Votre recherche
Résultats 113 ressources
-
Qu’est-ce qui anime les études féministes aujourd’hui? Comment rendre compte des trajectoires diverses qui problématisent la catégorie “femmes” et les notions d’identité sexuelle? De quelles façons le féminisme, en tant que mouvement social, s’est-il modifié au rythme des changements technologiques, culturels, politiques, sociaux et économiques afin de répondre à des problématiques émergentes? Quelles sont les préoccupations des féministes qui se réclament de la troisième vague? L’existence d’une “troisième vague” ne fait certes pas l’unanimité. Les auteures de ce livre choisissent pourtant, quoique de différentes manières, de la reconnaître et d’en explorer le sens. Les douze textes qui composent ce recueil abordent ainsi ces enjeux, certains à partir de questions théoriques, d’autres à partir de questions pratiques, comme le militantisme.
-
Gloria Evangelina Anzaldua (1942-2004) est une théoricienne féministe chicana, l'éditrice d'un ouvrage, This Bridge Called My Back, qui a marqué la littérature féministe dès sa parution, en 1981. Elle y dénonce avec force la marginalisation des femmes et des féministes « de couleur » au sein des théorisations féministes et confronte les féministes « blanches » à leur propre racisme. Elle y appelle aussi à construire un mouvement sur la base de la solidarité, plutôt que sur celle de l'unité. Anzaldua élabore cette idée dans ses théorisations, en proposant une conception originale de la subjectivité et des différences. La figure métaphorique qui illustre sa conception de la subjectivité - la mestiza - a largement été recensée dans la littérature féministe poststructuraliste, en étant toutefois amputée d'une dimension qui lui est centrale : celle de la spiritualité. Cette dimension, majeure dans l'œuvre d'Anzaldua, sous-tend l'idée d'interconnexion des sujets; elle souligne l'existence de relations entre elles qui inspirent leur affiliation et commandent leur regroupement en coalitions hétérogènes. La théoricienne chicana insiste, dans ses théorisations des différences, sur l'idée que les coalitions ne s'érigent pas malgré ces différences, mais plutôt, au travers de celles-ci. L'intérêt d'Anzaldua pour la subjectivité s'inscrit dans le cadre des débats sur la représentativité des théorisations des féministes « blanches » des expériences des féministes « de couleur ». La théoricienne chicana conçoit une subjectivité multiple, par opposition à la conception fragmentée de celle-ci que développent plusieurs féministes poststructuralistes. Cette subjectivité multiple permet de reconnaître différentes formes de violence épistémologique qui affectent les sujets et génèrent de l'exclusion. Elle rend également possible la création d'une force de lutte politique engagée contre l'exclusion des sujets. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminisme « de couleur », féminisme poststructuraliste, subjectivité, mestiza, nepantla, interconnexion, El Mundo Zurdo, violence épistémologique.
-
Les espaces politiques non-mixtes entre « femmes » représentent, en raison de l'autonomie qu'ils permettent d'acquérir, un mode d'organisation qui s'est avéré efficace pour mener des luttes en faveur de la liberté. Ce type de rassemblement se constitue sur la base du « Nous femmes » qui fait l'objet depuis près de trois décennies de nombreuses résistances de la part des féministes post modernes et poststructuralistes. Ces critiques de l'essentialisme remettent en cause les fondements du « Nous femmes » et ébranlent, par le fait même, le mode d'organisation en non-mixité construit sur l'identité « femmes ». Ce mémoire vise trois objectifs principaux : 1) retracer l'importance politique du mode d'organisation en non-mixité « femmes »; 2) explorer à partir d'une perspective féministe postmoderne et poststructuraliste les tensions relatives au « Nous femmes » et à l'expérience qui lui est propre; et 3) montrer la pertinence du déplacement vers le « Nous féministes » qui permet de penser une non-mixité entre féministes. Cette analyse épistémologique met en dialogue les cadres théoriques des féministes radicales, principalement matérialistes, avec ceux des féministes postmodernes et poststructuralistes au sujet du « Nous femmes » et de son expérience spécifique. Cette discussion aboutit sur une proposition actualisée en termes de concepts féministes mobilisés dans le cadre d'une organisation en non-mixité, qui conjugue anti-essentialisme et radicalisme politique. La proposition centrale de ce mémoire entend inciter les féministes (militantes et théoriciennes) à emprunter le passage du « Nous femmes » vers le « Nous féministes ». Ce déplacement permet la conceptualisation d'une non-mixité entre féministes invitée à se saisir, dans une perspective féministe, de l'ensemble des enjeux sociaux. Cette démarche repose sur le postulat que les féminismes représentent une réflexion politique qui concerne l'ensemble de la société; ils constituent un projet démocratique. Les conclusions de ce mémoire rappellent l'importance de ce déplacement épistémologique et politique du « Nous femmes » vers le « Nous féministes » afin de contourner les paradoxes théoriques que revêtent ces ancrages essentialistes associés à la catégorie « femmes » et la non-mixité sur cette base. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : non-mixité organisationnelle, mixité sociale, mouvements des femmes, mouvements féministes, féminisme radical, féminisme postmoderne, féminisme poststructuraliste, «Nous femmes», «Nous féministes», démocratie.
