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Conférence de Haideh Moghissi présentée en anglais le 3 octobre 2012 à l’Institut de recherches et d'études féministes. Haideh Moghissi est professeure de sociologie et d'études des femmes à l'Université York (Toronto). Elle a été fondatrice de l'Union nationale des femmes iraniennes et membre de ses premiers comités exécutif et de rédaction, avant de quitter l'Iran en 1984.
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La récente crise financière mondiale a ranimé un ensemble de débats sur le capitalisme et ses ravages. Depuis le sauvetage éhonté des institutions bancaires par les pouvoirs publics, de nombreux citoyens se demandent quelles sont les véritables finalités de ce modèle économique. Continuer à enrichir les plus richesses et laisser les inégalités sociales se creuser davantage ? Un peu partout en Occident, des foules en colère ont plutôt opté pour l'indignation.Par -dessus lemarché ! s'inscrit dans ce mouvement collectif de réflexion critique. Issus en partie des mobilisations ayant précédé le sommet du G20 à Toronto, en 2010, les textes de ce recueil décryptent les multiples facettes des rapports socioéconomiques de domination et d'exploitation. Ils doivent également répondre à des sujets aussi variés que le mouvement Occupy et la question des classes sociales, le rôle économique de l'État d'un point de vue anarchiste ou la logique capitaliste voilée de la poésie slam. Des questions d'hier et d'aujourd'hui pour mieux cerner la réalité sociale et, ultimement, la transformer. Comme l'écrit Francis Dupuis-Déri, « les systèmes de domination actuels ne peuvent pas être éternels
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Le discours du mouvement des femmes québécois lie depuis plus de quarante ans émancipation des femmes et travail rémunéré. Malgré une présence accrue sur le marché du travail des femmes ayant de jeunes enfants et une implication plus grande des pères, les femmes demeurent les premières responsables du travail de reproduction sociale, travail dit « invisible » : soins aux enfants et aux proches dépendants, tâches domestiques et organisation familiale. Le mémoire explore la vision qu'ont les jeunes féministes du travail de reproduction sociale et du travail rémunéré au Québec dans les années 201 O. Reconnaissent-elles leur vision dans le discours dominant du mouvement des femmes au Québec? Si les perceptions des jeunes féministes sont différentes de celles de leurs aînées, comment expliquer cette divergence? Des entrevues semi-dirigées réalisées avec 29 femmes âgées de 23 à 36 ans, se considérant féministes et ayant un lien avec un lieu de militance féministe au Québec, révèlent que les perceptions en lien avec le travail de reproduction sociale et le travail rémunéré different significativement des idées véhiculées par le discours dominant du mouvement des femmes au Québec. Elles constatent qu'être mère aujourd'hui implique une course à la performance et que le partage des tâches n' est pas égalitaire au sein des couples. Elles remarquent qu'aucun débat n' a eu lieu depuis le début des années 1980 sur la question du travail de reproduction sociale dans le mouvement des femmes québécois et croient qu' il est temps de développer une nouvelle réflexion sur le sujet. Les féministes rencontrées remettent aussi en question la centralité du travail rémunéré constatant qu'il n'a pas apporté que du positif dans la vie des femmes. Le travail à temps partiel est alors vu comme un idéal, en autant qu'il soit associé à un salaire intéressant. Le désir d' équilibre et de cohérence entre les différentes sphères de la vie des femmes rencontrées pourrait ainsi se matérialiser. Les entrevues montrent que le contexte social différent dans lequel évoluent les jeunes féministes, de même que le type d'engagement et de participation spécifique aux jeunes expliquent en bonne partie les divergences entre le discours des jeunes féministes et celui du mouvement des femmes. Mots-clés : jeunes féministes, mouvement des femmes au Québec, travail de reproduction sociale, travail rémunéré, différences générationnelles, contexte social, engagement.