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Tous les jours, près de chez vous, un bon père de famille couche avec sa petite fille de neuf ans. Ou parfois elle lui fait juste une petite fellation. Ou c’est une grande sœur avec sa petite sœur. Dans cette anthropologie de l'inceste, Dorothée Dussy se penche sur les mécanismes complexes par lesquels l'inceste est couramment pratiqué dans l'intimité des foyers français. À la faveur du réel, et de la banalité des abus sexuels commis sur les enfants, l'inceste se révèle structurant de l’ordre social. Il y apparaît comme un outil de formation à l’exploitation et à la domination de genre et de classe. Cinq ans d’enquête ethnographique sont restitués dans ce livre : un voyage subversif au cœur de familles que rien, ou presque, ne distingue des vôtres.
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Organisé par l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique et le Centre des musiciens du monde, le colloque Femmes musiciennes du monde visait à explorer les parcours professionnels de musiciennes migrantes. Des conférences et tables rondes ont fait intervenir des chercheuses en sociologie, anthropologie, musicologie et ethnomusicologie ainsi que des musiciennes ayant immigré à Montréal. De la combinaison de ces savoirs scientifique et expérientiel s’est dégagée une série de difficultés et défis récurrents pour les femmes en musique : invisibilisation du travail, différenciations et discriminations genrées dans un milieu majoritairement masculin, enjeux liés au corps féminin ainsi qu’à la mobilité géographique. Or, il s’est aussi affirmé des spécificités d’expériences, de profils et de stratégies selon les parcours migratoires. Cette note de terrain synthétise les principaux constats, mais aussi les limites des discussions de ce colloque avant d’identifier quelques-uns des nombreux efforts qu’il reste à déployer pour mieux comprendre les réalités de telles artistes.
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With the enactment of anti-homosexuality laws in the 1960s, Cameroon's government officially endorsed heterosexualist ideologies which legitimize the alienation and criminalization of minority and nonconforming sexual and gender identities. One group, the so-called garçons manqués, embodies the stigmatized masculine or "butch" lesbian identity. The political management of lesbianism in Cameroon is ambivalent, however, with respect to sport, and particularly regarding the national pastime, football. Whereas masculine lesbians are routinely branded as "butches" or "sexual predators" who threaten African hetero-patriarchy, "strong women"" (femmes fortes) are celebrated as pivotal to the national ambition. Cameroon's government strategically amalgamates both heteronationalism and homonationalism in the interest of national pride.
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Extreme metal is a masculine space, yet more and more women join in. They face a contradiction: as women, they are expected to adopt feminine behaviours; however, they are part of a subculture that valorizes warrior masculinity. I sought to understand the gender expectations of the Montreal extreme metal scene and interpret the contradictions encountered by women in this scene with the help of Schippers’ (2007) theoretical framework on gender. To do so, I conducted 16 individual interviews with women and men who take part in the scene. This research fills a gap in the literature on gender that derives from Connell and Schippers’ writings and addresses issues that the field of metal studies has brushed over. I found that metal men are the “default” participants in the scene. They are expected to be fine music connoisseurs and even become musicians. In contrast, women’s presence is heterosexualized and attributed to a romantic or sexual interest in metal men. Women are suspected of being “poseuses” or groupies with no real interest in the music until proven otherwise. To become legitimate participants, they have to overcome those expectations and prove that they are worthy of being viewed through the prism of masculinity rather than femininity. They do so by proving their exceptionality through manhood acts and distancing themselves from other women. Despite their gender transgressions, women’s presence does not fundamentally question gender relations but reaffirms the overall primacy of masculinity over femininity.
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Les rapports sociaux de race, de genre, de sexe sont inextricablement mêlés : telle est une idée centrale du féminisme décolonial tel qu’il se déploie depuis Abya Yala, du nom que le peuple kuna donnait au continent américain. L’article situe l’importance de renommer les femmes et féministes d’origine autochtone, une manière de défaire les discours coloniaux (parfois tenus par des universitaires féministes) sur les pratiques de genre avant la colonialité/modernité. Ochy Curiel illustre cette idée à partir de l’expérience du GLEFAS (Groupe latino-américain de formation et d’action féministe) : le décolonial n’y est pas seulement une critique du savoir académique, il est profondément ancré dans des pratiques autogestionnaires de luttes anticapitalistes, dans le lesbianisme politique, dans la rue, dans les associations, dans les organisations communautaires.