-
La réalité palestinienne nourrit les discours et les interventions des acteurs et actrices politiques, sociaux, économiques et culturels engagés dans la construction de la paix. Il apparaît que ces actions locales ne peuvent faire fi des contextes politiques extérieurs et, par conséquent, des discours internationaux qui y sont façonnés. La reconnaissance des Palestiniens et de leurs droits se pose, entre autres, sur la scène internationale. L'hypothèse formulée dans ce mémoire veut que les discours internationaux de paix envisagés par les uns et les autres restreignent les discussions issues de la base et, par conséquent, peuvent être perçus comme l'une des causes de l'incapacité des femmes palestiniennes à adopter un discours de paix qui leur soit propre. Paradoxalement, il semble que la préséance des discours internationaux influence la façon dont la paix et les interventions des femmes palestiniennes sont discutés. Le statut national palestinien non officiel est une des raisons qui limitent les actions et l'accessibilité aux instruments légaux chez les femmes palestiniennes. Pour aborder le sujet des femmes, de la paix et des discours internationaux dans le contexte palestinien, il y a d'abord une présentation des liens que nous établissons entre relations internationales, féminisme, discours de paix et de sécurité dans le premier chapitre. Par la suite, un survol de l'histoire du mouvement des femmes palestiniennes est présenté en y identifiant quatre temps forts qui ont influencé le mouvement. Pour terminer, une brève analyse des écrits touchant les discours de paix et publiés accessibles sur les sites Internet de trois organisations non-gouvernementales dirigées par des femmes est exposée pour donner la parole aux forums transnationaux d'échanges et de solidarités où les discours des femmes palestiniennes et d'autres femmes de la communauté internationale se rencontrent et se façonnent. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Femmes et paix, Mouvement des femmes palestiniennes, Féminisme, Discours de paix et relations internationales.
-
Comment les femmes ont-elles perdu en France le pouvoir de gouverner? Pourquoi Calvin s'est-il excusé auprès de la reine d'Angleterre Élisabeth Ie lorsqu'elle accéda au trône? Comment les femmes ont-elles participé collectivement aux Révolutions anglaises du XVIIe siècle, américaine, française, liégeoise et brabançonne, néerlandaises du XVIIIe siècle? Quelles ont été les formes de résistance des femmes esclaves dans la traite négrière? Comment les utopistes et les marxistes ont-ils conçu l'émancipation des femmes? Quand le féminisme est-il né? Comment a-t-il évolué? Quand et comment les femmes ont-elles obtenu le droit de vote dans les États européens, en Amérique du Nord, en Amérique latine? Savez-vous que des femmes s'enrôlèrent dans le nazisme, le fascisme italien, la collaboration française, le franquisme, le salazarisme portugais? Quelle fut l'action souvent méconnue des résistantes à ces régimes totalitaires? La Commune de Paris de 1871, les Révolutions russes de 1905 et 1917, la Révolution allemande de 1918 ont-elles marqué des avancées sociales et politiques pour les femmes? Quelles ont été la liberté et l'égalité pour les femmes dans les pays du communisme réel? Qui étaient Clara Zetkin, Rosa Luxemburg et Alexandra Kollontaï? Qu'est-ce que les deux Guerres mondiales ont changé pour les femmes? Quelle est l'étendue du succès politique des femmes dans les pays nordiques? Comment des femmes ont-elles combattu les dictatures militaires d'Amérique latine? Comment les mouvements de libération des femmes des années 1970 ont-ils traversé l'Atlantique? Comment la mondialisation affecte-t-elle les relations hommes- femmes? Comment les organisations internationales ont-elles construit, idéalement, l'égalité entre femmes et hommes?
