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Résultats 28 ressources
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Historiquement, la grossesse et l'accouchement étaient le champ de pratique des sages-femmes et traduisaient les savoirs empiriques qu’elles et d’autres femmes avaient développés sur leur corps. Mais, aux 19e et 20e siècles, en Occident, les sages-femmes perdent la main mise sur l'accouchement au profit de la nouvelle profession médicale omnipotente, métier historiquement réservé aux hommes. L’obstétrique-gynécologie voit le jour sous la lunette misogyne et raciste d’hommes qui tentent de mener cette spécialité vers la reconnaissance et la gloire auprès de leurs pairs, parfois aux dépens des femmes surtout noires ou pauvres. De nos jours, au Québec et à travers le monde, des voix s’élèvent pour dénoncer la violence obstétricale subie par les personnes qui accouchent : des abus, des mauvais traitements et des non-respects des droits des personnes vécus durant la grossesse et l’enfantement. Ainsi, c’est avec une posture épistémologique féministe que cette recherche tente, à partir de témoignages de femmes ayant enfanté dans le milieu hospitalier au Québec, de comprendre l’expérience d’accouchement dans un lieu où les rapports de pouvoir sont inégaux. Cette recherche qualitative croise les données avec deux théories clés : les savoirs faisant autorité et l’injustice épistémique. Trois points saillants ressortent de l’analyse : 1) ce sont les soignant·es qui détiennent les savoirs faisant autorité et avec eux le pouvoir décisionnel dans la salle d’accouchement. 2) Les personnes qui accouchent sont victimes d’injustice testimoniale au moment de l’enfantement. 3) L’injustice herméneutique nuit à la reconnaissance et à la lutte contre les violences obstétricales. Finalement, cette recherche met en lumière que les injustices épistémiques que vivent les personnes qui accouchent en milieu hospitalier au Québec sont la toile de fond dans laquelle s’enracinent les violences obstétricales. L’analyse témoigne de la nécessité de renverser les rapports de pouvoir inégaux dans la salle d’accouchement et de changer de paradigme autour de la naissance afin d’obtenir plus de justice périnatale. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Injustice épistémique, savoirs faisant autorités, violence obstétricale, accouchement, justice périnatale, rapports de pouvoir.
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Ce guide, publié en février 2022, s’adresse à tous les organismes communautaires francophones dans la Région du Grand Toronto. L'objectif ici est de trouver des solutions pour répondre à l’ampleur des problèmes psychosociaux et des limites liées à l’offre en santé et en services sociaux pour les personnes LGBTQI+ francophones noires immigrantes d'origine africaine et caribéenne vivant à Toronto. Ces populations, quand elles font partie de la diversité sexuelle et de genre, en plus d’être issues de minorités ethnoculturelles et de vivre en situation linguistique minoritaire, font face à une double, voire triple, stigmatisation. Pour permettre de lutter efficacement contre les problèmes de santé mentale que vivent ces personnes, FrancoQueer, en collaboration avec OCASI, a initié une enquête dont le but était de mettre sur pied un guide pratique dont les recommandations permettront de contribuer à l’amélioration des techniques d’intervention pour mieux satisfaire au bien-être en santé mentale des personnes noires francophones immigrantes appartenant à la diversité sexuelle et à la pluralité des genres. Les bénéficiaires de services ayant participé au projet s’identifient comme lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queers, ou encore masisi (terme utilisé en Haïti pour désigner des personnes trans ou homosexuelles). Des membres du personnel d’organisations communautaires francophones du réseau d'OCASI ainsi que les membres du personnel de FrancoQueer ont également participé au projet.
