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Ce travail de recherche s’attarde à répondre aux deux questions suivantes : d’abord, comment les jeunes femmes québécoises ayant des relations sexuelles avec des hommes perçoivent-elles l’influence des mouvements de dénonciations qui ont eu lieu dans les dernières années? Ensuite, qu’est-ce qui caractérise les réflexions sur leur agentivité sexuelle de ces jeunes femmes? S’inscrivant dans le contexte de la multiplication des mouvements de dénonciations de violences sexuelles, cette recherche tente de voir l’impact perçu que ces mouvements, et le contexte social particulier qui en résulte, peuvent avoir sur les jeunes femmes qui ont vécu leur entrée dans la sexualité dans ce contexte. L'objectif est de comprendre l’agentivité sexuelle de ces jeunes femmes telle qu'elles la vivent, et comment celle-ci est négociée dans un contexte hétéropatriarcal. J'explore également de quelles façons ces jeunes femmes, après ces campagnes médiatiques de sensibilisation, incorporent des éléments de cette culture contestataire dans leurs réflexions. À l’aide de questionnaires et d’entretiens semi-dirigés auprès de 8 jeunes femmes, nous avons recueilli des données sur ce sujet. Les résultats ont été interprétés à la lumière de la littérature sur l'agentivité sexuelle des femmes, dans une perspective féministe critique de l'hétérosexualité comme rapport de domination des hommes sur les femmes. Les résultats nous montrent que l’agentivité sexuelle se développe progressivement, au fil des expériences des jeunes femmes interrogées. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : agentivité sexuelle, jeunes femmes, hétérosexualité, sexualité des femmes, patriarcat, dénonciations en ligne
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« Les femmes noires qui aiment les femmes : résistance aux rapports de pouvoir enchevêtrés » aborde les questions de survie d’un point de vue queer et diasporique. Cette thèse soutient que les pratiques et positionnements au quotidien des participantes se situent dans les failles d’un système qui criminalise l’existence même des personnes noir.e.s. L’analyse des conditions de vie de ces femmes permet de mieux comprendre le panorama complexe des systèmes de pouvoir à l’intersection des rapports de classe, de genre, de race et de l’hétéropatriarcat. Elle permet également de reconnaitre leur capacité à créer un espace alternatif, un univers des possibles qui s’oppose aux catégories normatives et hégémoniques. Les réalités des participantes génèrent donc des points de départ où l’altérité devient outil de pensée critique, moyen de résistance et fondement d’un futur substantiellement différent infusé par l’espoir de l’amélioration. Cette recherche se base sur l’autoethnographie, une ethnographie de la participation et des entretiens semi-dirigés de 22 personnes qui s’identifient comme femmes, noires et ayant des rapports sexo-affectifs avec d’autres femmes. Cette thèse porte donc sur le désir et s’appuie sur de multiples apports, majoritairement de théoriciennes racisées, qu’elles soient issues du milieu académique ou fassent partie de mon cercle privé. Elle est formée par de puissants récits, mais également par des silences tout aussi évocateurs, par une attention accrue au domaine du micro et à la description, par une autoethnographie de la participation et par la volonté de dépeindre sur quelques pages ne serait-ce qu’un extrait de la flamboyance de ces femmes.
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Nos existences handies” est un recueil de textes de Zig Blanquer. Ces essais puissamment politiques et enthousiasmants abordent le validisme, l’autonomie des handis, la sexualité, critiquent la notion de courage et de charité… Ils ont été écrits sur une vingtaine d’années, parus dans des revues et médias en ligne et hors ligne.
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Drawing on original qualitative research, I argue that the concept of ‘epistemic injustice’ proposed by the feminist philosopher Miranda Fricker, and located within a long genealogy of Black feminist scholarship, can be used sociologically to help understand the lived experiences of asexual people. I show how participants’ accounts of their asexual subjectivities were frequently denied, dismissed and over-written. However, I argue that these experiences were heavily gendered, in that asexual women were subject to epistemic injustices to a degree and in ways that their male counterparts were not, and that this must be understood within the power relations of hetero-patriarchy. These epistemic injustices revolved around old yet prevailing constructions of femininity and womanhood as ‘naturally’ asexual, passive, and lacking agency. When asexual men experienced epistemic injustice, this was rooted in familiar understandings of masculinity as necessitating an active and desiring sexuality. Using Fricker’s elucidation of hermeneutical and testimonial forms of epistemic injustice, I show how asexuality remains a culturally unfamiliar hermeneutical frame in a context of ‘compulsory sexuality’ but also how stories of asexuality are ‘heard’ based on the gendered (and unequal) distribution of testimonial credibility.
