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Ce mémoire porte sur les expériences de militants impliqués dans des mobilisations féministes au Québec au cours des cinquante dernières années. Ma recherche prend pour point de départ les tensions que pose la participation des hommes au mouvement féministe. Une revue des travaux existants permet d’en identifier quatre principales : l’identification des hommes au féminisme ; la gestion de la mixité ; l’autonomie organisationnelle masculine ; le maintien de l’engagement à l’extérieur du mouvement féministe. Dans le cadre de cette recherche, je me penche sur la manière dont les militants proféministes vivent ces tensions, à partir d’une analyse de la subjectivité masculine basée sur les théories féministes matérialistes. Au plan méthodologique, je fais appel à la méthodologie Q, une méthode mixte spécialisée dans l’étude des subjectivités. L’analyse des données révèle la présence d’un discours dominant sur l’expérience de l’engagement proféministe, ainsi que deux discours secondaires. Le discours principal Une lutte quotidienne pour la justice se concentre sur les impacts personnels positifs du féminisme sur la vie des militants et la manière dont celui-ci est vécu comme une facette d’un engagement plus vaste pour la justice sociale. Les discours secondaires L’antisexisme entre hommes et L’émancipation au masculin mettent en lumière des expériences opposées sur le rapport entre la masculinité et la lutte pour l’émancipation des femmes. D’un côté, L’antisexisme entre hommes insiste sur le soutien actif des revendications féministes en intervenant auprès des hommes et en confrontant leurs attitudes sexistes. De l’autre, l’expérience de L’émancipation au masculin se concentre sur l’épanouissement personnel des hommes et l’émancipation vis-à-vis des contraintes de la masculinité dominante. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Féminisme, Proféminisme, Militantisme, Subjectivité, Rapports sociaux de sexe, Méthodologie Q
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Comment la participation active des femmes aux combats armés, leur connaissance de la guerre et leur transgression politique contribuent à la reconfiguration de leur militance dans le post-accord de paix en Colombie ? Qu’en est-il de la militance des femmes dans ce contexte ? Quelles questions politiques et épistémologiques la figure de la femme combattante pose-t-elle au féminisme ? De quelles manières les femmes ex-combattantes mobilisent-elles le corps et les émotions dans leur militance post-désarmement ? Quelles sont les pistes analytiques et pratiques pour penser une réincorporation à la vie civile qui prendrait en considération le corps et les émotions ? Cette thèse se plonge au coeur de ces questions. Elle prend ancrage dans le contexte de la signature de l’accord de paix entre les Forces armées révolutionnaires de Colombie–Armée du peuple (Farc-ep) et le gouvernement de Juan Manuel Santos Calderón à La Havane en 2016. Son objet d’étude central est le corps, dans ses dimensions matérielles, symboliques et affectives dans le cadre de la réincorporation à la vie civile des femmes ex-combattantes des Farc-ep, les farianas. L’objectif principal est d’analyser les possibilités qu’offrent le corps et les émotions pour la militance post-accord de paix des farianas dans le contexte de leur retour à la vie civile, plus spécifiquement, dans trois départements du nord-est de la Colombie : Arauca, Santander et Norte de Santander. Partant de la prémisse selon laquelle la catégorie du corps permet de décloisonner les champs de recherche en science politique, la thèse mobilise un cadre théorique reposant sur les études féministes de sécurité qui analysent la place du corps dans les conflits armés ainsi que le rôle des femmes dans les groupes insurrectionnels et scénarios postaccord de paix. Précisément, la thèse étudie (1) les mémoires insurgentes des farianas du nord-est; (2) leur expérience corporelle et émotionnelle de la discipline militaire lors de leur militance en armes et clandestine; (3) les dynamiques corporelles et émotionnelles qui les affectent dans leur réincorporation à la vie civile; (4) leurs processus de reconfiguration de la militance dans deux espaces de réincorporation (Filipinas, Arauca et Caño Indio, Norte de Santander) et dans certaines villes du nordest, notamment à partir de leur proposition de féminisme insurgent et; finalement, (5) les pistes théoriques et empiriques pour une approche corpo-affective et militante de la réincorporation. Adoptant une méthodologie féministe incluant différentes méthodes de collecte des données, cette thèse est le fruit de 25 entretiens biographiques, d’ateliers collectifs de cartographie corporelle et d’observations participantes dans le nord-est de la Colombie durant l’année 2019. La thèse contribue aux études sur le corps et les émotions en relations internationales, un champ de recherche en pleine expansion. De plus, elle apporte une perspective féministe à l’étude des processus de Désarmement, démobilisation et réintégration (DDR). Elle démontre que les programmes de réincorporation ont systématiquement échoué dans leur soutien aux femmes ex-guérilleras qui retournent à la vie civile puisqu’ils ont nié l’identité insurgente, les possibles processus positifs résultant de leur militance en armes et les complexes transitons corporelles et émotionnelles qu’elles vivent entre le scénario de guerre et de post-accord de paix. La thèse soutient que la militance des farianas est marquée par une