-
La Banque Mondiale a choisi d'inscrire l'intégration transversale de la dimension genre comme l'un des critères clés pour l'obtention de financement par les pays bénéficiaires, notarnrnent dans le cadre de sa plus récente politique de développement qui a pour objectif premier la réduction de la pauvreté. Les modifications au sein des politiques de développement de la Banque Mondiale, ont obligé les pays tributaires de son aide à réorienter leur stratégie de développement en élaborant des documents de stratégies pour la réduction de la pauvreté (DSRP). L'objectif de ce mémoire est d'analyser les politiques de réduction de la pauvreté adoptées par le Rwanda dans son DSRP de 2002 et d'évaluer si l'intégration de la dimension genre est bien appliquée par le gouvernement rwandais de façon transversale. Plus précisément, le DSRP ainsi que les rapports annuels consécutifs élaborés par le Rwanda entre les années 2000 et 2005 ont été analysés grâce à des critères d'évaluation spécifiques et au cadre méthodologique de la planification selon le genre développé par Caroline Moser. La conclusion du mémoire est que l'intégration de la dimension genre n'est effective que dans certains domaines. De plus, les mesures adoptées en faveur de l'égalité des sexes ont essentiellement des impacts à court terme sur le renforcement des capacités des femmes. En somme, l'approche genre intégrée dans la stratégie de réduction de la pauvreté du Rwanda ne vise pas une transformation en profondeur de la société rwandaise, elle a plutôt pour objectif de combler des besoins de base (matériels etc.) immédiats de la population. Mots clés: Genre et développement; Document de stratégies pour la réduction de la pauvreté; Banque Mondiale; Rwanda, Planification pour le développement.
-
Le sexe du militantisme propose une analyse de la (re)production des rapports de pouvoir au travers des pratiques militantes, saisissant les logiques par lesquelles les inégalités de genre, de classe et de race imprègnent le militantisme, qu'il soit de gauche ou de droite, progressiste ou conservateur. Premier ouvrage en français à explorer le militantisme dans une perspective de genre à partir de recherches empiriques sur les partis, les syndicats et les mouvements sociaux, il rassemble des politistes, sociologues, anthropologues et historiennes dont le souci est de ne pas appréhender les luttes politiques comme si elles étaient « neutres » et non sexuées. Une contribution majeure à l'étude des mobilisations collectives qui complète les analyses classiques, aveugles aux rapports de genre.
-
In the late 1980s, after a decade spent engaged in more routine interest-group politics, thousands of lesbians and gay men responded to the AIDS crisis by defiantly and dramatically taking to the streets. But by the early 1990s, the organization they founded, ACT UP, was no more—even as the AIDS epidemic raged on. Weaving together interviews with activists, extensive research, and reflections on the author’s time as a member of the organization, Moving Politics is the first book to chronicle the rise and fall of ACT UP, highlighting a key factor in its trajectory: emotion. Surprisingly overlooked by many scholars of social movements, emotion, Gould argues, plays a fundamental role in political activism. From anger to hope, pride to shame, and solidarity to despair, feelings played a significant part in ACT UP’s provocative style of protest, which included raucous demonstrations, die-ins, and other kinds of street theater. Detailing the movement’s public triumphs and private setbacks, Moving Politics is the definitive account of ACT UP’s origin, development, and decline as well as a searching look at the role of emotion in contentious politics.
-
Ce mémoire analyse les relations entre la participation aux programmes de microfinance et les processus d'empowerment des femmes. Au moyen d'une étude de cas à portée comparative de deux institutions de microfinance asiatiques, la Grameen Bank du Bangladesh et Self Employed Women's Association (SEWA) en Inde, j'examine, en fonction des données secondaires déjà publiées, dans quelle mesure ces institutions ont un effet sur les processus d'empowerment des participantes. J'analyse précisément les effets en regard de six dimensions de l'empowerment (économique, socioculturelle, familiale/interpersonnelle, juridique, politique et psychologique) se manifestant au niveau personnel ou du ménage et au niveau de la communauté. Enfin, j'étudie dans quelle mesure, ces effets sont modulés par le contexte d'action des institutions et par le type d'approche qui encadre la mise en oeuvre de leurs programmes de microfinance.
