre-qu'humain. Enfin, dans le dernier chapitre, l'examen d'une généalogie mémorielle matrilinéaire permettra de mettre en valeur les relations de partage et de passation entre mères et filles, constituant le germe même du désir de résistance et de renouveau qui anime la jeune narratrice autofictionnelle. Dans ce mémoire, je considère donc l'expression artistique comme pratique contestataire et catalysatrice de changement. Les perspectives critiques écoféministes mises de l'avant encouragent à emprunter de nouvelles pistes de lecture (body that reads, trans-corporeality, etc) visant à faire ressortir les dynamiques de pouvoir et de privilège, à questionner les représentations de la nature, de l'identité et de l'altérité. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jovette Marchessault, La Mère des herbes, écoféminisme, corps, langage, généalogie, matrilinéaire, binarismes
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Rita Mae Brown’s Rubyfruit Jungle (1973) is a foundational work of lesbian literature and has been characterized as a queer text. This essay begins with resistance to reading the novel as a wholly celebratory queer text because of how it positions a form of essentialized lesbianism against queer sexualities that are coded as deviant and abnormal. Nonetheless, Rubyfruit Jungle brims with queer narratives, queer scenes, and queer characters. In the essay’s second half, I draw on Eve Kosofsky Sedgwick’s model of reparative reading to engage with potential queer readings the novel affords. I show how readers can recuperate the queer sexualities the novel documents in ways that the novel – with its specific historical and political positionality – did not or could not account for.
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La perception sociale du cinéma d’animation et l’institutionnalisation du discours cinématographique ont longtemps engendré la marginalisation du cinéma image par image. La sacralisation des discours théoriques et historiques se sont majoritairement concentrés sur les grands canons américains, produisant ainsi une identité culturelle partiale et partielle du cinéma d’animation. Au Québec, les années 1970 représentent une période forte pour la libération des femmes. Dans le continuum des arts féministes, le cinéma des animatrices est engagé politiquement avec les revendications socioéconomiques de son époque, tout en contestant l’iconographie traditionnellement associée à la sphère féminine. Puisque le cinéma image par image présente un langage cinématographique particulier, cette thèse propose de réfléchir sur le cinéma d’animation lorsqu’il s’entrecroise avec la pensée féministe institutionnelle. Analyser et réhabiliter le discours féministe des animatrices et des modèles féminins forts de la discipline permet de rendre compte de leurs réalités. Cette thèse est un regard historique alternatif et critique montrant une pratique peu connue, sous-documentée et qui tend à sombrer dans l’oubli : les films d’animation féministes des animatrices de l’Office national du film du Canada et les conditions de création dans lesquelles œuvrèrent les animatrices. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Cinéma d’animation, féminismes, animatrices, Office national du film du Canada, conditions de création et analyse des discours cinématographiques institutionnels.
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L’ouvrage de Joan Morgan, When Chicken Heads Come Home to Roost (1999), a fait date dans la réflexion sur le hip-hop d’un point de vue féministe, au point de cristalliser autour de lui les promesses et paradoxes propres à l’expression de « féminisme hip-hop ». En adoptant un double point de vue à la fois rétrospectif et spéculatif, cet article vise à replacer l’ouvrage de Morgan dans son contexte de parution tout en s’interrogeant sur les portes qu’il nous ouvre pour une réflexion ultérieure. L’émergence ici d’une voix présentée comme générationnelle, qui poursuit tout en les reformulant les revendications des « mères » africaines américaines des seventies, mérite d’être analysée dans sa spécificité états-unienne ; mais nous voyons aussi ce que nous pouvons tirer d’une lecture plus exploratoire de cet essai, ce qui nous mène à envisager avec Morgan le rôle possible de la culture dite « urbaine » comme contrepoint heuristique salvateur à la partialité élitiste qui menace le champ intellectuel.