position de liminalité, à la croisée entre « deux mondes » – le militaire et le civil – où leur corps est un espace de frontières; géographiques, émotionnelles, corporelles, militantes. Véritable rupture corporelle avec la discipline de l’ordre insurgent et les liens affectifs qui en découlent, la réincorporation des femmes ex-combattantes entraîne de nouvelles réalités matérielles pour les corps qui ont été sous-étudiées. À partir des résultats empiriques, la présente thèse appelle donc au dépassement de l’approche technique à la réincorporation pour une vision résolument politique. En revenant sur la centralité de la figure de la combattante, elle insiste sur la nécessité de voir la réincorporation comme un processus long, multidimensionnel et qui devrait mettre l’accent sur le vécu corporel et émotionnel ainsi que sur le continuum de la militance politique des femmes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : corps, émotions, femmes ex-combattantes, militance, luttes insurgentes, réincorporation, théories féministes des relations internationales, Colombie
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L’accès des femmes aux ressources foncières en Afrique, et plus particulièrement au Bénin, demeure une question fondamentale. Pourtant, maillon clé du développement économique et social béninois, les droits fonciers des femmes se trouvent limités par l’application de règles coutumières, que renforce une certaine ineffectivité du droit étatique. Ce mémoire a pour objectif de faire une mise au point sur cette concurrence des normes en matière d’accès à la propriété foncière des femmes. En effet, en milieu rural, la vie tant sociale que juridique est majoritairement gouvernée par des pratiques coutumières. Alors que les femmes participent activement à la vitalité économique du pays, notamment en cultivant la terre, elles restent discriminées dans l’accès à la propriété des ressources foncières. Cet état des lieux constitue le point d’ancrage de ce mémoire. Il s’agira de comprendre l’effet de cette dualité juridique et de proposer quelques suggestions susceptibles de favoriser l’accès des femmes béninoises à la propriété foncière. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : femme.s, propriété foncière, accès, terre, droit coutumier, droit étatique, droits fonciers, Bénin, Afrique, Afrique de l’Ouest
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Cette recherche est une étude exploratoire sur les conditions de travail des femmes œuvrant dans les organismes communautaires Famille (OCF) au Québec. Basée sur neuf entrevues réalisées auprès de travailleuses de ce milieu, elle offre une analyse du sens que les femmes donnent à leur vécu et à leur expérience. Cette recherche a pour ambition de dresser un portrait des conditions de travail et des conditions de vie des femmes œuvrant dans ce milieu, en considérant la spécificité des OCF, ses rapports de pouvoir avec les bailleurs de fonds, ses dynamiques avec les acteurs sociaux et ses enjeux particuliers. À travers une lunette féministe matérialiste ancrée dans les théories du care, jumelées à une perspective critique du néolibéralisme, nous explicitons la façon dont les contraintes imposées au secteur communautaire Famille par l’État québécois et les bailleurs de fonds privés, affectent les conditions de travail et les conditions de vie des salariées évoluant dans ce milieu. Dans un premier temps, nous démontrons que les politiques néolibérales affaiblissent les OCF par la non-reconnaissance de leur spécificité, par leur sous-financement et par l’imposition de nombreux partenariats qui contribuent à limiter leur autonomie. Dans un deuxième temps, nous illustrons comment les politiques néolibérales, mais aussi le manque de reconnaissance et la dévalorisation de ce travail de care, précarisent les conditions de travail dans les OCF. Dans un troisième temps, nous explorons les situations de précarité et/ou de pauvreté découlant des conditions de travail. Au surplus, nous interrogeons le rapport potentiellement paradoxal qui peut émerger du fait d’intervenir auprès de familles qui ont des besoins socio-économiques similaires à ceux des travailleuses. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Organismes communautaires Famille, travailleuses, conditions de travail, féminisme matérialiste, care, néolibéralisme, précarité, pauvreté
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The settler state's taking of Indigenous children into care disrupts their communities and continues destructive, assimilationist policies. This article presents the perceptions of lawyers, social workers and judges of how Indigenous parents experience child welfare in Quebec. Our participants characterized those experiences negatively. Barriers of language and culture as well as mistrust impede meaningful participation. Parents experience epistemic injustice, wronged in their capacity as knowers. Mistrust also hampers efforts to include Indigenous workers in the system. Emphasizing state workers’ ignorance of Indigenous family practices and the harms of settler colonialism, participants called for greater training. But critical literature on professional education signals the limits of such training to change institutions. Our findings reinforce the jurisdictional calls away from improving the system towards empowering Indigenous peoples to run services of child welfare. The patterns detected and theoretical resources used are relevant to researchers of other institutions that interact with vulnerable populations.
