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Compositrice extrêmement prolifique, la compositrice québécoise Linda Bouchard (née en 1957) est particulièrement active sur la scène musicale aux États-Unis ou elle effectue de longs séjours depuis 1989. Possédant un catalogue d’oeuvres riche et varié, sa musique fait autant appel à l’orchestre symphonique qu’à des instrumentations plus intimistes et aussi au multimédia et à l’improvisation. Cette entrevue aborde principalement les thèmes de l’exil et de l’identité, du point de vue spécifique de la compositrice à la lumière de son parcours, et permet de revivre en condensé sa trajectoire, offrant par ramification plusieurs échos de questionnements brûlant d’actualité sur la place du créateur de musique dans notre société.
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Cet article porte sur les rôles que les femmes ont joué dans le développement d’une scène jazz à Montréal. Les archives témoignent de l’importance des pianistes Vera Guilaroff et Ilene Bourne, de l’enseignante de piano Daisy Peterson Sweeney, des enseignantes de danse Olga Spencer Foderingham et Ethel Bruneau, ainsi que des danseuses de variétés dans le développement de la plus grande scène jazz du Canada au cours de la première moitié du xxe siècle. Cet article contextualise la présence des femmes dans ces espaces performantiels précis (le piano, l’enseignement, la danse) et explore les processus historiographiques liés à leur exclusion des récits historiques.
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On voit apparaître, dans les années 1980 au Québec, une nouvelle forme d'écriture féminine, qui s'inscrit en continuité avec les valeurs qui caractérisaient les années 1970 et qui tente de repenser la littérature en intégrant les acquis du féminisme. En publiant des textes de fiction à travers ses pages, le magazine d'actualité féministe La Vie en rose participe à ce mouvement d'écriture qui tente d'explorer un nouvel imaginaire social et littéraire. Le support de la revue permet de mettre en valeur plusieurs écritures et agit comme un laboratoire où la littérature peut être repensée et transformée. Il s'agit de démontrer par cette étude que le magazine La Vie en rose agit comme une plate-forme qui permet de susciter et de diffuser un projet féministe collectif, y compris dans sa dimension littéraire, et que les textes de fiction publiés dans la revue participent à la création d'un nouvel imaginaire qui intègre les revendications et les aspirations des femmes, se manifestant ainsi sous la forme d'une écriture « métaféministe » qui trace tranquillement son chemin dans le paysage culturel québécois. De ce fait, c'est par le biais d'une analyse portant sur l'entrecroisement de différentes tendances de l'écriture féminine au sein du magazine, tel que la réécriture des genres littéraires de grande consommation, la présence de la figure de l'écrivaine et de l'intertextualité, ainsi que l'utilisation par les auteures de stratégies d'écriture science-fictionnelle, que nous verrons comment La Vie en rose agit comme un laboratoire d'écriture métaféministe qui tente de repousser les frontières de l'imaginaire social et littéraire féminin. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : La Vie en rose, écriture métaféministe, magazine, nouvelle, paralittérature, figure de l'écrivaine, intertextualité, science-fiction.
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Blues et féminisme noir explore l’œuvre de deux blueswomen quelque peu oubliées : Gertrude « Ma » Rainey (1886-1939) et Bessie Smith (1894-1937). La première incarne le blues traditionnel, la seconde, le blues classique. Dévalorisée par les spécialistes du blues et du jazz – qui sont en général des hommes blancs –, l’œuvre de ces chanteuses porte un message spécifique : elle affirme la place et les revendications d’autonomie des femmes noires américaines. En analysant et en contextualisant les paroles de leurs chansons, Davis met en évidence les prémices du féminisme noir et les signes avant-coureurs des grandes luttes émancipatrices à venir. Elle montre que Ma Rainey et Bessie Smith furent les premières rock stars de l’histoire de la musique : or elles étaient noires, bisexuelles, fêtardes, indépendantes et bagarreuses. Elles posèrent les bases d’une culture musicale qui prône une sexualité féminine libre et assumée, qui appelle à l’indépendance et à l’autonomie des femmes aux lendemains de la période esclavagiste, en revendiquant avec détermination l’égalité de « race » et de genre. Cette réflexion s’étire aux années 1940 en évoquant l’œuvre de Billie Holiday (1915-1959). Angela Davis réhabilite la conscience sociale de cette chanteuse d’envergure, trop souvent présentée sous le simple prisme des turpitudes de sa biographie. Blues et féminisme noir propose une histoire féministe et politique de la musique noire des années 1920 aux années 1940.
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Ce mémoire cherche à rendre compte de l'agentivité des femmes dans le développement des pratiques documentaires au Québec de 1970 à 1985, période durant laquelle l'émergence de collectifs photographiques et de pratiques documentaires s'intensifie. Il cherche plus précisément à retracer et à analyser l'implication entrecroisée de treize femmes photographes au sein du milieu photographique et du mouvement des femmes au Québec durant ces mêmes années, afin d'étudier de quelle manière la photographie documentaire constitua un outil d'expression critique pour représenter la réalité sociale et politique des femmes, ainsi que leurs actions au sein du milieu féministe. Cette recherche démontre de plus de quelle façon les codes traditionnels associés à la photographie documentaire se sont vus remis en doute à travers cette production photographique. En priorisant une méthodologie basée sur la transmission orale des photographes rencontré.e.s ainsi que sur un important travail en archives, cette étude cherche à pallier une marginalisation des pratiques documentaires de femmes qui s'inscrit, plus largement, dans une désaffection pour le genre documentaire au tournant des années 1980. Ce mémoire pose ainsi un regard critique sur la situation des femmes photographes durant cette période, en lien avec le contexte artistique dans lequel elles ont évolué, ainsi qu'à travers le mouvement des femmes et les différents groupes sociaux dont plusieurs photographes ont fait partie. Cette lecture entrecroisée contribue finalement à une réécriture féministe et critique de l'histoire photographique québécoise par sa démonstration de l'importante contribution des femmes au milieu photographique québécois, ainsi que par la mise de l'avant de corpus photographiques peu connus. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes, photographie, documentaire, Québec, féminisme, Louise Abbott, Claire Beaugrand-Champagne, Marik Boudreau, Stephanie Colvey, Judith Lermer Crawley, Louise de Grosbois, Anne de Guise, Suzanne Girard, Clara Gutsche, Jennifer Harper, Charlotte Rosshandler, Louise Turner, Jerri Zbiral