-
Comme il se doit au Québec, tout ça a commencé sur les Plaines d’Abraham, en avril 2001, dans une mobilisation sans précédent contre le Sommet des Amériques. Depuis, les mouvements sociaux de gauche affichent un dynamisme étonnant : manifestations contre la guerre en Irak en 2003, immense grève étudiante du printemps 2005, mobilisations contre la « réingénierie » du gouvernement libéral de Jean Charest… Québec 2001, c’est en quelque sorte le révélateur spectaculaire d’une vague de fond qui trouve son impulsion de départ dans la marche Du pain et des roses en 1995, et qui témoigne d’un renouvellement des idées et des pratiques des mouvements sociaux dont on tarde à prendre la pleine mesure. Québec en mouvements comble ce vide avec un rigoureux inventaire et une analyse fine de ce renouveau, regroupés en 12 études savantes mais limpides sur le féminisme, le syndicalisme ouvrier et paysan, le mouvement étudiant, les mouvements autochtones, les revues de gauche, le pacifisme, les anarchistes, la solidarité internationale ainsi que sur l’activisme social et politique.
-
Le mentorat est reconnu en éducation, dans le domaine du sport, dans le milieu des affaires, et dans plusieurs autres secteurs où l’on se soucie de former une relève. Et en politique? Si on y parle rarement de mentorat, chacun sait toutefois que M. W est le poulain de M. X et que le ministre Y est le parrain du député Z. Dans les partis, l’accompagnement personnalisé de la recrue par le politicien expérimenté se concentre souvent en période électorale, lorsqu’il faut mettre toutes les chances de son côté en vue de la victoire. Mais les femmes intéressées à s’engager en politique souhaitent, comme de plus en plus d’hommes d’ailleurs, autre chose. Elles réclament une relation mentorale, qui, au-delà d’un coaching axé sur des stratégies gagnantes à court terme, touche le savoir-vivre et le savoir-être en politique. Le mentorat en politique auprès des femmes présente un survol des pratiques d’accompagnement au Québec, au Canada, et ailleurs dans le monde, et démontre en quoi le mentorat est une formule à privilégier lorsqu’il s’agit d’encourager les femmes à faire le saut en politique, et à persévérer dans cette voie. Nourrie par l’expérience terrain du programme pilote de mentorat du Groupe Femmes, Politique et Démocratie, cette réflexion s’inspire des attentes et besoins exprimés par les femmes elles-mêmes. Un outil indispensable pour toute personne, tout organisme ou tout parti soucieux de favoriser le renouvellement de valeurs démocratiques et de contribuer à accroître la présence des femmes dans les instances politiques. Préface de Pauline Marois Le Groupe Femmes, Politique et Démocratie est un organisme œuvrant en éducation à la citoyenneté et à l’engagement politique. Parmi ses actions, l’accompagnement d’aspirantes candidates. Depuis 2004, près de 150 femmes ont été accueillies à son École Femmes et démocratie et ont participé à son programme pilote de mentorat en politique auprès des femmes.
-
Penser la citoyenneté au-delà de ses formes restreintes et exclusives exige de reconfigurer celle-ci dans un horizon pluriel et inclusif. Les théories féministes égalitaristes et différentialistes ont rendu compte de l'étroitesse des conceptions classiques de la citoyenneté, tout comme de ses mécanismes d'exclusion. Ces théories se sont toutefois polarisées dans le débat égalité/différence qui a limité l'articulation des différences avec la visée égalitariste de la citoyenneté. Cherchant à dépasser le dilemme entre universalisme et particularismes qui polarise les théories féministes de la citoyenneté, nous analysons les propositions conceptuelles qui visent une citoyenneté inclusive tout en conservant l'horizon d'égalité comme idéal politique. En ce sens, la citoyenneté est entrevue comme paradoxale, car se situant continuellement dans les tensions entre identités de groupe et droits individuels. Une telle conception articule à la fois la reconnaissance des différences, comme condition même de l'égalité formelle, ainsi que l'élimination de diverses formes d'oppression systémiques, comme condition d'une égalité réelle. De plus, pour penser la question de l'inclusion réelle dans la citoyenneté, et donc le plein exercice de celle-ci, l'entrée du sujet dans le collectif est entrevue par le concept d'individuation. Cette reconfiguration théorique de la citoyenneté sera analysée à la lumière des formes émergentes d'action politique que mettent de l'avant les femmes autochtones au Chiapas, Mexique. Mobilisation qui rend compte des nouvelles articulations entre enjeux identitaires et droits individuels dans l'accès au plein exercice de la citoyenneté. Par ce dialogue théorie/pratique, nous tenterons d'asseoir les bases d'une réflexion politique cherchant à dépasser les impasses des débats actuels sur l'inclusion à la citoyenneté et son plein exercice. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminisme, Citoyenneté paradoxale, Citoyenneté plurielle, Exclusion/inclusion, Individuation, Différences, Identité, Droits des femmes, Femmes autochtones du Chiapas, Articulation genre/ethnicité/classe.