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La place qu'occupe la religion dans l'espace public suscite depuis plusieurs années des débats difficiles dans la société québécoise. La Loi sur la laïcité de l'État, adoptée hâtivement par le gouvernement de la CAQ en 2019, en est la plus récente illustration. Tant par son contenu que par le processus de son adoption, la Loi 21 a provoqué des réactions passionnées. Mais que veut dire vivre et réguler la religion au quotidien au Québec à l'aune de la Loi sur la laïcité de l'État? C'est là la question à laquelle les 15 essais réunis ici tentent de répondre en examinant de façon critique les choix politiques faits par le gouvernement Legault et leurs conséquences immédiates et possibles. À partir de disciplines et de perspectives théoriques différentes, les auteurs et autrices proposent un arsenal argumentatif dont l'objectif premier est de déconstruire les raisons invoquées par le gouvernement Legault en faveur de la Loi sur la laïcité de l'État . Il apporte ainsi une contribution essentielle à un débat qui est loin d'être clos.
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La criminalisation de la violence conjugale est un phénomène relativement récent au Québec comme ailleurs au Canada. Aussi, les réponses du système de justice à ce problème social ont évolué et se sont transformées dans les dernières décennies. On observe à cet égard un recours de plus en plus grand à la mesure 810 du Code criminel (C.cr.) dans les situations de violence conjugale. Cette mesure, aussi appelée « engagement de ne pas troubler l’ordre public », permet d'obtenir une ordonnance judiciaire obligeant un individu, dans la présente étude un auteur de violence conjugale, à contracter un engagement de ne pas troubler l’ordre public et d’avoir une bonne conduite pour une période maximale de 12 mois. Toutefois, son utilisation en matière de violence conjugale, tout particulièrement dans les situations où des comportements peuvent faire l’objet d’une poursuite riminelle, donne lieu à plusieurs questionnements, parfois des critiques. Dans tous les cas, le point de vue des femmes victimes de violence quant à cette mesure n’a que très peu été documenté. Cette recherche souhaite, entre autres, pallier cette lacune
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La place qu'occupe la religion dans l'espace public suscite depuis plusieurs années des débats difficiles dans la société québécoise. La Loi sur la laïcité de l'État, adoptée hâtivement par le gouvernement de la CAQ en 2019, en est la plus récente illustration. Tant par son contenu que par le processus de son adoption, la Loi 21 a provoqué des réactions passionnées. Mais que veut dire vivre et réguler la religion au quotidien au Québec à l'aune de la Loi sur la laïcité de l'État? C'est là la question à laquelle les 15 essais réunis ici tentent de répondre en examinant de façon critique les choix politiques faits par le gouvernement Legault et leurs conséquences immédiates et possibles. À partir de disciplines et de perspectives théoriques différentes, les auteurs et autrices proposent un arsenal argumentatif dont l'objectif premier est de déconstruire les raisons invoquées par le gouvernement Legault en faveur de la Loi sur la laïcité de l'État . Il apporte ainsi une contribution essentielle à un débat qui est loin d'être clos.
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The year 2020, marking the twenty-fifth anniversary of the Beijing Platform for Action, was intended to be ground-breaking for gender equality. Instead, with the spread of the COVID-19 pandemic, even the limited gains made in the past decades are at risk of being rolled back. The pandemic is deepening pre-existing inequalities, exposing vulnerabilities in social, political and economic systems which are in turn amplifying the impacts of the pandemic. Across every sphere, from health to the economy, security to social protection, the impacts of COVID-19 are exacerbated for women and girls simply by virtue of their sex. This policy brief by the UN Secretary-General explores how women and girls’ lives are changing in the face of COVID-19, and outlines suggested priority measures to accompany both the immediate response and longer-term recovery efforts.