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Cet article a pour but de mieux comprendre le rôle des émotions dans le monde universitaire, et leur implication dans le fait de produire et de défier une université normalisée de plus en plus néolibérale. Il découle de deux discours qui mettent les émotions au premier plan dans et à travers les espaces et les pratiques universitaires, afin d’explorer de façon critique comment les connaissances et les positions sont construites et comment on les fait circuler. Il continue ensuite par prendre en compte ces questions sous l’angle de la sensibilité en tant que position politique pour être et devenir un universitaire en ces temps néolibéraux. Notre but est de contribuer à la recherche qui se développe dans le domaine des géographies émotionnelles, en amenant ce travail de manière explicite dans la conversation des débats renaissants au sujet d’une éthique de sensibilité, comme faisant partie d’une politique qui critique l’individualisme et le gestionnariat dans le monde universitaire (et au-delà). Nous examinons les façons dont les structures universitaires néolibérales font circuler certains affects particuliers, qui induisent des émotions telles que le désir et l’anxiété ainsi que l’internalisation de la compétition et de l’évaluation en tant qu’universitaires incarnés. Nos récits donnent en exemple comment les émotions et les affects qui y sont liés peuvent faire écho et se reproduire de plus en plus à travers les cultures de l’université et se propager dans les vies personnelles et professionnelles. Nous soutenons que les émotions à l’université sont importantes, coproduisant mutuellement des relations et pratiques sociales à tous les niveaux. Nous nous intéressons à leurs implications politiques et à la façon dont les normes néolibérales peuvent changer à travers des pratiques de sensibilité.
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Cet article interroge des projets urbains qui semblent faire consensus dans les villes européennes (pénalisation du trafic automobile intra-urbain, encouragement du deux-roues motorisé, du vélo et de la marche à pied, du tramway et des autres transports en commun, du covoiturage) du point de vue des inégalités femmes hommes, à partir d’une série de recherches menées sur l’agglomération urbaine de Bordeaux (France). L’analyse d’une enquête sur les mobilités montre en effet que les femmes seraient défavorisées par ces mesures, aussi bien en raison des tâches qui leurs sont majoritairement dévolues (accompagnement des enfants, des personnes âgées, courses etc.), par le fait qu’elles ont une moins grande habileté dans les mobilités alternatives, ou par le sentiment de leur vulnérabilité dans l’espace public (crainte de l’agression dans certains quartiers et la nuit). A qui profite la ville durable ? Comment et où se décident ses nouveaux usages ? Comment se mettent en place les changements de comportements nécessaires à cette transition vers une ville que ses promoteurs décrivent comme douce, calme, belle, apaisée ? Cet article pose l’hypothèse que les bonnes pratiques de la ville durable ressemblent fort à de nouveaux habits de la domination masculine.
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Des noms d'hommes sur les plaques à tous les coins de rues. Des loisirs qui profitent en priorité aux garçons. Des offres de transport insensibles aux spécificités de genre. Sans oublier la culture du harcèlement.La ville se décline surtout au masculin. Plusieurs études récentes le confirment. L'auteur décrit comment la cité renforce les inégalités entre les femmes et les hommes et en crée de nouvelles, et montre qu'il est possible de la rendre plus égalitaire.
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How are social inequalities experienced, reproduced and challenged in local, global and transnational spaces? What role does the control of space play in distribution of crucial resources and forms of capital (housing, education, pleasure, leisure, social relationships)? The case studies in Geographies of Privilege demonstrate how power operates and is activated within local, national, and global networks. Twine and Gardener have put together a collection that analyzes how the centrality of spaces (domestic, institutional, leisure, educational) are central to the production, maintenance and transformation of inequalities. The collected readings show how power--in the form of economic, social, symbolic, and cultural capital--is employed and experienced. The volume's contributors take the reader to diverse sites, including brothels, blues clubs, dance clubs, elite schools, detention centers, advocacy organizations, and public sidewalks in Canada, Italy, Spain, United Arab Emirates, Mozambique, South Africa, and the United States. Geographies of Privilege is the perfect teaching tool for courses on social problems, race, class and gender in Geography, Sociology and Anthropology.
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Le nombre de femmes migrant vers la Suisse en provenance de pays extérieurs à l'Union européenne a considérablement augmenté ces dernières années. La féminisation de la migration a été conceptualisée dans la littérature comme une conséquence des forces économiques mondiales et comme la seule option pour les femmes des pays à faible revenu pour résoudre leurs besoins matériels. Cet article soutient que cette perspective est insuffisante pour expliquer la migration féminine. Sur la base d'une analyse qualitative des récits de vie de vingt femmes d'Amérique latine, d'Europe du Sud-Est et du Moyen-Orient, nous concluons que de nombreux facteurs autres que les difficultés économiques influencent les décisions des femmes de migrer. En particulier, le désir d'atteindre l'égalité des sexes dans la société au sens large et au niveau du ménage semble être une forte motivation à la migration. Les images positives de l'Europe, des Européens et des relations de genre en Europe favorisent des pays comme la Suisse comme destination de migration. Nous concluons que lorsque les femmes traversent les frontières, elles construisent et reconstruisent le genre, et que le genre façonne leurs schémas migratoires.