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Si la transidentité n'est pas un fait nouveau, les franchissements de genre suscitent toujours préjugés, brutalités, théories et pressions sur les existences des personnes concernées. Lorsque l'on évoque les transidentités, des questions viennent ainsi inéluctablement : comment un homme pourrait-il devenir une femme?? Une femme, un homme?? Ces formulations ont-elles un sens?? Pour qui et pourquoi?? Une autre question surgit : quel est le sens du mot devenir?? Car les transidentités, appréhendées par le concept d'identité de genre ou sous l'idée d'expériences de vie trans, réinterrogent l'analogie « naissance = assignation ». C'est tout l'enjeu de cet ouvrage que de montrer que les transitions sont plurielles et bien plus complexes qu'un passage sans retour d'un point A à un point B, que le verbe « devenir » doit être pris au sens fort de « devenir enfin la personne que l'on est ». Être trans est ainsi une expérience du monde qui questionne la construction sociale qu'est la binarité. On ne naît pas, on devient...
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La cryopréservation consiste à préserver les propriétés biologiques des cellules par le froid : appliquée aux gamètes, elle permet de pouvoir les utiliser après décongélation pour faire des enfants plus tard. Cet article se penche sur les biais de genre à l’œuvre dans les savoirs experts de la cryopréservation du sperme et des ovocytes. Ce ne sont donc pas les questions que cette technique pose à la société qui sont examinées, mais, à l’inverse, comment le sens commun s’invite dans la production scientifique par l’intermédiaire de métaphores genrées. L’auteure analyse, dans la littérature médicale, l’attribution de traits genrés aux gamètes mâles et femelles, de même que les effets délétères de ces métaphores sur les raisonnements scientifiques.
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Dans le débat public sur la gestation pour autrui (GPA), parler de « travail » pour qualifier ce que font les femmes porteuses est largement perçu comme une façon de cautionner les formes de marchandisation et d’exploitation du corps des femmes à l’œuvre dans les circuits mondialisés de la bioéconomie. Contre cette interprétation qui accompagne la condamnation morale de cette pratique reproductive, en particulier dans sa version « commerciale », l’article développe une défense féministe de la conceptualisation de la GPA comme travail, appuyée sur les études ethnographiques menées auprès des femmes porteuses indiennes et nourrie théoriquement à la fois par le marxisme, par l’éthique du care et par la notion d’intersectionnalité. In fine, l’objectif est de mettre en lumière la fécondité de cette conceptualisation non seulement pour la pleine reconnaissance des femmes porteuses, mais aussi pour le diagnostic critique des divisions du travail qui structurent la société capitaliste.
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Salut à toutes et tous, en ces temps confinés j’ai pensé vous mettre à disposition cette histoire inédite de mon tome 3 « La charge émotionnelle ». Je souhaite plein de …
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Ce rapport brosse un portrait descriptif des premiers résultats qui se dégagent du volet « extrapatrimonial » du projet de recherche intitulé : Unions et désunions conjugales au Québec : regards croisés sur les pratiques et les représentations sociales et juridiques de la vie à deux. L’enquête réalisée auprès de 3250 répondants âgés de 25 à 50 ans et vivant en couple vise à cerner les arrangements financiers et juridiques des familles qui comptent au moins un enfant. Les aspects tels que le souhait de se marier ou non, la garde des enfants, le support financier, le recours au contrat de vie commune et la question de l’héritage ont été abordés. Une attention particulière a été portée sur les familles recomposées afin de déterminer si certaines différences pouvaient être observées comparativement aux familles intactes. Nous tentons aussi de jeter un éclairage sur le phénomène de la beau-parentalité au Québec puisque le Code civil ne reconnaît toujours par de statut particulier au beau-parent. Notre enquête permet notamment de constater que le fait d’avoir un enfant semble influencer le désir de se marier, et ce, plus particulièrement pour les femmes. Elle nous montre aussi que la garde partagée est un idéal-type envisagé par la majorité des couples, mais qui se réalise moins fréquemment en réalité. De plus, dans les familles recomposées ayant la garde d’un ou de plusieurs enfants issus d’unions précédentes, les dépenses relatives aux enfants sont considérées comme relevant exclusivement du parent, même si le couple gère ses revenus et dépenses en commun. Bien que l’on puisse s’attendre à ce que les couples qui ont déjà vécu une séparation veuillent se protéger davantage dans une relation ultérieure, les résultats montrent qu’il n’en est rien. Enfin, l’enquête nous démontre que la durée de la cohabitation entre un enfant et un beau-parent influence la force du lien entre eux et qu’un bon nombre de beaux-parents croient qu’ils auraient droit à une garde partagée dans l’éventualité d’une rupture ou, à tout le moins, qu’ils garderaient contact quelques fois par année avec l’enfant de leur conjoint.e.