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La présence de femmes utilisatrices de substances psychoactives (SPA) semble être en augmentation dans plusieurs maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence au Québec. La littérature laisse entendre que ces enjeux soulèvent de nombreux défis pour les travailleuses de ces organisations féministes. Cette recherche, féministe et qualitative, s’est intéressée aux pratiques avec les femmes utilisatrices de SPA dans les maisons d’hébergement pour femmes. Afin de contribuer aux réflexions déjà présentes dans les milieux, cette recherche souhaitait documenter les pratiques actuelles en plus d’analyser et de contextualiser ces pratiques. Plus spécifiquement, la démarche voulait approfondir les liens entre les pratiques d’intervention et les pratiques organisationnelles, en dévoilant les éléments qui influencent ces pratiques. En mobilisant une stratégie d’étude de cas, je me suis intéressée aux pratiques dans deux maisons d’hébergement situées dans la grande région de Montréal et membres de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF). Pour récolter les données, j’ai réalisé des observations participantes dans les deux organisations féministes. De plus, j’ai effectué six entretiens individuels semi-dirigés avec des travailleuses et j’ai colligé soixante-quatre documents écrits et produits par ces mêmes organisations. L’analyse thématique du corpus permet de rendre compte de la diversité des pratiques d’accompagnement, celles visant l’inclusion, l’encadrement ou la communication avec les femmes. Aussi, ces pratiques sont largement influencées par les conceptions morale, juridique et biomédicale de la toxicomanie véhiculées socialement. Toutefois, un cadre d’analyse féministe supporte une lecture différente de la consommation et appuie des pratiques plus inclusives avec les femmes. L’analyse permet aussi de dégager que la dimension organisationnelle doit être considérée afin de comprendre ces pratiques et les contextes spécifiques dans lesquels elles s’inscrivent. Finalement, l’analyse de la dimension individuelle permet de souligner l’importance de l’individualité de chaque travailleuse comme élément contribuant à façonner les pratiques. Dès lors, la prise en compte de la consubstantialité de ces trois dimensions permet non seulement de comprendre les pratiques, mais supporte le besoin d’approfondir les réflexions afin de mieux soutenir les femmes utilisatrices de SPA. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Intervention féministe, toxicomanie, pratiques féministes en travail social, maisons d’hébergement pour femmes, utilisatrices de substances psychoactives
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This handbook provides a much-needed holistic overview of disability and sexuality research andscholarship. With authors from a wide range of disciplines and representing a diversity of nationalities, it provides a multi-perspectival view that fully captures the diversity of issues and outlooks. Organised into six parts, the contributors explore long-standing issues such as the psychological, interpersonal, social, political and cultural barriers to sexual access that idsabled people face and their struggle for sexual rights and participation. The volume also engages issues that have been on the periphery of the discourse, such as sexual accomodations and support aimed at facilitating disabled people's sexual well-being; the socio-sexual tensions confronting disabled people with intersecting stigmatised identities such as LGBTBI or asexual; and the sexual concerns of disabled people in the Global South. It interrogates disability and sexuality from diverse perspectives, from more traditional psychological and sociological models, to various subversive and post-theoretical perspectives and queer theory. This handbook examines the cutting-edge, and sometimes ethically contentious, concerns that have been repressed in the field. With current, international and comprehensive content, this book is essential reading for students, academics and researchers in the areas of disability, gender and sexuality, as well as applied disciplines such as healthcare pratictionners, counsellors, psychology trainees and social workers.