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L’accès universel à l’eau potable est considéré comme une caractéristique déterminante des villes du Nord global. Cet article décrit les défis quotidiens auxquels sont confrontées les femmes de la classe ouvrière de Flint, dans le Michigan, lorsque la promesse d’une infrastructure d’eau moderne se fissure. En 2014, afin de réduire les coûts, la source d’eau potable de Flint a été transférée du lac Huron à la rivière Flint. Ce changement, et plus particulièrement la manière dont il a été géré, a entraîné une contamination de l’approvisionnement en eau par du plomb et des agents pathogènes. Si l’expérience de Flint est désormais un cas emblématique d’insécurité hydrique dans le Nord global, elle n’est pas unique. À travers une étude de cas élaborée dans le cadre d’un projet de recherche participative communautaire, cet article détaille comment l’insécurité hydrique a transféré la charge de l’approvisionnement en eau potable aux ménages individuels, et plus particulièrement aux femmes. Plutôt que de pouvoir compter sur la main-d’œuvre et l’expertise technique qui ont rendu l’eau potable dans la ville moderne, les habitants de Flint ont été soudainement rendus responsables de la sécurité de leur propre approvisionnement en eau. Nous expliquons comment la crise de l’eau de Flint a fait naître une « nouvelle normalité » ; Nous examinons les façons dont cette situation a donné naissance à un nouveau rapport à l'eau potable, caractérisé par un (re)retour à l'eau en bouteille ou filtrée (de l'eau du robinet) et par un changement dans la répartition des tâches nécessaires à la production d'eau potable. Les témoignages de femmes que nous présentons ici illustrent comment, lorsque l'eau uniforme moderne fait défaut, les gens commencent à voir des eaux hétérogènes.
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En tant que couple masculin-féminin comparable aux genres lesbiens butch-femme dans les sociétés euro-américaines, les rôles de genre TP constituent des éléments vivants dans la sous-culture lesbienne, ou lala , de la Chine continentale contemporaine. Sur la base d'une étude ethnographique menée au milieu des années 2010 à Shanghai et dans la province du Yunnan, en Chine, et en appliquant le cadre théorique de « l'esthétique passionnée », j'étudie dans cet article les discours et les pratiques pertinents pour les genres TP . J’analyse comment les hiérarchies ont été (re)produites au sein des communautés lala et comment, dans ces processus, les compréhensions (hétéro)normatives du genre et de la sexualité sont devenues à la fois sources de connaissances et objets de critique. Je soutiens que des esthétiques passionnées multiples et concurrentes, y compris la forme dominante d'hétéronormativité en Chine et les connaissances mondialisées, voire occidentales, sur le genre et la sexualité, ont entraîné trois grands types de hiérarchie parmi les lalas : des hiérarchies entre les catégories TP , qui sont paradoxalement définies par la notion de « pureté » ; les hiérarchies dans les discours féministes et activistes LGBTQ, qui banalisent, voire font taire, les incarnations quotidiennes du TP ; et les hiérarchies entre masculinité et féminité, qui encouragent diverses pratiques de masculinité féminine tout en valorisant la masculinité plutôt que la féminité.
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An inclusive and accessible resource on the interdisciplinary study of gender and sexuality Companion to Sexuality Studies explores the significant theories, concepts, themes, events, and debates of the interdisciplinary study of sexuality in a broad range of cultural, social, and political contexts. Bringing together essays by an international team of experts from diverse academic backgrounds, this comprehensive volume provides original insights and fresh perspectives on the history and institutional regulatory processes that socially construct sex and sexuality and examines the movements for social justice that advance sexual citizenship and reproductive rights. Detailed yet accessible chapters explore the intersection of sexuality studies and fields such as science, health, psychology, economics, environmental studies, and social movements over different periods of time and in different social and national contexts. Divided into five parts, the Companion first discusses the theoretical and methodological diversity of sexuality studies.Subsequent chapters address the fields of health, science and psychology, religion, education and the economy. They also include attention to sexuality as constructed in popular culture, as well as global activism, sexual citizenship, policy, and law. An essential overview and an important addition to scholarship in the field, this book: Draws on international, postcolonial, intersectional, and interdisciplinary insights from scholars working on sexuality studies around the world Provides a comprehensive overview of the field of sexuality studies Offers a diverse range of topics, themes, and perspectives from leading authorities Focuses on the study of sexuality from the late nineteenth century to the present Includes an overview of the history and academic institutionalization of sexuality studies The Companion to Sexuality Studies is an indispensable resource for scholars, researchers, instructors, and students in gender, sexuality, and feminist studies, interdisciplinary programs in cultural studies, international studies, and human rights, as well as disciplines such as anthropology, psychology, history, education, human geography, political science, and sociology.
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Shows how reproductive justice organizations' collaborative work across racial lines provides a compelling model for other groups to successfully influence change Patricia Zavella experienced firsthand the trials and judgments imposed on a working professional mother of color: her own commitment to academia was questioned during her pregnancy, as she was shamed for having children "too young." And when she finally achieved her professorship, she felt out of place as one of the few female faculty members with children. These experiences sparked Zavella's interest in the movement for reproductive justice. In this book, she draws on five years of ethnographic research to explore collaborations among women of color engaged in reproductive justice activism. While there are numerous organizations focused on reproductive justice, most are racially specific, such as the National Asian Pacific American Women's Forum and Black Women for Wellness. Yet Zavella reveals that many of these organizations have built coalitions among themselves, sharing resources and supporting each other through different campaigns and struggles. While the coalitions are often regional-or even national-the organizations themselves remain racially or ethnically specific, presenting unique challenges and opportunities for the women involved. Zavella argues that these organizations provide a compelling model for negotiating across differences within constituencies. In the context of the war on women's reproductive rights and its disproportionate effect on women of color, and increased legal violence toward immigrants, The Movement for Reproductive Justice demonstrates that a truly intersectional movement built on grassroots organizing, culture shift work, and policy advocating can offer visions of strength, resiliency, and dignity for all.