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Cet article propose une réflexion sociologique sur l’amour conjugal contemporain d’un point de vue théorique et empirique. À partir de données recueillies sur les arrangements financiers de personnes vivant en couple et de la littérature sociologique sur l’amour, les auteures dégagent une sémantique de la conjugalité contemporaine illustrée par huit « règles de sens », mobilisées par les acteurs pour répondre aux défis des relations intimes. L’analyse permet d’observer les décalages entre différentes logiques amoureuses d’une part, et de l’autre entre les logiques de l’amour et les réalités sociales. Les propos des conjoints révèlent l’intégration d’éléments qui tiennent de logiques divergentes dans un même univers de sens : des règles de sens favorisant l’idéalisation mythique conjuguées à celles organisées autour des images du travail sur la relation, de la communication thérapeutique et de la prise en charge entrepreneuriale de la relation. Cette analyse empirique conduit les auteures à cerner une double confusion dans la littérature contemporaine sur l’amour et les couples.
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An inclusive and accessible resource on the interdisciplinary study of gender and sexuality Companion to Sexuality Studies explores the significant theories, concepts, themes, events, and debates of the interdisciplinary study of sexuality in a broad range of cultural, social, and political contexts. Bringing together essays by an international team of experts from diverse academic backgrounds, this comprehensive volume provides original insights and fresh perspectives on the history and institutional regulatory processes that socially construct sex and sexuality and examines the movements for social justice that advance sexual citizenship and reproductive rights. Detailed yet accessible chapters explore the intersection of sexuality studies and fields such as science, health, psychology, economics, environmental studies, and social movements over different periods of time and in different social and national contexts. Divided into five parts, the Companion first discusses the theoretical and methodological diversity of sexuality studies.Subsequent chapters address the fields of health, science and psychology, religion, education and the economy. They also include attention to sexuality as constructed in popular culture, as well as global activism, sexual citizenship, policy, and law. An essential overview and an important addition to scholarship in the field, this book: Draws on international, postcolonial, intersectional, and interdisciplinary insights from scholars working on sexuality studies around the world Provides a comprehensive overview of the field of sexuality studies Offers a diverse range of topics, themes, and perspectives from leading authorities Focuses on the study of sexuality from the late nineteenth century to the present Includes an overview of the history and academic institutionalization of sexuality studies The Companion to Sexuality Studies is an indispensable resource for scholars, researchers, instructors, and students in gender, sexuality, and feminist studies, interdisciplinary programs in cultural studies, international studies, and human rights, as well as disciplines such as anthropology, psychology, history, education, human geography, political science, and sociology.