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Aborder les expériences des femmes autochtones dans les prisons provinciales du Québec Vers une guérison collective Addressing the experiences of Indigenous women in Quebec’s provincial prison Towards Collective Healing
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Cette recherche féministe, qualitative et compréhensive s'intéresse aux pratiques des intervenantes oeuvrant dans les Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) en lien avec la santé mentale au travail. Elle a été menée en partenariat avec le Regroupement québécois des CALACS (RQCALACS). Les CALACS sont des organismes féministes autonomes dont les activités se déclinent en plusieurs volets : le soutien direct, la prévention et la lutte politique, ce à quoi s'ajoute la gestion. Comme d'autres groupes communautaires, ils sont influencés par différentes contraintes structurelles et doivent continuellement s'adapter. Dans ce contexte, les travailleuses peuvent être exposées à différents risques psychosociaux. Cette recherche a pour objectif de comprendre les sources de plaisir et de souffrance que peuvent vivre les travailleuses ainsi que les pratiques qu'elles mobilisent pour maintenir un certain bien-être au travail. Pour cadrer l'analyse, des repères théoriques ont été identifiés puis articulés. Les perspectives féministes radicales et intersectionnelles campent à la fois les principes politiques et les pratiques qui influencent les Centres. L'approche de la psychodynamique éclaire les rapports intersubjectifs qui se jouent au travail en insistant, entre autres, sur la centralité du travail dans la construction identitaire et les mécanismes de régulation des activités. La collecte de données a été réalisée à l'aide de huit entretiens individuels semi dirigés menés auprès d'intervenantes de CALACS distincts, situés dans sept régions du Québec. Elles ont été recrutées par l'intermédiaire du RQCALACS. Elles devaient travailler dans leur centre depuis au moins deux ans. L'analyse thématique du corpus a permis de dégager le lien fort que les intervenantes entretiennent entre soi et le travail ; la responsabilité de l'organisation du travail quant aux impacts sur la santé et le bien-être des travailleuses ; et enfin, la manière dont le travail est accompli concrètement au travers de l'intersubjectivité et des relations. Les CALACSiennes s'investissent beaucoup dans leur travail, qu'elles perçoivent comme politique, créatif et pertinent. Lorsqu'elles ne parviennent plus à préserver une cohérence de sens entre ce qu'elles souhaiteraient et ce qu'elles vivent en réalité, lorsqu'elles n'ont plus de moyens pour compenser les obstacles, elles sont à risque qu'une détresse s'installe. Si les Collectifs de travail sont assez forts et permettent des espaces de négociation, de réflexion et de valorisation, alors elles surmontent l'épreuve de travail, le plus souvent en retrouvant du sens. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : CALACS, intervention féministe, santé mentale, travail, pratiques
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Dans des contextes sociaux souvent hostiles, les parents qui ont des enfants trans doivent prendre des décisions pour eux·elles concernant leur transition personnelle, sociale, légale et médicale. En plus d'être eux·elles aussi à risque de subir de la stigmatisation et de l'isolement, ces parents craignent que leurs enfants soient marginalisés·es ou qu'ils·elles subissent de la violence. Pourtant, peu de professionnels·les de la santé et des services sociaux du réseau public québécois sont formés·es ou sensibilisés·es aux besoins spécifiques des personnes trans et de leur entourage. À travers les récits de huit parents d'enfants trans, cette recherche vise donc à documenter le point de vue de ces parents en explorant leur trajectoire dans les services, en identifiant les ressources auxquelles ils·elles ont eu recours et en analysant les répercussions des services dans leur vie et dans l'accompagnement de leur enfant trans. L'analyse des récits repose sur des théories issues de la psychologie clinique, du féminisme et du travail social. Le concept de maltraitance théorique permet de questionner les discours tenus sur la transidentité au sein des services sociaux et de santé ainsi que les interventions qui en découlent. La perspective féministe favorise une analyse critique dans une perspective de construction des rapports sociaux de genre et l'approche narrative met de l'avant le sens que les parents attribuent à leur expérience dans les services en lien avec leur vie personnelle et familiale. Les données recueillies démontrent de grandes lacunes dans l'offre de services sociaux et de santé du réseau public : rareté des services, délais, outils conceptuels inadéquats et pratiques inappropriées. D'autre part, les services reçus ont des répercussions importantes sur la vie personnelle et familiale des parents, mais également sur l'accompagnement de leur enfant et de sa différence. À cet effet, il importe que tous·tes les professionnels·les adoptent des pratiques trans-affirmatives dans l'accompagnement de ces familles et prennent en compte le point de vue des parents dans l'élaboration des services et des politiques les concernant, eux·elles et leurs enfants trans. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : parents d'enfants trans, services d'aide et d'intervention, féminisme, transféminisme, récits d'expérience, carte narrative, maltraitance théorique, pratique transaffirmative.
