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Ce texte se propose de reprendre systématiquement des travaux partiels et sectoriels que j’ai pu mener jusqu’ici pour amorcer, en essayant de résoudre la quadrature du cercle d’une théorie du travail social, un essai de modélisation théorique de celui-ci en tant qu’action auto-conceptualisée en situation. Articulée autour d’un axe pivot, la dimension prudentielle de l’activité des travailleurs sociaux, elle s’attache à dégager les propriétés, les dilemmes et les enjeux qui, dans une telle perspective théorique, qualifient le travail social en tant que pratique concrète située.
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Les disparités entre les genres coûtent quelque 95 milliards de dollars US par an en moyenne à l’Afrique subsaharienne et ont culminé à 105 milliards de dollars de pertes en 2014 (soit 6 % du PIB régional), compromettant de ce fait les efforts du continent en faveur d’un développement humain et d’une croissance économique inclusifs, indique le Rapport. Le rapport du PNUD analyse les facteurs politiques, économiques et sociaux qui entravent la promotion de la femme en Afrique et propose des politiques et des mesures concrètes pour combler l’écart entre les genres. Il s’agit notamment de corriger la contradiction entre la législation et la pratique afin de passer d’une égalité des genres juridique à une égalité de fait, de rompre avec les normes sociales préjudiciables aux femmes et de transformer les cadres institutionnels discriminatoires, en vue de garantir la participation économique, sociale et politique des femmes. D’après le rapport, une augmentation de 1 % de l’indice d’inégalité de genre contribuerait à réduire l’indice de développement humain (IDH) d’un pays de 0,75 % [...]
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Confrontées à une société sexiste et raciste qui leur impose des images stigmatisantes d’elles-mêmes, les femmes noires des États-Unis n’en ont pas moins une longue histoire de résistances. Dans cet essai incontournable enfin traduit en français, Patricia Hill Collins nous offre une synthèse impressionnante de cette tradition d’oppression et de militantisme. La pensée féministe noire puise autant dans la littérature, les récits de vie, l’histoire militante, la philosophie sociale et politique, la sociologie critique que dans la culture populaire. Elle nous incite à penser non seulement les oppressions enchevêtrées, mais aussi les luttes passées et à venir. Ce livre donne accès à un savoir profondément ancré dans l’expérience irréductible des Africaines-Américaines; un savoir essentiel pour qui se préoccupe de justice sociale et pour un féminisme véritablement inclusif.
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Quel féminisme pourrait aujourd'hui réunir les Nords et les Suds? Sans nul doute un féminisme non hégémonique, qui prenne en compte les spécificités des unes et des autres mais qui, ce faisant, ne cherche pas à opposer centre et périphérie. Ces caractéristiques, qui représentent autant d'exigences, sont précisément celles d'un « féminisme de la frontière », capable de se projeter, qui croise sans recouper, et qui rejette aussi bien la fusion que l'hybridation: un féminisme « transversal », foncièrement décolonisé. Cet ouvrage se propose de déconstruire des catégories classiques assimilées ou appliquées au féminisme, comme le care ou l'empowerment, dans une approche qui emprunte tout à la fois à la philosophie sociale et à la pensée décoloniale, pensée qui se définit à la fois contre la postmodernité et la postcolonialité. Féminismes du Nord et du Sud d'hier et d'aujourd'hui sont ainsi soumis a une critique à la fois historique et épistémologique, s'agissant aussi bien de décoloniser la Shéhérazade médiévale que la Fat(i)ma adepte du féminisme dit musulman, et les femmes du Kazanistan rawlsien autant que celles de la Tunisie post-révolutionnaire.
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Ce texte interroge la part esthétique de la création géographique et présente des corpus et des outils théoriques et conceptuels pour travailler cette question d’épistémologie disciplinaire. Dans une première partie, il s’attache à une généalogie de l’évolution de la prise en compte du phénomène de l’émotion dans la recherche – de problème en fait significatif, puis en moyen de la connaissance géographique – à travers les réflexions conduites, notamment par la géographie féministe et qualitative anglophone, sur la méthodologie disciplinaire du terrain. Sur ce fondement, il présente les trois régimes esthétiques de savoir spatial attachés aux standards méthodologiques successivement adoptés par la discipline – régimes scopique du terrain masculiniste, linguistique et haptique du terrain féministe et qualitatif. Dans une seconde partie critique, en revenant sur le modèle du care privilégié par les géographies féministes et qualitatives pour reconstruire la politique de la méthode sur des bases relationnelles (ou intersubjectives), il traite des limites politiques rencontrées par ces géographies pour fonder pleinement un autre régime de scientificité disciplinaire à partir de l’émotion. A contrario, il montre comment la psychanalyse du care (ou psychanalyse transitionnelle) prise au sérieux, non seulement pour ses trouvailles méthodologiques et conceptuelles mais pour sa théorie relationnelle de l’identité-subjective, peut devenir l’outil d’élaboration d’une épistémologie qualitative basée sur l’émotion.