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Cet ouvrage collectif s’inscrit dans une longue tradition d’études en sciences humaines et sociales qui explorent, documentent et théorisent les relations intimes dans les sociétés occidentales et dans une perspective comparative. Pendant une très longue période de l’histoire occidentale, les relations intimes n’impliquaient pas une forme d’intimité entre partenaires telle que nous la connaissons aujourd’hui. Elles étaient inscrites dans l’institution du mariage et considérées immorales, voire illégales lorsqu’elles ne l’étaient pas. Le contact sexuel avait pour finalité la reproduction biologique et sociale plutôt que la connaissance réciproque et le plaisir des partenaires. Ces relations pouvaient certes reposer sur le sentiment amoureux, mais la place relative de ces sentiments par rapport à la conjugalité, à la domesticité et à la sexualité était bien différente. Les combinaisons de ces différentes composantes et leur importance relative dans les relations intimes ont changé de manière importante au cours des derniers siècles. L’histoire de l’amour en Occident est l’histoire de la naissance et de la consolidation de ce que nous connaissons aujourd’hui comme intimité amoureuse et intimité sexuelle avec autrui. Le travail des historiennes et des historiens a été fondamental pour reconstruire le parcours de cette différenciation d’une sphère d’expérience qui est entièrement axée sur les échanges interpersonnels au contenu et au vécu hautement individualisés. Aux étapes les plus récentes de cette histoire de modernisation progressive, nous n’avons pas assisté à la fragilisation graduelle ou à la « fin » des liens intimes." -- Fourni par l'éditeur.
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"L'implication de l'État dans la vie privée pose problème : les individus ont davantage de droits que par le passé, mais certains de leurs comportements, jugés problématiques pour la collectivité, justifient un interventionnisme renouvelé, dans lequel acteurs privés et mécanismes de marché occupent une place croissante. En tension entre libéralisme et normalisation, cette action publique participe aux recompositions des rapports sociaux, entre les classes sociales, entre les genres, ainsi qu'entre la population majoritaire et les personnes racisées. Objet de vifs débats et de réformes récurrentes, la régulation par le droit des séparations conjugales est un observatoire précieux de ces recompositions, ici analysées à partir de trois enquêtes collectives, qualitatives et quantitatives, menées des deux côtés de l'Atlantique. En France comme au Québec, l'accès aux procédures, les interactions avec les professionnel.les et l'encadrement des modes de vie sont les trois dimensions constitutives du gouvernement de la vie privée. Cependant, chacun des contextes n'articule pas de la même manière inégalités de classe et inégalités de genre. En scrutant la production institutionnelle des inégalités privées, cet ouvrage invite à imaginer des voies alternatives, dans la sphère privée comme dans la sphère publique, pour que la politique des droits tienne ses promesses émancipatrices."
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Ce mémoire s'intéresse aux représentations et aux définitions de la sexualité produites par la presse magazine grand public féminine et masculine. Il se propose d'interroger les discours sur la sexualité à partir de la problématique des rapports sociaux de sexe et par là même, d'éclairer l'une des dimensions de la pensée straight (Wittig, 1980) telle qu'elle se donne à voir aujourd'hui. La sexuation de la sexualité, sa construction socio-sexuée, soit la manière dont la sexualité se voit divisée et différenciée en sexualité féminine d'un côté et sexualité masculine de l'autre, et donnée comme un fait de nature, est ainsi au centre de l'analyse proposée. Souvent formulés au nom du progressisme, nombre .de discours contemporains sur la sexualité tendent à la présenter comme un espace d'égalité et d'émancipation, voire comme un domaine dissocié des rapports de pouvoir. Cette vision est portée dans les discours de sens commun aussi bien que dans les discours savants, à travers l'hypothèse d'une «démocratisation» de la sexualité. Ce mémoire vient au contraire montrer que les sexualités féminines et masculines font non seulement l'objet d'une distinction arbitraire, mais aussi de constructions asymétriques réactivant l'idée de nature (Guillaumin, 2016) appliquée à la sexualité. Au plan théorique, le questionnement s'appuie sur les théorisations féministes matérialistes de la sexualité. Ces dernières sont mises en relation avec les conceptualisations des régimes de représentations issues du courant matérialiste des Cultural Studies. Au plan méthodologique, la démonstration repose sur une analyse comparative d'un corpus de base de 200 articles traitant la sexualité de deux magazines féminins et de deux magazines masculins circulant au Québec sur le Web et sur une analyse de discours approfondie de 80 de ces articles. Ce mémoire dévoile d'abord que les savoirs psycho-médicaux, foyers de production de normes en matière de sexualité, se déploient différemment selon qu'ils traitent de sexualité féminine ou masculine, qu'ils prennent soin de séparer et d'opposer suivant l'idée de nature et l'idéologie de la différence des sexes. Il met ensuite en évidence le traitement asymétrique des corps, des désirs et des plaisirs sexuels des hommes et des femmes et analyse les pratiques prescriptives qui accompagnent les discours sur la sexualité dans les magazines étudiés. En conclusion, le mémoire discute de l'actualité des concepts féministes matérialistes pour penser la sexualité et les mécanismes idéologiques qui concourent à son organisation. Enfin, il revient sur les enjeux politiques et idéologiques des discours analysés en mettant à l'épreuve l'hypothèse d'une démocratisation sexuelle et en alimentant celle de l'assignation des femmes à la sexualité. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Sexualité, discours sur la sexualité, rapports sociaux de sexe, démocratie sexuelle, asymétrie de genre, presses magazines féminines et masculines, féminisme matérialiste, analyse de discours.