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Le burn-out est devenu un sujet rebattu. Le sous-titre de ce livre traduit la volonté de l'auteur de s'intéresser à la manière dont certains professionnels sont affectés par leur situation, des points de vue physique, psychologique et social. Quels sont les changements personnels que les individus connaissent lorsqu'ils sont confrontés à l'expérience d'un burn-out et lorsqu'ils doivent déployer certaines de leurs ressources pour résister et faire face à leur situation ? A partir de ses observations, l'auteur propose de mieux considérer certains éléments minorés dans les travaux internationaux sur le sujet.
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Depuis 2011, de plus en plus d’études documentent les besoins et enjeux des jeunes et des enfants qui se sentent différent.e.s dans leur genre. S’il en ressort qu’illes sont encore parmi les jeunes les plus à risque de suicide, de violence par les pairs, d’échec scolaire, de dépression, d’anxiété et de troubles alimentaires, un milieu de vie qui les accepte et les soutient semble le facteur le plus déterminant pour leur santé tant psychique que relationnelle et somatique et leur insertion sociale et professionnelle. Pour favoriser un développement harmonieux pour les jeunes trans et en questionnement, une perspective anti-oppressive est aujourd’hui nécessaire.
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Dans le cadre de cette recherche, nous cherchons à comprendre la façon dont les FVVIH témoignent de leurs parcours et de leurs expériences vis-à-vis les services sociaux et de la santé leur venant en aide. Notre recherche a pour but de mieux saisir comment les femmes séropositives naviguent et gèrent la stigmatisation qui serait issue des institutions sociales en plus d'identifier des pistes d'action pour l'amélioration des services. Pour ce faire, nous proposons un cadre d'analyse composé des concepts de stigmatisation structurelle et du travail social féministe critique. Nous utilisons le concept de la stigmatisation structurelle comme concept clé pour orienter nos analyses des entretiens. Il nous permet de cerner l'expérience des FVVIH liée aux services sociaux auxquels les FVVIH ont recours. Le travail social féministe critique, quant à lui, oriente notre engagement dans la lutte contre toutes formes de discrimination et de stigmatisation vécues par les FVVIH. Nous avons privilégié une méthode qualitative, ethnobiographique et féministe. Cette recherche comprend un échantillon double : d'une part des FVVIH et d'autre part les professionnelles et professionnels des services sociaux. Nous avons réalisé sept entretiens individuels; cinq entretiens avec des FVVIH et deux entretiens avec des professionnelles et professionnels des services sociaux. Ce double échantillon nous a permis de confronter les témoignages des FVVIH à ceux des professionnelles et ainsi d'approfondir notre analyse. Ces entretiens nous ont également permis de recueillir plusieurs récits expérientiels de la stigmatisation et de la discrimination perçue et vécue par les FVVIH liés aux services sociaux communautaires et institutionnels. Ils nous ont en outre permis de dégager des recommandations et pistes d'action visant une amélioration des services sociaux. La présentation des résultats documentée permet de mieux connaître le point de vue des FVVIH, leurs savoirs et leurs expériences au regard de la stigmatisation perçue et vécue de la part des services sociaux leur venant en aide. La discussion des résultats permet finalement de confronter les témoignages des FVVIH et ceux des professionnelles des services sociaux, et dégage certaines pistes d'action pour l'élaboration de pratiques d'intervention plus démocratiques. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : VIH, stigmatisation structurelle, femmes, féminisme, travail social, services sociaux.
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This article provides an overview on reproductive and sexual health of people with physical disabilities in developed and underdeveloped countries from 1995 to 2011. Based on the metasynthesis approach, the authors reviewed 15 qualitative studies. These studies were searched using Medline, CINAHL, CINAHL (health), ProQuest Central, Google Scholar, Cochrane, Embase, Informit Health, Sciences Direct, Pubmed, Pubmed Health, AAHD (abstracts), ProQuest Journal (sexuality and disability) and were also manually searched. All studies were judged on their qualities using the Critical Appraisal Skills Programme. Reproductive health, sexual attractiveness and experiences, reproductive and sexual health knowledge, and dealing with reproductive and sexual health issues were four main themes that emerged from these studies. This paper proposes a new model to explain the factors that impacted the reproductive and sexual life of people with physical disabilities: internal and external factors. Implications for health and social care are discussed in light of the findings.