-
This chapter is situated within the complexities of the new forms of imperialism that characterize a world seemingly gone mad. The conviction that both the project of decolonization and that of human survival and ultimately, peace for a world hovering on the brink of self-destruction require, at the very least, the return of the feminine principle and in the process, right balance and the compassionate mind, to the center of our political ontologies, is central to this chapter. The thesis is two-fold: firstly, that Indigenous women have a vital role to play in the realization of alternative models of “being in the world‟ and secondly, that this represent a particularly poignant paradox.
-
Ce mémoire, qui s'inscrit dans l'idée de poursuivre et de renouveler les questionnements féministes, privilégie l'approche de la théorie féministe postmoderne et postcoloniale. Le postmodernisme introduit la vision des relations de pouvoir comme étant multiples, horizontales et plurielles et le féminisme réaffirme politiquement la pertinence de revoir les questions relatives au lien entre sexe, genre et identité individuelle et sociale. Ce qui apparaît donc, à la jonction de ces deux courants intellectuels, est la nécessité de déconstruire les structures et les concepts modernes supportant des mécanismes de reproduction des hiérarchies. Nous formulons l'hypothèse que l'identité de genre peut échapper aux impératifs d'une structure normative (binarité masculin-féminin ou homosexuel-hétérosexuel ou femmes libérées-femmes soumises) et qu'en ce sens, la lutte au nom d'une identité fixe a le plus souvent pour effet d'enraciner plus profondément les hiérarchies déjà présentes et d'en créer de nouvelles sur le même modèle. Nous aborderons donc ces questions en adoptant le point de vue postmoderne, surtout en ce qui concerne l'importance de relier les différents niveaux de subordination dans l'analyse de la domination masculine. Le premier chapitre tentera dans un premier temps de justifier le lien entre féminisme et postmodernisme, en montrant comment s'est effectuée cette jonction dans la littérature majoritairement anglo-saxonne des années 1980 et ensuite de voir quel type de lien unit ces deux courants intellectuels. Dans un deuxième temps, en posant les bases conceptuelles qui ont guidé la réflexion générale de ce mémoire, trois concepts du postmodernisme seront analysés et mis en lien avec la théorie féministe. Cette conception du féminisme sera, dans le deuxième chapitre, appliquée en regard du discours entourant le corps, son contrôle et la promesse de son émancipation. En analysant les différents discours de vérité sur le corps, et ce autant dans les sciences sociales que dans les sciences naturelles, on arrive à dégager une constante : la binarité des genres. Dans une optique d'intersectionnalité des subordinations, le discours sur l'unité de l'identité femme sera analysé dans le troisième chapitre. Les auteures postcoloniales seront au centre de cette argumentation accordant une attention particulière aux possibilités politiques qu'ouvrent ces nouvelles approches des sujets, de leur représentation politique et de leur intégration dans un ensemble social viable et diversifié. Plus spécifiquement, nous verrons premièrement comment les auteures déconstruisent le concept d'universalisme et par ricochet, celui de solidarité femme universelle et de victimes d'une même oppression. Deuxièmement, nous analyserons les écrits des féministes postcoloniales relativement au regard posé sur les femmes du Tiers-monde et à leur accès à la parole. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminisme postmoderne, féminisme postcolonial, déconstruction, binarité, multiplicité, intersectionnalité, Judith Butler, hétérosexisme, genre, norme, corps, antiracisme.
-
Dialogues sur la troisième vague féministe rassemble des voix qui, chacune à sa manière, propose des pistes de réflexion quant à la nature des changements qui affectent le féminisme québécois. Ces dialogues explorent des thématiques liées au pouvoir, à la sexualité et à l'image du corps, liées à la mondialisation, aux conflits générationnels, au backlash, et à la relation entre la théorie, la pratique et la culture populaire."--Couverture.