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Cadre de la recherche: Cet article traite des frontières symboliques, discursives et pratiques des relations intimes. Notre approche est inspirée par la théorie des systèmes de Niklas Luhmann. La « frontière » est conçue comme une opération de la relation par rapport à elle-même : la relation se définit elle-même par ses opérations communicatives et elle définit ainsi les attentes légitimes de ses membres. La relation existe alors en tant que frontière par ses opérations de communication, qui statuent directement ou indirectement sur ce qu’elle est et sur ce qu’elle n’est pas. Les symboles, les règles de sens et les références sémantiques sont des outils mobilisés dans le travail de frontière. Cependant, ces symboles ne définissent pas les façons de les utiliser dans ce travail. Objectifs: L’article vise deux objectifs principaux. Premièrement, en mobilisant en en définissant les concepts de « frontières » et de « travail de frontière », l’article offre des outils théoriques novateurs pour les recherches sur l’intimité. Deuxième, il montre l’utilité empirique de ce concept par la discussion d’exemples de son application à l’étude des formes et des processus de l’intimité en sciences sociales. Méthodologie: Ayant surtout une visée théorique, l’article procède par clarification conceptuelle et définition des notions de « frontières » et de « travail de frontière » en sciences sociales, pour ensuite discuter des applications de ce concept aux relations intimes, conjugales et familiales. Résultats: Les frontières des relations émergent de l’opérationnalisation de symboles, références sémantiques ou règles de sens dans la communication entre partenaires ou membres des relations. Les symboles mobilisés ne déterminent pas les modalités de leur opérationnalisation, ce qui impose d’observer directement les opérations du travail de frontière afin de les décrire et de les comprendre. Conclusions : Avoir exploré les fondements théoriques et empiriques du concept de frontières dans la sociologie des relations intimes, cet article documente la place centrale de la sémantique et du discours dans le travail de frontières qui définit les relations intimes. Il montre également comment le concept permet de saisir les opérations d’autodéfinition dont les relations mêmes ont besoin pour continuer à exister. Contribution : Cet article offre une synthèse des connaissances sur le concept de frontières et en montre le potentiel heuristique pour aborder les relations intimes, conjugales ou familiales. Les articles rassemblés dans ce numéro y contribuent également en montrant sa pertinence pour analyser une diversité de relations intimes, peu importe leur composition, leur durée ou leurs degrés de stabilité ou d’institutionnalisation.
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Je ne suis pas un homme je ne suis pas une femme je ne suis pas hétérosexuel je ne suis pas homosexuel je ne suis pas bisexuel. Je suis un dissident du système sexe-genre. Je suis la multiplicité du cosmos enfermée dans un régime politique et épistémologique binaire...Je n'apporte aucune nouvelle des marges. Je vous offre un morceau d'horizon.
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Les femmes sont le pivot des solidarités familiales, c’est un fait solidement documenté. Malgré cette évidence empirique, les solidarités familiales n’occupent qu’une place fort discrète dans l’univers théorique des rapports sociaux de sexe, contrairement par exemple au travail domestique ou, plus récemment, au travail du care. Les auteures s’interrogent ici sur cet état de fait. Elles proposent ensuite une lecture des solidarités familiales avec, pour ancrage, le paradigme fondateur que constitua la refonte du concept de travail par les courants féministes matérialistes. Adoptant une perspective historique et macrosociologique, cet article est l’occasion de prendre du recul face à un certain nombre de résultats issus d’une vaste enquête que les auteures avaient menée en 2004 sur les transformations des solidarités familiales au Québec au long du XXe siècle. La profondeur historique de cette enquête fait en sorte que ces données, bien que recueillies en 2004, restent pertinentes pour leur propos, à savoir jeter un éclairage sur les logiques reliant les évolutions concomitantes des solidarités familiales, du travail des femmes et des politiques publiques au Québec durant ce siècle crucial de son histoire.