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People living with HIV (PLWH) continue to endure stigma and discrimination in the context of health care. This paper presents the findings of a qualitative study designed to (a) describe stigmatizing and discriminatory practices in health care settings, and (b) explore both symbolic and structural stigma from the perspectives of PLWH. For the purpose of this qualitative study, 21 semi-structured in-depth interviews were conducted in the province of Quebec, Canada. The data were analyzed following the principles of thematic analysis. During analysis, three themes were identified, and relations between these themes were delineated to reflect the experiences of participants. The findings suggest that HIV-related stigma in health care settings is episodic in nature. The findings also suggest that HIV-related stigma is experienced through interactions with health care providers (symbolic stigma) and, finally, that it is applied systematically to manage risk in the context of health care (structural stigma).
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The research reported in this article sought to shed light on the North, Central and South American indigenous moon time teachings related to the menstrual cycle of women. The historical institutionalization, medicalization and colonization of indigenous women's practices have devalued and almost destroyed this knowledge. This study explored the question of whether or not lost indigenous knowledge of women's power can be reclaimed for women's health and well-being. A qualitative participatory research methodology was adopted, based on an indigenous paradigm and scholarly rigour and including protocols acceptable to an Ojibwe grandmother, Isabelle Meawasige, who shared her knowledge and experience. The experiential knowledge gained and the meanings expressed by female participants in a circle sharing facilitated by the principal author are presented and discussed. The results of this research reveal optimistic possibilities to co-create health and well-being for the participants, grounded in what is both visible and invisible within indigenous women's culture.
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Adolescent pregnancy continues to be a major concern for policy-makers, programme developers, helping professionals and society generally in the USA, especially in light of the US federal government's legislative emphasis on abstinence-only sex education until recently. Studies have found that abstinence-only programmes do not succeed in preventing young people from becoming sexually active or pregnant; most young people have sexual intercourse in their teenage years long before they even contemplate marriage. The purpose of this qualitative study was to explore how 32 teenage mothers learned about sex and their related views about pregnancy and birth control. Findings indicate that they have often received little accurate information about sex from their parents and schools. Findings also reveal their widely varying views about birth control and pregnancy. Overall, the findings support the need for comprehensive sexuality education that addresses the topics covered in this study in an age-appropriate manner. The findings also suggest ways that helping professionals in other settings besides schools can help young people address these issues.
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Maria Nengeh Mensah, professeure à l'École de travail social de l'UQAM et coauteure de l’ouvrage «Luttes XXX : Inspirations du mouvement des travailleuses du sexe», explique les revendications de ces travailleuses qui prolongent le sens des luttes pour les droits des femmes.
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La présente recherche s'inscrit dans le cadre du projet de recherche-action VIHsibilité, dont le but est d'étudier l'environnement social et médiatique dans lequel les femmes et les hommes vivant avec le VIH témoignent publiquement de leur expérience de la séropositivité, afin de comprendre les retombées que ces représentations ont dans la vie des personnes séropositives et les façons dont ces récits transforment le discours social sur le VIH/sida. Nous avons circonscrit une partie du problème à l'étude afin d'explorer les enjeux individuels et collectifs qui sont spécifiques au témoignage public des femmes vivant avec le VIH (FVVIH). Au niveau individuel, le rejet social et la stigmatisation compliquent le dévoilement de la séropositivité. Le caractère déviant attribué à l'identité séropositive entraine souvent un sentiment de honte ainsi que la peur des préjugés et de la discrimination sociale chez les FVVIH. De plus, elles sont nombreuses à être préoccupées par les conséquences possibles de leur témoignage sur leurs proches