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Les logiques d'échange et intérêts contenus dans les scripts sexuels des femmes représentent un objet de recherche peu approfondi dans la littérature sociologique occidentale. Face à cette lacune, ce mémoire de recherche se donne pour mission l'exploration de l'idée que la sexualité des femmes possède une propriété échangeable dans des représentations émises dans le contexte culturel québécois. De telles représentations témoignent des conventions et prescriptions guidant la conduite sexuelle par la constitution de scénarios culturels (Simon & Gagnon, 1987). Pour comprendre les logiques d'échange, il est impératif de les situer à l'intérieur de la relation les négociant, celle-ci formant un circuit d'échange avec ses propres règles, significations et pratiques (Zelizer, 2001). La méthodologie se fonde sur une analyse de contenu qualitative visant les narratives véhiculées dans la télésérie La Galère par un processus d'abstraction emprunté à la théorisation ancrée (Strauss & Corbin, 1998). Les objectifs sont à la fois descriptifs, soit la composition d'une typologie classifiant des circuits d'échange typiques, et analytiques, soit une discussion théorique portant sur les ensembles de significations en tension dans les scénarios culturels analysés. Les résultats montrent que les quatre circuits type négocient, par de complexes ramifications, les échanges plus ou moins directs impliquant la sexualité et de multiples finalités de type utilitaire, incluant, sans s'y limiter, des bénéfices économiques. Les axes de tension identifiés dans les signifiants produits par le matériau analysé illustrent la présence de discours tiraillés entre un idéal de sexualité désintéressée et une abondante présence d'intérêts dans les scénarios culturels sexuels représentés. Ces axes de tensions appuient de plus la nécessité d'appréhender, en études féministes, oppression et émancipation dans une approche plaçant ces concepts en dialectique plutôt qu'en dichotomie (Chepp, 2015); dans le cas présent, pour mieux comprendre les logiques d'échange sexuel. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : sexualité, logiques d'échange sexuel, scripts sexuels, télésérie, analyse de contenu qualitative, féminisme, La Galère, narratives/narratifs
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The Routledge Handbook of Gender and Violence provides both a comprehensive and authoritative state-of-the-art overview of the latest research in the field of gender and violence. Each of the 23 specially commissioned chapters develops and summarises their key issue or debate including rape, stalking, online harassment, domestic abuse, FGM, trafficking and prostitution in relation to gender and violence. They study violence against women, but also look at male victims and perpetrators as well as gay, lesbian and transgender violence. The interdisciplinary nature of the subject area is highlighted, with authors spanning criminology, social policy, sociology, geography, health, media and law, alongside activists and members of statutory and third sector organisations. The diversity of perspectives all highlight that gendered violence is both an age-old and continuing social problem. By drawing together leading scholars this handbook provides an up-to-the-minute snapshot of current scholarship as well as signposting several fruitful avenues for future research. This book is both an invaluable resource for scholars and an indispensable teaching tool for use in the classroom and will be os interest to students, academics, social workers and other professionals working to end gender-based violence.
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Il existe trois positions principales dans la littérature sociologique occidentale sur les transformations de l’intimité et des imaginaires amoureux contemporains : la thèse de l’individualisation comme émancipation de la tradition, la thèse de la détraditionnalisation comme déliaison et la thèse de la coexistence entre tradition et modernisation dans les discours et les pratiques intimes. À partir d’une étude de cas sur la télésérie québécoise La Galère (2007-2013), cet article propose une quatrième approche pour aborder ces transformations qui permet de dépasser les limites théoriques et empiriques des trois positions mentionnées. Cette approche développe le concept de « sémantique intégrée » pour décrire en détail les éléments des sémantiques en circulation dans les produits culturels occidentaux, ainsi que les modalités de la coexistence entre imaginaires traditionnels et imaginaires novateurs. De plus, cette approche offre des outils conceptuels pour formuler des hypothèses sur la relation entre les évolutions sémantiques et les transformations sociales contemporaines dans la sphère intime.