et leurs enfants. Au plan collectif, on constate qu'une compréhension partielle et erronée du VIH/sida et de la réalité des FVVIH persiste encore aujourd'hui. La moins grande visibilité des femmes séropositives et la place occupée par les hommes gais dans la réponse communautaire au VIH/sida ont construit un portrait stéréotypé de l'épidémie. Ce mémoire vise à connaitre les conditions dans lesquelles les FVVIH témoignent, leurs motivations à témoigner ainsi que leurs perceptions des retombées possibles de cette révélation. Les dimensions théoriques qui sous-tendent notre analyse sont l'interactionnisme symbolique qui permet de comprendre le témoignage comme un processus dynamique et conjoint de construction de sens et d'action, et les analyses féministes qui permettent de cibler les spécificités genrées du témoignage. Pour procéder à la collecte et à l'analyse des résultats, nous avons privilégié une méthode qualitative de type exploratoire fondée sur une approche compréhensive. Nous avons procédé à la réalisation de sept (7) entretiens semi-dirigés auprès de femmes qui ont témoigné publiquement de leur séropositivité au Québec. Il ressort des résultats que le témoignage public apporte plusieurs bénéfices aux FVVIH, tels qu'un sentiment de libération, l'acceptation de la maladie et l'ouverture. Au niveau de la communauté des femmes séropositives, il permet la re-signification de l'identité souillée, l'élargissement de la participation citoyenne et l'empowerment des FVVIH. L'analyse démontre aussi que le témoignage révèle une expérience genrée de la maladie qui permet de transformer l'image de la population séropositive, de consolider la communauté des FVVIH, d'éduquer la population et de transformer le discours sur la maladie. Finalement, nous formulons des recommandations à l'intention des organismes communautaires et du travail social afin d'améliorer l'accompagnement des FVVIH qui témoignent publiquement. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : femmes, VIH/sida, témoignage, travail social, intervention sociale, VIHsibilité.
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Le présent article s’intéresse aux femmes aînées des communautés ethnoculturelles de l’Afrique noire. Il a pour but de présenter le sens qu’elles donnent au « vieillissement réussi » dans leur pays d’accueil, et de mettre en évidence les facteurs qu’elles considèrent comme essentiels pour expérimenter « un maximum de satisfaction et de bonheur » au cours de cette étape de leur vie. Il s’appuie sur une étude qualitative exploratoire menée auprès de sept femmes âgées de 65 à 77 ans qui ont immigré au Québec alors qu’elles avaient plus de 50 ans. L’étude met en relief des femmes aux identités multiples et aux vieillissements différentiels, pour qui le « vieillissement réussi » est tributaire de leur implication dans la famille et dans la société, de la foi et de l’autonomie financière. L’analyse des résultats sous un angle intersectionnel permet aussi de noter que les femmes aînées immigrantes de l’Afrique noire connaissent des difficultés en raison de l’entrecroisement des effets dus à leur âge, leur appartenance ethnique et leur genre, avec d’autres aspects liés à leur identité tels que la culture, la langue, le sexe, le parcours migratoire. Une multitude d’obstacles jonchent alors leur processus de vieillissement et influent sur leur conception du « vieillissement réussi
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Les documents de politique publique sur le genre et la santé reposent pour la plupart sur des conceptions catégoriques du genre qui sont aujourd’hui inadéquates. La pensée poststructuraliste est une avancée, mais les théories relationnelles du genre, qui considèrent le genre comme une structure multidimensionnelle opérant dans un réseau complexe d’institutions, offrent l’approche la plus prometteuse de l’incarnation genrée et de son lien avec les questions de santé. Des exemples sont présentés dans cet article. Un problème crucial est de savoir comment faire évoluer l’analyse au-delà des arènes locales, en particulier pour comprendre le genre à l’échelle mondiale. Une approche relationnelle de cette question est proposée, considérant l’incarnation genrée comme intimement liée à l’histoire violente du colonialisme, à la violence structurelle de la mondialisation contemporaine et à la création d’institutions genrées à l’échelle mondiale, y compris les entreprises, les professions et les agences d’État du secteur de la santé. Le genre est considéré comme le processus social actif qui fait entrer les corps reproductifs dans l’histoire, générant des conséquences sur la santé non pas comme un effet secondaire mais dans la création même du genre. Copyright © 2011 Elsevier Ltd. Tous droits réservés.
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